Les amis sont comme les femmes, chiant comme la pluie quand le temps est mauvais et pénible comme le soleil quand il fait beau, après on peut aimer la pluie et le soleil, je laisse aux sages le soin de juger.
Comme je veux pas trop en imposer avec mon imbécile gymnastique littéraire, me fais un peu rare à vous écrire, je crois. Je préfère écrire à Lapinos, plus charitable que vous. Mais bon, voilà, Lapinos n'a pas que ça à faire de lire mes bafouilles, en plus il lit très lentement et j'écris très long et très vite ! mon côté sincère un peu pénible.
Me suis tapé une soirée littéraire à l'IUF de la rue Gonchara ! Je raconte. Retour de cette fiotte de directeur, enfin il a une voix de fiotte mais comme il me ressemble assez pour le physique, passons, et puis il avait laissé sa place à un pire que lui et l'a reprise, le diable sait pourquoi.
Un breton était l'invité de cette soirée mémorable. Écrivain, auteur de trois romans, dont l'un de plage selon son propre aveu. Mais le gars s'est vite montré hautement cultivé, se classant lui-même dans la catégorie non populaire, par ironie peut-être puisqu'il ajoutait qu'Amélie Nothomb, elle, était populaire ! J'ai pas relevé vu que j'y avais jamais pensé (à la réflexion me suis dit que je voudrais bien connaître le peuple qui lit ses romans à Nothomb. Les plombiers ? Étant moi-même de souche populaire, j'ai pas pu la lire, c'est un signe quand même !)
J'étais venu à l'instigation de mon pote qui revenait d'un voyage à Lyon consacré à parler à une centaine de zigotos fanatiques d'un écrivain roumain tout feu tout flamme et mort depuis un demi siècle.
Je m'étais un peu renseigné sur le bonhomme breton vu que des écrivains merdeux et surtout merdeuses invités par l'iUF, j'en ai connu quelques-uns, toujours grâce ou à cause de mon pote. Là ce fut assez bon enfant vu le plaisir manifeste du gazier à débiter à cent à l'heure des phrases improvisées, assez bien jouées d'ailleurs, un débit de formule-1 , des grimaces articulatoires à l'avenant, le type se tordait le visage dans tous les sens comme un clown. Bref, ma place au cirque et gratos en plus.
Un a priori favorable j'avais pour le zigue, mais faible en l’occurrence : son origine. Car pour le reste j'ai vite deviné que c'était un romantique comme Stendhal et Chateaubriand, en plus malin. Le type voulait quand même un peu chiquer l'aventurier en prétendant fréquenter le monde qu'il décrivait, la sape congolaise par exemple. Enfin son premier opus s'appelait Des Néons Sous la mer et surtout avait failli s'appeler Vulgivague, d'après un entretien radio ou filmé je doute à présent à cause des grimaces, vu sur le net ! Alors ce mot m'a enchanté parce que je le connaissais pas. Comme quoi faut toujours se méfier des mots ! j'ai donc posé ma question au bout d'une demi heure pas trop ennuyante (la demi-heure) car le gars est assez prenant, au moins autant qu'un breton peut l'être. Bref, vulgivague de vulgus (commun) et vague de vagabond, comme Vénus. Oh! oh! me suis-je dit, on va pouvoir parler d’Athéna ! Et ce qui m'a trompé c'est que j'ai imaginé que ça traiterait des grecs vu qu'il annonçait aussi écrire des essais plus que des romans enfin un mélange plus ou moins kif kif la moitié. M'étais imaginé un truc sur les femmes grecques, une histoire de déesses putains, que sais-je. J'y étais pas du tout en fait car il s'agit en vérité de l'histoire plus ou moins vraie, on le saura jamais, d'un bordel installé dans un sous-marin, voilà tout.
