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marx

  • Satire Enfin

    Les policiers thérapeutes et les moralistes policés soutiennent volontiers que l’art de la satire tient à son iniquité. Mensonge absurde car du point de vue de la satire c’est la vie et les hommes qui sont iniques. Molière et Balzac sont deux exemples de satiristes dont l’excellence n’a d’égale que la perspicacité. On peut même affirmer sans craindre de se tromper que Balzac, dont le crétin Zola écrivit en 1881 que «Shakespeare seul a enfanté une humanité aussi large et aussi vivante.», que Balzac, donc, s’appuie sur Molière et que ce n’est pas par hasard s’il a choisi, pour nommer son œuvre, ce qui sert de cadre à celle de Molière : la Comédie. Pour Molière on est médecin malgré soi, ce qui fait qu’il se garde bien d’être moraliste et qu’il fait même tout pour l’éviter. Sans doute la force de Balzac vient de ce qu’il est le dernier artiste chrétien français non moraliste d’envergure si on veut bien excepter Léon Bloy, Georges Bernanos et Louis-Ferdinand Céline au vingtième siècle. Le médecin Céline un artiste chrétien ? J’ose dire que oui pour plusieurs raisons qui n’ont pas échappées à G. Bernanos lorsqu’il fit la critique du Voyage au bout de la nuit pour le Figaro en 1932 :

    « M. Céline scandalise. A ceci rien à dire, puisque Dieu l’a visiblement fait pour ça. Car il y a scandale et scandale. Le plus redoutable de tous, celui qui coûte encore le plus de sang et de larmes à notre espèce, c’est de lui masquer sa misère. Jamais cette misère n’a été plus pressante, plus efficace, plus savamment homicide, avec un tel caractère de diabolique nécessité, mais jamais aussi elle ne fut à ce point méconnue. Le grand seigneur d’autrefois pouvait vivre dans une opulence que l’abaissement de nos mœurs nous permet à peine d’imaginer. Il restait, par sa seigneurie, trop près de la terre, du peuple de la terre, de son peuple, pour risquer de montrer l’ignorance imbécile, béate, d’ailleurs repue d’enquêtes et de statistiques, de nos modernes bien-pensants. Nous disons qu’un palatin ou un boyard qui mangeait dans l’or, mais rendait lui-même la justice, et à l’occasion servait les pauvres et touchait les lépreux, en savait infiniment plus long sur la misère qu’un petit bourgeois de notre pays. Nous disons que des millions et des millions d’hommes meurent aujourd’hui sans avoir vu une fois, une seule fois le vrai visage de la Misère, la trogne horrible, le visage sacré de la Misère. En quoi les espèces de contremaîtres qu’une police vigilante filtre à la porte des usines nous renseignent-ils sur le prolétariat ? que diable les pauvres filles terrorisées de Pigalle peuvent-elles nous apprendre ? A lire les tirades ridicules de certains défenseurs de l’ordre, on comprend très bien que leur expérience de la Misère vaut celle qu’une demoiselle de magasin s’imagine avoir du grand monde. Quelle idée peuvent bien se faire de la Révolution ces gens-là ? Demain comme hier elle les trouvera occupés à astiquer soigneusement les buffleteries du gendarme, dans le ferme espoir que nulle révolution ne prévaudra contre un gendarme bien astiqué.

    Pour nous la question n’est pas de savoir si la peinture de M. Céline est atroce, nous demandons si elle est vraie. Elle l’est. Et plus vraie encore que la peinture ce langage inouï, comble du naturel et de l’artifice, inventé, créé de toutes pièces à l’exemple de celui de la tragédie, aussi loin que possible d’une reproduction servile du langage des misérables, mais justement pour exprimer ce que le langage des misérables ne saura jamais exprimer, leur âme puérile et sombre, la sombre enfance des misérables. Oui, telle est la part maudite, la part honteuse, la part réprouvée de notre peuple. Et certes, nous conviendrons volontiers qu’il est des images plus rassurantes de la société moderne, et par exemple l’image militaire : à droite les Bons Pauvres, gratifiés d’un galon de premier soldat, de l’autre côté les Mauvais, qu’on fourre au bloc… Seulement n’importe quel vieux prêtre de la Zone, auquel il arrive de confesser parfois les héros de M. Céline, vous dira que M. Céline a raison. […]

    En sorte que ce voyage au bout de la nuit n’est pas près de finir – mais on en verra sûrement le bout. Le bout de la nuit, c’est la douce pitié de Dieu […] c’est-à-dire la profonde, la profonde, la profonde Eternité. »

     

    Sans doute convient-il distinguer les moralistes du côté de la société et qui peuvent parfois apparaitre comme des anti-moralistes et ceux du côté des Ecritures qui s’érigent de fait contre la société puisqu’il n’est pas de royaume de dieu sur la terre.

