Lundi
Rien que la liste sèche de l’actualité qui me touche mangerait toute la place que m’accorde mon rédac-chef bien-aimé : Japon, Lybie, Pays arabes, Afrique, France, Russie, Chine, etc. L’impression d’un foutu jeu de « unes » où le vrai Pouvoir (médiatique) bat les cartes pour en retourner une au hasard.
Ma situation perso reflète un peu le bordel mondial, sauf que je sais couper mon téléphone le temps que change le temps et qu’Eole disperse les délétères nuages radioactifs de l’amour-propre.
Mardi
Une 16e expédition ukrainienne part pour l’Antarctique. Le pays pleure pour obtenir de l'Europe le pognon dont il a besoin pour ses infrastructures et envoie à grands frais des types vérifier ce qu’on sait depuis l’Antiquité, à savoir que l’eau tiède gèle plus vite que l’eau froide. Me doute que c’est qu’une excuse scientifique pour aller chercher du gaz ou du pétrole. Vu qu’ils ont hérité d'une station british (Faraday, sponsorisée par BP), tous les doutes sont permis.
Mercredi
Ma Pénélope a un pied dans la tombe (ses enfants, son talon d’Achille) ; je m’emploie donc à la dégager en tirant sur l’autre… tu parles d’un panard ! Elle refuse de laisser sa descendance à son cocu de mari, sous prétexte que la belle-mère aura tôt fait de se les approprier : pauvres gnards ! pas encore sujets de droit, et déjà objets de transaction.
Jeudi
En découvrant ma jeune protégée africaine assise dans ma bagnole, mon ex-femme ukrainienne born in the USSR, qui avait besoin de mon passeport pour obtenir un visa français, s’est refusée à prendre le café avec moi sous prétexte que "I was sitting with a Negro".. Je pense qu’elle a voulu dire nigger à la façon dont sa bouche s’est tordue de mépris. Comme en français, c’est "négro" et non "nègre" qui est illégal, je décide de l’aider à NE PAS obtenir le visa en question ; comme ça pas de risque d'embrouille à Roissy avec un préposé antillais maîtrisant mal la langue de Shakespeare. Ma charité dépasse les frontières de la France, puisque c’est tout l'espace Schengen qui lui sera inaccessible, le temps qu’elle déniche un fonctionnaire ukrainien corruptible, ce qui ne devrait pas trop tarder (chacun sait que les fonctionnaires français sont incorruptibles en dessous de quatre ou cinq chiffres).
Vendredi
L’hystérique Poutine fait sa crise de jalousie et annonce que la Russie, sa "matrie" (en russe le mot « patrie » vient du mot « mère »), abaissera ses barrières douanières si l'Ukraine conclut un pacte commercial avec l’Europe.
Samedi
Je fais la connaissance au cours d’une petite sauterie organisée par l’Institut français de l’attachée culturelle, une rombière au sourire hypocrite et vaguement sado-maso (comme il se doit pour une attachée culturelle).
L’auteur ukrainien de roman de gare traduits en français, A. Kourkov, m’ayant fait passer pour un anar, j’ai évoqué Brassens pour me… dédouaner.
Vu que "Au Trou !?" est désormais traduit en russe par un blogueur, j’ai de plus en plus de mal à passer inaperçu. Pourvu que je ne m'autocensure pas !
Dimanche
La messe en russe vaut bien celle en latin pour ce qui est du mystère magique. Je m’y emmerde moins qu’avec ces foutus calotins maniaques de la francophonie.