Donc ma question a pris une tournure vaguement... comment dire, sous-marine ? j'ai demandé si après les Vénus on aurait droit aux Athéna ? C'est là que j'ai vu que j'étais complètement abusé. Il a fallu que j'insiste lourdement sur les vulgaires putes, celles qui font payer pas avant mais après, les plus communes ! Ha mais non pas d'accord qu'il était le monsieur, et puis des Néons sous la mer c'est pas mal non ? qu'il me fait, (un peu racoleur, j'ai tac-au taquer, non?) j'insistais j'aimais bien ce titre abandonné pour une fumeuse raison de 'tropcultivisme' alors qu'avec le net ton concierge te donne la définition dans la minute, comme je lui ai fait remarquer en moins familier. Bref ça a pas coller entre nous ! En plus j'ai critiqué sa focalisation sur les congolais vu qu'en Afrique de l'Est que je connais un peu, on aime la sape sans aller certes jusqu'au délire des congolais que je connais assez aussi pour leur incroyable prétention et stupide arrogance de clone de tintin.
Bon, faut dire aussi que y avait pas quinze personnes à cet « événement culturel », dont le proviseur de l'école Ann de Kiev, un barbu en noir et silencieux comme un croque mort quoique pote avec not' artiste qu'il a d'ailleurs emmené au resto (ou aux putes) après. Or, arrivé un peu avant eux, j'avais fait la rapide connaissance d'un jeune Turc sympa accompagné d'une moche fille, et le public fut dieu merci complété de quelques jeunes étudiantes timides, une poignée, dont une, peut-être, était jolie. Mon pote a tenté une timide question merdique concernant la publication et on a eu droit à tout un chapitre sur ce thème mélancolique que j'ai consacré à feuilleter le dernier roman du gars que j'avais piqué à Valentine, la maîtresse des lieux, qui, depuis que je l'ai saoulé avec Ouelbec un jour que son patron était pas là, me montre un peu d'amitié (où c'est les sacs de livres que j'ai légué à l'IUF, des classiques que je ne lirais plus, où encore depuis que j'ai failli bugner l'ex directeur bref), le bouquin valait 20 et quelques euros, un demi mois de retraire et je voyais bien qu'elle le voudrait puisqu'on le lui avait donné elle me l'avait dit. Même mon pote a pas voulu que je parte avec, j'aurais pu, mais par dépit j'ai quand même balancé en voix off mais audible qu'à 600 balles ukrainiens (20 balles d'euros) seuls les expats pouvaient se le payer, et Valentine n'est pas expat.
Donc, oui, j'en étais où ? Ha oui le Turc. D'abord arrivé en bas devant la porte dans la rue, ayant vu filé le dirlo fiotte, ouf ! me suis dit que le breton allait peut-être vouloir boire un coup de cidre avec nous. On était mon pote, le turc et moi comme trois cons quand il a déboulé avec le provo. ! Ha merde, j'ai senti que c'était foutu. Le singe a fait le singe, j'ai fait le con, et au final il est parti en se vantant d'aller se remplir la panse de la cuisine locale bien qu'en y repensant je sais pas s'il est pas aller chercher à baiser de ces vulgaires vagabondes dont il est si friand dans ces essais. Rien de perdu somme toute (pour moi je veux dire).