    L’exemple type de l’artiste doublé d’un scientifique et qui n’est sans doute pas étranger à la puissance de Molière, c’est Shakespeare alias F. Bacon, grand théologien devant l’Eternel pour qui le plan social est régressif : il ne faut espérer aucun progrès moral ou politique. Rien ne dit qu'il n'y a pas eu, au moins dans le domaine des sciences naturelles et de leur usage, des civilisations plus avancées que la nôtre. Bacon/Shakespeare est d’ailleurs raccord avec un savant qui intéresse de près Balzac, Emanuel Swedenborg. Ce dernier comme Bacon/Shakespeare ne sépare pas le corps de l'âme, ayant compris que cette dissociation est une vue de l'esprit morale ou politique ; par conséquent on ne peut pas tirer de la Genèse, qui explique comment l'homme est devenu mortel, une leçon de morale, comme font beaucoup de juifs ou de chrétiens aujourd'hui. La morale n'est qu'un effet de notre condition de vifs-mortels. D'ailleurs nous ne choisissons pas telle ou telle morale, nous nous y soumettons ; elle nous est plus ou moins imposée par notre forme physique et par l'époque. Bacon et Swedenborg voient bien que le purgatoire, importé du paganisme romain, est une perspective juridique des plus hasardeuses. Il n'y a donc pas de morale chrétienne possible. Swedenborg disqualifie les interprétations morales de l'apocalypse ; la vision de Jean ne décrit pas la lutte du bien contre le mal, mais du mensonge contre la vérité, et ce n'est pas la même chose puisque la vérité n'a pas de caractère moral. La société requiert l'éthique ou la vertu, un point d’équilibre auquel elle ne parvient jamais à rester. "Le règne d'Auguste, avant d'être bénéfique aux citoyens de son Empire, commença par une période de répression cruelle, de sorte qu'Auguste n'aurait jamais dû régner, ou bien régner indéfiniment." dit Bacon pour signifier le mouvement absurde selon la vertu, de montagnes russes à l'infini. L'éthique est la bête de la terre.

    La mort n’est qu’un idéal social ou politique au sens où c'est une abstraction, un point de perspective, dont aucune institution morale ou politique ne peut se passer. Alors même qu'elle se renforce de la peur de la mort, la société ne mène personne nulle part ailleurs qu'à la mort : c'est le sens de la fameuse tirade de Hamlet, qui souligne ainsi l'absurdité de l'idéal social.

    Shakespeare comprend au XVIIe siècle que l'accroissement de la puissance des institutions politiques implique sur le plan collectif une résignation à la mort d'autant plus grande qu'il faut assurer la cohésion d'institutions plus vastes.

    Il comprend que la voie du salut et de la vie éternelle chrétienne va être obstruée par une science anthropologique, autrement dit une "éthique" qui, bien que née au sein de l'Eglise, renverse le cours de la spiritualité chrétienne, dont on peut dire qu'elle est un défi à la mort, celle-ci étant la rançon collective du péché.

     

    "Qui veut gagner sa vie la perdra !" affirme Jésus, ce qui revient bien à indiquer à la vie spirituelle un sens opposé à l'idéal social.

    Bien évidemment, la mort en tant que ressort social essentiel doit rester masquée, comme le tain du miroir est recouvert d'une pellicule brillante : ode à la joie, hymne à la vie, bonheur, avenir, sont autant de bannières mystiques destinées à cacher que la société est un plan incliné vers la mort. Des slogans plus mystérieux aujourd'hui qu'ils ne furent sans doute jamais. La quête désordonnée du plaisir ou du bonheur est un signe de détraquement politique.

     

    Bacon souligne dans un aphorisme le caractère idéologique de la mort, c'est-à-dire quasiment de "personne morale". En montrant qu'elle a moins de réalité physique que la douleur, que les gens du peuple ou les esclaves, qui y sont confrontés tout au long de leur vie, craignent plus que la mort elle-même, qui peut à la limite apparaître comme une douce détente. L'homme ne meurt pas, il s'use petit à petit. De même le corps social n'éclate pas brutalement, mais il se décompose petit à petit. La mort est quasiment une conception juridique faussée d'une réalité physique dans laquelle la subjectivité n'a pas de place. Elle est une conception du processus de vie et de mort épurée de la douleur.

