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  • In trust

    Dans l’Apocalypse, chaque lettre à une église correspond à un âge du christianisme, celui de Thyatire est le Moyen-âge de l’an 600 à 1500, surnommé aussi l’âge des ténèbres, c’est l’âge du catholicisme roi. On y retrouve le mot qui signifie ”constellation” et le verbe dont le sens dérivé, plus récent, est ”sacrifier”. L’étymologie de ce mot serait donc sacrifié aux étoiles, aux idoles. Vénus ou Astarté. Nom qui se trouve être en parfaite opposition avec la fin de la lettre qui dit au verset 2:28 « Et je lui donnerai l'étoile du matin. »  Le verset 28 doit être relier aux deux versets précédents pour retrouver tout son sens. « A celui qui vaincra, je donnerai autorité sur les nations, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père, je lui donnerai l'étoile du matin. »  

     

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    L’étoile du matin est donc l’image de la restauration de l’autorité royale, symbolisé par le soleil pourpre qui se lève tôt le matin juste avant que ne vienne la pleine lumière du jour, et que l’on nomme « L’aurore ». Malachie 4:2 « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera Le soleil de la justice, Et la guérison sera sous ses ailes; Vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux d'une étable. »
    L’étoile pourpre, symbole d’autorité sur les nations est l’apanage du Fils de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, l’oint de Dieu et Messie d’Israël, lumière du monde et roi des rois.

    Apocalypse 22:16 « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. »
    Mais jamais satan n’a été un porteur de lumière, ni jamais satan n’a été prénommé Lucifer dans la bible, ni appelé étoile du matin ou nommé fils de l’aurore. Le seul fait d’avoir créé de toute pièce ce nom est un blasphème à l’encontre de Jésus-Christ. Lucifer est un nom blasphématoire à bannir du vocabulaire des chrétiens, le prononcer ou l’écrire reviendrait en fait à ne plus dire satan, mais « Seigneur satan ».
    Satan n’était que rxS Nb llyh "fils de l’aube", l’aube qui est la lueur pâle et diffuse qui précède l’aurore. Cela signifie que le chérubin est créé juste avant que ne se lève le soleil de justice, qu’il doit servir et protéger.

    L’Eglise Catholique romaine, héritière et conservatrice des traditions babyloniennes, a donc traduit dans l’esprit qui est le sien le propos de Dieu dans un sens qui tord la vérité initiale jusqu’à en donner une définition totalement contraire à l’initiale. « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore », devient donc après la traduction catholique, « te voilà comme l’Eternel, porteur de lumière tel l’étoile du matin ». Il va sans dire que ceci est un blasphème contre le nom de Jésus-Christ et l’autorité divine. Mais comme l’idée est maintenant émise elle sera reprise par les Franc-maçons américains qui sont à l’autorité politique ce que l’Eglise Catholique est à l’autorité religieuse dans le monde occidental et ils la graveront dans l’or et l’argent de leur monnaie, le dollar !

     

    666, etats-unis d'amérique, satan, lucifer, diable,

    Au premier étage de la pyramide est inscrite en chiffres romains l'année 1776 (date de la déclaration d’indépendance), MDCCLXXVI, qu'il divise d'abord en trois groupes, "MDC", "CLX" et "XVI", puis en sous groupes, "M.DC", "C.LX" et "X.VI". En regroupant les sous groupes ensemble, il obtient "MCX" et "DCLXVI", ce qui représente 1110 et 666. Mais si on utilise le système sexagésimal - base 60, utilisé anciennement par les babyloniens - au lieu du système décimal - base 10 - 1110 se transforme en 666, c'est-à-dire 1110 multiplié par 100 et divisé par 60. Ainsi DCLXVI donne 666 dans la base décimale et MCX donne 666 aussi mais dans la base sexagésimale babylonienne.

     Les Etats-Unis sont donc une nouvelle Babylone impériale, bâtit par les franc-maçons.

  • Songe un peu beaucoup à la folie

    "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage."