Donc on file avec mes deux alcoolytes au rade d'à côté. Des livres anciens sur une bibliothèque en bois à l'entrée, une déco bobo sympa, genre chez moi en mieux, des planches peintes de toutes les couleurs, des truc en bois partout, et en plus : pas un chat. Vide comme mon compte en banque le rade ! J’apprends là que Ozan, notre turc, est étudiant ingénieur mécanicien, encore une mauvaise nouvelle ; et dans la foulée que la bière est passé à 50 balles. Sournoisement je glisse à Ozan qu'avec ses euros ça va pas lui coûter cher de nous inviter et franchement je pensais plutôt à mon pote qu'à moi, tu comprendras plus tard pourquoi. Je lui file quand même le bon plan vu qu'il avait quand même une bonne tête (sauf que c'est pas des euros qu'ils ont les turcs et que ça vaut guère plus que la grivna leur monnaie de singe!) « Oublie que t'es Turc, man, on parlait en angish, tu parles assez bien l'anglais pour dire que t'es un étudiant en médecine yankie de Floride et là ce sera pas le boudin qui vient de te lâcher que tu tomberas mais les plus belles filles de la ville et dieu sait si il y en a, et comme la neige un jour de Noël que ça va tomber ! » Je tiens moi-même le tuyau d'un ricain pas médical pour un rond mais qui m'en a garanti l'efficacité à 200 %! d'ailleurs à ce propos me revient que l'écrivain aventurier qui parlait de vivre avec ces personnages, étonnant qu'il ait pas situé son roman en Ukraine justement, où les vulgivagues abondent, me fais le reproche de pas lui avoir suggéré pour le coup. Non c'est vrai, il m'a gavé avec son hypocrisie sexuelle, mais il me revient qu'il a évoqué une compagne et une amie psychanalyste, ceci explique cela, pas de regret.
Bon sur ce ça devenait lugubre le rade, les serveurs avaient honte du desertifiage en masse de leur taule et nous ? L'horreur ! mon pote est reparti sur sa lubie d'écrivain roumain alors j'ai repensé à Natacha. C'est une petite que j'aime bien depuis longtemps qui bosse à la médiathèque de l'IUF. Or je l'avais justement revu quelques heures auparavant et après l'avoir chaudement embrassé et pris de ses nouvelles, il m'est revenu qu'elle m'avait paru manquer d'amour. Du coup je me rappelle aussi qu'elle m'a dit qu'elle terminait à 9h or il est justement 9h. Allonzy alonzo que je fais à mes deux potes et là, premier coup dur, le jeune ingénieur oublie totalement ma suggestion de nous inviter. La note fait près de 150 balles (trois demis!) et nous avec mon pote on les gagne à peine en une heure, et pas une heure de fonctionnaire. Encore sous le coup, j'oublie d'inviter mon pote et nous voilà à payer chacun sa bière en vils étudiants cafardeux ou, en plus vils encore, employés de la banque populaire au café, comme tu préfères.
Là j'aurais dû laisser tomber Natacha, mais bon l'inertie et puis je me suis dit qu'on verrait bien, je suis pas proxo non plus. En fin de compte Natacha avait déjà filée, ouf. L'avait pas méritée le branleur, c'est tout. On se dirige donc vers le métro vu que ma pomme j'ai une marchroutka à prendre avant 10 heures. Or le temps passe plus vite que prévu et nous voilà à moins quinze minutes de ma dead line, je me dis que je vais rater ma rentrée au bercail, et là c'est la poisse, il pleut, fait pas très chaud malgré le mois de mai, bref je dis à mon pote que je tente le coup (j'en suis à 45 mn en métro) mais que si j'échoue ben j'irai tomber chez lui. Ça me paraissait la seule solution, un divan, même par terre ! mais pas sous la pluie pitié. Et bien non que m'a dit mon pote, c'est ta faute, chez moi c'est pas possible, tu le sais, y a madame. Bigre j'en ai pas cru mes oreilles. Surtout que le bougre venait de m'annoncer que madame avait finalement décidé de se casser après dix ou vingt ans de faisage de gueule. Un pote qui me traite de cher ami à chaque fois qu'il m'écris un mail. Pas cool. Je lui ai dit que voilà les limites de l'amitié et je l'ai quitté après lui avoir serré la main autour du coup au dessus de sa cravate en lui disant que son collier d'esclave lui interdisait mon amitié. Enfin un truc comme ça, et je suis parti sans me retourner.
J'ai chopé la dernière marchroutka juste à point, même eu le temps de pisser ma bière, vu qu'une vessie pleine sur les routes ukrainiennes c'est pas jouable. Et même que si les passagers se seraient irrités, et ils ne l'ont pas fait, en tous cas pas montré, et bien j'aurais eu de la marge vu qu'un autre retardataire nous a fait poireauter encore 10 minutes, mais lui il avait le numéro de portable du chauffeur, ça aide.
