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Homère entre terre et Ciel

Ou Bacon contre Platon, dialectique contre éthique, Ulysse contre Achille, mensonge contre vérité.

 

Dans ses sonnets, Shakespeare ou le grand prophète chrétien de l'Occident, met littéralement le feu à la culture chrétienne médiévale.

Ceci afin de faire table rase de la morale catholique romaine, entièrement satanique.

Ces sonnets sont le plus grand poème chrétien illustrant la dialectique chrétienne, opposée à l'éthique païenne binaire.

Dès qu'un chrétien ou un juif invoque l'éthique, vous pouvez savoir grâce à Shakespeare que vous avez affaire à un imposteur: ce que les chrétiens nomment un "fornicateur".

Two loves I have, of comfort and despair,
Which like two spirits do suggest me still:
The better angel is a man right fair;
The worser spirit a woman coloured ill.
To win me soon to hell my female evil
Tempteth my better angel from my side,
And would corrupt my saint to be a devil,
Wooing his purity with her foul pride.
And whether that my angel be turned fiend
Suspect I may, yet not directly tell,
But being both from me, both to each friend,
I guess one angel in another's hell.
   Yet this shall I ne'er know, but live in doubt,
   Till my bad angel fire my good one out.

 

 

Traduction de François-victor Hugo (légèrement modifié par moi):

 

J’ai deux amours : l’un, ma consolation ; l’autre, mon désespoir,

Qui comme deux esprits ne cessent de me tenter.

Mon bon ange est un homme vraiment beau,

Et mon mauvais est une femme fardée.

Pour m’attirer vite en enfer, mon démon femelle

Entraîne loin de moi mon bon ange,

Et tâche de séduire mon saint pour en faire un diable,

Poursuivant sa pureté de sa ténébreuse ardeur.

Mon bon ange est-il devenu démon ?

Je puis le soupçonner sans l’affirmer directement.

Mais, tous deux s’étant éloignés de moi et tous deux étant amis,

J’imagine que le bon ange est dans l’enfer de l’autre.

Pourtant je n’en serai jamais sûr, et je vivrai dans le doute,

Jusqu’à ce que mon mauvais ange ait mis le feu au bon.

 

Jamais civilisation n'a porté de masque plus ignoble que celui de la démocratie-chrétienne, dont le rapport avec "l'odeur du Danemark" est très étroit.

Shakespeare a-t-il prophétisé le nazisme ? Non, il a prophétisé bien pire encore, conformément à l'apocalypse. Un esprit divisionnaire extrême, qui ressemble à la convulsion de la bête de la terre, et qui laissera les fidèles apôtres du Christ indemnes. 

Shakespeare témoigne d'une conscience chrétienne aiguë de l'écartèlement de l'homme par deux forces antagonistes. Il les décrit dans ses sonnets, l'une comme un ange, "un homme parfaitement beau" (sonnet 144), l'autre comme "une femme à la couleur maligne" (ibidem). Quelques benêts de l'Université y ont lu un aveu de bisexualité ; fort heureusement Shakespeare, après Rabelais, dissuade de prendre le savoir universitaire très au sérieux. Il n'y a pas besoin d'une théorie du complot pour comprendre la raison de la médiocrité de l'enseignement académique : agrégation et panurgisme suffisent à l'expliquer.

 

Le "prince charmant" des contes chrétiens occidentaux n'est pas plus "sexué" que la vierge Marie, quoi qu'il soit nécessaire de tout érotiser pour fourguer des indulgences ou le purgatoire.

Ce prince symbolise l'Esprit divin, combattant l'iniquité.

L'histoire, pour les chrétiens, commence par la chute d'Adam et Eve suivant la mythologie de Moïse, et s'achève par la résurrection de Jésus-Christ (anti-Adam), et de son épouse, l’Église (anti-Eve). Comme Moïse, inspiré par dieu, a conçu une mythologie de l'origine du monde et de la chute, qui entraîne la mort de l'homme, Shakespeare conçoit une mythologie de la fin des temps. 

 

Partout dans l’œuvre de Shakespeare-Bacon, les sonnets aussi bien que les pièces, on retrouve ce symbolisme historique ou apocalyptique.

 

L'entreprise de Shakespeare peut se comparer à celle de Dante Alighieri, à condition de comprendre que Shakespeare rétablit l'histoire et la science contre l'éthique et la philosophie platoniciennes du poète italien, sans fondement dans les saintes écritures. La Béatrice de Shakespeare est pure, comme l'éternité, de considérations anthropologiques, nécessairement charnelles, portant la couleur maligne, écarlate ou pourpre, du péché.

 

- Shakespeare sait très bien la tendance de l'homme à tout traduire sur le plan charnel ou érotique. Cette tendance n'épargne pas l'ère chrétienne; elle est représentée sous la forme de la grande prostituée.

Bacon développe par ailleurs l'idée, opposée à la psychanalyse, que la chair est le principal obstacle à la conscience et à la science. Elle l'est plus encore lorsqu'elle est sublimée dans des théologies puritaines odieuses et qui frisent la démence sadomasochiste (Thérèse d'Avila). L'ivresse de la chair est moins grande chez Sade ou Don Juan qu'elle n'est chez certains religieux dévots, parfois totalement abstinents mais dévoués à un culte érotique.

- La dialectique chrétienne implique, contrairement à la foi et à la raison païenne, de ne pas considérer l'âme autrement que comme un "principe vital", indistinct du corps. La raison pour laquelle il n'y a ni purgatoire, ni "espace-temps" au-delà de la mort dans le christianisme, que celle-ci n'est pas une étape nécessaire, est liée au fait que l'âme n'a pas dans le christianisme d'existence séparée ou autonome. C'est le sens chrétien de "la résurrection des corps" : la personnalité morale, juridique, n'a pas de fondement chrétien. "Laissez les morts enterrer les morts !" dit Jésus, car le culte des morts est essentiellement païen.

Pour le chrétien, tout se joue dans l'enfer, ici et maintenant. Satan passe l'humanité au crible.

Le christianisme n'est pas "binaire", comme sont les religions "anthropologiques" ou "morales". Non seulement le chrétien reconnaît qu'il y a un aspect positif dans Satan, et pas seulement négatif, mais il reconnaît que c'est l'aspect de la santé ou de la beauté sur le plan personnel, ou de la politique lorsqu'elle est équilibrée, dans lequel se traduit cet aspect positif.

C'est bel et bien un sens chrétien qu'il faut donner à la réforme de la science selon Francis Bacon, et non censurer cet aspect comme font généralement les universitaires qui traduisent Bacon à leur convenance, suivant une tendance équivalente aux méthodes inquisitoriales du moyen âge. Rien n'autorise le droit canonique !!! Il faut le dire et le répéter face aux chiens qui prétendent le contraire, et se mettent délibérément en travers de la voie de l'Esprit.

Le droit canonique est une insulte à Paul et son épître aux Hébreux. C'est la manifestation d'un pharisaïsme odieux, qui entraînera ceux qui s'y fient dans l'étang de feu.

La réforme de Francis Bacon vise en effet deux buts concordants, dont les universités européennes n'ont JAMAIS tenu compte (ce que Bacon avait sans doute prévu) : en finir avec la philosophie platonicienne et revenir à la mythologie d'Homère, porteuse de vérités beaucoup plus profondes que l'éthique de Platon. Par Homère, Bacon veut renouer avec un universalisme dont il sait qu'il emprunte tout à Moïse. L'opposition d'Achille le païen et d'Ulysse le juif est déjà une dialectique illustrée.

 

 

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