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  • Sans titre...

     

    « C'est sans doute un terrible avantage de n'avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. »
    Rivarol

     

    J'atteins à l'âge où je n'envisage pas de carrière littéraire. Ceux d'entre vous qui savent lire pigeront d'emblée que c'est une grosse galéjade. Pourtant, mis à part peut-être un certain confort matériel, dont je suis loin de disposer au regard des critères les plus répandus, essentiellement féminin par ailleurs, (eau courante, douche avec mélangeur, l'évier, les toilettes parfumées etc. pourtant la cabane au fond du jardin quelle poésie ! ) bref, à l'exception de quelques maigres avantages d'aisance qu'il pourrait m'en échoir, je vois pas comment je pourrais supporter la nuisance élogieuse, en un mot la publicité, faite autour de ma modeste personne. (je ne parle pas de mon travail qui est pour ainsi dire consubstantiel de ma personne) Nuisance inévitable de nos jours, et que tout le monde connait parfaitement en s'imaginant à tort que c'est agréable alors que de l'aveu même des intéressés, quand ils ne sont pas idiots, c'est un chemin de croix permanent. Ce que tout un chacun croit envier n'est en fait qu'une condition complètement inhumaine, dans tous les sens du mot, une condition de demi-dieu et de demi-esclave. Une condition semi-aristocratique. Mais rien à voir avec l'autre aristocratie qui était quand même toute de probité et d'excellence catholique, quand elle ne faillait pas à l'être. Aujourd'hui cette aristocrate qu'est l'artiste est un esclave rampant. C'est fiente à pingouins et compagnie, perclus de suffisance insoutenable, un ramassis d'ancien pauvres devenus par la magie de l'imprimerie ou la grâce d'une caméra enregistreuse d'image et un vulgaire câble des sortes de derniers hommes nitchéens surpayés surglorifiés, sursucés, baudruches surgonflées complètement ravagés par leur vanité de grenouille abjectes et bovine auxquels il doit falloir botter le cul à longueur de temps comme à des veaux pour qu'ils arrivent à répéter tous, inlassablement, le même discours de gagnant du loto.

     

    J'ai jamais aimé le loto. Depuis l'âge de douze ans, mettons quinze, je trouve ce procédé immonde. Autant je peux comprendre que ça tombe par la grâce de Dieu car alors comme le dit St Paul, je sais plus trop où, que c'est un miroir que nous propose Dieu. Comprendre qu'il s'agit de voir l'inverse de ce qui est ; qu'on donne quand on croit prendre ; qu'il nous est retranché quand on croit recevoir, etc. le cerveau gauche ne fait-il pas travailler la main droite ? et quand je vous regarde mon œil droit n'est-il pas en face de votre œil gauche ?

    Or donc, je suis enclin à croire qu'il n'y a pas de hasard et que ce qui nous arrive en bien comme en mal est le fruit d'une volonté supérieure et miséricordieuse quoique intraitable. Ça peut paraitre en opposition mais un coup d'œil rapide montre qu'une  miséricorde qui ne serait pas fondée en intransigeance deviendrait rapidement  aussi peu efficace qu'une casserole à trou. Dans le meilleur des cas, une passoire à nouille. Cette croyance est d'ailleurs plus près du savoir que ne l'est le savoir qui ne croit pas. je sais que je crois quand le savant croit qu'il sait. Et le miroir de saint Paul de réfléchir encore. Pas besoin d'avoir fait science po pour comprendre ça.

     

    Certains riches toujours animés de l'envie de l'être peuvent-ils seulement comprendre les déboires  de ceux qui ont oublié, ou n'ont jamais su, ce que c'est que d'être pauvre. Pour ces riches-là le calvaire est permanent. Dieu l'a voulu ainsi. Quelles tristes fautes payent-ils ? la faute commune ? Balzac disait qu'à l'origine de toute fortune il y a un crime. Il ne plaisantait pas. Ceux que la fortune a choyés le découvrent tôt ou tard.

    Et je trouve qu'il a bien fait de le dire, même si c'est le génie de Dieu qui s'exprime en Honoré le bien nommé. J'aurais perdu un temps précieux dans ma quête du Graal si je n'avais pas saisi ça.  Car la richesse matérielle ou intellectuelle n'est en rien comparable à celle de l'esprit. Je connais un tas de gens intelligents qui n'ont pas le moindre esprit. A commencer par moi. Mais moi je ne suis pas très intelligent, ça laisse un peu de place pour l'esprit.

     

    Autant, donc, à la grâce de Dieu, autant je ne supporte pas l'idée de hasard, totalement absurde et injuste, inhumaine pour ainsi dire. Dieu fait parfaitement ce qu'il fait et si je dois n'offrir qu'à une seule âme une chance de salut, au vu de l'éternelle reconnaissance que ça me vaudra, je demeurerais, à mes yeux en tous cas, l'homme le plus riche du monde. Dussé-je pour cela entrer en lice comme on ne dit plus. Ça ne se fera donc pas du tout par hasard.

     

    La plupart du temps, je lis et écoute avec patience les gens d'esprit, avec bonheur et même parfois avec une peine immense quand ils atteignent au sublime, à savoir quand j'arrive à percevoir ce sublime. Joie aussi,  quand même !  gratitude, et même compassion voire douleur extrême devant leur sacrifice qui m'est alors aussi directement destiné. Mais devenir le berger à ces hauteurs-là est totalement hors de mon pouvoir. Je crois en concevoir tous les dangers et une certaine lâcheté me bride. La paresse héritée de ma mère peut-être. La concupiscence héritée de mon père ? (Combien de carrière artistique issues du détonnant, et si commun, mélange mère faignante et père frustré ?) la reconnaissance des pairs et les succès féminins sont les deux mamelles de la célébrité, et de la réussite bourgeoise en général. La vraie gloire, celle des saints, et occasionnellement  d'artistes profanes, peu nombreux, se nourrit à d'autres mamelles métaphysiques, plus immatérielles que l'intelligence et aussi réelles que peut l'être l'esprit. Naturellement, on comprend à proportion de l'effort entrepris pour s'en convaincre.

     

    Voilà pourquoi je n'envisage pas de carrière littéraire, en réponse à une question que je me suis posé dernièrement. Mais, je le répète, si Dieu me donne la grâce de me mettre, par le petit talent qu'il m'a donné, en position de sauver une âme, et une seule, de la merde éternelle qui l'attend, j'accepte volontiers de revoir ma décision.

     

    D'autre part, comme disait le madré Jules Renard, pondre une bonne page, c'est à la portée de n'importe qui, mais en écrire deux mille, c'est un travail de bœuf. Il ne connaissait pas encore les bienfaits du travail roboratif et hygiénique que représente la tenue d'un blog. Même les nazis, qui ne brillaient pourtant pas par la transcendance de leurs idées, avaient compris le merveilleux pouvoir de la gymnastique. Leur instrument de prédilection fut longtemps le cinéma, (dont la gymnastique, plus libidineuse, est cependant plus efficace en terme de propagande) avant de devenir la mort elle-même, instrument capital de persuasion, dont finalement tout le luthéranisme n'est qu'un simple exercice avant la composition finale, globale, totale et mondiale d'un immense camp d'entrainement à la mort. Et le spectre du capitalisme pour faire passer ça pour un progrès de l'humanité.

     

    Ha ! oui, c'est vrai,  je n'ai encore rien fait, confiteor, mais je n'ai donc pas contribué à faire raser des forêts comme certains gros mentons de la littérature. Et tout bien réfléchis, on en fait parfois plus en se retenant d'en faire trop.

    Est-ce abuser de croire qu'il me reste encore la liberté de choisir mon juge ?

     

    Après quoi, je fais ce que je peux, ce que je dois et ce qu'il m'est ordonné de faire.

    En vrai, je n'ai vraiment pas les moyens d'être incrédule.

     

  • Reflection made

    Pas facile de résister à l’appel du surf. Ça glisse tout seul et on voit passer des trucs… le genre de choses qu’on faisait gamin avec force gestes, expressions farfelues, dans la cour de l’école. Mais là avec des photos HD HI TECH 3D, et des loufoqueries et autres fantasqueries, des délires qu’on dit maintenant ; le ouaibe est une grande cour de récréation. Mais on trouve aussi des perles de sagesse. On y trouve des perles de tout, en fait,  un vrai foutoir, une caverne d’Ali Baba, la boîte de Pandore ? je crois que c’est autre chose. Je penche pour un outil liturgique. Un œil qui se regarde le cerveau. Ça remplace la prière, ça lave, ça évite de mettre le nez dehors, et ça conduit direct au ciel pour peu qu’on trouve le bon lien.

    Vous avez dit religion ?

    L’Infantilisme ?

