Parait qu'on rit pas beaucoup en lisant Lapinos, alors voilà!
J’avoue non sans honte que le Premier avril, c’est une fête qui compte beaucoup pour moi. Noël ou Pâques sont devenus trop mièvres et gras. Le folklore, dans les pays trop riches, c’est dégoûtant. Sans parler des anniversaires, des “Happy birthday to you” éprouvants pour mes nerfs sensibles.
C’est le côté un peu effrayant du Premier avril qui me plaît. Ma feue grand-mère paternelle y est pour beaucoup : « Au fait, tu sais mon biquet que Lapinos est mort cette nuit ? »
Je courais au clapier le cœur battant vérifier la nouvelle…
Ou, moins effrayant mais assez désagréable quand même : « Flûte, quelle sotte je fais, j'ai dû jeter le reste de cake aux pruneaux dans le fumier, il a disparu ! ».
Je me rappelle très bien aussi mon premier Premier avril. J’étais en CE1. Je me pointe en retard l’œil brouillé, et je m'apprête à entrer en classe quand mon copain Milou en jaillit, haletant, et me dit :« Madame Michel a ouvert ton casier ce matin… "Quel bazar !" elle a dit, et elle a tout balancé dans les chiottes ! ». J’ai vraiment cru que j’allais tomber dans les vapes ; car, dans mon casier, outre mes cahiers dont je me moquais, il y avait ma collection de billes. Je lui en ai pas mal voulu, à Milou, de m’avoir berné ainsi, je l’ai plus beaucoup laissé gagner, après.
Lorsque ma grand-mère m’a refait le coup l’année suivante avec le fils de Lapinos - elle se répétait parfois un peu vu qu’elle avait une tripotée de descendants - j’ai foncé derechef au clapier, mais pas pour vérifier, pour libérer Lapinos Jr, et revenir annoncer que j'avais constaté qu'en effet il n'était plus là. Elle a beaucoup ri, franchement d’abord, puis jaune. Elle n’aimait pas beaucoup être la victime d'un poisson d'avril.
Commentaires
Bah, c'était le bon temps...
Ton blog est beaucoup plus clair présenté comme ça.
Aucune nostalgie, cette histoire m'avait échappé, et comme elle m'a fait rire, je partage. Et c'est quand que tu te lances à écrire, ça doit pas mal te démanger non?
Pour la nostalgie, c'était un trait d'ironie. C'est vrai que l'histoire était amusante, comme l'était souvent le Lapin, et comme il l'est parfois encore.
Quant à la dite démangeaison, on va dire que j'ai pour l'instant la modestie de mes exigences. Je suis un foutu dilettante, éparpillé façon puzzle. Et puis c'est tellement plus drôle de polluer notre terrier favoris !