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Pan sur le sujet hurlant et pantelant !

L’a pas pu se retenir, l’éditeur du Fœtus récalcitrant de Jossot, de nous emmerder lui et tous les thuriféraires qui l’accompagnent. Savent pas lire ou quoi ? Jossot le dit pourtant que la pensée se forme à la lecture et que c’est ainsi qu’elle se déforme. Voilà ce que dit pourtant textuellement le promoteur/éditeur/emmerdeur : « Jossot y développe une pensée authentiquement individualiste, puisant aux sources du stoïcisme et du cynisme antique, s’inscrivant dans l’héritage de Nietzsche et Stirner, et alimentée par des contemporains comme Georges Palante, Han Ryner, Lacaze-Duthiers, Manuel Devaldès... » m’est avis que tout éditeur qu’il est, il prendrait le pied de Jossot sur le coccyx, comme il dit. Mais il y a pire, outre qu’on le traite de pamphlétaire (ce qu’il n’est sûrement pas, mais les liseurs d’aujourd’hui voient du pamphlet partout, leur manie !), on le sacralise dans la cathédrale littéraire. Ainsi ce blogueur qui parle « d’en-cage de l’être » en le comparant à Artaud. Encore un aveugle qui se prend pour un borgne. Artaud est un cinglé rendu fou par l’existentialisme, rien à voir avec Jossot. Sans parler de celui qui lui reproche de ne rien comprendre au football (mais si!) et celui-là qui évoque un mysticisme paradoxal. Le mysticisme de Jossot n’a rien de paradoxal. Les mystères de la foi  font peur aujourd’hui, mais on peut être anarchiste et avoir des couilles, voyez Jésus. D’autre part la liberté ne nous vient pas de la nature, comme le note ce chroniqueur un peu vite, bien au contraire, la nature nous enchaine, et comme la culture est naturelle à l’homme, ce qu’avait bien compris Jossot, il la fustige quand elle déforme l’homme au point de le rendre laborieux. C’est pour avoir goûté au fruit de l’arbre de la connaissance que l’homme fut condamner à trimer.

On pardonnera facilement à Abdul Karim Jossot sa conversion à l’islam qu’il a sans doute pris pour une caricature du christianisme. C’est de bon ton et ça tombe bien en ces temps ou les faux anars font de l’anti-islamisme de salon.

Et puis Jossot sait parler de son art :

«A mon avis, une face tirée, tordue, déformée par la souffrance, la colère, le rire ou la frayeur est mille fois plus « belle » malgré sa laideur, que les têtes insipides et inexpressives qui surmontent tant d'anatomies établies selon les canons des pontifes. Shakespeare devait partager cette opinion quand il écrivit : « Le Beau est laid ; le Laid est beau ». Pour en extraire l'ordure morale, il faut exagérer l'expression des physionomies ; exalter la grimace, cette photographie de l'âme ; déformer les personnages d'un pouce compresseur, leur écrabouiller le nez, leur broyer les maxillaires, leur tordre l'épine dorsale, écarteler leurs membres, décerveler leurs crânes.

Le caricaturiste est un justicier doublé d'un philosophe : à coups de matraque il fait craquer les masques et martèle, sur l'enclume de la pensée, le sujet hurlant et pantelant. »

 

Commentaires

  • Jossot dit que la lecture déforme la pensée, mais Jossot était un grand lecteur et un érudit. Jossot voulait apparaître comme un génie et n'être redevable à personne. Il n'empêche qu'il appartient bien à son époque et qu'il a puisé des idées dans la philosophie individualiste. C'est une de ses nombreuses contradictions. En quoi cela pose problème ? Tout ce qu'un artiste proclame est-il vrai ? Manqueriez-vous à ce point de distance critique... ?!!