    Pourquoi pas, tout y est. Le sacré, le bouc émissaire, la liturgie, les dogmes. Une fenêtre sur le monde qui donne sur la boîte de Pandore, qui est celle de Prométhée en vrai, où il a mit toutes les saloperies du genre de celle qu’Eve provoque en mangeant la figue, vieillesse compris. Une religion de l’enfant, un culte voué à l’enfant. Innocence, et virtualité. L’avenir féérisé. L’Histoire devenue conte, raconté au jour le jour en image et en musique. Les awébiens, le peu qu’il en reste, ne peuvent pas imaginer à quels points leurs rêves les plus fous sont déjà imaginés et mis en scène sur le ouaibe. Les awaibiennes sont une race complètement éteinte. Mais qu’importe l’instrument, le cerveau de tous et toutes s’est mis à ressembler à quelque chose. Drôle d’instrument ce ouaibe. Sorte de goupillon moderne. Une petite pression du bout de l’index et c’est parti. Voyage au centre de la machine. Les chercheurs qui voudraient relier la théorie quantique (qui régit les atomes) à celle de la relativité (qui régit le ciel) l’ont belle et bien sous le nez sans même s’en rendre compte. Ce qui est valable pour le micro l’est aussi pour le macro dans le ouaibe. On y est à la fois au cœur de l’univers Et de la matière. Fumeux ?


    C’est une théorie complètement infantile au même titre que les deux théories qui la soutiennent. Leur vérité n’est que mathématique et leur somme forcément symbolique. Pourquoi ? parce que ! j’en ai la preuve. Le seul moyen d’unir une théorie du grand avec celle du petit, c’est de le faire symboliquement. Le grand c’est le papa, le petit l’enfant. La communion des deux dans un monde qui ne peut plus grandir, c’est la sénilité qui rejoint l’enfance. Avec le ouaibe l’humanité retombe en enfance. Comme un enfant vénère sa peluche ou son doudou, elle voue un culte à l’Icône des icônes qu’est le ouaibe. Chacun a son petit coin réservé à la prière dont on sait qu’elle peut durer à l’excès jusqu’à la mort, on attend des sanctuaires dédiés à la mémoire de saints wèbiens tombés au combat.

    Suivez-moi. Virtuel vient du latin « vir » qui veut dire homme et par comparaison force. Le mot vertu, même étymologie, signifie force de la morale. Et « virtuel » force du possible. Or, qu’est-ce qu’un enfant sinon le symbole même de la force du possible ?  Culte de l’avenir = culte du virtuel. Ceci pour échapper à un réel de plus en plus pénible.


    Je n’hésite donc pas à séparer le monde en deux. D’un côté les awébiens voués à disparaître, et de l’autre les wébiens, déjà disparu. En réalité il n’y plus personne dans les rues. Ceux qu’on y rencontre ne sont que des avatars.

    Ça fait un peu peur.

    Mais ça faisait aussi peur  aux pèquenauds du moyen âge quand ils rencontraient des suppôts de Satan sur les chemins. Tous ce qu’ils ont pu imaginer de plus effrayant est là en filigrane et en pixel sur le ouaibe. Il est enfin possible à l’humanité de refaire son histoire en petit et en grand à la fois. Diachronique et synchronique, horizontale et verticale, absolument et relativement. Mettez un bataillon de nazi paradant devant une armée de spartiates, qui l’emportera ?

    Ha la science fiction… les enfants adorent ça. Je me souviens, les premières images de l’univers dans un film sur les extra terrestres qui naissaient dans les courges. La trouille jouissive et les cauchemars un peu sexuels qui suivirent.


    De mon awébienne fenêtre (pas la window), je vois les canards et la rudesse de leurs mœurs. Ils se mettent à deux mâles pour couvrir la canne. Si c’est pas du viol ça y ressemble.

    Mon écran est installé dans un coin dirigé Sud-Est, et j’ai une fenètre au sud et une à l’est de chaque côté. Entre chiens chats canards, ça bouge pas mal. A l’Est j’ai la basse cour en mire, au sud des champs à perte de vue. Donc je passe sans arrêt du ouaibe à l’awèbe. Du réel au virtuel. Et je ne suis pas bien sûr lequel l’emporte sur l’autre. C’est ça que je veux dire par relier le quantique au big bang. Cette illusion qui nous fait croire à du réel partout quand il n’y en a plus nulle part, qui nous fait prendre les enfants pour plus important que nous parce qu’il n’y a plus d’enfance. Qui nous fait prendre nos désirs pour des réalités ! Remplacer la réalité par un conte, voilà le résultat de quelques siècles de civilisation. Faut quand même admettre que c’est une sortie assez apocalyptique, mais plutôt soft. Enfin tant qu’on arrive à oublier l’esclavagisme qui la rend possible. Mais n’est-ce pas l’esclavage* qui l’a fait naître ? un bon moyen de doper les milliers d’esclaves qui peuplent la terre aujourd’hui, une drogue sur mesure pour une humanité fatiguée de vivre et qui doit pourtant sans relâche produire et consommer. Le comble est atteint (pour l’instant) par cette agence de pub qui dit ici :

    « Conscients que ce nouvel univers bousculent des habitudes historiques soutenues par de non moins préhisoriques agences de publicité traditionnelle, nous avons choisi chez groupeReflect de partager notre point de vue à travers un livre blanc dédié à l’Attention Marketing, la juste valeur des marques. Notre volonté n’est autre que pédagogique, évangéliste, avec pour espérance de mieux accompagner les annonceurs dans leurs interrogations actuelles face à un marasme médiatique toujours plus complexe dans le pilotage de leur budget communication. »

    « Une démarche de ROA, de Retour sur Attention, doit être désormais adoptée. De bonnes pratiques existent. Et la bonne nouvelle c'est qu'elles ne relèvent pas de la taille du budget, mais plus d'une approche pertinente où le digital sait marier créativité et performance au service du business. »

    En résumé volonté pédagogique ET évangéliste au service du business. C’est pas l’évangile selon saint Marx !

    Sont gonflés quand même de placer cet adjectif. Qui visent-ils sinon les multiples adhérents des multiples sectes et sous-sectes protestantes, islamiques ou bouddhistes, que sais-je, mais sûrement pas catholiques. Pour autant que je sache Jésus a chassé les marchands du temple.

    Bande d’impertinents ! à prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages !

    Bon ! allez, c’est dimanche, réflexion faite, pas de mot nouveau et visite au cimetière.



    * je parle du véritable esclavage, celui que les américains ont créé en s’appuyant sur celui des africains. Se donner bonne conscience pour faire régner le pire de tous les esclavages, le volontaire.

  • Au dernier des...

     

    lapinos.jpg

     


    Je me suis souvent dit, voyant de quelle sorte
    L'homme agit, et qu'il se comporte,
    En mille occasions, comme les animaux:
    «Le roi de ces gens-là n'a pas moins de défauts
    Que ses sujets, et la nature
    A mis dans chaque créature
    Quelque grain d'une masse où puisent les esprits;
    J'entends les esprits corps, et pétris de matière.»
    Je vais prouver ce que je dis.
    A l'heure de l'affût, soit lorsque la lumière
    Précipite ses traits dans l'humide séjour,
    Soit lorsque le soleil rentre dans sa carrière,
    Et que, n'étant plus nuit, il n'est pas encor jour,
    Au bord de quelque bois sur un arbre je grimpe,
    Et, nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe
    Je foudroie, à discrétion,
    Un lapin qui n'y pensait guère.
    Je vois fuir aussitôt toute la nation
    Des lapins qui, sur la bruyère,
    L'œil éveillé, l'oreille au guet,
    S'égayaient, et de thym parfumaient leur banquet.
    Le bruit d'un coup fait que la bande
    S'en va chercher sa sûreté
    Dans la souterraine cité:
    Mais le danger s'oublie, et cette peur si grande
    S'évanouit bientôt; je revois les lapins,
    Plus gais qu'auparavant, revenir sous mes mains.
    Ne reconnaît-on pas en cela les humains?
    Dispersés par quelque orage,
    A peine ils touchent le port
    Qu'ils vont hasarder encor
    Même vent, même naufrage;
    Vrais lapins, on les revoit
    Sous les mains de la Fortune.
    Joignons à cet exemple une chose commune.
    Quand les chiens étrangers passent par quelque endroit,
    Qui n'est pas de leur détroit,
    Je laisse à penser quelle fête!
    Les chiens du lieu, n'ayant en tête
    Qu'un intérêt de gueule, à cris, à coups de dents,
    Vous accompagnent ces passants
    Jusqu'aux confins du territoire.
    Un intérêt de biens, de grandeur et de gloire,
    Aux gouverneurs d'Etat, à certains courtisans,
    A gens de tout métier, en fait tout autant faire.