    Joachim du Bellay  1522-1560

    On ne vit pas selon le même rythme, les femmes et moi, elles se couchent et se lèvent tard et moi l'inverse. Enfin c'est pas nouveau.
    Je résiste à devenir propriétaire, dieu merci je n'aurai pas à répondre de ce dol devant le père éternel, et d'autre part ça me garde libre au souffle de l'Esprit qui m'accompagne de plus en plus volontiers. La vie "spirituelle" s'enrichit de l’inconfort matériel et dieu semble pourvoir à bien des soucis de cet ordre (j'ai de plus en plus d'opportunité de pouvoir faire mon "métier" un seul jour par semaine et gagner de quoi vivre sans m'inquiéter du pain quotidien). J'ai tout ce qu'il faut pour pouvoir bien travailler (ce vrai travail des hommes de bonne volonté qu'est la recherche de la vérité, une et indivisible). J'en reviens au côté existentialiste des femmes, leur goût pour le surréalisme qui ne fait que répéter le même message à savoir qu'il n'y a pas de vérité, qu'il n'y a rien à comprendre ou encore que la vérité est relative, à facette; les yeux de mouche de la femme, qui prend le message du Christ pour une révélation politique, morale, juridique, mathématique, comme Judas qui prend Jésus pour l’homme providentiel venu pour restaurer la puissance d’Israël, spéculation, songe, mensonge, ce message qui devient à son oreille polluée la corde autour de laquelle la femme ira sacrifier son joli cou, ou bien Ophélie qui, à l'élément matriciel (l'eau), donnera sa vie corps et âme, Judas/Ophélie que le Christ ne juge pas mais dont il dit qu'il aurait mieux valu qu'il ne fût pas né, qui répond à la spéculation politique féminine par une virtualité langagière, au subjonctif.
    Une femme (ou un homme efféminé) ne peut pas comprendre l'aspect scientifique de la bible, en particulier la Genèse, parce qu'il/elle elle n'y voit que ce qu'il/elle veut y voir, prend son désir pour la réalité, n'y voit que de la morale, son propre songe, sa chimère, tout comme les pharisiens, parce qu'étant du côté de la puissance que donne la loi, n'y décernant pas la force de l'amour, cette immense pitié de dieu qui est son éternité puisque l'amour est à l'origine de l'univers. L'explication mathématique/juridique du monde est une spéculation, ni vrai ni fausse parce qu'elle est seulement opérationnelle. Elle n'est pas l'entière réalité; les anciens grecs qui donnèrent à Cupidon la jeunesse, la nudité, l'aveuglement et le pouvoir d'agir à distance (son arc) sont aussi proches de la vérité scientifique que l'est Moïse ou celui qui a écrit la genèse. C'est une anti-spéculation qui conduit un Bacon/Shakespeare à rapprocher la pensée homérique de la chrétienne, tout comme un Swedenborg, à savoir qu'il n'y pas de séparation de l'âme et du corps et que la vérité est surnaturelle, et que là réside la beauté. Bacon s'appuie sur l'Aristote qui conteste Platon/Pythagore et compagnie, cette bande de spéculateurs, ces fainéants qui trouvent tant d'adorateurs chez les soi-disant modernes d'aujourd'hui, c 'est-à-dire à peu près le monde scientifique et artistique dans son entier. Aristote choisit la vérité contre l’amitié.
    Je te dis tout ça et bien sûr et vous l'aurez deviné, parce que ça fonde ma résistance au monde, je pourrais citer l'apôtre,

     2:16 car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. 2:17 Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement
    et donc ma résistance à la femme en qui l'instinct de propriété du monde est si bien ancré que sans celui-ci elle erre à la dérive. De là ce désir fou de possession, de la terre, du sexe, et même du ciel, ce que ce dernier ne permet pas, et ceci non pas parce qu'il donne des droits mais justement parce qu'il n'en cède aucun. Le dieu de Moïse commande, ceux des païens autorisent, créent les passe-droits, l’iniquité même, celle des pharisiens qui demandèrent et obtinrent la mort de Jésus, celle des femmes qui à chaque instant tuent leur fils/père/mari.
    Quand on est passé du côté de la femme on trouvera dans la Bible tout pour se rassurer. Mais l’homme qui reste fermement du côté de la vérité y cherchera les indices et non les preuves de l’Esprit. La femme est comme le chien qui devant le miroir croit y voir un autre chien et aboie. L’homme retourne le miroir ou en brise le tain, cette pellicule argentée qui dissimule la vérité autant qu’elle semble la refléter.

    Voilà pourquoi l’homme qui ne cherche pas la vérité la trouve. 

    "Les voyages sont finis quand les amants se sont rencontrés.
    Tout sage fils de l’homme sait cela."

