Assis sur un banc dans un parc du centre de Kiev, une amie me fait remarquer la diversité des passants. En effet, tous portent des vêtements en apparence très différents. Cependant il suffirait de poser une question à tous ces gens pour s’apercevoir à quel point ils pensent tous exactement de la même manière malgré leur apparente dissemblance. Quelle question me demande-t-elle ? il y en a pas qu’une, mais par exemple, pourquoi Dieu nous a-t-il créés ?
Ici, dans cette ex république soviétique désormais république parlementaire, personne ne se déclare athée, peut-être parce que ça reviendrait à se déclarer prosoviétique, ou encore parce que les gens ont conscience que l’athéisme pur n’existe pas ou encore pour une raison que j’ignore ou un syncrétisme de ces raisons, toujours est-il que la réponse est toujours la même : Dieu nous a créés pour être heureux !
C’est dire à quel point ces gens qui se disent croyants ignorent tout de la parole de Dieu.
Les plus « modernes » d’entre eux croient à la réincarnation, je n’en ai pas encore rencontré qui croient au néant, ils font tous l’aveu de croire à quelque chose après la mort, ce qui les rend quand même moins dangereux que les français persuadés de l’existence du rien et donc prêts à tout moment de devenir de dangereux supporteurs de Satan, tels les grognards de Bonaparte.
A la question de l’âme et de sa position pas un seul ne m’a encore répondu que le corps et l’âme étaient indissociables. Cette séparation imaginaire autant que diplomatique les emballe, les femmes ayant tendance à situer leur âme près de leur cœur, entre leurs seins, les hommes plutôt près du cerveau (certaines vicieuse descendent jusqu’au ventre sans aller toutefois jusqu’au sexe).
Je n’en suis pas encore à poser la question du pourquoi Satan emploie-t-il des chrétiens plutôt que des athées, ça reviendrait à demander à un homme de l’âge de pierre pourquoi le fer rouille-t-il.
Commentaires
- C'est la défense de l'institution par son clergé, de l'Etat par ses fonctionnaires, la principale cause de l'altération de la vérité. C'est le thème central du théâtre de Shakespeare, qui a écrit l'oeuvre la plus anticléricale de l'ère chrétienne.
- Les défenseurs de la vérité, depuis le prophète Daniel, Homère (combattu par Epicure et Platon), se sont toujours heurtés au clergé.
Rares sont ceux qui, comme Nitche, font l'aveu que la religion et la civilisation sont bâties sur le mensonge et la promesse de bonheur, jamais tenue (sauf en rêve ou par le cimetière, où tout n'est que luxe, calme et volupté). Le diable est plus malin que Nitche.