    Vous semblez par ailleurs conditionné par votre écran, protection inviolable qui laisse chacun libre de pousser son petit coup de gueule, de lâcher les vannes de la révolte et de l'amertume, quitte à endosser le rôle du grincheux de service. Un talent littéraire, un souffle, une véritable flamme pourrait transfigurer votre prose. Mais non. Monsieur je-sais-tout nous laisse sur notre faim. Partager la révolte de Jossot est une chose. Égaler son talent de grande-gueule en est une autre.
    Le Promoteur-emmerdeur.

  • Un grand lecteur ça veut dire quoi?
    et la philosophie individualiste??
    et conditionné par mon écran???
    Oui la révolte de Jossot me touche, mais Dieu me préserve d'avoir du talent, encore moins une flamme, quant au souffle, l'Esprit souffle où il veut. Votre faim est existentielle et c'est pas les auteurs géniaux qui en croquent de l'existence qui manquent, que diable!
    Transfigurer ma prose, vous voulez dire la rendre un peu plus boche?
    Editer Jossot est-ce que ça implique de le souiller avec des Nitche, des Stirner et je ne sais quels maniaques de la gymnastique littéraire?
    Si ça se trouve Jossot ne lisait que le Coran, Shakespeare et Balzac et comme je ne lis que la Bible et les mêmes Shakespeare et Balzac, entre Bourguignons on se serait sans doute pas mal entendus, lui et moi. Mieux vaut un petit lecteur de grand auteur que le contraire!

  • Un grand lecteur = un monsieur qui lit beaucoup de choses que les autres ne lisent pas et qui en retient quelque chose.
    La philosophie individualiste = une sensibilité particulière de l'anarchisme. Voir ce qu'en dit G. Palante ou Han Ryner.
    l'écran = un truc qui fait écran et qui vous pousse, sans grands risques, à qualifier d'emmerdeur quelqu'un que vous ne connaissez pas.
    A quoi bon vous exprimer si vos propos sont erronés et que vous dézinguez toute prétention littéraire ? ... ce qui vous oblige paradoxalement à adopter un style qui-ne-soit-pas-trop-littéraire... sophistication au troisième degré et signe de reconnaissance sociale tout aussi efficace que les autres.
    Pourriez-vous faire la démarche de vous informer un peu avant de contester ? Si Nietzsche vous passe par les trous de nez, il n'en demeure pas moins que c'était une référence pour Jossot. Quand un historien écrit cela, ce n'est, en général, pas de pure invention.
    Je vous laisse fantasmer sur vos points communs avec Jossot : repeignez-le donc à votre image si cela doit satisfaire une quête identitaire. Vous ne seriez pas le premier ni le dernier à utiliser l'histoire de cette façon. Mais à quoi bon discuter dès lors où le mythe a plus de légitimé qu'un travail rigoureusement documenté ?
    Emmerdeur toujours ! emmerdeur encore !

  • Épargnez-moi le discours puéril de l'écran total, vous en êtes un autre etc. vous êtes sans doute un type très bien avec vos proches, ou pas, qu'en sais-je? mais vous emmerdez le monde avec votre interprétation du constat pas si bête de Jossot qu'il ne s'agit pas de tout lire mais de faire le tri. Or vous en êtes à citer des auteurs que personne ne connait, et peut-être même pas Jossot lui-même, tandis que Shakespeare ou le Coran... voilà ce qu'est pour moi un grand lecteur, quelqu'un qui sait quoi lire. Et comme ça ne veut rien dire en soi, Jossot cherche à faire entendre à ceux qui ont des oreilles qu'il vaut mieux ne rien lire du tout que n'importe quoi. Pour Nitche, vu qu'il descend anarchistes et croyants je doute que Jossot en ait fait sa référence comme vous dites. Mais il se peut qu'il se soit laisser berner par cette femelle boche maladive un temps. Nitche plait à tous les hommes pas complètement finis, ils en reviennent ou pas, historiens ou non, mais question mythe il se pose un peu là.

    Et pourquoi tenez-vous tellement à me greffer vos tares? Pour repeindre Jossot à mon image faudrait déjà que j'en ai une.
    Quant à la sophistication du troisième type, vous prenez vos désirs pour des réalités, en gros vous avez trop lu Nitche.

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