    Shakespeare

  • Satire Enfin

    Les policiers thérapeutes et les moralistes policés soutiennent volontiers que l’art de la satire tient à son iniquité. Mensonge absurde car du point de vue de la satire c’est la vie et les hommes qui sont iniques. Molière et Balzac sont deux exemples de satiristes dont l’excellence n’a d’égale que la perspicacité. On peut même affirmer sans craindre de se tromper que Balzac, dont le crétin Zola écrivit en 1881 que «Shakespeare seul a enfanté une humanité aussi large et aussi vivante.», que Balzac, donc, s’appuie sur Molière et que ce n’est pas par hasard s’il a choisi, pour nommer son œuvre, ce qui sert de cadre à celle de Molière : la Comédie. Pour Molière on est médecin malgré soi, ce qui fait qu’il se garde bien d’être moraliste et qu’il fait même tout pour l’éviter. Sans doute la force de Balzac vient de ce qu’il est le dernier artiste chrétien français non moraliste d’envergure si on veut bien excepter Léon Bloy, Georges Bernanos et Louis-Ferdinand Céline au vingtième siècle. Le médecin Céline un artiste chrétien ? J’ose dire que oui pour plusieurs raisons qui n’ont pas échappées à G. Bernanos lorsqu’il fit la critique du Voyage au bout de la nuit pour le Figaro en 1932 :

    « M. Céline scandalise. A ceci rien à dire, puisque Dieu l’a visiblement fait pour ça. Car il y a scandale et scandale. Le plus redoutable de tous, celui qui coûte encore le plus de sang et de larmes à notre espèce, c’est de lui masquer sa misère. Jamais cette misère n’a été plus pressante, plus efficace, plus savamment homicide, avec un tel caractère de diabolique nécessité, mais jamais aussi elle ne fut à ce point méconnue. Le grand seigneur d’autrefois pouvait vivre dans une opulence que l’abaissement de nos mœurs nous permet à peine d’imaginer. Il restait, par sa seigneurie, trop près de la terre, du peuple de la terre, de son peuple, pour risquer de montrer l’ignorance imbécile, béate, d’ailleurs repue d’enquêtes et de statistiques, de nos modernes bien-pensants. Nous disons qu’un palatin ou un boyard qui mangeait dans l’or, mais rendait lui-même la justice, et à l’occasion servait les pauvres et touchait les lépreux, en savait infiniment plus long sur la misère qu’un petit bourgeois de notre pays. Nous disons que des millions et des millions d’hommes meurent aujourd’hui sans avoir vu une fois, une seule fois le vrai visage de la Misère, la trogne horrible, le visage sacré de la Misère. En quoi les espèces de contremaîtres qu’une police vigilante filtre à la porte des usines nous renseignent-ils sur le prolétariat ? que diable les pauvres filles terrorisées de Pigalle peuvent-elles nous apprendre ? A lire les tirades ridicules de certains défenseurs de l’ordre, on comprend très bien que leur expérience de la Misère vaut celle qu’une demoiselle de magasin s’imagine avoir du grand monde. Quelle idée peuvent bien se faire de la Révolution ces gens-là ? Demain comme hier elle les trouvera occupés à astiquer soigneusement les buffleteries du gendarme, dans le ferme espoir que nulle révolution ne prévaudra contre un gendarme bien astiqué.

    Pour nous la question n’est pas de savoir si la peinture de M. Céline est atroce, nous demandons si elle est vraie. Elle l’est. Et plus vraie encore que la peinture ce langage inouï, comble du naturel et de l’artifice, inventé, créé de toutes pièces à l’exemple de celui de la tragédie, aussi loin que possible d’une reproduction servile du langage des misérables, mais justement pour exprimer ce que le langage des misérables ne saura jamais exprimer, leur âme puérile et sombre, la sombre enfance des misérables. Oui, telle est la part maudite, la part honteuse, la part réprouvée de notre peuple. Et certes, nous conviendrons volontiers qu’il est des images plus rassurantes de la société moderne, et par exemple l’image militaire : à droite les Bons Pauvres, gratifiés d’un galon de premier soldat, de l’autre côté les Mauvais, qu’on fourre au bloc… Seulement n’importe quel vieux prêtre de la Zone, auquel il arrive de confesser parfois les héros de M. Céline, vous dira que M. Céline a raison. […]

    En sorte que ce voyage au bout de la nuit n’est pas près de finir – mais on en verra sûrement le bout. Le bout de la nuit, c’est la douce pitié de Dieu […] c’est-à-dire la profonde, la profonde, la profonde Eternité. »

     

    Sans doute convient-il distinguer les moralistes du côté de la société et qui peuvent parfois apparaitre comme des anti-moralistes et ceux du côté des Ecritures qui s’érigent de fait contre la société puisqu’il n’est pas de royaume de dieu sur la terre.

