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Soleil martien


Bon, quand tu lis Shakespeare, le théâtre tu sais ce que ça vaut quand c'est du grand art. Mais comme tous les arts majeurs, il a ses arts mineurs, en particulier la mise en scène. Ta propre personne étant la première disponible, tu t'en empares pour faire marrer tes potes. Ce serait un des traits de l'hystérie : la théâtralité. Il y la perversité aussi, distincte de la perversion, ce qui arrange tout notre petit monde, bien entendu. A ce que je sache, on en compte une douzaine, de ces traits de  l'hystérie (des traits ! la linguistique est passée par là !). Mais ces deux-là suffisent déjà à se faire une fausse idée.


Rien qu'à lire les blogs ont voit déjà que la mise en scène est quasi systématique dès qu'un pecus se met à écrire régulièrement. Ça donne le meilleur et le pire.

Exemple, cet après-midi sous les premiers rayons de soleil de l'année, (pour moi l'année commence avec l'équinoxe de printemps, comme les anciens) en regardant fondre la neige, dans la chaise à bascule passée au jardin, contre un mur au sud, à m'accorder une sieste bien méritée et un livre pour meubler entre les nuages, je me suis laissé aller à m'interroger : qu'est-ce que c'est que cette gymnastique littéraire, pour qui, pour quoi ? serais-je en train de d'adoucir mon ennui ? Ha ! quelle honnêteté ce Fodio (quel pédé oui !) ! Tiens je parie qu'il va nous dire qu'il connait plein d'autres choses pour agrémenter l'existence, les jeux de guerre, les dévidés, la sodomie des femmes, l'instruction des enfants, l'entretien de la famille, la pêche, le jardin, et même, oui, même le barbecue. Mais non, c'est pas ça, c'est jamais ça avec lui.


Sous le soleil de Mars, donc, je lisais le livre d'un certain René Daumal. Ouvert au milieu je découvrais l'affaire du poète qui écrit blanc ou noir, j'aurais dit chaud ou froid, Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche qui écrit en prose, et qu'on arrive à comprendre parce qu'il ne fait pas des jeux de mots à tous les vers, et je me suis retrouvé catapulté dans l'enfance. Soudain le vent a changé de voix, les nuages se sont réglés sur le soleil, et j'ai basculé en arrière, la lune était au zénith, œil à demi fermé, la prévisibilité du monde m'est apparue rassurante, comme la rime ou la métaphore attendue.

En rentrant je me suis remis d'aplomb avec du sérieux :

Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. 21:8 Apocalypse



Commentaires

  • Quand je lis Eschyle, j'ai l'impression qu'il est plus chrétien que Benoît XVI.

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