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  • Tentation

     

    Ça fait quelques temps, j’évoquais le Nigéria envers et contre Haïti, disqualifiant et l’actualité et la charité à bon marché des boblogs. Si on m’avait écouté, on aurait pu empêcher l’expulsion pure et simple de deux cent mille miséreux des bidonvilles de Port Harcourt.

     

     L’actualité de la pauvreté tourne en rond. Elle est à la fois statique et mobile. C'est-à-dire qu’elle bouge sans cesse pour aller nulle part. Elle épouse le même mouvement hystérique de la politique. Comme l’anneau épouse le doigt. Le pire qui puisse arriver aux pauvres c’est le cyclone ou le tremblement de terre pour d’autres pauvres. L’intérêt du capitaliste avide de bons sentiments et de rédemption se réveille soudain au son des trompettes des gazettes. Perdez pas de temps ma bonne dame, c’est le moment ou jamais, la côte du Haïtien est au plus fort. Quelle mascarade ! Les Nigérians bénéficient en ce moment d’une relative accalmie de la nature.  Si y a un truc qu’est bien relatif c’est la nature. Le hasard a l’air d’y être tout à fait à son aise, et c’est pas un hasard, ça non. Donc les pauvres, on s’en occupe franchement n’importe comment, au hasard de la météo. Ce qui nous mène à la rubrique mettez bas (Jeu de mot pourri qu’on doit à Coluche mais qui contient l’essence de la vérité comme souvent le diable sait faire, et oui, l’essence du rire est satanique). Car le lien est pas tant caché qui unit la femme à la politique. Et le tout ligoté par le temps qu’on peut très bien comparé à une roue. La forme importe peu, elle peut même être carrée comme la Svastika ou formé un cercle d’Etoile comme le pavillon européen. Elle symbolise le temps. Elle a donné l’illusion d’en gagner quand s’associant à la came qui transforme le cercle en ligne droite, le moteur à piston dit à explosion, la roue est devenue très rapide. Mais au bout du compte tout ce qu’on gagne sur le temps n’est qu’une illusion. Il faut partir à temps comme dit La Fontaine détruisant ainsi par l’intelligence ce chemin illusoire du progrès technique.

    Et si le Christ prône l’urgence de la charité avant la foi ou l’espérance c’est parce que cette roue politique, cercle naturel qui semble ordonner l’univers, tourne sur la foi et l’espoir alors que la charité en est le gouvernail, l’action, et que cette roue tournera de plus en plus vite. Le véritable phallus, le doigt de dieu, la main qui agit, celle qui donne sans espoir de retour dans une foi bien comprise, exempte de publicité, c’est la charité. L’humanité sans la charité n’est qu’un rassemblement de porcs destinés à finir dans les eaux idéologiques fangeuses de leurs propres excréments,       

    Salil Shetty, un indien, est le nouveau secrétaire général d'Amnesty International, il connaît "de l'intérieur" l'histoire des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Avant d'être nommé secrétaire général d'Amnesty International, en juillet, il a piloté, de 2003 à 2010, la campagne des Nations unies pour la promotion de ces objectifs, il déclare:

    « Jusqu'à présent les OMD restent l'affaire des ministres des finances ou des affaires étrangères. Les pays ne débattent pas de leurs objectifs. La publication d'un rapport annuel mesurant les progrès accomplis reste totalement optionnelle. Et je peux le dire parce que j'ai été à l'intérieur du système : ces rapports, quand ils existent, sont le plus souvent rédigés par des consultants embauchés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Et dans les pays, personne n'en a connaissance. »

     

    Ce qui cloche dans la démocratie c’est que les types sont élus anonymement. Si j’étais le chef ce qu’à Dieu ne plaise, d’une bande de soixante millions de couillons, sûr que je demanderais la liste de ceux qui ont voté pour moi, ne serait-ce que pour savoir à qui rendre des comptes. Mais voilà, les types se cachent dans un isoloir pour voter. Le chef capable de gérer ce genre de situation n’existe pas, c’est un escroc forcément. Alors quand j’entends que la démocratie c’est le moins pire des systèmes je ris jaune, putain de moine ! C’est le meilleur des systèmes oui, pour les voleurs. Et nous vivons l’heure de la tentation.