    On nous voit tous, pour l'ordinaire,
    Piller le survenant, nous jeter sur sa peau,
    La coquette et l'auteur sont de ce caractère:
    Malheur à l'écrivain nouveau!
    Le moins de gens qu'on peut à l'entour du gâteau,
    C'est le droit du jeu, c'est l'affaire.
    Cent exemples pourraient appuyer mon discours;
    Mais les ouvrages les plus courts
    Sont toujours les meilleurs. En cela j'ai pour guides
    Tous les maîtres de l'art, et tiens qu'il faut laisser
    Dans les plus beaux sujets quelque chose à penser:
    Ainsi ce discours doit cesser.
    Vous qui m'avez donné ce qu'il a de solide,
    Et dont la modestie égale la grandeur,
    Qui ne pûtes jamais écouter sans pudeur
    La louange la plus permise,
    La plus juste et la mieux acquise;
    Vous enfin, dont à peine ai-je encore obtenu
    Que votre nom reçût ici quelques hommages,
    Du temps et des censeurs défendant mes ouvrages,
    Comme un nom qui, des ans et des peuples connus,
    Fait honneur à la France, en grands noms plus féconde
    Qu'aucun climat de l'univers,
    Permettez-moi du moins d'apprendre à tout le monde
    Que vous m'avez donné le sujet de ces vers.


    Au dernier des… Lapinos

     


     

  • Du Mistral en mer Noire


    Là où on voit vraiment que la bête se mord la queue c’est quand on apprend que « la France pour sauver des emplois dans le chantier de Saint-Nazaire s’apprête à ventre cinq Mistrals, navires de guerre de haute volée, aux Russes. » Les Géorgiens n’en mènent pas large. Les Baltes en font dans leur froc. D’une part  on joue les arbitres entre une puissance et ses vassaux et de l’autre on fournit à la puissance en question de quoi museler à terme toute velléité de révolte chez ces vassaux. Révoltant. Et pourtant logique.

    « Un peu plus d'un an après la brève guerre en Géorgie, la France, pays négociateur du cessez-le-feu d'août 2008, régulièrement violé par Moscou, s'apprête à vendre des bateaux de guerre à la Russie. Certains, assurément, y verront un symbole politique embarrassant. À Paris, on minimise ces critiques en rappelant que le navire sera fourni aux Russes «nu, sans système d'armes». «On ne peut pas dire qu'on veut créer un continent de stabilité avec la Russie, bâtir un partenariat avec elle, tenter de rallier Moscou sur les grands dossiers du moment, comme le nucléaire iranien, et refuser de leur vendre des armes. Ce serait en contradiction avec notre discours  », défend une source proche du dossier. »

    On voit bien que l’argument est spécieux. Soit on vend des armes soit on en vend pas. « nu sans système d’armes » on dirait qu’ils  vendent des  machines  à coudre, méprisant totalement le fait qu’il vient de dire « sans système d’arme » pour ensuite parler de vente d’arme. Tout ça dans le même discours. Impressionnant. Donc je pointe ou je tire ? Si je pouvais tirer je te ferais un carreau sur place. Mais pointons, il faut placer des boules. « En contradiction avec notre discours » ? mais tout ce  discours est truffé de contradictions ! Ça dit tout et son contraire. Duplicité déjà  pointée  par Marx dirait mon pote.

    « La nécessité de fournir du travail aux chantiers navals de Saint-Nazaire aurait pesé lourd dans la décision et fini par vaincre les réticences initiales de l'Élysée. Face à cette perspective économique et financière, le code de bonne conduite européen sur les exportations d'armes, qui stipule la nécessité «de prévenir l'exportation d'équipements qui pourraient être utilisés à des fins de répression interne ou d'agression internationale ou contribuer à l'instabilité régionale» n'a pas fait le poids… »

    On sent à peine l’ironie du baveux. On va passer au salon pour le café. Si même moi je peux pointer cette folie des états (tous voyous !), l’anarchie de leurs comportements,  moi qui suis bac moins deux mille douze en économie !


    Un symbole politique embarrassant. ! et puis quoi encore ? symbole, symptôme oui !, toujours le même, celui du principe féminin qui exprime et imprime le corps politique. Balzac disait, noter comme c’est gracieusement dit, « elle ne ment  jamais, elle change simplement d’avis ». Dieu sait si Balzac a montré à quel point ce sont leurs  femmes qui font les hommes en  politiques. Les journalistes et pseudo artistes  croient reprendre sur elles  mais toujours retombent  dans leurs  filets, comme ils retournent à leur Pandore, à leur  mère. L’homme  politique est un cocu perpétuel, il discute avec ses potes les industriels supermans et aigrefins, sur les conseils avisés de sa femme tout aussi aigre et fine, tandis qu’elle manipule le monde entier en tenant la meute des loups à l’aide de ses flics de la morale que sont les médias, ou le médiat comme dit mon pote. Tous ces gens qui contribuent de près ou de loin, et ils sont légions, à entretenir ce bavardage inutile autour d’un monde logiquement en quenouille.


    Ha, l’inconstante inconséquence féminine. Cette crapule invulnérable, cette beauté du diable, cette jeune fille assassin de l’art que disait Baudelaire. Là voilà qui se dévoile pour ce qu’elle est. Cette part féminine de l’intelligence, cette curiosité insatiable, qu’on l’appelle structure hystérique fondée sur le manque ou désobéissance à Dieu, c’est toujours la même. Seul un homme peut y voir clair. Chercher à échapper à ses devoirs , se cacher derrière cette Eve éternelle, refuser d’entendre la voix de la sagesse en interprétant mollement les commandements, de l’absurde aux déconstructionnistes post modernes réacs  modernes et autre, l’homme n’est plus qu’une fiotte, une dupe à  troupeau : Léandre,  Pierrot,  Arlequin, derrière Cassandre sous son  prépuce, ou capuce  qu’importe,  c’est un capuchon, un parapluie,  un abri dans le confinement  duquel en passant se développent tout un tas saloperies, mais pour résumer : tous des aigrefins ( Sûrement  de l'ancien français "agrifer", prendre avec les griffes, escroc, "chevalier d'industrie") Fantasque, Oh combien ! Aux costumes fous, Les yeux luisant sous le masque !

    Elle, preste et relevant ses jupes, (on songe à l’industrie milliardaire du porno) la rose au chapeau! conduit son troupeau, et eux :

     

    Eux ils vont toujours !
    Fatidique cours
    Des astres,
    Oh ! dis-moi vers quels
    Mornes ou cruels
    Désastres

     

    (On a beau dire, ce pédé de Verlaine s’y entendait dans les liaisons savoureuses: mornes zou cruels désastres… ça résume en beauté  mon propos !)


    Do mi sol mi fa

    Tout ce monde va

    Rit chante

    Et danse devant

    Une frêle enfant

    Méchante


    Avec un Mistral en Mer Noire la colombine ukrainienne Julia Timochenko a intérêt de revoir ses nattes, le chic français pourrait bien lui en imposer, nu et sans armes ou habillé par  le kremlin.

    Je doute qu’à Sébastopol, comme à Odessa, on en doute  une seconde.

     


  • Attention à faire gaffe!

     

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    Je ne crois pas qu’on puisse être plus veuf que moi et moins triste. Comme j’arpentais les bois près du lac, je me suis surpris à marmonner aux oreilles de mon pote. Se méfier d’elles ! Un peu mon neveu ! Regarde où ça va nous mener, au cimetière, devant la tombe d’une parfaite inconnue. (Je me console en pensant à la très colorée chapelle de Marie à l’entrée, il va adorer) Une belle de moins dans la peau… et une belle à blanc. Mon pote se marre.  Et alors qu’est-ce que vous voulez que je lui dise ? qu’elles sont toutes mortes pour moi, parce que je suis mort pour elles bla bla que c’est mathématique puisque je ne les reverrai jamais. Niaiseries! Raisonnement narcissique de pythagoricien, de S…B…d…P… de bourgeois laïc, de suppôt, etc. Mon pote est comme ça. Il y croit. Et de me dire que, non, ce n’est pourtant pas aussi facile de croire. Obéir, pour l’amour de Dieu, obéir! Est-ce qu’on se  construit un amour avec des idées ? Alors oui, je vous le dis et je le pense, mon idée c’est que nos âmes seront lavées et pardonnées. La miséricorde c’est pas mathématique, c’est réel. Ceux qui n’y croient pas feraient mieux de se demander pourquoi. Amen. Mais la cicatrice. Celle du Christ ou la mienne, toujours prête à se rouvrir, à se souvenir. Manque d’attention. On est plus à ce qu’on fait. On se laisse happer. Irrésistible puissance du temporel. Ça vous prend par les sentiments. Et la fuite en avant ne vaut pas mieux, c’est le revers de la montre. Mieux vaut encore être sur l’aiguille que dans les rouages intérieurs. Mais enfin, la grande ou la petite, la trotteuse même, c’est pas tellement différent. D’où l’attention. Même les sorciers du Mexique parlent de ça. Je reconnais que c’est quand même assez abstrait de prime abord. L’attention ! Faut le vivre pour le croire. C’est pas seulement de le dire. Et puis ça empêche pas de réfléchir, bien au contraire.  C’est un travail puisque ça se travaille. Faut juste trouver les neurones qui correspondent. Un bon câblage comme disent les Erickssoniens. Tout ça avec des mots tirés d’une langue. Puisqu’Elles sont toutes mortes occupons-nous des vivantes et laissons les morts enterrer leurs morts. Avec un peu d’attention on devrait pouvoir remarquer les vrais morts des faux. Les vrais morts ce qu’ils veulent c’est du sexe et des jeux, c’est tout. Les vivants mangent pour vivre, Molière c’est un bon début.

