C’est les sports d’hiver en Ukraine ces temps-ci. On l’écrit du monde entier et des proches s’inquiètent. D’abord que je rassure, suis pas SDF comme le dandy bègue Beiguebeder. Et puis j’aime la vodka uniquement en Bloody Mary. Car la vodka est un antigel puissant, le point-com du gouvernement ukrainien tient à le rappeler à ceux qui osent parler de SDF, surtout les gazettes européennes, que ça n’a pas de sens dans un pays où les églises sont loin d’être désaffectées et où le degré de spiritualité ne descend jamais en dessous de quarante degrés. Jésus a transformé l’eau en vin parce qu’il vivait dans un pays où le douze-degrés suffisait, mais eût-il vécu un anticyclone sibérien de cette amplitude, sûr qu’il faisait de la vodka avec la flotte du Dniepr. On meurt pas de froid en Ukraine mais comme partout ailleurs d’une conjonction de la lune avec un alambique, de la déesse aux cent bouches avec la machine de Dédale, du paganisme avec la chimie, de la civilisation avec l’astrologie. Véritable congestion ! Et si les futures veuves ukrainiennes prennent bien soin de bien charger leur Kolia avant de l’envoyer au magasin, à la guerre comme à la guerre, c’est pour qu’au retour il se finisse de lui-même, sous la lune. Comme c’est poétique ? mais comment le dire ? Par moins trente dans un fossé, même les étoiles ne rigolent plus! Et dans la position du prieur, notez-bien, mais ça, y a qu’un philosophe foireux (pléonasme) pour en rire. Les quarante degrés de la vodka ajoutés aux trente-sept du bonhomme n’ont pas pu lutter contre le moins trente-cinq du thermomètre, Kolia est-il mort de froid ? Hippocrate dit oui, l’archevêque réfléchit, moi je dis allez prouver un crime pareil! Kolia est mort de beaucoup de choses, le froid l’a simplement saisi sur le méfait de complicité.
Réduire dieu à un point ou l’homme à une nation n’est qu’une vérité mathématique vaguement opérationnelle dont tout le monde s’accorde à penser qu’elle n’a rien à voir avec la réalité. Les mathématiciens comme les juristes défendent leur chapelle, les militaires à leurs ordres. Quant aux journalistes, c’est le compte des morts qui les intéresse et toutes les morts se valent pour eux, plus le nombre est important plus l’argent qu’il représente l’est aussi, c’est ça le charognard rémunéré de qui on répète bêtement les propos. En Ukraine il fait froid l’hiver, tu parles, mais pas un journaliste n’est mort de froid, et ça c’est un scoop.
Foutaises tout ça, en 2012 il fait froid partout même en plein été austral. L’enfer est un congélateur. Voilà une idée qui fait froid dans le dos ; Satan toujours maitre du feu.