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Les fondamentaux


En période de crise le cinéma fait salle comble. Les résultats pour 2009 en sont la preuve. Ben mon coco. Ça serait pas pour surprendre Céline ça. Ni Marx ! C'est vraiment le ventre chaud de sa maman, la salle obscure. Et c'est pas un hasard si le film d'animation ( euphémisme pour cacher que c'est un dessin animé) tient le record.  Comme c'est dur de grandir et de se passer de tout ce douillet confort, comme il est tentant de se réfugier dans les limbes, dans la chaleur de l'enfance. Comme il est tentant de leur voler leur enfance à ces petites bêtes. Comment voulez-vous qu'on soit enfant si on ne sait pas qu'il y a autre chose que de l'enfant ? Ça m'aurait donné envie de mourir si j'avais eu des parents pour l'affection desquels il m'eût fallu lutter contre la télévision ou l'ordinateur. Vous imaginez les stratégies de séduction qu'il faut développer pour rivaliser avec le cinéma ou Internet ? Pas étonnant qu'ils rêvent tous de passer à la télé une fois en âge de faire des phrases. Même si c'est que pour se justifier, pour y étaler leur philosophie de bonobo. Des idées ils n'en manquent pas ces branques pour amuser la galerie, pour essayer de faire oublier qu'ils sont les premières victimes du mal. La vérité ils s'en tapent tous autant qu'ils sont. Leur conception de l'humanisme est sincère, mais si fausse que ça fait pitié. Aristote avait raison contre Platon quand il a dit « Ce sont des amis qui ont introduit la doctrine des Idées. (...) Vérité et amitié nous sont chères l'une et l'autre, mais c'est pour nous un devoir sacré d'accorder la préférence à la vérité. ».


Et de voir ses amis s'engouffrer dans un cinéma pour aller voir un dessin animé et de les entendre un peu plus tard faire semblant d'être une grande personne en déplorant que l'individualisme ait tué l'humanisme, ça donne envie de rire ou de tuer le chien. Ça donne envie d'un devoir sacré. Celui de foutre tout ça par terre. Les appels à la révolution mondiale se multiplient c'est entendu. Peu ont la vérité pour eux. Et même quand ils l'ont, elle est vite déformer par les chacals qui la transmettent et qui en rayent l'essentiel. Les canailles sont les adorateurs du confort, du veau d'or, de l'harmonie universelle qui protègent les petits arrangements entre amis. Le mal est là. Voyez comme Aristote l'a bien cerné. L'amitié de Narcisse : mensonge ! C'est un vil menteur. Mais allez lui faire comprendre, rivé à l'image, scotché à l'écran, il s'y croit, il y est. Lui botter le pope est tout ce que vous pouvez faire. Un bon bain froid.


Le déluge qu'il faudrait pour les sortir de leur ciné les bobaux. La méga panne qui priverait le monde de toutes les communications pendant des jours, le chaos total, les barrages qui explosent, les centrales nucléaires qui fissurent, les populations sur les routes, en Amérique en Europe même. Plus d'essence, de gaz, de pétrole, d'électricité, plus de police, d'armée, plus une machine qui fonctionne. L'apparition de bandes armées de brique et de broc dans des barques, faudrait défendre chèrement sa peau. Le cinéma perdrait beaucoup de son intérêt.


Du pain et des jeux, voilà qui devait plaire à la plèbe romaine, cette bande de gougnafiers vulgaires, ces vulgus pecus du temps. Et à Narcisse ! A ce régime là on devient vite gros porc capitaliste démocrate chrétin de gauche, ou metrosexuel agnostique frustré de droite. Un bourgeois balloté. Oui le bourgeois ballote. C'était pas un secret pour Marx. Il va d'une idée à l'autre, pèse le pour et le contre, temporise. Il laisse faire. Il accepte tout ce qu'on veut tant qu'on lui demande gentiment. Il adore se laisser bercer. Il ne se fait pas trop d'illusion sur Dieu, mais il croit au divin, à la manière de Narcisse s'entend. Il  adore les fables. Surtout celles qui lui disent qu'il est une jolie personne si différentes et pourtant si identique. Il croit voir de la beauté en lui parce qu'il s'identifie à un autre Narcisse. Il ne voit pas le mensonge historique qui le fonde. Il ne se connait pas bourgeois balloté, il se croit lui-même. Il voudrait bien que les autres en fassent autant merde. C'est son live motive : un vrai bonobo !

Mort à crédit ! qu'il faudrait lui crier dans l'oreille, à ce ballot, y a que ça qui l'intéresse. Etre crédité en tout et pour tout. Coire en n'importe quoi, n'importe qui, pourvu que ça rapporte. Comme me disait Boris, en Europe on aime bien compter. Vu de Moscou les sommes sont tellement plus énorme qu'il y a beau temps qu'on a laissé tomber les calculs.

Ouais, en attendant, au jour du déluge, faudra compter avec pas mal d'anthropophages disséminés dans la steppe immense. Ça ferait un beau film apocalyptique pour un joyeux Noël en famille.


à Sacha, Irina, Bouba, Inessa, Olga et Oxana qui me subissent régulièrement sans jamais avoir eu à se plaindre,

à Victoria, Tania, Roman, Igor, Tamara, Valia, Irishka, Antoine, Yassim, Zachar, Vita , Jacky,

que j'ai subis sans jamais avoir eu à me plaindre. A tous ceux sans qui je ne serais pas moi-même un vrai bobal et que je joindrai à mes prières à la messe de minuit,

à toute ma famille,

aux enfants que j'ai reconnu et aux autres,

à Alberto et Xavier, les familles Ortiz-Lewis, Ekeram, et tous les hommes de bonne volonté que j'ai rencontré,

à tous les grands esprits morts ou vivants qui m'ont donné de quoi tremper mon âme dans le bain froid des écritures,

à Dieu,

à vous,

à toi...


En même temps que j'écris une véritable tempête s'élève autour de moi, il est temps de rendre l'antenne à César et la parole à Dieu.


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