«Au nom de quoi faudrait-il ignorer ce que vous représentez? Vous offrez une espérance. Les gens ont besoin d'espérance.»
S’adressant à des prêtres catholiques qu’il régalait aux frais du peuple, le Dieu des français a parlé. Le Figaro rapporte en bon toutou. Et Sarkozy de déballer que la politique s’est emparée de lui et non l’inverse ; ils en étaient à parler de vocation avec les curés. L’animal trouve le moyen de dire la vérité quand il croit mentir et inversement. Car certes il est possédé par la politique comme il le dit ingénument, au moins autant que Judas l’était. Et comme ce dernier, il est convaincu d’avoir pris en main son destin. Le désir de servir son pays, la France, cette entité qui n’existe que dans l’imagination des niais et des profiteurs.
Les gens ont, hélas, besoin de beaucoup trop de choses mais certainement pas d’espérance. L’argument ultime d’un esclave quand on parvient à lui faire admettre sa condition peu enviable, c’est toujours le même : raison de plus pour rêver ! et de se jeter dans la musique, le cinéma, des spectacles en veux-tu en voilà, de l’espoir plein les sens, ça rempli, ça rassure. C’est la foire aux rêves en permanence, l’espérance en perfusion. Depuis le temps que les gens votent, devraient piger qu’on se fout de leur gueule. Mais ils rêvent. On leur bassine à longueur de pub qu’ils ont raison de rêver, que l’avenir leur appartient. Ça mange pas de pain. La tête dans le sable, persuadées qu’on trouve pas plus fin, les autruches rêvent qu’elles se font mettre par Superman et qu’elles vont engendrer des autruchons capables de voler. Moi aussi je rêve que je vole, mais dieu merci je me réveille de ce cauchemar et je me secoue les bras pour en faire tomber la crasse onirique.