« Voici ce que je dis, frères, c'est que le temps est court; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe. »
Paul aux Corinthiens ; c'est ici d'une forme de prétérition (action de passer sous silence) inversée que l'apôtre nous invite à user. Ce n'est pas faire en passant sous silence qu'on fait, mais NE pas faire en passant sous silence qu'on fait. On fait ce qu'on veut mais dans l'esprit on y est pas vraiment, l'Esprit n'y est pas.
J'ai eu Pénélope comme ne l'ayant pas, elle ne me l'a pas pardonné, exit donc Pénélope. Les femmes ne pardonnent pas au monde de passer. Sans doute parce qu'elles ont beaucoup à perdre avec lui. À commencer par leur beauté. Combien de maris se sont-ils retrouvés coupables aux jours où les roses se fanent ? Car les femmes ont besoin d'un coupable bien identifié. Le temps est une chose trop abstraite pour elles, bien qu'elles lui rendent hommage sans cesse, qu'elle se soumettent à ses lois avec enthousiasme, voire fanatisme. Et puis quand il est trop tard, que les ravages qu'il a commis sont irréversibles, elles accusent le témoin de son ouvrage. À 26 ans elles vous emmerdent en attendant, à 40 elles vous déclarent coupable d'avoir pris leur jeunesse, inconsistance féminine. Désormais je serai donc sans femme et comme n'en ayant pas, suivant le subtil conseil de l'apôtre. « je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur; et celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. »
Faut croire que je suis pas prédestiné à m'inquiéter ; le métier de mari me convient pas. Pour autant je compte pas devenir une menace pour les familles. Avoir des maîtresses est encore trop de boulot, de temps perdu. On peut rien enseigner de sérieux à une femme aujourd'hui. On pouvait le tenter et peut-être le réussir du temps d'Ulysse, où la force exprimait la vertu et pouvait conduire à la charité. Mais la force aujourd'hui mène à l'abattoir, rend esclave celui qui en use comme celui qui s'y soumet. C'est la puissance du malin à laquelle les suppôts vouent une adoration sans limite depuis Copernic et son héliocentrisme . L'infini à la portée des chacals, des vautours et des mouches démocratiques !
Par une ironie logique je me retrouve aussi privé de mon pilon. Sa mère ayant changé une fois de plus d'avis, elle ne me laissera pas le fréquenter. Exit donc aussi la Dolto qu'a cru voir en moi un fameux commentateur de Zebra. Ce gamin portant mes gènes et prédestiné à devenir un pédéraste par la volonté de sa matrice, savoir si ses gènes auront le dessus sur la propagande matricielle, c'est ce qu'il me faudra avoir la patience d'attendre encore dix ans pour le dire. Mais je m'inquiète pas, le temps joue en ma faveur. Et si le ciel me rappelle avant l'échéance c'est que suis pas voué à être le guide spirituel de ma descendance, un point c'est tout. Vais pas en faire un fromage. J'ai essayé, comme pour mon paternel en vain, de répandre la bonne nouvelle dans leur esprit et dans leur cœur, je vois pas ce que je pourrais faire de plus. Il est grand temps de secouer la poussière de mes godasses et reprendre mon chemin de Damas. Exit donc Oscar Fodiovitch Koupalov, enfin l'eau de son bain alias Olga Anatolievna Saltsova. J'avais bien pensé à user de la publicité comme moyen de pression pour sauver le gamin, mais vu le niveau de corruption ambiant ça pourrait se retourner contre moi et par ricochet faire du tort au môme, qu'il porte encore officiellement mon patronyme ; mais pour combien de temps encore ?!
En attendant, qu'on envoie l'Apocalypse et qu'on m'emmerde plus avec ces questions d'intendance génétique !