    Ça me fait penser au foie de Prométhée. Joli comme il est dit de la part de Zeus quand même. Ha tu veux pas obéir ! alors tu souffriras. Pas de la faim, trop fastoche. Mais de la répétition. Tous les jours tu te feras manger le foie, ça sera pour de rire, pour le symbole. Il aurait pu dire le cœur, mais non, pas si con, et puis faut bien que le faucon mange, symbole aussi. Tous les jours, enchainé à ce besoin de nourriture, tu remonteras ton rocher. Non, pas du tout absurde, comme le croit Camus le philosophe de la république des lettres d’une France qui compte ses faux morts et ses vrais fantômes. C’est absurde d’y voir de l’absurde. C’est très clair au contraire pour peu qu’on fasse attention. En fait Camus se prend pour Sisyphe. Et ne prend pas Sisyphe pour ce qu’il est : un homme qui n’obéit pas. Prométhée donc ! Qui deviendra Lucifer celui qui apporte la lumière, et enfin Satan. Parce que c’est en ça qu’il désobéit l’ange de lumière, il apporte le feu, le savoir, la connaissance, et Zeus, vous pensez bien que lui, il sait à quel point il faut faire attention avec ce genre de choses. Il est bien placé pour le savoir ! ça coule de source sûre, en somme. Le manque d’attention est de l’essence de l’attention même. Et si le diable s’y entend pour la disperser cette attention. Voyez comme il empêche Camus de se concentrer. Un petit malin ce Camus avec son homme révolté et son étranger. Toujours à remonter son petit caillou, son scrupule, en haut de l’Olympe ou des Champs-Elysées. Pour finir dans un platane dans la descente. Sûrement que la boîte de pandore faisait aussi boîte de vitesse sur sa Déesse à chevrons. Pardon ?

    Ha ! Pandore. La plus belle de toute. Mais à la verticale quelle plaie ! C’est le frangin de Prométhée qui a foiré. Bon il est vrai qu’il était pas autant impliqué que son frère dans la dispute, et c’est même de l’avoir soutenu qu’il a écopé de la gueuse, faut admettre. Et après, bien gentil, tout ça, mais un canon comme Pandore, y a plus de frère qui tienne. Et voilà comment qu’il a sapé toute l’affaire. Que ça vous serve de leçon semblait murmuré Zeus dans son nuage. Comme si j’y étais que je vois ça.

    Et je comprends Orphée, pas se retourner, il n’y a rien à voir, elles n’ont jamais été là de toute façon, ombres parmi les ombres, elles se perdent dans le nombre. Adieu vieillesse,  travail,  maladies,  folies, vices et  passions. Oui Orphée, Remonter de l’enfer sans se retourner ! Regarder droit devant et même un peu plus loin. La vraie vie est là-haut tout en haut, encore un petit effort, on y est presque. Question de vie ou de mort. Pas finir déchiqueté par des ménades délirantes. Ha mon frère, ça y est je me prends au fil d’Ariane, ne marie pas cette Pandore ou nous finirons tous usés par le travail, la maladie, la folie, les vices de la vieillesse et la passion de la jeunesse, tout ce qu’a mit Prométhée dans sa boîte. Allez je te connais tu n’en sauras jamais rien. Que tu dis. N’empêche, la boîte, t’aurais pu y faire un peu plus attention !  Et tout comme moi dans ton cœur le souvenir s’allume chaque jour. Et chaque jour tu souhaites être à l’heure du sommeil. Si Dieu a voulu de toi en mari et en père va voir un peu dans ta boîte, si ta femme ne la pas encore ouverte, et met-y un mot de passe inviolable par Toutatis !

    Fascinant que les Grecs aient pu concevoir la boîte imaile. Remarquez, ils avaient pondu l’atome sans microscope…

    Comme c’est un remède à terrasser un veuf, ça fait deux semaines que je lis la physiologie du mariage de Balzac à doses homéopathiques, avant de me coucher. Voilà ce que ça donne !

     

    (Du coup je voulais parler d'une bande de publicitaires pseudo évangélistes redoutables. Ce sera pour une autre fois. Je mets la Photo, faites pas trop attention!)

     


  • Ardente et agissante pitié

     

     

    Mot nouveau du jour : dégoûtelinant : ça va de soi

     

     

     

    Lumière angélique ce matin. Sous un ciel sombre et bas a filtré un soleil horizontal qui est venu illuminer la campagne frissonnante. Ça n'a pas duré, le créneau n'était pas large ! Et ce sera une journée grise malgré de prometteurs préliminaires...

    Si je fais la météo c'est qu'on me l'a demandé (et ce n'est pas la demande la plus étrange, on m'a même fait la suggestion de raconter mon quotidien !)  Pourtant il suffit d'un peu de dextérité du côté de la souris pour tout savoir sur le temps qu'il fait à n'importe quel endroit de la planète. Dire qu'on a pu vivre si longtemps sans ça ! C'est un sacré progrès mine de rien. Mon sens critique en perd son latin. Ça change la vie ça, croyez-pas ?

    A la vérité être partout à la fois, voilà le progrès, tout net. Je vous entends d'ici, oh ! mais vous n'y êtes pas vraiment partout ! Mais triple buse, mon esprit, vous rétorquamenteré-je. Et là ça devient franchement trop compliqué à vous expliquer.

     

    En ce qui me concerne à mon haut niveau de cynisme, je serais tenter de dire que la potentialité altère la qualité. C'est un sentiment étrange. Je peux être partout à la fois mais le temps que j'y consacre n'est pas du bon temps, selon moi. Ça me rend fébrile et dispersé, c'est le moins qu'on puisse dire ! Sur le Net on peut devenir un vrai dandy et tenir salon comme une baronne sans jamais sortir de chez soi, et alors ? et même, mais là c'est plus dur, recevoir chez soi en awébien. Inutile de dire que les potes risquent de crever de soif en regardant le dos de leur interne-hôte.

     

    Dans mon cas j'ai douze ou treize bouches à nourrir et une seule âme en peine, la mienne. Bien en peine de vous dire de quelle peine, entre parenthèse. L'âme est une chose diffuse par définition et donc le mal à l'âme c'est ...pareil !

    Bref afin de développer un vocabulaire agissant, comme la pitié ardente se doit de l'être aussi, je bloguise, je blogage, je blogonne pas mal, je me cherche des blogs dans la toile de fond. En fait, je déblogue complet.

    En vrai ça m'ennuierait de perdre ma vie à la gagner. Sur le Net, c'est perdu d'avance !

    Ça doit être ça qui me titille la charité.

     

     

     

    Comme j'étais en train de traduire de l'anglais pédagogique en bon français je me suis fait la réflexion que l'anglais est parfois si synthétique qu'on comprend les réticences des langues latines comme la nôtre ! Certaines ont senti le besoin de créer leur Académie. La française ne fut créer pratiquement que pour ça, résister à l'anglois. C'était finement senti car ce pragmatisme apparent de la langue anglaise  provoque une sorte de béatitude propre à séduire les protestants. Mais pour nous autres, casuistes catholiques, il faut plus de prépositions pour atteindre le ciel.

     

     

     

    Trouvé peut-être une femme pour accompagner Simone dans mon panthéon des femmes glorieuses. C'est un auteur de bandes dessinées. Marjane Satrapi une franco-iranienne. Elle estime que:  « l'accès à la culture doit être populaire, mais l'idée que l'art est démocratique, que tout individu est là pour faire de l'art est fausse parce que l'art est par définition quelque chose de très élitiste». C'est rassurant de voir que même une femme peut comprendre ça. J'ai vu la bande annonce du film Persépolis, tiré de son œuvre, c'est plein d'esprit. De l'ironie, du mauvais esprit comme on dit. Ça change des niaiseries et des aventures sexuelles de l'autre radasse de Georges Sand, mine de rien. Et puis c'est politique, ce qui est bien dans les cordes d'une femme, quoique plus historique que politique en fait. Une sorte de documentaire vaguement réactionnaire. Elle se dit elle-même « réac donc moderne ». A méditer !

     

     

     

    Là-dessus le seizième benêt, notre pape boche, nous fait un blabla sur l'art au cours d'un raout au Vatican. Citant le théologien Hans Urs von Balthasar, la philosophe Simone Weil et Hermann Hesse, (trouvé l'intruse !) Il aurait évoqué « une voie de la beauté », qui pourrait se résumer à cette formule : «L'art signifie montrer Dieu au cœur de toute chose.»  Lançant « un appel cordial, amical et passionné» aux artistes : «Vous êtes les gardiens de la beauté, grâce à votre talent, vous avez la possibilité de parler au cœur de l'humanité (...), de susciter des rêves et de l'espérance. (...) Soyez donc conscients de cette grande responsabilité de communiquer la beauté. »

    Communiquer la beauté ! Quel maquereau ! (voir la légende des maquereaux servant d'« entremetteurs » aux harengs)

    Enfin, par charité je lui rappelle qu'il serait tant d'arrêter de lui parler au cœur à l'humanité, ça lui réussit pas trop depuis deux siècles qu'on s'y emploie. Serait peut-être temps de lui parler à la tête. Si c'est bien par là que pourri le poisson, on trouve aussi de tout dans un cœur, du plus ignoble au plus céleste; ça cohabite un peu trop bien en l'absence de tête.