    Plutôt qu’une bande de chacals dirigeant un troupeau de porcs ça vous tenterait pas une petite oligarchie éclairée et charitable ? Maintenant qu’y a plus d’église pour nous les casser, on serait pas plus mal avec une élite de vrais chrétiens à la tête des nations. Des types capables d’endurer juste le dixième de ce que Christ a souffert sans dévier. Ouais à mon avis ça doit pas courir les rues. Me souviens avoir entendu un  truc là-dessus en psycho sociale. Des stats sur le nombre de héros, de gars capable de donner leur vie pour celle d’un autre. Mais comme toute la psycho sociale, ça n’a aucun sens de toute façon. Mais bon tant qu’à être gouverner, j’aimerais autant que ce soit par un type dans ce genre. Attention, je dis pas que ce serait un homme providentiel. Non je dis que ce type là foutrait par terre en rien de temps tout ce qui n’est pas charitable dans la société. C’est donc toute la société qu’il foutrait par terre, ni plus ni moins. Après on pourrait commencer à réfléchir comment vivre ensemble en essayant de se sauver les uns les autres. Ça changerait de cette course hystérique au pognon où chacun cherche à sauver son cul, se remplir le ventre et se vider les couilles !

     

     

  • Rembobinez!

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    Heureux ceux qui croient sans avoir vu !

    Je me suis un peu soumis à la tentation en regardant le film de Mel Gibson, La Passion du Christ.

    Je bloque sur ce passage où on voit Jésus qui construit une table chez sa mère. Comme dans tous les films américains pas de différence entre l’amour montré de deux époux ou amants et celui entre une mère et son fils. Aucune différence dans le traitement. C’est là (mais pas que) qu’on peut voir le lien entre pédérastie et inceste dont le mélange comme sable et béton fait le ciment de la religion républicaine yankie. Ce qui tient la raison américaine et fait bander le reste du monde. Ha !  le côté sado maso va se trouver à l’aise dans cette exploitation saugrenue de la Passion de Jésus.

    Autre signe qui met à jour le côté idolâtre du suppôt, c’est la fixation sur la parole, et donc voilà qu’on nous la joue en araméen supposé, langue improbable dans laquelle  « idiot » se dit idiota, ha !

    Pour le pédé yanki moyen, et Mel Gibson en est un, même quand il fait semblant d’en viser un autre (le grand public !) pour lui donc, sous l’empire chronique de la peste freudienne et du malin, il ne jure donc que par la parole. Dans ses délires de séparation existentielles, paroles et paroles, il met son esprit en concurrence avec ses sentiments ou son âme avec son corps, bref il se mire, il spécule sur lui-même, il ne manque jamais de s’admirer et de se décerner des Oscars, à défaut de lauriers (mais le cœur y est). La charogne où se mire la camarde.

     

    En gros ça donne un truc ridicule complètement satanique et qui fait passer le Jésus de Montréal pour un film intéressant alors que c’est aussi burlesque que la mort en personne. C’est le charme ultime de la bête, ces images qui s’animent… ! et qui parlent !!!

    Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.  Apocalypse 13:15

     

     

    Allez qu’on envoie l’apocalypse et qu’on en finisse avec tous ces embobineurs de cinéastes !

  • Taming the Shrew

    “Ane ridicule, qui n'as pas seulement assez lu pour connaître la cause qui a fait ordonner la musique ! N'est-ce pas pour rafraîchir l'esprit de l'homme, fatigué de ses études ou des peines de la vie ? Laisse-moi donc donner ma leçon de philosophie, et lorsque je m'arrêterai, sers alors ton harmonie”

     

    L’art de taper sur deux arts à la fois si on prend la philosophie pour ce à quoi elle est réduite: la rhétorique! Shakespeare a dû bien s’amuser en écrivant cette réplique.

  • кошмар

    J’ai fait un cauchemar, j’étais pote avec Marc Lévy. Bon, soyons juste, c’était pas trop cauchemardesque. Dans mon délire somniaque, j’avais pas lu ses livres, il le savait, mais bon zigue, il s’en foutait. Il venait me squatter des jours en disant : qu’est-ce qu’on est bien chez toi ! Il bossait dur tandis que moi je lisais Shakespeare. C’était un type au petit poil. Il venait s’enquérir des travaux urgents, après il revenait avec une idée de recette. Toutes les heures il venait gentiment me les briser. Le soir on avait des longues discussions, il m’écoutait monologuer. Le matin, rasséréné par tant de sagesse, il repartait de plus belle. On sentait la gratitude répondant à la charité, le tout dans une ambiance faite de communication, d’harmonie, d’amour…

    No da ! c’était bien un cauchemar !

