La soirée du mois, et même de l’année qui sait, s’est enfin terminée. Le temps de mettre un pull et je vous raconte. C’est qu’on se les caille un peu at home depuis la privatisation du gaz (mon gaz à moi a quintuplé). Faut dire qu’ en plus de son caractère emprunté qu’il tient du Russe, l’Ukrainien est aussi enthousiaste, son côté slave, on boit jusqu’à se rompre mais les verres n’ont pas le dernier mot. Boire jusqu’à plus de verre à casser, voilà, c’est ça ! Bref, la soirée avec une romancière française s’est plutôt bien passée. Tiens, je m’aperçois que je ne sais rien de ces romans au fait… ha ! je sais, je pige, tout ce bavardage du début sur l’auto fiction, je réalise là. Bon j’ai pris des notes vu que j’ai pas de miroir. De mémoire, pardon, même pas fait exprès, comme quoi le lapsus calami existe. Je vous ferai un topo plus fourni peut-être. En tous cas avec mes potes sur le trottoir en sortant on a bien rigolé. Siroje, un pote à Kourkov, le type dont j’ai parlé, la star littéraire du coin, me parlait de Lemonov, que Zakhar me tanne avec mais que pas trouvé de traduction pourtant le titre d’un de ces trucs est prometteur, c’est Serguei qui nous l’a balancé « Les Poètes Russes aiment les Gros Nègres » ça c’est du titre, pas comme l’autre péripatéticienne de mes deux (là je donne pas ses titres à elle parce que ça vous ferait marrer et puis que bon-ben-voilà-quoi !)
Là j’aurais une putain d’anecdote, dans le film, comme elle dit (elle cadrait avec ses petites mains d’écrivain à plume) dans le sketch de notre rencontre que je dis, elle a été claire dès mon premier engagement (me souviens plus que quoi caisse) comme quoi on allait pas discuter que tous les deux, vu que…ben, bon, on était pas seul. Faites moi penser à vous parler de la fin, bref. Le plus fort c’est que Serge connaissait pas le double sens de nègre en français. Enfin si, mais il y avait pas pensé, le con, enfin ça m’a paru comme ça, alors je lui explique, bon il comprend qu’il a l’air con et du coup je continue, le GROS nègre Serge, celui qui t’encule tous les matins, que je fais en lui montrant le bras de mon braquemard. Ha ha ! Zack riait petit. tous des pédés les poètes russes, comme les autres d'ailleurs, peut-être qu'il aura pigé ça le Lemonov, Brefle, sur ce on a dérivé et on s’est bien rattrapé sur Freud, d'un pédé l'autre. Là j’ai fait un peu l’acteur en pleine impro, je lui ai servi tout frais sorti de l'usine à mon new pote Serge: Freud ! Ha mais c’est d’abord un païen, j’ai insisté trois fois, puis doucement j’ai repris un ton en dessous, juif , puis un ton plus grave au dessus : bochallemand (ça se dit mieux que ça s’écrit) et dans la foulée, je l’ai bien bien bien regardé dans les yeux, le Sirgé, et je lui ai fait en hurlant ET UN PUTAIN DE BOURGEOIS DE SA RACE! Alors là, j’ai vu toute la charité de Serge en une seconde. Il m’a regardé et l'oeil et la voix humide m’a confié « tu sais, je reçois le rouge !
Moi : ???
lui : Besancenot ! le postier qu’il a dit en rigolant! haaaaaaaa ! je l’aurais pris dans mes bras. Sur ce, on s’est promis une virée chez Kourkouv le capitaliste pour le faire cracher sa vodka. Serge m’a même proposé un rouge georgien que je connais, il sait mes origines. Pour Kourkov, je lui ai pas dit à Serge qui gazette à droite à gauche et dont l’écrivain favori français est Céline (te le jure sur la tête de dieu, ça m’a fait chaud au cœur) Kourkov donc, ce pingouin, j’y reviendrai. Tu sais l’amour de dieu est incomparable à celui des hommes.