     

     

     

    Les Allemands sont vraiment trop naïfs, c'en est dégoûtelinant de pitié. Le polac d'avant avaient plus de testimonicules à interdire la capote, et c'était réac ou moderne ça? Ardente et agissante pitié, je dirais. Quel titre! de gloire?

     

     

     

     


     

  • Amitié

    Simone_Weil.jpg




    « L'amitié est le miracle par lequel un être humain accepte de regarder à distance et sans s'approcher l'être même qui lui est nécessaire comme une nourriture. C'est la force d'âme qu'Éve n'a pas eue ; et pourtant elle n'avait pas besoin du fruit. Si elle avait eu faim au moment où elle regardait le fruit, et si malgré cela elle était restée indéfiniment à le regarder sans faire un pas vers lui, elle aurait accompli un miracle analogue à celui de la parfaite amitié. »

    Simone Weil

    Une définition parfaite appuyée d’un exemple que je trouve lumineux.


    En attendant mes canards font Coin Coin Coin et je me suis surpris à penser que peut-être ils tracent déjà le triangle de leur prochaine migration. Je devrais prendre des mesures.


     

  • In memoriam

     

     

    Mot nouveau du jour: extorquamenter vb, Obtenir par une pression morale et tourmentante.

     

     

     

    Sous les grands pins landais recouverts de nuages cotonneux, je causais avec Edouard et Guillaume. Ils n'étaient pas pour sauver la forêt amazonienne, eux, ils n'y pensaient même pas. Oh ! ils n'auraient pas été contre, pas vraiment. Mais dans le fond ils s'en foutaient. Comme de tout le reste d'ailleurs...Enfin, ce genre de reste!

    Ce qu'ils voulaient? s'amuser le plus longtemps possible, entre eux. S'éclater comme ils disaient. Et à l'occasion s'affirmer en choisissant Quicksilver plutôt que Billabong, être dans le vent. Bref, un idéal de feuille morte!

    Et puis moi, je ne les emmerdais pas avec de l'éthique ou de l'authentique, avec des questions de termites humanistes droit-de-l'hommiques. Non, moi, je leur parlais de désir de frelon, de voleur de ruche, de bête dangereuse et mystérieuse. Singulier et méchant frelon!

    Je sentais que dessous la feuille morte palpitait encore un peu de sève. Et pas celle de l'espèce, ni même de l'arbre, leur sève à eux. Qu'ils s'étaient fabriqué du printemps jusqu'à l'été. Qui ne demande qu'à se gorger de soleil, les poussant les uns au-dessus des autres.

    Alors ils m'écoutaient en alpinistes vainqueurs, sans en avoir l'air (ni le mérite!) . Puis en bruissant, en ricanant, l'air de subir encore le vent de la mode. Mais dans les trous d'air, les bien-nommés appels d'air, je voyais bien qu'ils y pensaient. Qu'ils se posaient, en pointillé et sournoisement, des questions. Peut-être même bien que c'était les questions qui se posaient à eux, devant eux. Sur eux!

     

    Pour sûr, ils ne valaient pas mieux que moi. Dans dix, vingt ou trente ans, il leur en reviendrait  peut-être par bribes de ce que je leur lâchai, là, entre nous. Et avec des airs de conspirer, des accents d'alcôve et de secrets jouissifs en prime. Côté cynisme on était entre gens du même bord. Sans bien savoir si c'était du cynisme pour ma part. Les croches pieds de la vie les  tremperaient dans des flaques de révélations, splach que ça ferait. C'est dans ces moments que ça revient les saloperies qu'on croyait pas vraies.

     

    Derrière nous, il y avait Michael et son bébé à nichons. Et ils écoutaient mine de rien. Ca les choquait-il?  j'aurais dû m'en douter, c'était pas une conversation pour poupée Barbie qu'on avait. On les avait pas invités à participer non plus! Mais ce genre-là se croit partout chez lui. Ca se pose entre soi et la vie comme une fiente de mouche entre la bouche et le fromage. C'est bien inoffensif en apparence mais ça finit par noircir les choses. Innocemment bien sûr. Par petites touches délicates!

     

     

    Plus tard j'ai entendu Guillaume qui rassurait Michael, vu que son bébé en pleurait de ce qui s'était dit ; dire qu'elle entrait en première année de médecine... ça me surprenait même pas ! Elle finirait par tyranniser son monde avec les meilleures intentions. Je l'entendais, sa voix de petite fille glapissant des ordres de précaution, des principes de prévention, inlassablement. Et personne qui oserait lui dire qu'elle usait, abusait, tannait, qu'on s'en foutait de ses conseils; qu'elle était délétère sous son alibi de soigneuse; qu'elle nous ruinait la vie à vouloir nous la sauver; qu'elle comprenait rien à rien. Cétait pervers son désir de nous couver. Elle nous les brisait à la fin à vouloir nous les soutirer du naufrage.Inévitable de toute manière... bref, le genre qui vous les extorquamente!

    Mais comme elle possédait une mémoire exceptionnelle et qu'elle se croyait, elle aussi, très intelligente, je redoute parfois de lui tomber dessus dans un hôpital où je serais patient. Du coup, j'évite les hôpitaux; ça me met à l'abri de pas mal de maladies. Mais ça pourrait bien m'être fatal, un de ces jours...

     

    On a la mort qu'on mérite?

    Je crois.

     

     

     

     

  • Tombe la neige!

     

    tombe russe.jpg


     

    Comme je causais avec J* sur MSN, je me suis cru le 22 septembre ! « Au diable vous partîtes », mais aujourd'hui, à peu de choses près, la date susdite n'est pas la bonne.

    Pour dire, je suis un peu autiste, j'ai un compteur de fois de chansons que je chante dans la tête. Le 22 Septembre, de Brassens, je l'ai chanté 3241 fois. C'est un petit chef d'œuvre de bon goût qu'on aimerait pouvoir réciter à toutes les belles passantes qu'on n'a pas su retenir, n'est-ce-pas !

    Comme je dois à J* ce souvenir (je devais me plaindre de n'avoir pas d'idée pour mon billet du jour), je retranscris en partie notre conversation.

     

    J* : ça me donne envie d'écrire

    Vous savez qu'il y a des gens qui s'appellent vraiment Cosette ? C'est pas inspirant ca ?!

    c'est sur quoi le billet de dimanche ?

     

    Fodio: le pire c'est qu'en plus ce sont de vraies cosettes!

    expirant!

     

    J*  : ça on sait pas

     

    F : on imagine !

    dimanche ?

    le jour des roses blanches!

    la messe?

    le cimetière de mon village!

    sous la neige

    un dimanche de janvier

    cette année

    de la neige comme au Canada

    moi, seul,

    avec les défunts

    leur photo sur le marbre noir

    des dates

    en chiffres romains

    non attendez, en chiffres arabes et en lettres cyrilliques aussi, je sais plus

    je déchiffrais

    les noms aussi

     

    J* : glauque

     

    F : non pourquoi?

    plutôt sereine l'ambiance

     

    J*  : Ah

     

    F : ils sont représentés grandeur nature

    c'est un art spécial, photo sur marbre, à ce que m'a dit Z*

     

    pire que ressemblant

    on les dirait vivants

    pas souriants, neutres

    bienveillants même

     

    J* : ah

     

    F: ma chapka en blaireau authentique sur la tête

    je me promenais de tombe en tombe au hasard de la mort

    quand soudain...

    un truc a commencé à remuer devant la stèle de Marina Anatolievna, juste à l'endroit de sa tombe

    je me souviens encore de ses dates

    1914 morte en 43

    jeune et belle qu'elle était

    la photo ne ment pas

    quelque chose de vous

    bref, j'ai cru un moment qu'elle allait venir me draguer

    revenir

     

    J*  : pas peur vous

     

    F: non

    je crois en la résurrection vous savez

    un peu moins d'ailleurs lorsque j'ai vu apparaitre un museau avec un os en travers du nez

    genre cannibale

    en fait c'était une illusion d'optique

    l'os était dans la gueule de la taupe

    une grosse taupe

     

    J*: mdr

     

    F : elle m'a regardé droit dans l'œil droit, une taupe !

    et elle a craché littéralement l'os

    elle m'a encore toisé après ça

    et comme j'étais stupéfié, elle a, m'a-t-il semblé, haussé les épaules et regagné son trou

    non sans laisser un monticule de terre qui faisait tache sur la neige

     

    J* : saleté de bête

     

    F : j'ai dû ouvrir la porte de la grille basse qui entoure la tombe et je me suis penché sur le nonos en question

    un os humain?