  • Spelæology 2

     

    Cette fois c’est une vraie jeune fille que je croise sur la route du tombeau de Simone Weil. Et pas n’importe qui, une diplômée de Harvard. La classe. En plus un  nom à croquer, Clémence Kavanaugh. Un peu trop boche à mon goût mais voyons plutôt ses intérêts :

    Romanticism, Idealism, Art history, Intellectual history, The sublime, Cats, Empedocles, Orpheus, Dionysus, Pan, Death, Humour, Mythology, Mysticism, Negative theology, Hermeticism, Alchemy, Decadence, The occult, Sacred, Vampires, Supernatural

     Le bortch complet !

     

    Je passe sur la musique (que des inconnus) et j’en viens à la littérature :

    Hölderlin, Celan, Blanchot, Nietzsche, Heidegger, Friedrich Wilhelm Joseph Schelling, Rilke, Trakl, Matthew Arnold, Yeats, Keats, Byron, Novalis, Conrad Aiken, T. S. Eliot, Steppenwolf, Death in Venice, The Bacchae, Prometheus Bound, Sophocles, King Lear, Hamlet, Nerval, Baudelaire, Simone Weil, John of the Cross, Cioran, Theodor W. Adorno, Kafka, H. P. Lovecraft, The Great God Pan, Dostoevsky, Roald Dahl, Kristeva, The Neverending Story, Gadamer, Eric Voegelin, Jean-Luc Marion.

     

    Bonjour l’indigestion! Je note que Simone est pas trop mal placée entre Baudelaire et saint Jean de la Croix. Entre le diable et le bon Dieu, en somme. J’allais oublier Hamlet aussi. Bon, vais peut-être tenter une approche. Mais quand je vois tout le reste, j’ai plutôt envie de passer mon chemin. La dernière fois que j’ai posé la question comment peut-on aimer Amélie Poulain ET Simone Weil, on m’a répondu Ands not ors (des ET pas des OU). Qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Ça se trouve, elle va me faire la même réponse, Clémence. Ce serait pas très clément pour le coup. Ha ! je sais, je lui répondrais moi j’aime Jésus ET Marx, OU serait un manque de profondeur, très chère !

    Sur ce, vais me concentrer sur les hommes vu que les gonzesses, même sortie de Harvard, ça comprend jamais rien à rien.

    Allez hop ! Poussière, chaussure, secoue, en route !

  • Spelæology

    Comme je creuse un peu le réseau social Facebook, en suivant une galerie qui mène au tombeau de Simone Weil, je croise des figures étranges. Ainsi Vollie Stone, de Tullahoma dans le Tennessee. Voyez vous-même :

     

    Activités

    Taking It Easy as Much as Possible, Socializing, Learning 

     

    intérêts

    Roaming backroads, Friends, Street photography, Black and White Photography, Ritual, Rites of Passage, The Paris Metro, The London Underground, The South, Maps, Bicycles, Books, Tattoos, Vegetable Gardening, Postcards, Kayaking, Canoeing, Hiking, Socializing, Walking Around, Meeting Strangers, Fishing, Off road driving, erotic/nude photography, The County Fair, body language and non verbal cues, poetry on the fly, Biology, words, etymology, language, Clubman Aftershave Lotion, Humid fragrant sticky Summer night air, trains and the distant sound of trains, broken old watches, bags of marbles, Burlesque, Smashed pennies, Pennies and other objects flattened on train tracks, Holy cards, Catholic medals, The Sun, Existentialism, France, Absurdism, London, Paris, Nyc subway, Santa Claus, Seduction, Aesthetic Movement, Libertinism, Taboo, Philosophy, Theology, Religion, Travel, Portraiture, Photography, Conversation, Feeding Birds, Fossils, Rocks, Poetry, Scrabble, Old Words, Old Cameras, Symbols, People watching, Sounds, Smells, Driving in the Country, Eating, Cooking, Napping, I Love to Learn Everyday

     

    Une sorte de programme en forme de poème. 