    Lorsqu'il qualifie l'art abstrait de "refuge des lâches", L.-F. Céline est bien dans la suite de Shakespeare, qui a compris avant Karl Marx que la science juridique est un confort intellectuel. La règle est bel et bien un garde-fou macabre.

     

     Le cadavre ou la mort est une amélioration dans le sens où elle peut être prise comme une représentation abstraite plus esthétique du processus de vie et de mort, plus polie. L'art funéraire est ainsi conçu, comme une poétique de la mort. "Poésie" vient du grec "produire", production. La mort est le produit humain le plus raffiné. Si l'on considère la civilisation de manière réaliste comme un vernis ou un brillant, celui-ci est entièrement fait d'une esthétisation de la mort (la pyramide des Egyptiens est sans doute la plus belle formule de ce genre). "Sépulcres blanchis", "Laissez les morts enterrer les morts." : là encore on retrouve de la part de Jésus un dégoût de la mort égal à son dégoût du péché. 

     

    Aristote et Bacon sont tous deux matérialistes, c'est-à-dire qu’ils ne conçoivent les idées ou les concepts humains que comme des produits dérivés des formes ou phénomènes naturels. Le rapport avec la photographie, ou le reflet dans un miroir équivalent, c'est qu'il coïncide avec cette conscience superficielle des choses, au niveau du vernis ou du maquillage (de la mort), imprimée par l'inconscient collectif à tout un chacun, dès lors qu'il s'abstient d'esprit critique.

    Aux yeux d'Aristote, l'art commence avec l'esprit critique, quand il n'y a, au niveau de la production d'objets imités de la nature (qui atteint le niveau de l'abstraction dans la musique), qu'une bête répétition au service de la religion. La mort est une perception subjective, plus abstraite que la douleur. Le miroir est l'outil qui permet le rendu le plus subjectif de la nature ou des phénomènes naturels. Aristote constate en quelque sorte l'adéquation parfaite de la mort et de cet outil de mesure qu'est la réflexion. Tout est virtuel là-dedans, mais n'en est pas moins séduisant.

    Pour les besoins de la justification sociale, l'éthique et l'esthétique étouffent la critique, passant par des arts spéculatifs dont la vocation est de présenter la mort sous un jour favorable.

    Aristote tient les insectes pour les animaux les plus vils, dans l'ordre animal, parce qu'ils sont les plus virtuels ou éphémères. Démocrite dans le même sens prend la ruche et les abeilles pour symbole de la bêtise ou de la folie politique : ça fonctionne très bien, c'est très efficace, mais ça ne mène nulle part, et c'est la bêtise même de chaque élément qui rend l'ensemble efficace.

    C’est à la lumière de la poétique matérialiste d'Aristote et sa reconnaissance très ancienne que la charogne, sur le plan politique ou moral, peut avoir du charme, qu’on peut comprendre pourquoi ni Molière ni Balzac ni Céline et encore moins Shakespeare, et Marx à sa suite, ne sont des moralistes, mais d’authentiques hérauts chrétiens, forcément apocalyptiques. Seule la vérité les concerne et elle ne peut être qu’une et indivisible. L’apocalypse ou la mort, tel est le choix ultime, tout le reste n’est que de la branlette d’ectoplasme.  

  • Le géniteur du génitron


    Je sais que les gens ont pas toutes les raisons de rigoler en-ce-moment, mais j'ai encore jamais entendu un juif dire à sa femme : on serait un peu moins mal vu si tu nous faisais un peu plus de Karl M. et moins de Bernard H. L. la mama, steuplé !

    L'humour juif, merci, je reprendrais bien un peu de Onfray, d'après lui, Jésus lui-même aurait fait partie du complot juif! ou il n'aurait pas existé, c'est selon...


    Faut admettre, voter Le Pen après deux lignes de BHL, c'est de l'orgasme en pot pour les longues soirées d'hiver, enfin c'est ce que me laissait entendre la Baronne...


    Sinon le Genitrix (de Mauriac) est moins bon que le génitron (de Céline) mais meilleur qu'une madeleine génitale imbitable (de Proust).