Je m’aperçois que j’ai zappé l’anecdote de la pute. La péripatéticienne. C’est partis d’une question de l’assemblée (une trentaine de personne, majorité gonzesse pas chouette et vieux renards), me souviens plus de la question, un truc sur l’auto communication un truc comme ça, ha oui, un truc sur la marche, l’inspiration comme quoi Nitche, bla bla, et moi, Nitche, tu sais où je me le mets, n'est-il pas, alors j’écoute pas trop et soudain je cling badaboum et je coupe tout ce bla bla en glissant l’air angélique et le fond aussi : une péripatéticienne en somme ! Ha ce con de Fodio ! rien que ça ! et là, notre vagin se crispe un peu, déjà que j’arrête pas de lâcher des bombes depuis un moment, bref, elle croit que je la traite de pute ! je te le jure sur ta tête ! et bon la voilà qui rumine à grands coup de maxillaires, elle prend un air mi offusqué mi happy (elle fait bien dans l’anglais de basse cour elle aussi) et me lâche d’un air définitivement sous contrôle, euh...j’irais pas jusque là… (les yeux qui papillonait, le sourire en biais, on aurait dit un mec) ha ha ! moi charitable comme pas deux, tu me connais, le cœur sur la main, tout de suite j’ai rétabli, en finesse, pas laisser le malentendu évoluer jusqu'à la phase finale, en rigolant à fond de l’intérieur, mais ça devait pas se voir normalement : oui, bon, enfin, je voulais plutôt parler des grecs, vous savez , la méthode, le chemin, tout ça, et me voilà à lui faire mon œil d’ange en faisant marcher mes petits doigts sur la tranche des bédés que je matais vaguement dans les temps morts (mon pote Zack qui a pu se faire trois albums du chat de Geluck à la fin m’a dit : c’est la plus écrivain ennuyeuse que j’ai jamais rencontré). Non mais sans dec, tu vois ça.? J’ai raconté à Yassin en sortant ; mais lui connaissait les péripatéticiens grecs ! en revanche il savait pas qu’on affuble les putes de chez nous de cet étrange vocable (qui veut dire marcher et donc suivre une méthode, Socrate, platon & co, ces tarés qui croient que la randonnée ouvre l’esprit. Si Aristote est un mec qui sort du lot comme je le crois il a bien dû en rigoler de cette affaire, tu me diras.)
La roulette ukrainienne, finalement c’était bien vu (la photo le dit plus vite que moi)! Mais le barillet de chez Chanel a fait plaisir à Zack, ha ha, n’empêche que comme il m’a dit : je te lis pas, je risque le licenciement abusif.!
Il arrête pas de me le dire Zack, chez les Russes on fait n’importe quoi, m’a raconté comment Lemonov a fait trois ans de tôle chez Poutine, s’il y est pas encore. Ha! non ,il fait de la politique maintenant. Mais faire de la politique contre Poutine, dediou ça veut dire quelque chose. C’est avec les Kazaques qu’il s’est fait niqué le Lemonov, les armes de ses potes. Ha ça, qui veut vaincre par le glaive… soit je le lirai après Shakespeare.
Bon ça se réchauffe dans la baraque. En passant je vais essayer de me faire sponsoriser la note de gaz par … par qui d’ailleurs ? c’est pas Gallimard qui me filerait du pognon pour écrire mes conneries, comme à Babette.
M’en fout j’ai mes canards et j’emmerde les oies blanches.
Ha ! Comment je me suis sauvé quand je l’ai vu qui me cherchait la Babette à la fin! Juste avant, un vieux renard est venu me trouver en me disant dans un français impeccable : j’ai bien aimé votre humour ou un truc comme ça. J’ai attendu un peu qu’il décompresse et je lui ai lâché, en rigolant, que pas du tout, j’ai aucun humour, j’étais très sérieux. Et prenant soudain un air de conspirateur bolchevik, je lui ai dit, vous savez d’où vient le mot humour ? bon, toi tu le sais mais je préfère quand même demander, honnêtement. Et il a reconnu honnêtement que non. Quand je lui ai dit, il a… attends ! non ! il a fini par le trouver tout seul ! oui ! sacré Sergueï ! on est devenu de plus en plus pote sur ce coup-là. Me souviens aussi d’un regard méchant d’une femme en sortant, comme s’elle savait que je pige au Club Miso, mais ça m’étonnerait, j’étais justement entrain de dire un truc, mais quoi merde j’ai oublié. Dommage parce que je m’en suis ressouvenu sur le chemin du retour, d’ailleurs un peu arrosé comme tu dois l’avoir compris depuis un moment. Je bloque. Pas moyen ! ça devait pas être si important que ça.
Ha ! oui, me rappelle qu’il m’a dit un truc sur la publication Sergueï. Connaissent pas Nabe ici. Moi non plus je publie pas, Gallimard ou sa descendance, je l’encule à distance, tu vois, je prends pas de gant pour se faire, on pourra pas me soupçonner d’avoir du tact, je prends pas le pognon du maquereau et les conneries que j’écris je les destine à dieu alors Gallimard tu m’as compris, serge ! Là je l’ai senti un peu dépassé Siroje, mais Zack, qui me connait mieux, s’est fendu d’un sourire entendu qui m’a fait chaud au cœur (Z est un chrétien du tonnerre). Té ! la propriété intellectuelle c’est le vol, suis un peu marxiste que je lui ai bourré un peu les côtes. Et j’ai hurlé dans les rues de Kiev un CAMARADE TOVARITCH qui nous a tous pliés en quatre. Le pouvoir en place a fait comme s’il avait rien entendu, pour dire. Et maintenant je pense à Balzac, parait que la route jusqu’au château est défoncée, tu parles d’un scoop, toutes les routes d‘Ukraine à part celle de l’aéroport de Kiev sont comme les couilles de Staline à l’heure d’aujourd’hui. Mais Balzac attendra... pour d’autres raisons.