     

    Après vient la liste musique, une soixantaine de trucs, puis la liste livre : Pablo Neruda, Herman Melville, Thich Nhat Hahn, Charles Bukowski, Vladimir Nabokov, Chogyam Trungpa, Paulo Coelho, Gabriel Garcia Marquez, Shakespeare, Rumi, Albert Camus, Edgar A. Poe, Friedrich Nietzsche, Hermann Hesse, Carl Jung, Simone Weil, Soren Kierkegaard, Any L. Frank Baum

    Trouvez l’intrus et l’intruse (c’est Simone Weil bien sûr, et Shakespeare)

     

    La photo montre une jolie jeune fille en train de lire Vogue et ma foi pour moi, Vollie Stone est une étudiante américaine qui se prend pas la tête (take it easy) en s’encombrant de toute une flopée de saloperies qui doivent pas lui rendre la vie tellement facile (easy), c’est que mon avis.

    Et puis coup de théâtre ! je découvre soudain à la rubrique information générale, le sexe :   Vollie est UN HOMME !

    Allons bon, que je regarde les photos alors…

    Ben voilà, on voit un gros porc en chemise noire rayée et bermudas kaki qui se tape une canette de bière sur une tête de mannequin gay dont il est dit en légende qu’il essaye de lui arracher un œil vu qu’il a un doigt posé sur l’œil enfin faut voir la photo. Complètement irréel.

    C’est peut-être un brave type Vollie, mais franchement je saurais pas par quel bout le prendre, un type épris d’absurdisme !

    Allez je secoue la poussière et je continue mon exploration. 

  • Motion de Femme

    femme-arbre2.jpg

    Pas question de relâcher la pression. Un chacal peut en cacher une autre. Me souviens d’une gueuse, quand je l’ai quitté m’avait laissé sa machine à laver et sa téloche. Finalement quand elle a eu décidé, elle, de me quitter, sans doute pour se venger, elle a réclamé après. Quelle pitié ! Peux pas m’empêcher de l’imaginer pour l’éternité coincée dans une télé à regarder tourner une machine à laver des péchés. Ou l’inverse, prise dans la machine à regarder la télé qui tourne. Ça fait une belle question à résoudre. Est-ce la télé qui tourne ou moi ? y avait aussi son ordi et sa bagnole. Elle a tout récupéré, tu penses. Tous ces trucs qui donnent l’illusion du mouvement. Les gonzesses adorent ça. Mouvement, mouvoir, émouvoir, remuer, émotion, bouleversement, passions etc. Et que rien ne bouge ! 

    voilà l’Eternel féminin.

  • For Christ'sake

    facebook-generateur-ami-100x100.jpg

    Les couillons sur face book qui ont quatre ou cinq mille amis savent-ils que pour trouver une seule honnête personne de nos jours il faut choisir entre dix millions ? Pas qu’ils hésitent à rajouter des zéros. Mais j’y pense, on estime autour de cinq milliers le nombre de personne qui ont été rassasiés par la distribution des pains de Jésus.

    Ha tiens, je viens de faire une recherche, trois Jésus sur face book. Un à 7000, un à 55 000 et un à 80 000 adeptes … on est encore loin des 144 000 prévus dans l’Apocalypse. Je plaisante mais faut bien avouer que tout ça semble aussi irréel que surnaturel. L’un d’eux n’hésite pas à blaguer : mauvaise connexion au paradis, trois jours pour me reconnecter. Dérision toujours. Détour de la raison. D’ailleurs Il a bien dit qu’il reviendrait sous l’apparence d’un mendiant la nuit, pourquoi pas sur face book ? ce repère d’âmes perdues mendiant la charité. Un click et c’est parti. Demain si je veux j’ai 144 000 amis. Si Jésus ouvre une page facebook, il fait deux milliards d’amis en trois jours. En théorie, vu que c’est le nombre de chrétiens dans le monde. Te fait exploser le site en un rien de temps.

    Sérieusement, mézigue j’ai qu’un seul ami sur face book.

    Et ça pourrait aussi bien être Jésus en ce qui me concerne.  

  • Antidoute

    Nos doutes sont des traîtres, qui nous font souvent perdre, par crainte de le tenter, le bien que nous aurions pu gagner.