     

    J*: je pense pas quand même

     

    Fodio dit : le prendrais-je, ne le prendrais-je pas pour analyse?

     

    J*: beuh

     

    F: je l'ai photographié de tête

    vous n'avez jamais joué aux osselets?

    après quoi je l'ai bêtement enfoncé dans la neige et je suis allé chercher une pierre pour boucher le trou de la taupe

    Dieu merci il n'y avait personne

    j'aurais eu l'air de quoi

    à boucher un trou  sur la tombe d'une jolie femme

     

    J*: en effet

     

    F: en partant il m'a semblé qu'elle me jetait un regard reconnaissant, Masha

     

    J*: possible

     

    F: depuis je retourne la voir chaque dimanche

    je demanderai à ce qu'on m'enterre à côté d'elle, et qu'on y plante entre nos tombes un bâton avec une bouteille en plastique à l'envers au bout, ça éloigne les taupes ici

    mais que nos os se mélangent pour l'éternité ce serait beau non

     

    J*:elle est peut être déjà mélangée à un autre homme

     

     

     

    F : ...

     

     

     

    J* est une femme qui ne manque ni de mémoire ni d'esprit de synthèse. Ou comme le fait dire Charles Dickens au méchant dans Oliver Twist, usant de son synthétique language: women are good in sayin' things with the fewest words (avec un accent à entendre du suisse allemand)

    Et le diable sait comme autant ce serait triste que de n'être plus triste... sans elles ?

     

     

     

     

  • Agnostiques fanatiques, mes frères,

     

    Mot nouveau du jour : infâmilialisation, nom féminin, mot-valise bourré à craquer.

     

     

    Warning ! Certaines descriptions, voire certains mots, pourraient heurter la sensibilité de personnes sensibles particulièrement sensibles.

     

     

     

    Cet aveu me coûte beaucoup mais ces hommes qui se disent athées ou agnostiques, et le croient, me font pitié. Dieu que ça permet une grande innocence ! Au prix hélas ! d'une grande ignorance. Sont-ce ou ne sont-ce pas tous des dégueulasses ? Ignorance, rançon logique pour un état qui est certainement souhaitable pour un enfant (l'innocence, vous savez, ce truc qui excite les pédophiles, enfin ceux qui aiment les enfants) mais état dont le bon sens veut qu'il ne demeure pas. Demeurer innocent et donc ignorant, être demeuré, entendez demeurer demeuré, volontairement. En ce croyant malin en plus, vraiment c'est tordu. Ça me fait pitié quand je m'y reconnais, soyons franc. Pas facile d'être catholique de nos jours, bien moins facile que de se prendre pour le centre du monde, innocemment, et se prendre à sa propre pitié. J'avoue, je me sens pas meilleur, mais pas pire non plus. Au moins je me dis que ma pitié devrait être plus grande pour les autres puisqu'ils sont plus nombreux que moi ; quand même !

     

    Au risque de paraître idiot, on a tous été enfants, on sait donc tous ce qu'il en est de l'innocence. Ça devient, avec le temps et le passage à l'acte sexuel, de la pudeur. L'acte sexuel de la nature, je veux dire la puberté en clair, pas le coït lui-même. Cet état de puberté qui nous conduit à essayer de donner un sens (une morale, le bien le mal) à l'appel de nos sens. Où alors pourquoi une jeune vierge rougirait-elle de vous avoir confié qu'elle adore son portable alors que franchement, où est la honte ? (faut que je fasse attention avec l'ironie, c'est pas parce que des gens d'esprit m'écrivent...la vraie honte serait d'en faire sans le savoir !) Chacun sa pudeur donc. Et pourquoi cette pudeur est-elle excitante si ce n'est parce qu'elle introduit la notion du bien et du mal ? Les animaux baisent-ils comme ils mangent oui ou non ?

     

     

    Et la pitié, c'est comme l'amour, plus on en parle et moins on l'excite, la suscite et l'obtient en fin de compte. Mais le véritable amour comme la pitié force la pudeur. Il faut bien en finir et se déclarer ! Et c'est justement ce que ne font pas les prétendus athées et les soi-disant agnostiques d'aujourd'hui et d'avant hier, qui sont des païens de la pire espèce, sortes de fausses vierges, fausses pudeurs, fausses fièvres, simulateurs les anges artificiels venant d'un faux septième ciel, comme dit Brassens, forcément.

     

    C'est en toute innocence qu'enfant nous établissons notre dictature sur le monde. Nous y exerçons notre puissance, où est le mal ? Mais que le monde révèle sa véritable dimension, et le diable sait que ça arrive à la vitesse des ondes à présent, dès le premier clic mettons, et le sentiment de sa petitesse, de sa vulnérabilité, de la puissance du mal s'imposent à l'enfant à travers les voiles de son innocence (et je ne mentionne pas le porno qui n'est que la partie visible de l'iceberg.) Ce n'est qu'après,  à travers les voiles de la chair que nous recevons d'en haut des pressentiments d'éternité suffisants pour effacer à ce sujet tous les doutes.

     

    Alors je pose la question, que peuvent devenir ces enfants pour qui l'existence du monde tient à un œil qui en regarde un autre quand c'est le même qu'il voit ? (Mondialisation immonde et narcissique, tous différents ET identiques, pour qui l'art majeur est le cinéma alors que c'est à peine un art thérapeutique (passif) tout au plus)

    La réponse je ne la connais pas mais je sais qu'en moi quelque chose se révolte à l'idée qu'ils puissent devenir innocents.

     

    Des enfants élevés dans l'agnosticisme font parfois d'excellents hommes, j'en veux pour preuve Simone Weil, le penseur, et non la femme politique. Mais beaucoup se jettent à corps et âmes perdus dans la course aux armements, faut bien bouffer comme ils disent. Faisant du fait de s'armer pour gagner sa vie l'impératif et la justification à tout ce qui pourrait s'avérer moralement répressible dans ce combat, se basant sur les textes de loi, hélas un peu trop conçus en fonction de la nature et peu enclin à dicter un comportement charitable. En gros, voyez, ma chère, respecter le bien d'autrui n'est pas égal à bien respecter autrui. Mais pour l'innocent agnostique, si ! Tout est dans tout et réciproquement, relativement ET absolument. Quelle naïveté, mais quel bonheur... et quelle pitié ! J'ai cette image du bonheur de l'enfant qui court après un papillon et qui s'explose sur une mine anti personnelle, voyez, pas réjouissant ! L'horreur sans nom, comme on dit.

     

     

    On retrouve parfois la même expression bouche-ouverte sur le visage de certaines femmes au moment de l'acte sexuel. L'expression qu'on aurait tous si on assistait pour de vrai à cette scène ? Celle qu'aurait n'importe quel psychotique devant un film des Monts Pythons ! Probablement celle de l'enfant ou même de l'homme découvrant pour la première fois un crucifié, quelle horreur ! Que sais-je encore ? Cette terreur que simulent assez bien les femmes, disons adultes, dans un lit, en général par instinct de reproduction, ne peut pas être, bien entendue, pas tout à fait la même que celle devant la brutalité du hasard anti personnel, trop pas ! Mais elle s'en inspire. (Si votre femme met sa main devant sa bouche c'est qu'elle ne simule pas, craignez alors le pire)

     

    En l'absence d'un Dieu créateur, cette expression revient pourtant à les mettre, ces terreurs, simulées ou non,  à égalité, ce qui ne fait d'ailleurs que confirmer la nature du lien entre Eros et Thanatos selon les Grecs, sexualité et mortalité selon les autres.

     

     

    La culture de ce lien, et donc très loin de sa nature, a donné la parole de Dieu, comprenne qui peut. Qu'on le veuille ou non, soit la sexualité est un artifice issu de cette parole et la mort n'existe pas, ou bien c'est un acte naturel qui devient vite sacrificiel chez les animaux parlant que nous sommes. Les femmes qui n'ont aucune difficulté à admettre à la fois la gentillesse des animaux et la méchanceté des hommes pré soixante-huitards le font par ignorance de cette artificielle subtilité sexuelle qui ne doit rien à la nature mais tout au paganisme et à l'animisme, une fois ceux-ci dépassés. Choisir d'ignorer cette parole, parfois même en l'étudiant, revient à nier un quelconque progrès de l'humanité au moins jusqu'à la renaissance. Faut reconnaitre que s'y retrouver jusqu'à ce dernier stade de l'humanisme chrétien parmi les penseurs qui l'ont fait exister est un sacré travail. Et l'écueil de l'école républicaine n'est pas le plus facile à surmonter. Mais il existe toujours des hommes et disons une ou deux femmes, Dieu merci,  pour garder intacte la trace de ce lien et nous rafraichir les idées sur la véritable nature de notre culture. Quelque chose de quantique dans le saint esprit ou de cantique...le quantique des cantiques ? Mais n'allons pas y perdre notre lapin ! La défaite de notre pensée n'est guère que la pensée de notre défaite. Et en l'occurrence une non-pensée.

