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Quatrain peu orthodoxe



D'un coup de rein il envoie la femme qui le chevauche valser basculer sur le côté du lit. Il vient de la remplir de sperme et de pognon. Tire-toi sac à merde, qu'il lui fait en lui plantant son regard de fauve dans ses yeux fendus à elle. Il lui a mis un doigt dans le cul et entreprend de lui montrer la sortie. Elle gémit et se dégage, attrape son sac à main et se dirige vers la salle de bain d'un pas de génisse. Dans le sac le pognon bien gagné, dans la chatte la semence d'un demi-dieu. Lui c'est une vedette de la télé, un député, banquier, industriel du yaourt, écrivain, artiste, blogueur, bref, un sale con. Beau gosse, friqué, célèbre, tout en un, irrésistible. Une seule qui lui résiste. J'y reviendrai. (C'est Elle qui lui a dit une phrase qu'il a retenu : Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu.)


Elle, celle qui vient d'être sacrifiée sur l'autel de la luxure, ce n'est pas tout à fait ce qu'il imagine. En vrai il ne compte pour presque rien dans sa présence à elle. Elle est là pour vérifier quelque chose. Un truc de femme, sa séduction, son pouvoir, son capital corporel, le sens de sa relation avec son mari, elle y va un peu à tâtons. Elle est touchante parce qu'elle ne sait rien, c'est un animal qui ne sait guère que compter et chanter. Ça lui a fait bizarre de se faire traiter comme une pute. Ça la venge curieusement de la trahison de son mari.

Elle ne sait pas encore à quel point ce dernier (mari) l'a révélée, pas encore. Ni qu'il ne reviendra jamais. Quand il reviendra, pense-t-elle, j'en aurais une bonne à lui foutre dans la gueule à ce chien.


L'animal en question est présentement avec celle que convoite sans succès le chacal sus cité. Chacun des ces quatre-là ne possède qu'un fragment de ce qui se passe vraiment.

Par exemple le mari ignore tout du chacal, il est son contraire, un vrai blaireau. Pas beau, une gueule comme on dit, pauvre comme Job, totalement inconnu y compris de sa famille, il espère se faire connaître de la femme qu'il aime et du dieu qui lui revient, il se sait aimé de Dieu, c'est un charbonnier, il traficote dans le noir salissant (c'est une image) cherche des diamants, en trouve parfois.


Elle l'aime à la folie. Elle c'est Elle bien entendu. Depuis qu'elle le connait elle ne veut plus voir le chacal ! Ça l'emmerde un peu parce qu'elle gagne pas beaucoup à faire sa chef dans sa boîte de merde. Il était pas radin le requin. Mais elle aussi a un tas de choses à prouver. C'est un oiseau de proie, une chasseuse de tête, a une attirance pour les choses à investiguer, évidences, preuves, du travail de flic/ juge d'instruction. Toujours en train d'intenter des procès en intention, sur tout, à tous, y compris à elle-même, surtout à elle-même. Goût naturel de l'ordre et du droit naturel, la femme est nature, elle est la Nature. Elle ne ment jamais. Elle est juste imprévisible: comme le temps. La lune est son symbole car il y a temps et temps. Dix fois par jour elle se demande ce qu'elle lui trouve à ce blaireau. Elle jette un œil sur son ordi et s'apaise. Heureuse celle qui lit, et qui gardent les choses qui y sont écrites!


La rencontre entre le chacal et le blaireau tiendrait de la fable et je me sens pas la fibre morale. Le sexe de ces quatre créatures se sont connus et mélangés et ils l'ignorent tous les quatre. Ça ne durera pas mais ça n'a aucune importance. Voilà.


Il y a devant moi comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu et autour, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au-dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient!


Septième paragraphe, septième jour de janvier, les orthodoxes fêtent la naissance du Christ. Je préfère célébrer les jours qui s'allongent, la victoire de la lumière sur les ténèbres, plutôt que ce douteux anniversaire. Et d'ailleurs moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.




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