Bref, bon comme la roumaine comme je suis, me suis dit que mon pote allait avoir des regrets et qu'il appellerait pour avoir de mes nouvelles, son habitude étant de m'envoyer un mail en arrivant chez lui, il y est en général une heure avant moi, donc je m'inquiétais pas plus que ça et je me suis laissé bercer par le voyage d'une petite heure jusqu'à mon village. Enfin, pour comble j'avais gagné le matin la route à pied jusqu'à l'arrêt sur la grand route, un petit deux kil qu'il me restait à faire mais le chemin est sympa et il ne pleuvait plus, on est en mai queue diable.
Les parfums, les oiseaux (les rossignols de la nuits), les étoiles, l'air pur après la ville, plaisir satanique au fond, c'est pas le grand Pan qui me contredirait. Pas un chien qui n’aboie pas sur mon passage vu qu'ils connaissent pas encore bien mon pas les clebs du village car usuellement, et là je vais me faire tuer par les écolos lalère, je prends ma guimbe pour aller jusqu'à la route que je laisse au bord du chemin. Or ce jour-là, Pénélope ayant rompu avec ses occupations de tapisserie en m'attendant et s'étant fait la paire depuis un bon trois jours, que je savais même pas si je l'allais trouvée en rentrant, j'avais laissé mon carrosse à la maison car malgré mes deux coyotes je crains les voleurs en mon absence vu que je ferme rien et que tous mes outils sont dehors. Le but est de faire croire que je suis là. Donc je marchais le cœur léger et le moment de te raconter pourquoi est venu car jusqu'à présent on peut pas dire que ce fut une bonne fin de journée.
Ma journée avait en fait démarré comme dans un rêve. J'avais rendez-vous avec une femme à 14h. J'étais parti de chez moi à pied à 11h30. arrêté chez mes premiers voisins. Petite discusse au sujet de Pénélope, surtout la bonne vieille qui déplore, faut être sage qu'elle me dit ! C'est ta femme faut la ménager ! Niet que je dis c'est pas ma femme, c'est une femme comme les autres, si elle me les casse, elle a ce qu'elle mérite ! Je suis pas le pourvoyeur des folies d'une vénus, je suis un homme de dieu, pas un esclave de la nature, de la femme encore moins. Si elle veut pas être Athéna qu'elle soit une vulgaire Vénus et disparaisse de ma vie, cette pute, na ! Non mais ! Là-dessus j'ai eu la bonne excuse pour filer, je pars en ville ! À pied ! Ben oui ! Ma voisine me sait pauvre et me croit malheureux, comme elle est brave elle a planté des salades rien que pour moi et elle me donne toutes les fleurs que je lui demande. Le vieux s'est pas moqué vu que je l'avais invité la veille à partager mes brochettes avec un autre voisin avec lequel j'étais un peu en froid et que la vodka que ce dernier avait amené l'avait bien remonté le Griché (Gregory) que sinon il aurait pas manqué de se foutre de mes habitudes de faux vrai pauvre. D'ailleurs il m'a doublé avec son vélo 5 mn plus tard, pour la première fois depuis qu'on se connaît.
Bref, la marchroutka ne se fait pas trop attendre et je m’assoupis une fois installé comme toujours un chouïa après avoir avalé un bortch au déjeuner, quoique concentré pour mon rencard.