    Mais qui est donc l'auteur, parmi ces trois littérateurs, de ce qui suit (la solution est à la fin pour les pleutres et les ignares).


    « Il magnifiait, écrasait, imprévisiblement d'ailleurs, par la parole, la plume, le manifeste, la confidence. Il avait un jour, entre autres, c'était à Toulon vers 1891, provoqué un début d'émeute par une série de causeries sur "l'orientation tellurique et la mémoire des hirondelles"... Il excellait, c'est un fait, dans le résumé, l'article, la conférence, en prose, en vers et quelquefois, pour intriguer, en calembours... "Tout pour l'instruction des familles et l'éducation des masses", telle était la grande devise de toutes ses activités. (...) Il aurait fait par conviction passer toute la foudre entière dans le petit trou d'une aiguille, l'aurait fait jouer sur un briquet, le tonnerre dans un mirliton. Telle était sa destinée, son entraînement, sa cadence, de mettre l'univers en bouteille, de l'enfermer par un bouchon et puis tout raconter aux foules... Pourquoi ! et comment !... Moi-même j'étais effrayé, plus tard, vivant avec lui, de ce que j'arrivais à saisir dans une journée de vingt-quatre heures... rien que par bribes et allusions... Pour Courtial rien n'était obscur, d'un côté il y avait la matière toujours fainéante et barbaresque et de l'autre il y avait l'esprit pour comprendre entre les lignes... »


    « Les bureaux du « génitron » en fait de terrible désordre, de capharnaüm absolu, de pagaye totale, on pouvait pas voir beaucoup pire... (...) un méli-mélo tragique, tout crevassé, décortiqué, toute l'œuvre à Courtial était là, en vrac, en pyramides, jachère..."


    Roger-Marin Courtial des Pereires est le nom qu'a donné Céline au personnage inspiré de Raoul Henri Clément Auguste Antoine Marquis, dit Henry de Graffigny, né le 28 septembre 1863 à Graffigny-Chemin et mort le 3 juillet 1934 à Septeuil, écrivain polygraphe français.


    L'extrait est de Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit.


    Le génitron c'est ce qui attire les fous comme un aimant, et qui les conduit au génocide (c'est un journal pour inventeurs dans le roman).  Tout pour l'instruction des familles et l'éducation des masses. La religion du progrès qui entrave la science et les arts. Céline savait bien que Capharnaüm est la ville où Jésus fut assailli par une foule hétéroclite de malades faisant appel à son pouvoir guérisseur.


  • Des visions aux rêves


    "Vos jeunes verront des visions et vos vieillards rêveront des rêves."


    Cette citation tirée de la bible (le livre de Joël) par le plus grand scientifique de tous les temps, Lord Francis Bacon, (1561-1626), baron de Verulam, vicomte de St Albans (duquel la Baronne doit son nom et son esprit) mérite de servir la cause des défenseurs de l'Apocalypse en ça qu'elle vise bien ce diable de divertissement capitaliste, ce dernier n'étant pas né d'hier, non plus.

    De la télé, du cinéma et de la musique pour les jeunes, de  la psychologie pour les vieux. C'est exactement à ça qu'on peut « réduire » la bête! Et si ça n'est plus que ça, alors la parousie (Retour du Christ en gloire à la fin des temps, au moment du Jugement dernier.) est proche. L'Apocalypse est un remède à la mort, dit le Lapin. « apocalypse » qui veut dire « révélation » en grec. Avec une majuscule, c'est le livre de l'apôtre qui révèle le secret de la mort, ni plus ni moins.


    Oui l'Apocalypse peut aider à vaincre la peur de la mort, c'est un parfait, un médicament, oui Pépère, n'ai pas peur d'en user, mais sans en abuser, ce serait idiot d'en claquer. Je ne plaisante pas, c'est à double tranchant, potion/poison, le tout caché derrière les visions cinématruc trompeuses de la réalité et l'interprétation cotonneuse des rêves d'un vieux bourgeois de boche, mauvais juif, bien boche, bon bourgeois et bien trop sexuel pour être honnête, encore moins pour être vrai. Du cinéma de tapette tout ça, de la religion qui s'ignore? ou se connait trop bien! Freud/Tartuffe, cachez ce rêve que je ne saurais interpréter. Mais ce n'est rien de réel, rien, pas même la théorie de l'acte manqué qui n'est en elle-même que le jugement instantané de l'instinct animal humain, naturel, et qui adore les signes.


