Les circonstances personnelles de ma vie m'ont amené à me poser sérieusement une question : comment est-ce qu'on peut souhaiter ne pas passer devant le grand clown ?
Bien sûr ma première réaction est d'en rire, pensez, une telle naïveté. Et puis je me dis que finalement la personne qui dit, pense ou rapporte un tel propos avec la plus sincère des bonne foi se doit d'être renseignée. C'est évident, elle connait l'existence de Dieu et elle le traite de Clown, logique qu'elle ne souhaite pas se faire moquer à son tour. Je veux dire sérieusement informée, convaincue. Il nous faut l'éclairer ! Et puis un autre devoir s'ajoute à celui de chrétien, c'est celui de la fratrie. Alors mes très chères frères, écoutez un peu ça. On ne saurait refuser de passer devant quelqu'un (ou quelque chose) auquel (ou à la laquelle) on ne croit pas. Je fais volontairement cette double distinction masculin /féminin et anima (âme souffle homme) / choses (inanimés, avez-vous une âme etc.). Sorte de double équation si vous voulez. Logique matérialiste à la main, je dirais : c'est impossible ! Soit on y croit soit on y croit pas, auquel cas on ne peut craindre de l'affronter. Ce Qu'il Fallait Démontrer, point.
Comme je ne pense pas que ce genre d'explication nous mène très loin, les mathématiques même métaphysique me rendent mélancolique j'avoue, je préfère songer au manque de style de l'Apocalypse que cause mon Lapin. (Le fait que le déluge soit en train de se produire devant mes yeux ébahis sous la forme d'une immense tempête de neige qui va engloutir le blaireau qui vous parle n'est pas étranger à cette pensée). Il n'y a aucune morale à tirer de l'Apocalypse, c'est un texte qui révèle comme son nom l'indique en grec. La révélation n'est pas une explication, ni un exercice de style. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche. Et oui le temps était déjà proche il y deux mille ans. Et les choses qui y sont écrites sont toutes là, très politiquement incorrecte. C'est un peu comme un marxiste chez Chanel voyez. C'est d'ailleurs ce qu'a été ce dernier livre du Nouveau Testament pour l'Eglise au cours des siècles. Tant au sein de l'Eglise que pour les artistes « profanes ». L'erreur à ne pas commettre serait de prendre les artistes profanes pour des athées. Quand bien même ils s'en vanteraient, ils sont profanateurs (donc croyants pour la même raison que ci-dessus qu'on ne saurait profaner etc. et le savent, eux (la différence d'avec les profanes d'aujourd'hui qui l'ignorent, eux).
C'est la lutte du bien contre le beau. Et ça n'a rien à voir avec le sexe, c'est bien pourquoi ce furent des hommes presque toujours. La politique qui est du ressort de la femme est une affaire de sexe, de pouvoir, sur les sens, sur les esprits. Balzac n'était pas contre associer l'idée d'abstinence avec celle de l'inspiration, dirait-on aujourd'hui dans une perspective artistique, mais jamais un « homme » politique ou d'un quelconque pouvoir « financier » à commencer par le bobo qui se paient des putes russes ou chinoises avec ses euros, pas un de ces « hommes » n'échappe à la frénésie sexuelle. Mais Balzac travaillait sous le double flambeau de la monarchie et du catholicisme. Il connaissait son péché et eut la noblesse d'âme (celle du Seigneur à défaut de celle du Roi) de ne pas se soumettre volontiers à la tentation.
Le temps est proche en effet d'un royaume sur la terre qui ne sera pas celui de Dieu. Jusqu'au bout les hommes croiront être sauvés. (moi-même que me dis-je, je suis au 77 de la rue des amis, deux fois le chiffre de Dieu, je suis loin du 66 rue de France, etc.) C'est dans la nature des enfants de Dieu ça, jusqu'au moment ou la panique les prend et qu'ils se font happer par la faucheuse en criant que Dieu les a abandonnés, s'ils en ont la force ou même le temps ( Ha ! les scènes d'Apocalypse, comme ça vous prend au cinéma hein !Comme vous sentez bien votre frayeur, mais à la fin un coup de musique et ouf on est enfin dehors, que la vie est belle nom de Dieu ! )
On meurt de plus en plus d'accident de vélo, de cheval, de voiture, d'avion, de train, cardio vasculaire, du travail etc. c'est sûrement pas un hasard. C'est d'ailleurs les scènes juste avant que l'avion se crashe que je préfère. C'est assez révélateur, au sens de la catharsis du théâtre (si on veut bien admettre que le cinéma est aussi du théâtre !!) en nous renvoyant dans cette situation de panique ou le cœur s'emballe et les nerfs flanchent comme on dit. Cette maudite peur de mourir qui enchantent les stars immortelles ! du cinéma. Chant diabolique pourtant, qui les couvrent d'or et de pouvoir sur les âmes égarées. Chants maléfiques, chants de mort, chants d'horreur, chants de la nature impitoyable et de l'éternel féminin, métaphorique ensorceleuse des mots qui parlent et des images qui bougent dont le cinéma est l'instrument.