La femme de mon rencart est en fait un enjeu important pour ma sortie de crise, vu que je suis à sec de chez sec, la guerre économique assèche plus qu'elle ne tue quand on est pas sous les bombes ! Arrivée à Kiev, le métro, tout ça, je flâne un peu vu que j'ai pas mal d'avance. Je file une pièce à un accordéoniste dans le wagon et j'arrive à ma destination qui se trouve être la même que celle de mon rencart d'après, celui avec mon client de Chanel ! Là pas croyable, alors que j'ai rencard avec lui que dans une heure, je lui tombe dessus dans la foule et je sais à peine l'heure qu'il est. Il me dit qu'il est en déjeuner et qu'il allait m'appeler pour me dire qu'il serait pas au bureau mais dans le nouvel appart qu'il vient d'acheter où il a rdv avec l’électricien. Ok je lui fais, pas de problème je t'accompagne c'est sur le chemin de mon rdv lui en avait déjà parlé.
Faut dire aussi que ce contact me vient d'une collègue à lui, qui a une femme un peu plus âgée comme camarade de classe, elle ayant trente ans, donc la quarantaine pour la copine et que j'ai de toute façon déjà vu sur skype (mais elle ne m'a pas vu, je voulais pas lui faire peur). On marche donc ensemble de concert comme on dit et il appelle son électricien. C'est devenu banal de nos jours de marcher avec quelqu'un qui parle au tel. Quand c'est pas les deux qui cheminent côte à côte en bavardant avec chacun son bout de métal rare plastifié au silicium portable.
Bref le temps de lui demander l'heure que je nous crois arrivé à l'adresse, 14h05 pile poil! Et soudain je la vois qui déboule dans la rue comme éjectée de l'immeuble que je soupçonnais être le bon, une rouquine à la belle figure. Je veux parler de la silhouette vue que sur skype on voit que le visage. Je vois qu'elle me capte de suite (on est à 5 mètres et mon pote a rien capté) mais comme je suis accompagné elle ne me croit pas moi. Et puis l'autre, la collègue, que je connais, apparaît aussi. Ha, quel timing monseigneur ! Du pile au poil ! Quand ça débute comme ça, je commence à avoir l'habitude, ça veut dire que y a Amour dans l'air. Sauf que là je suis devenu plus prudent depuis Pénélope.
Bon on cause un peu, présentation et on se retrouve tous les deux, la belle rousse et moi, à décider que faire. Allons dans un café, nous avions prévu de régler les modalités de nos prestations sur skype. Là elle se tourne en me disant prenons ma voiture et elle m'ouvre la porte d'une Mercedez énorme et blanche et du dernier cri, le genre dont le moteur s'arrête automatiquement au feu, si tu vois ! Pour faire des économies qu'elle me dit en rigolant (son mari lui a payé ce monstre à 50 000 $ pour faire des économies d'essence). Votre véhicule coûte plus cher que ma maison, ne lui ai-je pas dit car j'ai du tact. Bref, je fais mon boulot de séduction commercial comme je peux, je dois lui vendre des cours de conversation qu'elle désire hautement acheter. Parfaitement, je trouve un petit café en terrasse au soleil et je règle la question du salaire sur celui de Chanel qui me paye une misère (10 balles d'euros les deux heures) , mais qui est un bon prix pour moi, soyons juste. Si le DG n'avait pas le mauvais goût de me lancer à tout bout de champs qu'il me paye grassement ce serait parfait, mais ça doit être de l'humour de DG, enfin je suppose. J'ai la suprême habileté, que je ne me connaissais pas, de paraître prendre peu alors que je prend beaucoup mais tout est relatif n'est-ce pas. Ma règle en général est d'ajuster mes prix en fonction du niveau social du client. 50 balles les étudiants, jusqu'à 500 balles les managers, les executive director, etc. ou leur femme.