     

     

    Non-existence de Dieu, critique relativement ET absolument absurde de la religion, un peu à la John Lennon, que le monde ne fasse plus qu'un, sans religion, ni frontières, ni possessions, quand on sait le genre de possédés hystériques qu'ont générés les Beatles (un mot-valise tiens, de beat, rythme et beetle, charançon, coccinelle ou doryphore, coléoptère ou bousier ??? Parait que le groupe Radiation, originaire de la ville de Tchernobyl en Ukraine, a avoué s'être inspiré de la chanson Rentre chez toi pour créer leur célébrissime tube вернуться.)  ici !

     

    Quoi qu'il en soit, c'est le credo toujours le même toujours changeant, su et insu, des prétendus athées et soi-disant agnostiques nourris à la pop et au rock and roll. Entre parenthèses, notez qu'on y est en plein dans le « world as one » qu'il chantait John le chevelu. Ca s'appelle Globalisation en anglais et Mondialisation en français. Si les nazis l'avaient emporté, on dirait Totalisation et quiconque de traduire par Finalisation, direction la chambre et gaz, raoust schnell, sérieux ! vous voyez ce type, Goebbels, en train de donner des leçons de traduction à ses juges, quelle morgue ! mais pour une fois il avait entièrement raison, ironie fumeuse et fumante de Dieu. Solution totale qu'il disait le Goebbels, pas finale, TOTALE,  qu'il a insisté au procès de Nuremberg ! (la finalité suggère qu'on poursuive un but, pas la totalité, voulait juste sauver sa peau, était-il sincère? Les allemands sont si naïfs, comme l'avait remarqué Balzac !) Mais nous y sommes nom d'un petit nazi ! (jag väljer nog nazisterna ! réplique du film de Mel Brook sur Hitler qui nous faisait tant rire avec Xavier, mon neveu suédois) ! Oui oui Xav, tout un chacun  globalisé, mondialisé, totalisé ET finalisé.  Il est vrai qu'on totalise encore beaucoup de croyants dans le monde, mais les plaquettes s'usent et, d'après des sources sûres, on serait déjà en train d'attaquer les disques et que ça chauffe pas mal, même que ça risque de mal finir au hasard d'un virage, en deux mille douze ? Twenty twelve comme disent les anglais qui osent se moquer de nos soixante-dix, quatre-vingt, et autres quatre-vingt-dix ! Va-t-on entendre l'année prochaine qu'on sera en vingt dix ? puis vingt onze et enfin vingt douze en fin, selon d'apocryphes spéculations para apocalyptiques et neo dantesque!  ça nous laisse le temps de relire l'Enfer de Dante et même l'Apocalypse de Jean, non ?

    Du calme !!

     

     

    A propos J'attends un petit opuscule par la poste sur Marx (de la part d'un pote qui pense que l'Apocalypse est le plus difficile à élucider des textes du Nouveau Testament, en plus d'être le dernier) pour en dire plus sur ce qu'un judéo boche véritable humaniste aristotélicien, dixit mon pote, peut bien envisager comme finalité à l'infâmilialisation capitaliste. (ça me distraira peut-être de mes angoisses sur mes comptes dans le rouge !) J'ai lu naguère une analyse marxiste de la schizophrénie trouvée dans l'encyclopédie Universalis qui m'avait laissé sur ma faim. Mais pour l'heure ce mot nouveau étrange me semble assez schizophrénique comme ça.

     

     

    Pour conclure ce billet beaucoup trop long ?  Je crois bien que la pitié que j'éprouve pour mon âme meurtrie ne se soulage même pas à l'idée de la souffrance de celle de mes frères athées et agnostiques. Mais depuis que je sais que le désespoir est un péché mortel, je fais des efforts pour penser à eux, qui s'en plaindra ?

     

    "Ce n'est pas mon affaire de penser à moi. Mon affaire est de penser à Dieu. C'est à Dieu à penser à moi."

    Simone Weil   1909-43

     

     

     

     

    Post Billeterie  : Comme DAB (distributeur automatique de billet de banque) je confesse mon impuissance à répondre à tous les mails, je ne vous donne pas de chiffres, vous ne me croiriez pas. Sachez qu'en pratique j'ai une largeur d'esprit et une probité intellectuelle très exceptionnelles. Mais pourtant encore de l'avis de certains très insuffisantes. Ils ont raison, la perfection seule est suffisante. Je vais passer en turbo pascal!

     

     


  • On liquide!

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    Vu depuis la Bourgogne du Sud le Beaujolais, c'est le petit frère des vins, un peu trop près de la grande ville, Lyon en l'occurrence, un déluré ! Au Nord à seulement 180 km il y a Dijon ; le Mâconnais tient donc le milieu entre les deux frères, Bourgogne et Beaujolais. Le cadet a eu son demi-siècle de gloire et c'est le grand frère qui viendrait à son secours d'après le Figaro d'aujourd'hui. La belle fable ! On a trop gâté le petit, lui ayant donné le mérite à l'aune de son succès. Mais son succès n'était pas volé puisqu'il le devait à sa jeunesse. Le Gamay ne tient pas les années parait-il, et c'est vrai que c'est ce qu'il donne le chenapan, une ivresse de galopin. Cette race de vigne déclarée vile par le duc de  Bourgogne au 14ème siècle n'a jamais impressionné le fier et grand Chardonnay que l'on trouve aujourd'hui jusque dans les boutiques de Kiev. Je ne dis pas que son succès ne suscitait pas ici ou là de mesquines envies pour les Limousines dernier cri au pied des vignes de Morgon à Fleurie en passant par Saint Amour, petits villages jusqu'alors paisibles (sauf en période de vendange jusqu'à Noël et même jusqu'à la nouvelle vendange à vrai dire car on savait le garder un an ce divin pinard, pensez !  Le vigneron n'a que ça à faire !), mais en bons paysans on attendait son heure, du Mâconnais au coteaux de Beaune.


    Tout a commencé avec les Américains ! Le plan Marshal bien sûr, son cinéma industriel et sa culture du Marché. On a donc vendu au monde entier une icône de vin revue et corrigée depuis Berkeley et ça a marketé à fond de petits ballons (de rouge). Du même coup les gars du Beaujolais se sont mis à boire du Champagne et c'est pas exactement la même ivresse. Résultat, cinquante ans plus tard c'est la gueule de bois. Le public, la cible des publicitaires disons, s'est un peu fatigué et l'engouement est retombé. Ce sont les riches propriétaires bourguignons qui rachètent aujourd'hui les vignobles entre Lyon et Belleville. Belle revanche ?

    Ce qui est frappant dans cette histoire c'est à quel point elle peut être résumée à une histoire de famille. Le petit dernier fait ses frasques obligées et le grand frère vient payer les pots cassés. Marrant parce que dans ma famille ce serait plutôt l'inverse. Est-ce parce que je suis né en Bourgogne du sud ?


    Je reviens (pas du tout par hasard) sur mon problème de stats puisque je reçois de surcroît de plus en plus de mails du monde entier dans un français toujours impeccable et que non seulement je ne comprends toujours pas pourquoi, mais comme j'ai pas de secrétaire je peine à répondre. Comme je dois en plus répondre au mail semi-annuel de mon frère et que je n'ai vraiment pas de secrétaire, je vous laisse imaginer.


    Je me demande ce qu'il arriverait si je disais que j'aime la tarte aux fraises.

     

  • Composition

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    Mot nouveau du jour dédié à J* ; compositionner : vb,  prendre la position intermédiaire entre transiger et créer

     

     

    Bizarre ces stats, peut-être que je comprends pas tout en fait (des centaines de visites et des mails !). A la fac, comme je détestais ça, j'avais décidé de les bosser à fond ces maudites statistiques, d'apprendre par cœur, et de fait j'ai eu les meilleures notes. Trop facile. Les matheux et autres scientifiques qui se targuent d'avoir une mémoire remarquable, comme la candidate à la présidence de l'Europe déchue, la Lettone, qui confie avoir la capacité d'engranger un maximum d'informations en un minimum de temps. Je suis sûr que dans le privé elle doit s'admettre promptement intelligente. Ces études scientifiques lui auront laissé un drôle de souvenir, apprendre, retenir, engranger, ordonner, ça me fait l'effet d'un bon coup de torchon, la satisfaction de la ménagère qui a mis de l'ordre dans son foyer. Tous ces gens issus des sciences dites dures, voire exactes, sont remarquables par leur mémoire qu'elle soit à long ou court terme et même de travail, (mémoire vive en informatique). Ce qu'on peut appeler une intelligence binaire. Si c'est ça l'intelligence pas étonnant qu'on en soit là. Je me rappelle plus quel dandy suggéra naguère que la mémoire fût l'intelligence des sots. Non, je m'en souviens plus ! On voit bien pourquoi, dans ce cas, la bêtise n'aurait aucune limite dans le temps. (Et comme il m'arrive de croiser son regard au fond de mon miroir, dans l'espace non plus !)