Ha j’ai quand même réussi à lui demander si elle avait lu l’Apocalypse. Sur la tête de dieu !
Al a fait la nana qui l’avait lu mais qu’elle allait pas m’en citer des passages. Toujours aussi modeste et charitable, j’ai pas insisté.
Ha me revient encore la question d’une petite pas trop laide : bla bla bla que serez-vous dans vingt ans ?
La question qui tue !
L’écrivaine : ha ! mais pardon, serais-je encore en vie (ha ha ! non mais quel esprit s’esclaffe l’assemblée) je résume vu les circonvolutions de fiasse, « mais je serais toujours aussi passionnée… » Là je t’avoue franchement j’ai hésité dix bonnes secondes. Et puis comme j’avais déjà été mesquinement accroché par le pédé d’animateur, le crétin qui voit du freudisme dans le Lys dans la Vallée, comme il se doit pour un abruti nitchéen…ha merde je me rends compte que je l’ai raté celle-là, j’y reviendrai, bref j’ai eu la putain d’envie de lui demander si sa passion avait un rien, oh trois fois rien que j’aurais peut-être même rajouté pour la mettre à l’aise, à voir avec celle du Christ. Et puis je l’ai pas fait et j’ai bien fait, quoique… je crois que j’ai bien fait, vid närmare tänkande, comme on dit en sweedish, elle avait sa dose à ce moment-là et ça n’aurait rien apporté.
Ha j’ai balancé les blinis aussi. C’était la même questionneuse : Si vous pourrait plus écrire qu’est-ce que vous ferait, niveau français intermediate selon Oxford. Et la questionnée : ha mais je serais morte peut-être ou un truc comme ça non en fait c’est parti d’une autre question d’un vieux renard qui lui demandait si c’était dangereux d’écrire, la tauromachie, tout ça, le jeu, j’ai un peu repris le truc sur la dangerosité en disant qu’on mourrait pas d’écrire ça se saurait genre et là on m’a fait les gros yeux quoi comment ha mais pardon ! tu parles de mes couilles là! J’ai voulu parler de Céline, que certains écrivains étaient parfois embêté mais elle l’avait déjà fait disparaitre dans un chapeau, avec Shakespeare, qu’elle a pas su dire s’il était freudien ou pas , au contraire de Balzac, que son animateur couillon, qui doit être je crois le directeur de l’institut qu’il faudrait peut-être pas que je le massacre trop cette fiotte qu’il est foutu de m’interdire l’accès , bref lui , qui m’a sorti que Balzac était freudien, et que donc ou j’en étais-je ? oui j’ai fait le mec cool , nooon, allons sérieux c’est pas très dangereux d’écrire. Tu penses que j’avais bien envie d’en rajouter du genre « surtout ce que vous écrivez » mais même pas ! tout était dans le ton de ma voix en fait, je m’en rends compte maintenant que j’en cause. Enfin je lui ai surpris un regard vers le milieu qui n’était pas tout à fait contrôlé et qui me visait. Ha oui c’est quand je lui ai fait a propos de son christianisme qu’elle discutait qu’ayant eu une mère orthodoxe et un père catholique et un mari protestant ha ha ha… et j’ai fait ha ben il vous manque plus qu’un… j’ai cherché un peu, tout le monde attendait-il ? un… en fait je cherchais vraiment un lien de parenté parce que pour la religion j’avais déjà trouvé et donc un oncle juif… ha ben justement qu’elle a fait, mon fiancé ! je te jure qu’elle a dit ça, mon fiancé, oui parce que j’ai divorcé, enfin ce serait trop long et c’est pas vraiment nian nian nian ! nan mais tu te rends compte ! un petit brouhaha s’est élevé du coup ma réplique est tombé à l’eau (voulais aussi parler d’un fils mahométan adoptif (pas oublié la troisième religion du Livre comme disent les bredins de la Fac de philo, mais bon, j’ai pas d’humour alors qui sait, on m’aurait pris au mot. En tout cas j’ai regretté parce que les deux potes qui bossent à l’IF sont marocains et algériens, un petit hommage en passant que ça m’aurait semblé mais j’ai même pas eu le temps de leur dire à la sortie, ça sera pour une autre fois (j’en rajoute un pneu vu que je soupçonne Yassin de me lire en douce).