Là-dessus, ma belle cliente paye les cafés, que je découvre passés à 25 balles, et en plus elle veut me filer 200 balles pour l'heure qu'on vient de passer. Je refuse tu penses, et sincèrement en plus, après tout, son mari a beau lui payer une tombe allemande en or massif avec des roues qu'elle a peut-être pas un sou, les maris pingre ça existe ! Bref pour finir je vais me fâcher mais je me rappelle que j'ai dû acheter un chargeur de téléphone rien que pour pouvoir l'appeler en cas d'embrouille, en oubliant par ailleurs que j'ai de toute façon pas de crédit pour appeler, connerie de téléphone ! Donc je lui prend 100 balles, le prix du chargeur, et elle, a le bon goût de me conduire jusque chez mon pote. Arrivé devant chez ce dernier, je dois appeler vu que j'ai pas le code, un classique désormais. Et même si j'ai pensé à recharger mon tel dans le café, je m'aperçois que bernique pas de crédit. Ha ma chère voulez vous bien me faire ce numéro ? Et la voilà qui prend mon tel. Euh non avec le votre ! Ha elle rit, elle m'en sort un de la taille A4, le genre qui va avec la chignole quoi ! Bref je la quitte heureux et que je te raconte ce que je sais ? Euh, non, à la réflexion, faut mieux pas, veït und zi comme disent les allemands qui parlent anglais, comme je me connais que je suis assez con pour lui filer l'adresse de mon blog, et qu'elle lise mes indiscrétions et que je suis bon pour la perdre. Et mine de rien elle me double mon salaire qu'était vraiment à la limite de la rupture, la cause peut-être même de la brouille fatale avec Pénélope.
Accord parfait, deux heures par semaine et plus si affinités, on s'aime déjà ! Oui parce qu'en fait je peux révéler sans être trop indiscret qu'elle vit seule la semaine, son mari préférant leur datcha, un peu comme moi finalement si Pénélope avait le bon goût de se rapatrier en ville, on ferait un quatuor du tonnerre, un mari pour le weekend et l'amour pour la semaine, ça m'irait pile poil, surtout si l'amour paye le mois par surcroît et qu'il ne m'en coûte que deux heures ! Oui bon je sais je travaille pas beaucoup, raison de ma pauvreté chronique, mais il est d'autres travaux qui ne rapportent rien, comme la recherche de la vérité par exemple, et pour lesquels je me lève avant les ploucs du village et me couche longtemps après eux, mais passons !
Toujours est-il, voilà le pourquoi que je traversai mon village le cœur léger sans croiser personne à cette heure indue, devait être pas loin de minuit malgré cette fin de journée merdikov. Mes coyotes m’accueillirent en fête et sans trop de bruit car je constatai qu'effectivement Pénélope était revenue, son char dans la cour, mais je m'en doutais et je fus triste de constater que je m'en tapais. C'est là l'inconstance des cœurs. Me fis un frichti en pensant à cette journée qui avait si bien commencé pour finir si mal et je me dis : pas si mal au fond ! Je jetai un œil sur l'ordi avant de me jeter entièrement au lit et là, pas de mail, donc mon pote m'avait pris au mot, il ne serait plus mon ami. Bah ce sera pas le premier que je perds, ni le dernier prophétisons Tisot ! Les amis, tu sais ce que c'est, ça va ça vient et les pires sont souvent ceux dont on peut pas se débarrasser parce qu'il ont un intérêt à nous garder. C'est un peu comme les femmes finalement. C'est quand on se sépare d'elles qu'on sait ce qu'elles nous ont volés, en temps et en heures. Si l'amour véritable existe si rarement c'est bien la faute de l'intérêt, et moi mon intérêt relatif c'est de pouvoir le dire, que c'est pas ça l'amour véritable, ou l'amitié ou la charité.
Or ce jeudi, qui ressemblait à un mardi, allez donc savoir pourquoi, j'ai réussi à le dire au moins trois fois que l'amour et l'argent ne vont pas, mais alors pas du tout, bien ensemble. Et ce fut comme si le ciel m'avait entendu bien avant. Ce qui est la moindre des choses puisqu'au ciel, le temps ni l'argent n'existe. Et c'est bien pour cette raison que je compte y passer le reste de l'éternité plutôt qu'au cimetière où il faut bien encore payer sa place et pour même pas un malheureux petit siècle ou deux si on a l'heur comme moi d'être inconnu du public, pauvre poussière sans conséquences que j'y ferais !