"Si le chrétien se défie autant de la musique, contrairement à l'antichrist qui s'en réjouit, c'est parce que la musique est l'endroit où se mélangent le sacré et le profane, selon le principe diabolique de l'Eglise romaine. En abolissant les sacrements romains, la réforme protestante les a remplacés par un, qui ne vaut pas mieux : la musique.
Or le mélange du sacré et du profane se fait toujours au profit des puissants et au détriment des opprimés."
L'aphorisme est conçu en haine du style et de l'exhibitionnisme littéraire, nous rappelle mon pote Lapinos, ça se trouve ici!
Commentaires
- La musique sacrée correspond à ce que Nitche appelle "morale pure", et Marx "opium du peuple". On trouve chez les Grecs, déjà, une hostilité à la musique, à la présenter autrement que comme un divertissement ou un jeu, qui correspond à l'hostilité grecque à un universalisme d'ordre émotionnel, pour éviter que l'homme ne prenne dans le domaine de la science ses désirs pour la réalité.
- Si on lit attentivement Shakespeare, on verra qu'il illustre que le caractère sacré de la musique a été introduit en Occident par les élites catholiques.
- Il est pratiquement aussi incorrect aujourd'hui de dénigrer le caractère spirituel de la musique que de remettre en question le caractère scientifique des mathématiques.