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nitche

  • Mortibus


    Compte plus le nombre de fois où j'ai échappé à une morte certaine : un peu honte d'en parler vu que ça ne met pas mon courage en valeur. Et encore moins mon jugement.  Inspirer, expirer, plus haut les cœurs !


    A sept ans un nid de frelons, cru que ces satanées bestioles comprendraient que j'étais pour rien dans la démolition de leur nid. Tout le monde pouvait voir que c'était pas moi qui tapais du pied comme un beau diable. Pas chercher à discuter, les infâmes insectes ! Ce qui m'a peut-être sauvé c'est le sentiment d'injustice, je me suis défendu comme un bavard aux assises.


    A huit ans j'ai hésité longtemps avant d'enflammer un aérosol. Là, j'ignore ce qui m'a sauvé.


    Neuf ans et je me perdais en mer sur une planche à voile. Celle qui m'a sauvé avait un gros bateau, portait le doux nom de Solange et pas de haut de maillot de bain, comme une sirène.


    A dix ans, un accident de voiture qui est arrivé à ma sœur à qui j'avais cédé la place dans la mauvaise voiture, elle me l'a toujours pas pardonné, je la comprends.


    Onze ans et c'est la montagne, crise d'appendicite, opéré dans l'hélico, je brode un peu.


    Douze ans, une année tranquille, en revanche mes quatorze ans n'aurait pas dû advenir car à treize ans je me suis branlé à mort.


    A quatorze ans, plus une goutte de sperme en magasin, j'ai connu les couilles bleues, une vraie torture.


    A quinze ans je savais déjà que j'aurais sept femmes, une pour chaque jour de la semaine, même le dimanche.


    A seize ans je lisais Platon, Gide, Zola, Hugo, Faulkner, Nitche, Sade, Hesse, bref, tout ça aurait dû me tuer net.


    A dix-sept ans, j'ai manqué être piétiné par des éléphants à Jérusalem, je m'étais endormi dans un zoo par inadvertance.


    A dix-huit ans j'ai failli brûler dans une tente dans le Sinaï. Le pauvre type qui avait pris ma place y est resté, paix à son âme.


    A vingt ans je me suis perdu dans le désert d'une des îles canaries, je sais plus laquelle. J'ai été recueilli complètement déshydraté par un homosexuel, masseur de son état. Il n'en a pas lâchement profité, ne m'a fait boire que du lait et massé que les parties extimes, cause que je suis pas devenu homophobes ni homosexuel, je bandais pas, c'est tout, ça se commande pas, et ceux que je traite de pédé savent très bien de quoi il s'agit (on doit pouvoir trouver des homos plus virils que certains hétéros toujours collés au cul de leur gonzesse).


    A vingt-cinq ans je suis vraiment mort pendant quelques secondes. Au réveil j'avais plus de jambe, accident de la circulation. Dès ce moment-là je n'ai plus dormi que quelques heures par nuit. Mes jambes sont revenues, ce n'était qu'une vision post mortem, mais quelle impression ad vitam... ! (mes sept femmes du moment n'ont plus beaucoup dormi non plus.)


    A trente ans j'ai arrêté la polygamie. Je me suis rangé comme on dit.

    A quarante j'ai arrêté la monogamie. Je me suis arrangé.

    Depuis, je me dérange plus beaucoup. Je tire des leçons du passé.





  • N'est-ce pas que


    les gens sont marrants, ils s'imaginent parce qu'ils ne croient plus au père Noël que celui-ci va cesser d'exister ? Voilà qui n'est pas très raisonnable. Idem pour le diable. Mais là les conséquences sont un peu plus grave. Depuis que le compère Lapin a montré qu'il s'était réfugié au sein même de l'Eglise, il s'agit de sortir la tête du sable pour bien des catholiques. Pour les autres, ils font ce qu'ils peuvent pour tenter de l'oublier, c'est de bonne guerre. Mais qu'ils viennent pas dire que ça les rend moins coupable.

    Ce crétin de Jung en bon protestant avait le mot destin toujours près de l'anus, ce qui avait le don d'énerver Freud. Pouvait pas s'entendre les deux. Faut se les imaginer, le juif et le protestant, à se battre pour qui sera l'inventeur du hochet de la nouvelle humanité. D'un côté on va faire ça collectif, Jung, de l'autre on verra à rendre ça plus individuel, Freud,  mais leur grande affaire à tous les deux c'est l'inconscient. En voilà un père Noël tout indiqué pour les hommes nouveaux. J'emploie à dessein cette idée de Nitche, car le troisième larron teuton fait partie de l'embrouille. Trois boches : un chrétien, un juif, un protestant, trois façons de dire merde à Dieu.


    Pour se venger, Dieu créa Lacan.