Et si Dieu existait demandait jadis naïvement Jacques Brel. Je serais tenté de lui répondre et alors ? ça serait pas ta faute !
L'homme sans Dieu je sais pas si vous avez remarqué, c'est toujours la faute des autres quand il comprend pas. L'homme de Dieu sait que c'est grâce à Lui.
Et puis les clowns ne m'ont jamais fait rire, aussi longtemps que je me souvienne. La seule exception est mon frère mais ça doit être parce qu'il me ressemble.
A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.
Quant à moi j'ai vaincu ma pudeur, je vais pouvoir aller me saouler la gueule à la source de la vie, si la tempête m'en laisse le temps !
J'espère qu'au ciel y a le ouaibe parce que franchement ici ça commence à sentir le brûlé.
Hier, 5 janvier 2010, ma mère est partie en fumée. Dieu ait son âme ! Elle qui ne pouvait pas Le sentir, elle doit être bien contente de Lui incommoder les trous de nez à présent.
Moi c'est aux yeux que me prend la fumée, allez comprendre.
Dernière minute : au moment où j'allais envoyer cette note une rafale de vent m'a soufflé le feu de la chaudière à gaz. Le chant légèrement différent du gaz qui s'échappe de celui du feu qui le brûle m'a attiré l'oreille sans que je sache pourquoi. Or ma chaudière est un peu trafiquée et la sécurité ne marche pas ! (une sombre histoire de bureaucratie qui empêche d'en mettre une neuve) je me pointe donc la clope au bec attiré par un bruit étrange quand je réalise que c'est le gaz qui fuse à fond les manettes. Je me suis senti exactement comme dans l'avion qui se crashe... Vite la clope dehors, la porte ouverte, la manette pour couper ! Oh ! nom de Dieu plus de manette. Elle est tombée, je réfléchis le plus vite que je peux. Ha oui ça y est elle est dans la cuisine d'été dans la petite maison d'à côté ! je m'en suis servi pour chauffer l'eau des canards ( je n'ai qu'une clé pour deux arrivée de gaz) ha ! fichtre ! foutre ! la catastrophe est évitée ? je cours, je vole, la tempête fait rage mais je n'ai que trois mètre à faire, la porte est bloquée par la neige, je pense vite, une clef anglaise, je reviens en trois bonds dans la cuisine ou le gaz continue de fuser, le tiroir vite non elle est sur la table du salon avec le marteau le tournevis. Je cours, je la trouve, reviens en trombe, coupe enfin l'arrivée du gaz après avoir tâtonné fébrilement pour ajuster le carré. Alléluia !
Ça a beau être du gaz russe à deux kopecks le mètre cube quel gaspillage !
Bon maintenant si la neige ne s'arrête pas de tomber je vais commencer à m'organiser pour un siège. J'ai six canards des patates du riz des pates des courges des noix, de quoi tenir un mois, deux peut-être si le puits reste accessible et que je tue les chiens et les chats avant qu'ils ne me bouffent.
Ultime dernière minute, je vais pour rallumer la chaudière et là je sens une drôle d'odeur et une drôle de lumière. Je vous explique. J'ai installé derrière le placard à chaussure un système étrange de connexion électrique munie d'une ampoule avec un interrupteur. Ça ne sert strictement à rien car je n'ai pas besoin de lumière à cet endroit mais j'ai eu la flemme de dévisser l'ampoule. Or les chats aiment bien se faufiler à cet endroit et il arrive qu'ils allument la lampe en marchant sur l'interrupteur. Mais là une chaussure touchait dangereusement la lampe et commençaient à cramer. Décidément le feu me poursuit, en pleine tempête de neige... je vais pas finir la journée.
La chaudière n'arrête pas de s'éteindre, il fait moins dix dehors, priez pour moi.