    La religion de ces gens-là, c'est l'adoration du hasard, ce dieu des imbéciles. Et le hasard en psychologie, c'est comme les chiffres en politique, on lui fait dire ce qu'on veut, et donc pour le bourgeois ce qui rapporte le plus. Le bourgeois a le sens utile, le sens du profit, net d'impôts si possible. J'ai cru longtemps à l'honnêteté de Freud, mais le Lapin l'a bien cerné. En effet, son interprétation d'Œdipe est totalement erronée. Il suffit de lire Bacon ou Shakespeare pour s'en convaincre. Œdipe est un tyran boiteux, pas une victime du tout, du tout.


    Exit donc la psychologie issue de la philosophie spéculatrice platonicienne, faussement humaniste, vaguement humanitaire, colonne statique d'une architecture branlante et onaniste (pléonasme), et qui supporte les temples de verre dressés à la gloire de Satan. Longue vie à la science matérialiste humaniste, d'Aristote à Marx en passant par Bacon et qui mène à un constat autrement plus capital : que l'Histoire est une prophétie. Si ça c'est pas une révélation...


    1:3 Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche.


    Pour mieux cerner quelques faits essentiels je vous invite à lire ceci chez Lapinos

  • Comme on connait ses seins...


    Tatiana est une jeune et splendide créature rousse qui a tout pour réussir dans le monde d'aujourd'hui. Tout et même trop. En effet, Tatiana possède un cerveau et un cœur, comme bien des femmes, mais elle a quelque chose dont les autres semblent complètement dépourvues : une âme. Tatiana est croyante. Elle croit au Dieu de la bible, à Jésus Christ et au Saint Esprit. Mais elle connait aussi très bien Marx. Cependant elle a deux points forts qui lui permettent de faire oublier ces tares à n'importe quel athée capitaliste. Et elle a décidé de s'en servir.


    Ayant remarqué que la pornographie était une industrie florissante qui piétinait à la fois la dignité humaine et les saintes écritures, elle veut offrir sa pudeur aux désespérés. Elle a eu l'idée d'une campagne de publicité, pas moins. Elle veut poser à demi nue pour dénoncer à la fois le business du lucre et la faim dans le monde. Elle hésite sur le slogan.


    Comme je sèche un peu, elle propose de me montrer ses arguments. Difficile de refuser sans la vexer. Je dois avouer que ses deux obus ont de quoi faire un sacré cratère dans la forteresse ennemie. Ces deux produits du travail de la nature qu'elle attribue à Dieu, et, vu leur perfection, on en doute pas, elle pense qu'elle n'a strictement rien fait pour les mériter. C'est pourquoi elle est prête à les offrir de bon cœur à la vue du monde entier et au détriment de sa pudeur. Il y a là évidemment une contradiction entre sa foi et sa conscience.


    Comme je dois avoir l'air un peu perplexe (sa foi et sa conscience!), elle me lance un mot: chrématistique! me voilà obligé de sortir mon dictionnaire. Je pense d'abord au chrême, l'huile consacrée des chrétiens mais pas du tout. Elle m'explique de bon cœur quand nous comprenons que Robert ignore superbement le mot : c'est le contraire de l'économie, me dit-elle après avoir remballé ses armes de destruction massives (ouf, ma perplexité était à bout). Selon Aristote la chrématistique commerciale substitue l'argent aux biens ; l'usure crée de l'argent à partir de l'argent ; le marchand ne produit rien : en l'absence de règles strictes visant leurs activités et d'un contrôle de la communauté dans son ensemble, tous sont condamnables d'un point de vue politique, éthique et philosophique. D'ailleurs, Karl Marx, dans des pages fameuses du Capital reprend l'analyse des conséquences sur les personnes de ce qu'il nomme auris sacra fames (maudite soif de l'or) du nom latin donné à cette passion dévorante de l'argent pour l'argent, c'est-à-dire de la chrématistique commerciale instaurée par ceux qu'il appelle « les économistes ».

    Je sens que la nuit va être longue à devenir demain.


