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Conte en cieux

En un an j’ai emmené ma Pénélope une seule fois au cinéma, voir La Planète des singes. Dieu merci ça lui a pas plu. Je me félicite de la perspicacité de mon choix. Maintenant que notre fringale a ses quatre saisons dans le cornet, je crains petit l’avenir replet, repu, répétitif, le goût infect des habitudes. Me faudrait créer d’autres saisons, après tout pourquoi quatre, je demande. Les romains, qu’étaient des paysans dans l’âme, faisaient commencer l’année en mars, ce qui explique le nom des quatre derniers mois de l’année, au motif que c’était le mois du prince végétal, primavera, premiers verts, primus tempus, printemps. Mars, le paysan est souvent belliqueux et bourré de principes. J’aurais, pour ma part, aimé vivre dix-huit mille deux cent cinquante saisons, raison de ma renaissance presque quotidienne depuis ce jour de janvier qui me vit inscrit sur les registres de l’état civil, né d’un père chauffeur et d’une mère réchauffée. Je dis « presque » cause qu’il y eut bien quelques jours où je me suis pas réveillé, ne m’étant pas endormi. Je retiens surtout que naitre en janvier, sous le signe de Janus que les Anciens appelaient Chaos, ça vous laisse à penser (pour moi c’est déjà fait). Au reste, comme le soleil tourne à plus ou moins trente mille tours par vie humaine, me faut encore trouver une dizaine de millier de nom de saison, primus galbeus, primus rubeus, etc. vu que je vais pas me taper le boulot de trouver une couleur pour les innombrables passées. Après on pourrait aussi compter les heures, puis les minutes, on en finirait plus de compter. Et même on finirait comptant. D’ailleurs si on multiplie dix-huit mille deux cent cinquante par vingt-quatre ça fait un compte tout rond de trois cents mille heures, dix-huit millions de minutes et un milliard quatre-vingt millions de secondes. Rien de plus con qu’un chiffre, si ce n’est un nombre. En passant, je remarque qu’il faut vingt-quatre images par seconde pour donner l’illusion de la vie, on appelle ça le cinéma. Alors vingt-quatre heures par saison pour rendre l’aberration d’une vie, on est plus à ça près.

Passons, comme dirait Janus le portier, je sais maintenant pourquoi le cinéma et les anniversaires m’emmerdent. Les bons comptes font les bons morts, un point c’est tout. Suffit de lever les yeux au ciel, la saison Comptant fout le camp, voilà la saison qui vit…à Crédit.      

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