Ha ! Cornegidouille ! je regrette pas d’avoir mis ma chemise capitaliste que m’a offert la fille de severe communists (moi aussi je truffe d’anglais, sale manie ça, mais il se trouve que la descendance des staliniens parle plus souvent l’anglais que le français, c’est un fait). Pour nous évidement ça fait pas une grosse différence. Sauf que pour Pascal je vois pas qui en dehors des français pourrait connaitre ? D’ailleurs les Français eux-mêmes ne savent strictement rien de ce branleur, et y a plus ni pari ni billet de cinq cent balles de francs. Pas plus mal même si pour le pari, bien entendu, rien n’a changé, bien au contraire! Bon en fait je dis ça rapport à la version que j’ai faite en anglais d’un texte qui parle de Pascal, mais bon, passons)
Allez qu’on envoie l’Apoc et qu’on nous emmerde plus avec les philosophes, c’est bon, là, j’ai eu ma dose pour l’année.
Goooooorkoooooooooo
(dès que j’ai vraiment pigé le sens de ce mot j’vous raconte)
Sur ce je devrais aller m’infuser du monde autour de moi, comme dit Babette (en vrai je bois ni thé ni tisane ni flotte, celle du puits à la rigueur, me surveille un peu, pas envie de devenir alcoolique comme mon beau-frère qu’a même plus droit au coq au vin ! du coq au vin, tiens en voilà une idée à la con (me rappelle Zack que je te l’ai scotché en lui disant que j’avais ni humour ni mémoire ni idées, mais ça, lui, il sait que je pratique la gymnastique divine, littéraire, c’est pour dire… ha merde vla que je me rappelle un truc sur la littérature, ha non c’était a propos de Normale Sup, son école à la dame, et après languezo ! là j’ai fait un signe à Zack mais il était plongé dans Geluck , ceci dit je mets dix mille dollars que pas un de la bande a pigé et même pas l’autre singe que je peux pas nommer, enfin tu sais. Bref, Langues Orientales, d’où les séjours en Inde pour rechercher la roue du temps, la célèbre svastika, si chère à ce pauvre Adolphe, que je dis pauvre vu que ça lui a pas porté chance au final sa solution. Mais Babette est tellement au dessus de tout ça, un peu comme Nitche et Spinoza, t’vois le genre, au-delà comme le journaliste ukrainien* à qui on a coupé la tête, mais ça, c’est le journalisme qui manque pas de couille et Babette est résolument une écrivain, rien à voir avec la politique ( elle a bien parlé de journalisme mais je serais pas étonné qu’elle en ait honte). C’est cul mais fallait le démontrer. Non sérieux je vais pas la balancer, donner son vrai nom, déjà qu’elle a évoqué la critique indigente française (sauf le Monde des livres, son totem apparemment) et moi qui ne suis ni indigent ni dieu en personne je me garderais bien de la critiquer, de toute façon elle s’en fout elle a dit, elle lâchera pas son sillon quoi qu’on en dise. Elle écrirait même sans lecteurs, c’est dire. Donc je donne pas de nom. Mais si elle veut en changer pour prendre le mien je suis prêt à revoir mon texte. Nan je déconne, je vois pas bien ce qu’une bovarisée vache sacrée pourrait trouver chez un blaireau dans mon genre.
Ha ! oui, à un moment elle a dit textuellement ceci, en substance, « je signais, l’autre jour… » et là je me fais attentif, tiens je me dis, on va voir pour qui elle travaille vraiment, j’avais le pacte en tête tu penses bien ; donc elle signait quoi ? ses livres ! dans une librairie parisienne en plus (alors qu’elle avait pris la peine de faire un laïus dès l’intro sur le PETIT milieu de l’édition parisienne (air entendu mille fois) qu’elle avait quitté pour garder son indépendance. Typique des gonzesse ça, se sauvent en courant avec pourtant, miracle féminin, un vache d’air dédaigneux). Voilà, c’est tout, elle a signé avec Gallimard, pauvre petite âme fragile, un pacte avec le diable. M’étonnerais pas d’un truc de cul dans cette affaire finalement (la belle avait 23 berges pour son premier roman à succès) Bah ! j’ai jamais été dupe non plus, note, dès le début je t’ai annoncé la couleur. Mais bon, vois-tu, ça me fait plutôt de la peine pour elle. En plus qu’elle s’est trouvée un feuj pour remplacer son protestant de mari, homme de sa vie comme il est encore dit dans le Monde. Bouh ! pas beau Fodio, quoi ? je dis la vérité, merde ! Le problème de ce genre de femme c’est que les marxistes shakespeariens dans notre genre, c’est en rêve et uniquement, quand elles en croisent un pour de vrai, elles croient pas leur yeux ni leurs oreilles. Pourtant c’est bien les seuls organes qui ne mentent pas chez elles.
Dis-voir, c’est un peu long comme aphorisme tout ça, non ? Soit, on va en rester là..
* à quoi on reconnait un journaliste qu’a des couilles en Ukraine ? à ses empruntes génitales !