Comme j'ai fait le tour du rayon littérature de l'Institut, j'ai attaqué le rayon histoire et je suis tombé sur un bouquin d'un écrivain/journaliste, ça se slashe, que je sache, Marignac. Et je suis tombé, encore ! sur une amie qui m'en parlait (private joke), disons qui l'évoque, pour être juste, dans son blog (et c'est pas encore une amie). Je plaisante pas, pas de hasard quand je tombe. N'empêche c'est ce que j'ai lu de mieux dans le style Kulture des philologues blogueurs intermittents. Comme je lui ai promis d'en parler, ça tombe bien, je l'allais faire.
Ce Marignac est un infiltré, un écrivain de terrain. On croit comprendre à demi mot qu'il aurait été un junkie (son pote journaliste russe en préface est plus clair : cette histoire est complètement épurée de toute sentimentalité facile, elle coupe au contraire au plus court : la sombre vérité, brutale, et parfois hilarante. (sombre, brutal ET drôle, je cherche encore, sans rire) donc il nous raconte comment il s'en est sorti mais c'est pas très clair, en tous cas il enquête désormais et sa couverture, car on sent bien que le type est plutôt un artiste, il a du recul, il travaille le corps social de l'intérieur . En fait c'est un artiste contemporain, un socialogue (... !). J'ai pas lu ses romans, à dire vrai.
Je vous épargne les préjugés linguistiques comme quoi le russe est une langue épatante, (la langue la plus épatante ne vaut jamais celle qu'on connait bien) j'en viens au vif. A l'occasion de la révolution Orange, les « bouseux » de la campagne était venus faire peur aux parlementaires et pratiquant le repos du guerrier à outrance selon les critères des Réducteurs de Risques (sociaux) en lutte contre le Sida-drogue et qui se télescopaient avec le sida-sexe, fantasmes évident de narcosociologue, sur la place de l'indépendance. Ça distribuait donc des capotes en guise d'action, de combat, de lutte, bref. A la page 52 donc, je cite :
une fois la passion révolutionnaire tombée, après la décision de la cour suprême, et dans les semaines qui suivirent les élections, les réflexions (je souligne parce que c'est bien un langage de gonzesses ça, nanananère, ma mère disait toujours ça, ma sœur aussi, des réflexions, ça se tue à coup de réflexions les gonzesses, en réalité c'est des grincements de dents sans valeurs) des habitants de Kiev (là on est dans un roman médiéval) à l'égard des bouseux qui occupaient le centre ville se feraient (style journalistique improbable) de plus en plus acide [...]
- Ils ne vont plus jamais partir ?
- Ils sont dans le plus beau quartier, le terrain immobilier le plus cher de Kiev, là où il y a toutes les boutiques et toutes les filles. (le plouc n'a qu'une envie c'est d'être aussi con qu'un bobo et de baiser des putes ! les filles, quelles filles ? impossible de faire la différence entre une actrice et une mère de famille parmi les ukrainiennes qui déambulent Krechatik!)
- Chez eux ils sont chômeurs. Ici ils sont révolutionnaires.
Je comprenais leur grogne. Je n'aurais pas aimé que sous prétexte de sauver la république, l'Auvergne prenne ses quartiers d'hiver devant l'Arc de Triomphe.
C'est là qu'on a envie de le saigner comme un goret l'écrivain/journaliste slashé de mes deux. Imbécile de petit bourgeois cynique, janséniste, travailleur social, étron de merde de pédé de littérateur d'enculé de sa mère. Dieu sait que je suis un soldat du Christ bien trop gentil, je suggère juste une capsule pour Uranus pour les produits cultuels de ce genre, un business trip comme disent les Russes ! En orbite les goupillons politiques, les oranges fanions de Satan, les adorateurs de la société et du Léviathan, suppôts de l'antre du malin, du royaume de Dieu sur la terre, les vrais derviches tourneurs. Le journalisme a tué la littérature aussi sûrement qu'il tuera la presse écrite et toute la poésie des blogueurs. Bon débarras! la littérature renaitra plus tard et en d'autres nations , c'est l'Hélicon.
J'ai pas besoin d'en lire plus pour savoir que ce trou du cul fait des romans du genre voyage au bout de l'anus. Un style à faire frémir les âmes compulsives de nos bonnes citoyennes en mal de culte , que dis-je, de kulte ! Ussh ça frise le mauvais goût.