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Mensonges Politiques et Sémiotique du Lapin

 

C'est ainsi que ma muse, aux abords d'une onde pure
Traduisait en langue des Dieux
Tout ce que disent sous les cieux
Tant d'êtres empruntants la voix de la nature.

La Fontaine

 

Rien de plus politique que les vœux de "bonne année, bonne santé, etc.". Souhaits qui n'engagent en effet que leurs destinataires, comme les promesses électorales. C'est parce que la femme est "politique d'abord" qu'elle est aussi attachée à ce genre de formule. Marx définit la politique comme un projet, et le projet comme une utopie (que l'utopie politique est satanique, c'est Jésus-Christ qui le dit).

Cela fait penser aussi aux déclarations d'amour que les femmes réclament souvent avec entêtement à leurs partenaires, alors qu'elles ne sont que de pures formules de politesse. Les hommes sont sans doute moins disposés que les femmes à accorder à la sexualité une quelconque dimension sacrée ou artistique. Il suffit que le poète fachiste Ezra Pound établisse un lien entre l'art et le sexe pour qu'on sache que c'est une femelle -sympathique, mais une femelle quand même. Le combat de Pound apparaît avec du recul comme l'effort pour s'extraire d'une nation, les Etats-Unis, entièrement pédérastique (plus encore que l'Allemagne nazie), et devenir un homme.

Soulignons aussi le rapport entre la littérature qui relève du genre dit de l'"amour courtois" (qui constitue encore le ressort principal de la "métaphysique des tubes ou des standards de la chanson", comme dit A. Nothomb, et la littérature "gay". Comme le révèle l'historien G. Duby, autant que les fragments les plus anciens de cette littérature permettent de le constater, le poème d'amour courtois avait un motif plus politique qu'amoureux. Si Duby avait été marxiste, il aurait pu ajouter que la politique est toujours une forme de sublimation du sexe, ce qui explique que la mécanique y tient une aussi grande place. Les ignares qui soutiennent cette aberration que "la France est une nation politique" seront d'ailleurs contraints de la ramener à Descartes ou à ses sous-fifres Chateaubriand, Sartre, Proust, etc. et d'occulter le fait que la France c'est aussi, contradictoirement, Rabelais, Molière, Voltaire, etc.

Pas besoin d'étude poussée par ailleurs pour voir que la religion gay est largement le produit d'une récupération politicienne typiquement capitaliste (B. Clinton aux Etats-Unis, L. Jospin en France). Les apôtres du cuculte gay ne font d'ailleurs rien d'autre qu'imiter Abélard et Héloïse, en remplaçant l'Eglise par le Sida, qui vient pimenter, si ce n'est le coït, du moins ce genre littéraire.

La rage entre les chrétiens cucul-la praline derrière Christine Boutin et la secte gay est largement due à la concurrence, au désir contrarié et très féminin de faire de la politique des uns et des autres. Mais intellectuellement, sur le fond, ils sont très proches. Encore faut-il préciser que le "désir de politique" est beaucoup plus "gay" que "chrétien". Les deux apôtres, Judas et Pierre, soumis à la "tentation de Venise" (si l'on prend Venise comme la tentative d'édifier une Cité de Dieu sous le patronage de Marc (!), qui vire au Capharnaüm), sont en effet sévèrement tancés par Jésus-Christ, pour ne pas dire condamné à mort dans le cas de Judas.

Ici je ne peux m'empêcher de remarquer encore l'extrême lucidité de Shakespeare, bien meilleur connaisseur de Venise et de la politique que de pauvres crétins comme Philippe Sollers ou Alain Juppé, Shakespeare qui a fait de Claudius, incarnation de la politique, un traître. Anecdote : les femelles allemandes ont un tel désir de politique que j'ai trouvé dans cette catégorie un universitaire qui prétend que Claudius est... le véritable héros de la pièce. La tentative de Freud de faire de Hamlet une sorte d'homosexuel existentialiste n'est pas très éloignée, la figure de l'"homosexuel existentialiste" étant à la fois celle du "mari idéal" et du "citoyen exemplaire".

Et comme disait voltaire "Le mensonge n'est un vice que quand il fait mal. C'est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez mes amis mentez, je vous le rendrais un jour"

Et non pas « il en restera toujours quelque chose » comme on l'a tronqué par le passé. Mensonge éventé, vicié !

 

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