    L’exemple type de l’artiste doublé d’un scientifique et qui n’est sans doute pas étranger à la puissance de Molière, c’est Shakespeare alias F. Bacon, grand théologien devant l’Eternel pour qui le plan social est régressif : il ne faut espérer aucun progrès moral ou politique. Rien ne dit qu'il n'y a pas eu, au moins dans le domaine des sciences naturelles et de leur usage, des civilisations plus avancées que la nôtre. Bacon/Shakespeare est d’ailleurs raccord avec un savant qui intéresse de près Balzac, Emanuel Swedenborg. Ce dernier comme Bacon/Shakespeare ne sépare pas le corps de l'âme, ayant compris que cette dissociation est une vue de l'esprit morale ou politique ; par conséquent on ne peut pas tirer de la Genèse, qui explique comment l'homme est devenu mortel, une leçon de morale, comme font beaucoup de juifs ou de chrétiens aujourd'hui. La morale n'est qu'un effet de notre condition de vifs-mortels. D'ailleurs nous ne choisissons pas telle ou telle morale, nous nous y soumettons ; elle nous est plus ou moins imposée par notre forme physique et par l'époque. Bacon et Swedenborg voient bien que le purgatoire, importé du paganisme romain, est une perspective juridique des plus hasardeuses. Il n'y a donc pas de morale chrétienne possible. Swedenborg disqualifie les interprétations morales de l'apocalypse ; la vision de Jean ne décrit pas la lutte du bien contre le mal, mais du mensonge contre la vérité, et ce n'est pas la même chose puisque la vérité n'a pas de caractère moral. La société requiert l'éthique ou la vertu, un point d’équilibre auquel elle ne parvient jamais à rester. "Le règne d'Auguste, avant d'être bénéfique aux citoyens de son Empire, commença par une période de répression cruelle, de sorte qu'Auguste n'aurait jamais dû régner, ou bien régner indéfiniment." dit Bacon pour signifier le mouvement absurde selon la vertu, de montagnes russes à l'infini. L'éthique est la bête de la terre.

    La mort n’est qu’un idéal social ou politique au sens où c'est une abstraction, un point de perspective, dont aucune institution morale ou politique ne peut se passer. Alors même qu'elle se renforce de la peur de la mort, la société ne mène personne nulle part ailleurs qu'à la mort : c'est le sens de la fameuse tirade de Hamlet, qui souligne ainsi l'absurdité de l'idéal social.

    Shakespeare comprend au XVIIe siècle que l'accroissement de la puissance des institutions politiques implique sur le plan collectif une résignation à la mort d'autant plus grande qu'il faut assurer la cohésion d'institutions plus vastes.

    Il comprend que la voie du salut et de la vie éternelle chrétienne va être obstruée par une science anthropologique, autrement dit une "éthique" qui, bien que née au sein de l'Eglise, renverse le cours de la spiritualité chrétienne, dont on peut dire qu'elle est un défi à la mort, celle-ci étant la rançon collective du péché.

     

    "Qui veut gagner sa vie la perdra !" affirme Jésus, ce qui revient bien à indiquer à la vie spirituelle un sens opposé à l'idéal social.

    Bien évidemment, la mort en tant que ressort social essentiel doit rester masquée, comme le tain du miroir est recouvert d'une pellicule brillante : ode à la joie, hymne à la vie, bonheur, avenir, sont autant de bannières mystiques destinées à cacher que la société est un plan incliné vers la mort. Des slogans plus mystérieux aujourd'hui qu'ils ne furent sans doute jamais. La quête désordonnée du plaisir ou du bonheur est un signe de détraquement politique.

     

    Bacon souligne dans un aphorisme le caractère idéologique de la mort, c'est-à-dire quasiment de "personne morale". En montrant qu'elle a moins de réalité physique que la douleur, que les gens du peuple ou les esclaves, qui y sont confrontés tout au long de leur vie, craignent plus que la mort elle-même, qui peut à la limite apparaître comme une douce détente. L'homme ne meurt pas, il s'use petit à petit. De même le corps social n'éclate pas brutalement, mais il se décompose petit à petit. La mort est quasiment une conception juridique faussée d'une réalité physique dans laquelle la subjectivité n'a pas de place. Elle est une conception du processus de vie et de mort épurée de la douleur.