     

    Je crois qu'il faudrait que je trouve un compositionnement !

     

     

     

     

  • Broutilles


     

     

    Mot nouveau du jour : Ratonie, nm fem,  peuple des rat.

     

     

    2ème jour de blog et j'ai déjà été attiré par les stats (hasard de cliquage ?). J'en reviens pas. Une mini bombe, des centaines de visites! Il doit y avoir une erreur. Pourtant le seul Fodio à ma connaissance est une sorte de lettré musulman et fondateur de l'empire peul du Sokoto (Marata 1754-1817) me dit Larousse et pas la blonde wiki. Et puis aussi les transports Fodio en Seine Saint-denis et la ville de Fodio en Côte d'Ivoire, c'est à peu près tout. Il doit y avoir une erreur.

     

    Ce pseudo, c'est rapport à au latin fodere, qui a donné le verbe fouir, gratter la terre, le fond des questions. J'avais même trouvé un deuxième sens, celui d'aiguillonner, de piquer au propre comme au figuré. On pouvait faire le lien, et je le fis, entre le fait de creuser, comme un blaireau et de piquer la curiosité ou titiller les nerfs en remontant la bonne terre. Et c'est vrai que ça énerve ces petits monticules à force. Bien que le paysan ne la déteste pas sachant qu'elle a un rôle à jouer, ne serait-ce que nourrir les  chats en cas de disette, la taupe, qui n'est pas vraiment un animal fouisseur à proprement parler, c'est plutôt le genre qui se terre, comme l'autruche ! mais non, trois fois non, moi, je visais le blaireau. J'ai trouvé plus fort que moi avec Ousman dan Fodio ; amères salutations.

     

     

    A part ces détails d'intendance il ne se passe que des broutilles dans le monde. Je fais le tour de la presse et rien ne vient brouiller de larmes la vie trop tranquille de mon âme en peine.

     

    Lu un peu de Simone Weil et de Léon Bloy hier au soir en « causant » avec J* sur MSN. Simone est magnifique, je trouve qu'elle pense comme un homme. C'est la seule femme à ma connaissance. J* qui suivait ma lecture en ligne en a aussi été impressionnée. J'en suis plus que ravi, c'est une belle promesse, un grand espoir, pour  elle comme pour moi, à la grâce de Dieu. Bloy quant à lui, plus viril, fait contrepoids mais c'est le même amour, celui de la vérité sans doute, la révélation,  la balance est  égale et c'est justice.

     

     

    Ha! oui, faut que je trouve un mot nouveau. Je le trouverai peut-être en faisant ma gym.

     

     

    Rien trouvé, du coup je suis parti faire un tour dans le champs de maïs et toujours rien. Je glane le maïs (pour mes canards) après la récolte, je précise, beaucoup le font avant, pas moi. Faut dire que les champs sont démesurés ici, c'est pas les petits champs français cousus de barbelés. Ouvert à tous les vents, seules émergent des haies d'arbres tous les deux kilomètres pour couper l'horizon et sans doute amener des oiseaux, toujours plus ou moins utiles pour attirer d'autres prédateurs ailés à chasser un peu la ratonie des champs, rongeurs pas toujours nuisibles par ailleurs.

     

    Bien, j'ai mon mot nouveau pour aujourd'hui.

     

     


  • Des buts et je fais goal!



     

    Mot nouveau du jour : awébien (ne); adj : qui ne vient pas de la toile. Se dit des relations qui ne se sont pas nouées par le biais d'Internet.

     

     

    Ce sera donc la date anniversaire de mon blog. Fodio enfin se lance après pas mal d'années d'hésitations. Il est vrai que j'ai fréquenté entre temps quelques forums sur la toile, et même fait des rencontres plus concrètes par ce biais. Mais je dois dire que l'un dans l'autre il ne reste rien des ces accointances-là qui furent pourtant bien prometteuses. Les seuls avec qui je cause sur le ouaibe, (causer oui car c'est pas toujours des lettres à la Choderlos de Laclos) ce sont des connaissances awébiennes, voilà c'est dit!.

    'En vrai' ou pire 'dans la vraie vie' me paraissent vraiment trop infantiles  comme expressions et comme la toile donnerait toilettienne, pourquoi pas vespasienne ! (quoique...je veux dire que parfois, la toile, ça sent un peu le pipi non, cet infantilisme !) donc wébien et awébien (attention aux chinois, pourraient comprendre « vrai bien » ou « ha, vrai bien »)

    Donc ce blog je me demande bien pourquoi d'abord, dans quel but. Que je fasse goal et me garde d'une défaite enfin prévenue enfin ! L'illusion, qui peut d'ailleurs n'en être pas du tout une, d'avoir des lecteurs ? Se prendre pour un écrivain avec tout le romantisme qui allait avec ?

    Il faut déjà dire que sans doute lit-on les blogs quand on prend la peine de cliquer, les stats le disent et on peut légitimement estimer qu'on est lu à proportion, il n'en va pas de même pour les livres, on peut facilement le supposer, idem pour n'importe quel publication, et de la même manière imaginer qu'ils sont plus lu qu'acheter. Avec les ibouques on verra peut-être à l'usage des stats plus exacts sur qui lit vraiment quoi, mais quand bien même on ne saura jamais qui du lecteur scrupuleux ou du liseur en diagonales comprends le mieux ce qu'il lit (Le ibouc est d'ailleurs une sorte de retour à la case départ avec un tas de gadget inutile et fragile en plus, c'est appelé, ou pas, à devenir un livre en plastique, certainement plus fragile et donc avec moins de valeur, que le papier, d'ailleurs il est certains qu'on lira encore sur papier quand on en sera à la dix millième version du livre électronique).

    Non, le problème n'est pas tant de savoir si on est lu, comment où et dans quelle position, mais bien de bien savoir ce qu'on écrit et, si ça vaut la peine d'être lu. (oui bien de bien oui je regrette bien, tout le mal que j'ai fait, tout le bien, tout ça ne va pas bien !)

     

    Je vous le dis tout net, même si vous êtes le ou la seule à me lire, que je suis mauvais juge en la matière, car je plaide coupable. Vaut-ce ou ne vaut-ce pas la peine, à vrai dire c'est une sale question.

    Rendez-vous dans un an pour en parler.

     

     

    Une autre question préliminaire, et je suppute que ce ne sera pas la dernière, doit-on compter sur le hasard pour être au moins lu une fois, se faire donner une chance d'être aimé ou haï ? Faut savoir que le travail de promo, de pub, de campagne de marketing ceci cela est généralement l'apanage de types bac moins vingt et gangster de profession, on dit aussi producteur ou éditeur. Toute cette faune disparait naturellement sur la toile. Reste qu'il faut se taper le boulot soi-même si on veut se donner une chance ; hors du net, on hésiterait à moins (la peine, le temps, les kms à pied, les coups de téléphone, les diners les parties les rdv les taxis les raouts, les vernissages, les expo les journaux les encarts bref toute ce bling bling indispensable aux artistes d'aujourd'hui. (Que ça ne leur semble pas rédhibitoire est à mon sens la preuve de leur manque de probité pour les uns et d'innocente bêtise pour les autres). En effet, soit j'ai du succès surtout dû à la pub bien ciblée, ma campagne de marketing réussie et tant pis pour ceux qui s'y font prendre, et la toile revêt alors tout son sens aracnidientruc d'araignée, des mouches attirées par du miel ! (exemple type : n'importe quel comique de télé au choix)

     

    Ou bien, et là je m'accroche, à la grâce de Dieu, à force de patience apocalyptique je parviens à intéresser des gens assez bien arrangés pour égayer le succès. Je parle du vrai succès, celui d'estime. Peu me chaulerait d'être porteur, comme le dirait Marcel Aymé (sans le dire d'ailleurs puisque c'est un personnage qui porte ce nom, que ce nom porte à vrai dire, chapeau Marcel !) , et d'abord porteur de quoi ? on porte déjà sa croix si en plus faut rajouter un concept...

     

    Au-delà de la gloire donc, en deçà plutôt, visons une communauté d'estimables personnes non pas choisies au hasard, fi du hasard ! mais par les liens de l'esprit. Ce dernier ne connait que les barrières de la bêtise laquelle est d'ailleurs fondée en grande partie sur le hasard (je me comprends, c'est comme ça que certains bédouins arrivent à s'en sortir, ils tombent parfois sur une source, encore que les vrais bédouins eux connaissent l'emplacement de chaque source car point n'est recommandé de se fier au hasard dans le désert. En ville ma foi, c'est le règne du « par et pur hasard », il arrive toujours qu'on fasse les choses par pur hasard, et je maintiens donc qu'il faut un but pour ne pas succomber à ce maudit destin qui fait les imbéciles plus souvent qu'à son tour, imbéciles dont je ne me moque pas malgré des apparences trompeuses. Fi quand même !)

     

     

    Entre parenthèse je crois que le nombre de parenthèse devrait être limité, ça fait vraiment trop à propos tiens par hasard et pas rasé, rasant quoi.