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proust

  • ECRIRE OU N'ÊTRE PAS

    « William Shakespeare est sans comparaison possible le meilleur William Shakespeare, mais il fait un Proust hésitant, incomplet, amnésique, il est un Diderot décevant, un Faulkner vraiment trop approximatif et, quitte à passer pour un présomptueux, je trouve même que comme Eric Chevillard, il ne me vaut pas. »

    Si Shakespeare valait tous les écrivains cités par Chevillard, lui y compris, on pense bien qu’il ne serait pas Shakespeare. L’ambigüité du propos de Chevillard n’est qu’un reflet de son hypocrisie ou tout au plus de sa bêtise. A moins que ce ne soit un éloge pudique rendu à S. Car ce dernier est déterminé, complet, historien, loyal, précis et jamais ambiguë. Peut-on lui reprocher d’être incompréhensible à un graphomane du 21ème siècle ? 

  • Le géniteur du génitron


    Je sais que les gens ont pas toutes les raisons de rigoler en-ce-moment, mais j'ai encore jamais entendu un juif dire à sa femme : on serait un peu moins mal vu si tu nous faisais un peu plus de Karl M. et moins de Bernard H. L. la mama, steuplé !

    L'humour juif, merci, je reprendrais bien un peu de Onfray, d'après lui, Jésus lui-même aurait fait partie du complot juif! ou il n'aurait pas existé, c'est selon...


    Faut admettre, voter Le Pen après deux lignes de BHL, c'est de l'orgasme en pot pour les longues soirées d'hiver, enfin c'est ce que me laissait entendre la Baronne...


    Sinon le Genitrix (de Mauriac) est moins bon que le génitron (de Céline) mais meilleur qu'une madeleine génitale imbitable (de Proust).


    Mais qui est donc l'auteur, parmi ces trois littérateurs, de ce qui suit (la solution est à la fin pour les pleutres et les ignares).


    « Il magnifiait, écrasait, imprévisiblement d'ailleurs, par la parole, la plume, le manifeste, la confidence. Il avait un jour, entre autres, c'était à Toulon vers 1891, provoqué un début d'émeute par une série de causeries sur "l'orientation tellurique et la mémoire des hirondelles"... Il excellait, c'est un fait, dans le résumé, l'article, la conférence, en prose, en vers et quelquefois, pour intriguer, en calembours... "Tout pour l'instruction des familles et l'éducation des masses", telle était la grande devise de toutes ses activités. (...) Il aurait fait par conviction passer toute la foudre entière dans le petit trou d'une aiguille, l'aurait fait jouer sur un briquet, le tonnerre dans un mirliton. Telle était sa destinée, son entraînement, sa cadence, de mettre l'univers en bouteille, de l'enfermer par un bouchon et puis tout raconter aux foules... Pourquoi ! et comment !... Moi-même j'étais effrayé, plus tard, vivant avec lui, de ce que j'arrivais à saisir dans une journée de vingt-quatre heures... rien que par bribes et allusions... Pour Courtial rien n'était obscur, d'un côté il y avait la matière toujours fainéante et barbaresque et de l'autre il y avait l'esprit pour comprendre entre les lignes... »


    « Les bureaux du « génitron » en fait de terrible désordre, de capharnaüm absolu, de pagaye totale, on pouvait pas voir beaucoup pire... (...) un méli-mélo tragique, tout crevassé, décortiqué, toute l'œuvre à Courtial était là, en vrac, en pyramides, jachère..."


    Roger-Marin Courtial des Pereires est le nom qu'a donné Céline au personnage inspiré de Raoul Henri Clément Auguste Antoine Marquis, dit Henry de Graffigny, né le 28 septembre 1863 à Graffigny-Chemin et mort le 3 juillet 1934 à Septeuil, écrivain polygraphe français.


    L'extrait est de Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit.


    Le génitron c'est ce qui attire les fous comme un aimant, et qui les conduit au génocide (c'est un journal pour inventeurs dans le roman).  Tout pour l'instruction des familles et l'éducation des masses. La religion du progrès qui entrave la science et les arts. Céline savait bien que Capharnaüm est la ville où Jésus fut assailli par une foule hétéroclite de malades faisant appel à son pouvoir guérisseur.