    Mesure pour mesure W. Shakespeare

     

     

    « Il est tout simple de nous baisser pour ramasser le joyau que nous voyons ; mais nous foulons aux pieds le trésor que nous ne voyons pas, sans jamais y songer. »

     

    Hé oui, on croit voir plein de belles choses partout alors on se baisse on ramasse et un jour on s’aperçoit bêtement qu’on a passé son temps à côté de la vérité. Quand on ne l’a pas piétinée ! La plupart des gens sont indulgents pour eux-mêmes et durs avec les autres. Mais un type comme moi peut se permettre aucune complaisance. Ni pour moi ni pour les autres. On est rendu à ce point quand on a déchiré suffisamment le rideau pour voir de quoi il est vraiment question. C’est une véritable tragédie. UNIVERSAL TRAGEDY ! Il n’y a qu’une issue possible : le bain de sang. Et pas une baignoire, non, un raz de marée, un déluge de sang. Et voilà, ce sang ne coule pas comme un liquide justement, il se fige, petit à petit, comme de la glace. Je sais plus quel sociologue faisait remarquer  la froideur du social, la frilosité naturelle à ce « corps ». Evidement puisque ce truc, c’est pas un corps, c’est un monstre. C’est la baleine de Jonas.

     

     Jésus reprend fort à propos qui dit : pas de royaume de Dieu sur la terre. Pas de paradis social. Ne cherchez pas le bonheur sur la terre. Complètement anti social le Jésus, pas comme l’autre pédé de Trust qui perd son sang froid, mais pas le nord. L’antisocial a peut-être le sang bouillant d’un révolutionnaire, mais les résultats de sa croisade sont pas fameux, vieux : il a fait peur à tous les gamins qui l’écoutaient ravis. Dès le dernier accord se sont vite réfugié où ? dans le sein du social, au chaud sous les mamelles, à se couvrir du plus de fétiches possible pour combler leur froideurs de cadavres mort-né. Toute cette chienlit de chanteurs, faux héraut montés sur des chimères de bruit et d’harmonie, tout en servant une parole révolutionnaire mangeait dans la main de la société, à tous les râteliers. Pour les abrutis, mais il faut rien exclure, ils sont les plus nombreux, il leur faudrait grave un cour de rattrapage. Pour les vrais fumiers c’est moins grave, et d’ailleurs ils sont pas si nombreux, ils s’amenderont. Mais voyez comme c’est tout simple, les innocents, les vrais, comprenant soudain l’ampleur de leur erreur, se rallient à la vérité. Ils sont les plus nombreux, j’en suis.

     

     Il s’agit pas de bannir la propriété. Il s’agit que chacun possède à contre cœur, que la possession ne gouverne pas le cœur. L’adoration du veau d’or a conduit à de grands malheurs. C’est évident qu’on ne possède jamais rien, puisque le temps nous échappe. Un jour où l’autre il faut tout laisser. Tu crois quand même pas qu’ y a des ferries pour le paradis et que tu vas pouvoir prendre ta bagnole ou ta pute préférée. Ça serait assez réducteur comme les musulmans avec leurs vierges. D’ailleurs si j’étais musulman je me ferais chrétien. Mais je crois que c’est pas possible. Comme pour les orthodoxes, t’as pas le droit de changer. De là que je me sens plutôt catholique. Mais restons chrétien, comme Shakespeare ou Molière. Ha Molière, étonnamment perspicace, on peut y deviner des contacts intelligents. Pour Shakespeare la connexion avec Francis Bacon transpire abondement. Tant et si bien que des thèses sont posées. Aucunes preuves cependant ni d’un côté ni pour infirmer, rien. Pas facile pour le con moyen d’en décider a priori. Mais le con moyen se faisant curieux, il peut découvrir que le cas de Shakespeare est une sorte de miracle. Car tout dans Shakespeare dénonce le monstre social, celui-là même qui réduit la science et l’art. D’où vient le succès immarcescible de Shakespeare ? D’où lui vient cet « aura » irréprochable ? d’où vient que le seul écrivain français du Xxéme siécle aurait donné toute son œuvre pour deux vers de Shakespeare ? Un miracle je te dis.

     

    Le trésor que nous avons foulé au pied, c’est la parole de la générosité, celle qui fait régner la joie dans n’importe quelle propriété. Si vous tenez absolument à posséder des joyaux allez-y, mais venez pas vous plaindre après d’être triste et malade. En ce qui me concerne vous serez des malades imaginaires. Voyez ce que je veux dire.

    Alors adieu tristesse, à bas les traitres doutes, qu’on envoie l’apocalypse et qu’on en finisse avec cette putain de société…  !