    Lorsqu'il qualifie l'art abstrait de "refuge des lâches", L.-F. Céline est bien dans la suite de Shakespeare, qui a compris avant Karl Marx que la science juridique est un confort intellectuel. La règle est bel et bien un garde-fou macabre.

     

     Le cadavre ou la mort est une amélioration dans le sens où elle peut être prise comme une représentation abstraite plus esthétique du processus de vie et de mort, plus polie. L'art funéraire est ainsi conçu, comme une poétique de la mort. "Poésie" vient du grec "produire", production. La mort est le produit humain le plus raffiné. Si l'on considère la civilisation de manière réaliste comme un vernis ou un brillant, celui-ci est entièrement fait d'une esthétisation de la mort (la pyramide des Egyptiens est sans doute la plus belle formule de ce genre). "Sépulcres blanchis", "Laissez les morts enterrer les morts." : là encore on retrouve de la part de Jésus un dégoût de la mort égal à son dégoût du péché. 

     

    Aristote et Bacon sont tous deux matérialistes, c'est-à-dire qu’ils ne conçoivent les idées ou les concepts humains que comme des produits dérivés des formes ou phénomènes naturels. Le rapport avec la photographie, ou le reflet dans un miroir équivalent, c'est qu'il coïncide avec cette conscience superficielle des choses, au niveau du vernis ou du maquillage (de la mort), imprimée par l'inconscient collectif à tout un chacun, dès lors qu'il s'abstient d'esprit critique.

    Aux yeux d'Aristote, l'art commence avec l'esprit critique, quand il n'y a, au niveau de la production d'objets imités de la nature (qui atteint le niveau de l'abstraction dans la musique), qu'une bête répétition au service de la religion. La mort est une perception subjective, plus abstraite que la douleur. Le miroir est l'outil qui permet le rendu le plus subjectif de la nature ou des phénomènes naturels. Aristote constate en quelque sorte l'adéquation parfaite de la mort et de cet outil de mesure qu'est la réflexion. Tout est virtuel là-dedans, mais n'en est pas moins séduisant.

    Pour les besoins de la justification sociale, l'éthique et l'esthétique étouffent la critique, passant par des arts spéculatifs dont la vocation est de présenter la mort sous un jour favorable.

    Aristote tient les insectes pour les animaux les plus vils, dans l'ordre animal, parce qu'ils sont les plus virtuels ou éphémères. Démocrite dans le même sens prend la ruche et les abeilles pour symbole de la bêtise ou de la folie politique : ça fonctionne très bien, c'est très efficace, mais ça ne mène nulle part, et c'est la bêtise même de chaque élément qui rend l'ensemble efficace.

    C’est à la lumière de la poétique matérialiste d'Aristote et sa reconnaissance très ancienne que la charogne, sur le plan politique ou moral, peut avoir du charme, qu’on peut comprendre pourquoi ni Molière ni Balzac ni Céline et encore moins Shakespeare, et Marx à sa suite, ne sont des moralistes, mais d’authentiques hérauts chrétiens, forcément apocalyptiques. Seule la vérité les concerne et elle ne peut être qu’une et indivisible. L’apocalypse ou la mort, tel est le choix ultime, tout le reste n’est que de la branlette d’ectoplasme.  

  • Божественный мудрость*

    L’homme serait l’œuvre de Prométhée, façonné avec de la terre et des parties de divers animaux. Voulant accroitre le genre humain, ce titan dérobe le feu au char du Soleil à l’aide d’un faisceau de férules qu’il enflamme. Las ! au lieu de lui témoigner de la gratitude, les hommes dénoncent le forfait de Prométhée à Zeus, mais celui-ci s’en réjouit. Il décide en accord avec les autres dieux de faire présent aux hommes de la jeunesse éternelle ; mais ces derniers placent naïvement le précieux cadeau sur le dos d’un âne. Et voilà que l’animal assoiffé tombe sur un serpent près d’une source. Il négocie l’accès à l’eau et c’est ainsi que la faculté de se régénérer est passé bêtement de l’homme aux mains du reptile, si on peut dire.

    Sur ce, Prométhée pas très content décide de ruser avec Zeus en lui offrant un taureau farci d’ossements au lieu de bonne graisse. Comme en outre il essaye de violer Athéna, Zeus décide de lui tendre un piège. Il commande au fameux sculpteur Héphaïstos de fabriquer une femme, Pandora, dotée par chacun des dieux d’un don, le tout placé dans une cruche, le fameux vase de Pandore. Cette dernière a pour mission d’offrir le vase à Prométhée, mais le madré Titan refuse l’offrande et c’est son frère jumeau, le benêt Epiméthée, qui l’accepte. Aussitôt il ouvre le vase laissant s’échapper tous les malheurs et catastrophes enfermés dedans ne parvenant à y conserver que l’espérance placée tout au fond.