    J'ai bien quelques idées  mais elles me paraissent toutes en deçà du formidable objectif de Tatiana et je n'ose lui en faire part. Et puis, je ne suis pas publicitaire, loin s'en faut ! Ce qu'il y a de bien avec toi, me dit-elle, c'est que tu n'as encore rien fait. Je me garde de lui dire qu'il ne faudrait pas en abuser. L'argent est la putain universelle me dit-elle, le fétiche par excellence. Il exprime le lien social sous la forme d'une abstraction. Les gens s'imaginent que la valeur est dans les objets, que le salaire est le prix du travail et que l'argent fait des petits comme le pommier donne des pommes. C'est une aliénation pure et simple. Je veux offrir mon corps au salut de l'humanité.


    Des images de crucifixion commencent à me défiler dans le cerveau. Pour les clous, je pense qu'il faudrait faire ça au piercing histoire de remettre les choses à leur place.

    A part ça,  je crois que l'image de Tatiana sur la croix en monokini devrait se suffire à elle-même.


    Juste avant de sombrer, comme a propos, de sa douce voix d'enfant elle me récite l'apocalypse:

    "Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l'agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux."

    Dehors il neige et je pense aux douze tribus, ces cent quarante quatre mille dont les robes sont blanchies par le sang de l'agneau. Aucune chaleur ne les frappera. Pas même le réchauffement climatique !

    Mais la chaleur de Tatiana ?

    "Il n'est si petit saint qui ne veuille sa chandelle."


  • Agnostiques fanatiques, mes frères,

     

    Mot nouveau du jour : infâmilialisation, nom féminin, mot-valise bourré à craquer.

     

     

    Warning ! Certaines descriptions, voire certains mots, pourraient heurter la sensibilité de personnes sensibles particulièrement sensibles.

     

     

     

    Cet aveu me coûte beaucoup mais ces hommes qui se disent athées ou agnostiques, et le croient, me font pitié. Dieu que ça permet une grande innocence ! Au prix hélas ! d'une grande ignorance. Sont-ce ou ne sont-ce pas tous des dégueulasses ? Ignorance, rançon logique pour un état qui est certainement souhaitable pour un enfant (l'innocence, vous savez, ce truc qui excite les pédophiles, enfin ceux qui aiment les enfants) mais état dont le bon sens veut qu'il ne demeure pas. Demeurer innocent et donc ignorant, être demeuré, entendez demeurer demeuré, volontairement. En ce croyant malin en plus, vraiment c'est tordu. Ça me fait pitié quand je m'y reconnais, soyons franc. Pas facile d'être catholique de nos jours, bien moins facile que de se prendre pour le centre du monde, innocemment, et se prendre à sa propre pitié. J'avoue, je me sens pas meilleur, mais pas pire non plus. Au moins je me dis que ma pitié devrait être plus grande pour les autres puisqu'ils sont plus nombreux que moi ; quand même !

     

    Au risque de paraître idiot, on a tous été enfants, on sait donc tous ce qu'il en est de l'innocence. Ça devient, avec le temps et le passage à l'acte sexuel, de la pudeur. L'acte sexuel de la nature, je veux dire la puberté en clair, pas le coït lui-même. Cet état de puberté qui nous conduit à essayer de donner un sens (une morale, le bien le mal) à l'appel de nos sens. Où alors pourquoi une jeune vierge rougirait-elle de vous avoir confié qu'elle adore son portable alors que franchement, où est la honte ? (faut que je fasse attention avec l'ironie, c'est pas parce que des gens d'esprit m'écrivent...la vraie honte serait d'en faire sans le savoir !) Chacun sa pudeur donc. Et pourquoi cette pudeur est-elle excitante si ce n'est parce qu'elle introduit la notion du bien et du mal ? Les animaux baisent-ils comme ils mangent oui ou non ?

     

     

    Et la pitié, c'est comme l'amour, plus on en parle et moins on l'excite, la suscite et l'obtient en fin de compte. Mais le véritable amour comme la pitié force la pudeur. Il faut bien en finir et se déclarer ! Et c'est justement ce que ne font pas les prétendus athées et les soi-disant agnostiques d'aujourd'hui et d'avant hier, qui sont des païens de la pire espèce, sortes de fausses vierges, fausses pudeurs, fausses fièvres, simulateurs les anges artificiels venant d'un faux septième ciel, comme dit Brassens, forcément.

     

    C'est en toute innocence qu'enfant nous établissons notre dictature sur le monde. Nous y exerçons notre puissance, où est le mal ? Mais que le monde révèle sa véritable dimension, et le diable sait que ça arrive à la vitesse des ondes à présent, dès le premier clic mettons, et le sentiment de sa petitesse, de sa vulnérabilité, de la puissance du mal s'imposent à l'enfant à travers les voiles de son innocence (et je ne mentionne pas le porno qui n'est que la partie visible de l'iceberg.) Ce n'est qu'après,  à travers les voiles de la chair que nous recevons d'en haut des pressentiments d'éternité suffisants pour effacer à ce sujet tous les doutes.

