Les Ukrainiens ne savent plus quoi faire pour obtenir des visas afin d'aller voir leur équipe de pédés à crampon taper dans un ballon européen. Alors ils emploient les vieilles recettes soviétiques. Un type sans histoire originaire d'un petit village sans histoire dans une région sans histoire, seul à la frontière ukrainienne, vient voir sa Natacha trouvée sur meetic Russian dating.com, c'est le pigeon idéal l'homme providentiel.
Chef on en tient un, chef ! Bien joué Zakhar zakharovitch, davaï bistro, la procédure en place, le protocole fin prêt, action ! On demande donc au zig d'aller faire tamponner son passeport et en catimini on lui charge sa chignole de kalach de contrebande trouvé chez un séparatiste du Donbass. Le gus revient, se récrie, mais les caméras faisant foi, on l'arrête et la négociation interétatique va pouvoir commencer : un terroriste contre des visas.
L'iniquité appelle l'iniquité. Le gazier sera de toute façon relâché et blanchi après coup, ou pas, en tout cas il aura contribué à faire une bonne action, du point de vue des abrutis fan de foot qui d'ailleurs ne le sauront jamais, mais il faut de l'abnégation quand on tient le rôle de bouc émissaire, surtout que les prisons ukrainiennes ressemblent aux françaises comme mon cul à celui de Pénélope. Les médias qui jouent le rôle de relais dans cette affaire (imaginez qu'ils décident de boycotter le truc, un fiasco, un bide, un flop !), les médias, donc, auront la joie (rétribuée) de couvrir leur propre naïveté, qui frôle, il faut bien le dire, la stupidité en l'occurrence. Pas un (que je sache pour le moment) pour soupçonner ce que je vous donne en mille.
Que Le porc président en chocolat made in UA ait déjà évoqué le problème des visas des supporteurs au téléphone avec Mollasson premier Hollande de France ne leur a même pas mis la puce à l'oreille le buzz dans le casque. Plus branque qu'un journaliste faut pas chercher, sauf peut-être dans les milieux bien informés. Car l'information n'est pas la connaissance, dois-je le rappeler. Un journaliste n'est jamais que le gars dans la cour de l'école qui sait avant tous les autres que le prof d'histoire est absent et qui l'annonce avec morgue à ses camarades : il est bien informé, ça le situe.
Bref, pour ma part, je spécule, pourrais me tromper, quelle importance. Toute cette histoire pue la manipulation de toute manière. La vérité c'est que pendant que 22 couillons seront à essayer de faire rentrer un ballon dans un filet à papillon rectangulaire de 7 m 32 de longueur sur 2 m 44 de largeur, d'autres couillons essayeront de faire tomber des obus de 152 sur des bâtiments de 10 m de haut censés abriter de méchants séparatistes. Pour un journaliste c'est le nombre qui fait la différence. Je parie un kilo de vaseline contre 10 cl de sperme qu'un but marqué par les françouzes contre les boches passe au JT devant cinq huit dix enfants tués par un obus de l'armée régulière à Donetsk, AU MEME MOMENT !
Le temps est l'élément clé pour le journaliste. Il faut savoir avant tout le monde, c'est tout. Les Unes se chassent les unes les autres jour après jour et le lecteur n'est lui-même qu'un sous-journaliste, le relais du relais, et ainsi vont les nouvelles dans nos pays radieux dirigés par des états de droit (le droit à l'identité, à la parole, à la justice, à l'expression, etc.).
Le seul droit que possède un homme aujourd'hui est celui de mourir, mais il n'a pratiquement pas le droit de choisir sa mort et encore moins sa sépulture (dans un pays libre on ne fait pas traiter son cadavre comme on veut, faut quand même pas déconner).
Suis pas joueur mais je veux bien ponter qu'avant le match de dimanche (Bochie-Ukraine) les choses auront changés à l'ambassade de France à Kiev et la semaine promet d'être chargée au quai d'Orsay. Encore un de ces dilemmes diplomatiques qui font l'enfer des femmes de bureaucrates orsayniens, pourra-t-on partir en vacances cette année comme une famille NORMALE?
Un enfer vous dis-je.