    Là-dessus, Zeus condamne Prométhée à être entravé à une colonne sur le mont Caucase. Là, un aigle vient lui dévorer le foie pendant le jour tandis que l’organe repousse pendant la nuit.

    Seul Héraclès parviendra à délivrer Prométhée de cette fâcheuse posture, transperçant l’aigle de ses flèches.    

    « Heureux qui a pu connaitre les causes des choses, foulé à ses pieds toute crainte, le destin inexorable, et le tumulte de l’Achéron avide. » 

     

    La fable de Prométhée est des plus importantes car elle fournit une explication au problème de l’origine de l’homme et de sa condition d’être mortel. Cette fable grecque présente de nombreuses analogies avec celle d’Adam et Eve. Prométhée signifie providence ; le titan agit en effet en démiurge pourvoyant aux besoins de l’homme.

    Non seulement l’homme trouve dans sa prudence un mobile suffisant pour vivre et s’organiser, mais de plus l’homme parait être le centre du monde qui de chaque chose trouve l’usage et récolte les fruits de la nature ; Les révolutions des astres servent à établir les calendriers ; les vents servent à la navigation, les animaux à la nourriture, etc. L’homme paraissant le but de la nature reflète donc Prométhée qui l’a créé. Le mélange de terre et de parties d’animaux rappelle que l’homme est de toutes les espèces de créatures vivantes sur la terre la plus composite et la plus complexe. Aussi l’homme fut-il nommé microcosme dans l’antiquité. Malgré cette place cruciale dans la nature, l’homme n’en serait pas moins démuni et privé de défenses sans le feu. Or le feu est justement « le secours des secours » que le titan Prométhée procure à sa créature par le moyen d’une férule, c’est-à-dire d’une baguette creuse. Cette image traduit l’idée de captation discrète de l’énergie du soleil par le corps humain, en même temps que la force percutante du feu. La dénonciation de Prométhée par les hommes est surprenante. Mais les hommes insatisfaits de leur condition, qui accusent la nature, sont les plus inventifs et artistes en réaction. Cette réaction plait d’ailleurs aux dieux qui de surcroît accordent à l’homme la jeunesse éternelle.

    L’épisode de l’âne indique que les anciens croyait le gain de la jeunesse éternelle possible, bien que difficile car la sagesse expérimentale progresse lentement, comme un âne. Par manque de persévérance elle peut divaguer. L’Art est long et la vie est brève se plaint ainsi Hippocrate.

    La fable énumère aussi les obstacles qui peuvent entraver le progrès et qui tiennent à la condition humaine. La religion est souvent hypocrite qui propose comme la ruse de Prométhée une offrande factice. Épiméthée représente le type d’homme qui cède à la volupté incarnée par Pandore œuvre du forgeron Héphaïstos.  Ce type d’homme parvient mieux à jouir mais son imprévoyance et son ignorance l’exposent à de cruelles désillusions. La volupté est toujours à l’origine des guerres, des bains de sang, de la tyrannie et des divers fléaux humains. Les disciples de Prométhée au contraire sont plus prudents écartant ainsi beaucoup de maux. Cependant ils ressentent plus cruellement les affres de la condition humaine ou du destin, qui les ronge intérieurement. Rares sont les hommes qui réunissent prudence et tranquillité d’esprit. Une telle vertu n’est pas innée chez Prométhée. Le plus grand crime de Prométhée qui lui vaut la lacération des entrailles est l’attentat à la pudeur d’Athéna.

    Souvent les hommes imbus de leurs sciences ou de leurs arts tentent d’assujettir la sagesse divine aux sens ou à la raison humaine.

     

    D’après F. Bacon, Illustré par Zombi ici

     

    * Divine Sagesse

  • Vérité et Honoré

    « Les Bureaux sont la grande fabrique des médiocrités nécessaires aux gouvernements pour maintenir la féodalité de l'argent sur laquelle s'appuie le contrat social actuel. »

     

    « … les boursiers, tous gens qui réservent leur foi pour croire qu'un chiffon de papier, nommé une inscription, vaut un domaine. Le Grand−livre est leur Bible. »

    Balzac