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Humanisme contre Bouddhisme.

 

"On ne triomphe de la nature qu'en s'y soumettant." : cet aphorisme de Bacon, souligné (trop tardivement) par  Simone Weil, résume tout l'humanisme chrétien authentique, contre le bouddhisme chrétien inventé par les curés du moyen âge. Triompher de la nature est en effet un mobile historique et non moral : un païen ne peut pas le comprendre, voire l'admettre (à l'exception de Homère, Aristote et quelques autres, ce qui incline Bacon à soupçonner, pour le dire vite, que Ulysse est un héros "juif").

 "...en s'y soumettant.", car l'opposition de l'âme et du corps est la plus débile et sans fondement. Sur le plan moral, elle a pour conséquence d'engager dans une lutte mystique contre soi-même, la plus exténuante pour l'esprit, et perdue d'avance. L'âme n'offre pas une plus grande résistance à la mort naturelle que le corps.

Le monde moderne accomplit l'inverse et produit l'effet opposé du conseil de Bacon : il se décrète libre vis-à-vis de la nature en se soumettant à des idéaux judéo-chrétiens truqués (féminisme, égalité, démocratie), ce qui est le meilleur moyen pour demeurer dans son emprise. De fait, si l'on prend le monde moderne pour l'accomplissement de la morale judéo-chrétienne, Nitche a raison : c'est la pire barbarie que l'humanité a jamais engendrée. Le contrat passé par les religions païennes avec la nature est beaucoup plus prudent : il ne promet pas ce qui est intenable, comme ne cessent de le faire les politiciens modernes, et qui est la cause des plus terribles vengeances populaires... "naturelles".

La position philosophique satanique de Nitche est la plus rationnelle qui soit. Et en même temps elle est parfaitement inaudible et donc inapplicable dans le monde moderne, qui n'a pratiquement pas sur le plan politique d'autre choix que celui du mensonge. Autrement dit : il est impossible de revenir en arrière sur le mode de gouvernement totalitaire selon le vœu de Nitche. Aussi éloigné soit le gouvernement des Etats-Unis de l'action charitable et du christianisme, il ne peut pas se passer de serments sur la bible et d'une constitution officiellement "judéo-chrétienne". Et Shakespeare explique pourquoi. Shakespeare explique pourquoi Nitche n'est qu'un élément de la stratégie de Satan, le plus viril mais pas forcément le plus efficace.

Essayons d’illustrer, en quelques traits ce que concrètement tout ça veut dire. La nature c’est la loi du plus fort, et le plus fort chez l’homme c’est sa raison, donc la raison du plus fort est toujours la meilleure comme le dit dans un trait fulgurant le poète La Fontaine. Voilà l’arrêt de la nature, c’est sans appel. A prendre comme un formidable avertissement aux gens d’esprit et à leur raison. Si tu le prends au pied de la lettre, de là, vendue est ton âme au diable. Bien sûr le rachat reste toujours possible mais le temps vient à manquer, toujours, parce que la vérité n’attend pas dans ses effets. Ce que tu prends pour une victoire sur le temps est juste une perte de temps, sèche, c’est en fait la pire des capitulations, la pire des humiliations. Quand tu te rends compte ce qu’est vraiment le temps, que tu piges que tu ne peux pas le vaincre, pas, en tous cas, avec ta philosophie à deux balles, psychologie cinématographique, que tu ne peux plus pleurer sans le dolby 5.6 et le plasma géant, alors ceci est pour toi ! car n’oublie jamais : Le plus fort est aussi le plus sentimental !

La victoire sur le temps c’est bien sûr la victoire sur la mort. Pas un enjeu de pédé sentimental pour faire plaisir à sa maman. Et les gens consciencieux sont priés de patienter avec leur ticket d’idéal. La vérité transcende le temps, elle ne le relativise pas comme l’algèbre.  Pas de lâches au pays de la vérité. Tout chrétien véritable le sait pour peu qu’il veuille bien se passer de gymnastique littéraire ou mathématique cinq minutes. Voilà pourquoi Shakespeare dit que la conscience fait de nous des lâches, il sait lui que c’est une formidable machine à fabriquer des idéaux dont l’hypocrisie ne se révèle que dans la puanteur des charniers. 

Commentaires

  • j'attends patiemment Captain Angry là...

  • Je ne sais pas bien si je dois comprendre que ce portrait en creux de dévot du temps est sensé m'être adressé, ni pourquoi l'on m'attend particulièrement ici. En tout cas, j'y suis, je relis, médite un peu, et répond peut-être. Intéressant en tout cas et assez clairement formulé à mon goût. (La seule alternative est-elle entre se soumettre à la nature d'un côté et la remplacer par des chimères d'abstractions moderne de l'autre ?)

  • "Voilà pourquoi Shakespeare dit que la conscience fait de nous des lâches, il sait lui que c’est une formidable machine à fabriquer des idéaux dont l’hypocrisie ne se révèle que dans la puanteur des charniers. "

    La conscience, vraiment ? L'inconscience bien plutôt, ou une conscience excessivement parcellaire, scindée, incapable de la moindre synthèse qui l’élèverai vers un début de science. L'intellectualisme, le biais spéculatif, l'ingénierie imaginative et ses myriades de gadgets, qui siphonne l'imagination authentiquement spirituelle sont des maladie de la conscience. L'idéalisme, la bêtise, le romantisme, des erreurs de perspectives nés d'états altérés de la conscience, qui se trouve ensevelie sous le sentimentalisme et la douce rêverie.

    On frôle le mysticisme avec votre procès à la conscience. Car quoi ? L'automatisme ? L'inconscience bien nourrie des morts-nés de l'hypnose capitaliste ? Ou pire, l'extase ?! Vous retombez entre les mains du Bernin honni de Papa Lapin ! Y va pas être content !

  • ça vous aiderait de savoir que le petit fils d'Hugo a traduit "conscience" par réflexion?
    Ce n'est pas moi qui fait procès c'est le métaphysicien Hamlet/Shakespeare/Bacon.
    (ça doit être le buste de Louis XIV que Lapinos a pas digéré chez le Bernin).

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