     

    Alors je pose la question, que peuvent devenir ces enfants pour qui l'existence du monde tient à un œil qui en regarde un autre quand c'est le même qu'il voit ? (Mondialisation immonde et narcissique, tous différents ET identiques, pour qui l'art majeur est le cinéma alors que c'est à peine un art thérapeutique (passif) tout au plus)

    La réponse je ne la connais pas mais je sais qu'en moi quelque chose se révolte à l'idée qu'ils puissent devenir innocents.

     

    Des enfants élevés dans l'agnosticisme font parfois d'excellents hommes, j'en veux pour preuve Simone Weil, le penseur, et non la femme politique. Mais beaucoup se jettent à corps et âmes perdus dans la course aux armements, faut bien bouffer comme ils disent. Faisant du fait de s'armer pour gagner sa vie l'impératif et la justification à tout ce qui pourrait s'avérer moralement répressible dans ce combat, se basant sur les textes de loi, hélas un peu trop conçus en fonction de la nature et peu enclin à dicter un comportement charitable. En gros, voyez, ma chère, respecter le bien d'autrui n'est pas égal à bien respecter autrui. Mais pour l'innocent agnostique, si ! Tout est dans tout et réciproquement, relativement ET absolument. Quelle naïveté, mais quel bonheur... et quelle pitié ! J'ai cette image du bonheur de l'enfant qui court après un papillon et qui s'explose sur une mine anti personnelle, voyez, pas réjouissant ! L'horreur sans nom, comme on dit.

     

     

    On retrouve parfois la même expression bouche-ouverte sur le visage de certaines femmes au moment de l'acte sexuel. L'expression qu'on aurait tous si on assistait pour de vrai à cette scène ? Celle qu'aurait n'importe quel psychotique devant un film des Monts Pythons ! Probablement celle de l'enfant ou même de l'homme découvrant pour la première fois un crucifié, quelle horreur ! Que sais-je encore ? Cette terreur que simulent assez bien les femmes, disons adultes, dans un lit, en général par instinct de reproduction, ne peut pas être, bien entendue, pas tout à fait la même que celle devant la brutalité du hasard anti personnel, trop pas ! Mais elle s'en inspire. (Si votre femme met sa main devant sa bouche c'est qu'elle ne simule pas, craignez alors le pire)

     

    En l'absence d'un Dieu créateur, cette expression revient pourtant à les mettre, ces terreurs, simulées ou non,  à égalité, ce qui ne fait d'ailleurs que confirmer la nature du lien entre Eros et Thanatos selon les Grecs, sexualité et mortalité selon les autres.

     

     

    La culture de ce lien, et donc très loin de sa nature, a donné la parole de Dieu, comprenne qui peut. Qu'on le veuille ou non, soit la sexualité est un artifice issu de cette parole et la mort n'existe pas, ou bien c'est un acte naturel qui devient vite sacrificiel chez les animaux parlant que nous sommes. Les femmes qui n'ont aucune difficulté à admettre à la fois la gentillesse des animaux et la méchanceté des hommes pré soixante-huitards le font par ignorance de cette artificielle subtilité sexuelle qui ne doit rien à la nature mais tout au paganisme et à l'animisme, une fois ceux-ci dépassés. Choisir d'ignorer cette parole, parfois même en l'étudiant, revient à nier un quelconque progrès de l'humanité au moins jusqu'à la renaissance. Faut reconnaitre que s'y retrouver jusqu'à ce dernier stade de l'humanisme chrétien parmi les penseurs qui l'ont fait exister est un sacré travail. Et l'écueil de l'école républicaine n'est pas le plus facile à surmonter. Mais il existe toujours des hommes et disons une ou deux femmes, Dieu merci,  pour garder intacte la trace de ce lien et nous rafraichir les idées sur la véritable nature de notre culture. Quelque chose de quantique dans le saint esprit ou de cantique...le quantique des cantiques ? Mais n'allons pas y perdre notre lapin ! La défaite de notre pensée n'est guère que la pensée de notre défaite. Et en l'occurrence une non-pensée.

