« J'ai ressenti comme une espèce de manque, un vide, comme quand tu te fais larguer ». Entendu ça dans une comédie : un amoureux...de la mort. C'est typique de cette fascination pour la mort qu'ont les amoureux depuis l'invention de l'amour courtois. C'est arrivé à son apogée de nos jours. L'amour évoque inexorablement la mort. Le syndrome Jacques Brel, la feuille morte que ce sera le petit jour. One night stand comme disent les Anglais. Le redoutable petit matin. La quantique de l'amour voudrait que deux états se côtoient sans que l'on puisse dire lequel l'emportera : la félicité ou la déprime, plus ou moins, vie ou mort, tout est encore possible. Neuf fois sur dix ces sont des critères raisonnables qui vont faire vivre cette histoire. La foi en l'avenir et les raisons qui la fondent. Mais pour ce qui est de l'amour, l'issue ne fait aucun doute. "90% des individus ont des nerfs en zinc... réagissent plus guère qu'aux bombes..."
On sait que les écrivains ça couche, c'est dans leur livre. Oh c'est pas comme Gicerilla qui vous enflamme en toute sincérité, et dont on ne saurait douter que la vie sexuelle voisine le zéro dramatiquement absolu, eux c'est en Tartuffe qu'ils font vibrer leurs lectrices (les hommes qui les lisent aussi). Le sexe, passé notre niveau de civilisation, c'est devenu un jeu d'enfant. Ça va faire cent ans que les psy le répètent, c'est leur live motive. Un jeu ! Alors pensez si les écrivains, ces petits garçons, s'en donnent à cœur joie. Pour ma part, j'ai eu assez d'amour j'en commettrai plus. Un vrai taliban, j'aurais pas fait mieux.
Comme c'est un type qui n'a pas pu être chanteur ou acteur, l'écrivain de nos jours vise le plateau télé. On lui souffle que c'est le marketing, il rechigne pas. Pas intérêt. Sinon c'est retour au RMI.
Car c'est surtout une entreprise économique un écrivain. Sont des milliers en France. Des types souvent très sensibles. Attention je parle pas de Barthez. Il y a sensibilité et recherche du con de sa mère. Hemingway par exemple c'est du pipeau, s'est flingué par trouille, à la recherche du trou perdu. La peur de plus pouvoir. L'inspiration artificielle qui le guettait. Idem Proust, et son château de sable qui plaisait tant à Céline. Cette espèce de cathédrale dédiée au temps ça devait le rassurer dans son genre apocalyptique à lui Céline, lui donner des frissons, l'inspirer dans sa sémiosis, soi-disant le style. Bien sûr c'est toujours un coup d'épée. Et pas toujours dans l'eau, la réfraction. C'est le glaive apocalyptique, la signature de la vraie féerie, celle pour un massacre. La grande et prophétique émotion littéraire. Vous écrirez télégraphique qu'il disait. Sérieux ! Tout grand sentimental qu'il était Céline, il les a tous niqué et pour longtemps. Moi le premier, je le dis sans fausse honte ni fausse pudeur. Le temps était son maître à Céline, aux autres il est et sera leur maitresse. L'amour à la porté des escargots.
C'est des jeux de vanité toutes les littératures - ça mérite pas la corde - Quels vents ! Y a des styles des modes - C'est le Temps notre maître - tu trouves le truc du Temps - de l'actuel - tu baises tout le monde - c'est facile.
« ...on prend la langue qu'on peut on la tortille comme on peut elle jouit ou elle jouit pas... c'est le pageot qui compte, pas le dictionnaire ! Les mots ne sont rien s'ils ne sont pas notes d'une musique du tronc..."