     

     

    Non-existence de Dieu, critique relativement ET absolument absurde de la religion, un peu à la John Lennon, que le monde ne fasse plus qu'un, sans religion, ni frontières, ni possessions, quand on sait le genre de possédés hystériques qu'ont générés les Beatles (un mot-valise tiens, de beat, rythme et beetle, charançon, coccinelle ou doryphore, coléoptère ou bousier ??? Parait que le groupe Radiation, originaire de la ville de Tchernobyl en Ukraine, a avoué s'être inspiré de la chanson Rentre chez toi pour créer leur célébrissime tube вернуться.)  ici !

     

    Quoi qu'il en soit, c'est le credo toujours le même toujours changeant, su et insu, des prétendus athées et soi-disant agnostiques nourris à la pop et au rock and roll. Entre parenthèses, notez qu'on y est en plein dans le « world as one » qu'il chantait John le chevelu. Ca s'appelle Globalisation en anglais et Mondialisation en français. Si les nazis l'avaient emporté, on dirait Totalisation et quiconque de traduire par Finalisation, direction la chambre et gaz, raoust schnell, sérieux ! vous voyez ce type, Goebbels, en train de donner des leçons de traduction à ses juges, quelle morgue ! mais pour une fois il avait entièrement raison, ironie fumeuse et fumante de Dieu. Solution totale qu'il disait le Goebbels, pas finale, TOTALE,  qu'il a insisté au procès de Nuremberg ! (la finalité suggère qu'on poursuive un but, pas la totalité, voulait juste sauver sa peau, était-il sincère? Les allemands sont si naïfs, comme l'avait remarqué Balzac !) Mais nous y sommes nom d'un petit nazi ! (jag väljer nog nazisterna ! réplique du film de Mel Brook sur Hitler qui nous faisait tant rire avec Xavier, mon neveu suédois) ! Oui oui Xav, tout un chacun  globalisé, mondialisé, totalisé ET finalisé.  Il est vrai qu'on totalise encore beaucoup de croyants dans le monde, mais les plaquettes s'usent et, d'après des sources sûres, on serait déjà en train d'attaquer les disques et que ça chauffe pas mal, même que ça risque de mal finir au hasard d'un virage, en deux mille douze ? Twenty twelve comme disent les anglais qui osent se moquer de nos soixante-dix, quatre-vingt, et autres quatre-vingt-dix ! Va-t-on entendre l'année prochaine qu'on sera en vingt dix ? puis vingt onze et enfin vingt douze en fin, selon d'apocryphes spéculations para apocalyptiques et neo dantesque!  ça nous laisse le temps de relire l'Enfer de Dante et même l'Apocalypse de Jean, non ?

    Du calme !!

     

     

    A propos J'attends un petit opuscule par la poste sur Marx (de la part d'un pote qui pense que l'Apocalypse est le plus difficile à élucider des textes du Nouveau Testament, en plus d'être le dernier) pour en dire plus sur ce qu'un judéo boche véritable humaniste aristotélicien, dixit mon pote, peut bien envisager comme finalité à l'infâmilialisation capitaliste. (ça me distraira peut-être de mes angoisses sur mes comptes dans le rouge !) J'ai lu naguère une analyse marxiste de la schizophrénie trouvée dans l'encyclopédie Universalis qui m'avait laissé sur ma faim. Mais pour l'heure ce mot nouveau étrange me semble assez schizophrénique comme ça.

     

     

    Pour conclure ce billet beaucoup trop long ?  Je crois bien que la pitié que j'éprouve pour mon âme meurtrie ne se soulage même pas à l'idée de la souffrance de celle de mes frères athées et agnostiques. Mais depuis que je sais que le désespoir est un péché mortel, je fais des efforts pour penser à eux, qui s'en plaindra ?

     

    "Ce n'est pas mon affaire de penser à moi. Mon affaire est de penser à Dieu. C'est à Dieu à penser à moi."

    Simone Weil   1909-43

     

     

     

     

    Post Billeterie  : Comme DAB (distributeur automatique de billet de banque) je confesse mon impuissance à répondre à tous les mails, je ne vous donne pas de chiffres, vous ne me croiriez pas. Sachez qu'en pratique j'ai une largeur d'esprit et une probité intellectuelle très exceptionnelles. Mais pourtant encore de l'avis de certains très insuffisantes. Ils ont raison, la perfection seule est suffisante. Je vais passer en turbo pascal!