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  • Funestes pompes funestes


    « J'ai résumé L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle est très paradoxale : "Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort. » Ainsi parlait Camus.


    Or j'ai eu affaire l'autre jour avec un anglais francophile, qui dans la conversation m'a demandé si je connaissais la première phrase du bouquin de Camus (En vrai je la connais à cause de ma prof de français de troisième qui me l'avait fait étudier en me faisant un rentre dedans ignoble, une brune magnifique). Je lui ai donc dit sans réfléchir « Ma mère est morte » ou maman, je sais plus le terme exact. Il me dit oui mais après ? comme  je me rappelle plus, il m'éclaire : « aujourd'hui ou hier » et a-t-il ajouté, c'est pour ça qu'il a été condamné à mort, pour ça et pas pour le meurtre de l'Arabe. Parce qu'il est jugé sacrilège de ne pas connaitre la date exacte de la mort de sa mère. Et bien, j'ai pensé que dans mon cas ça ne risquait pas de m'arriver vu que ma daronne est morte le 1er janvier de cette année au matin après qu'on lui a souhaité une bonne santé un nombre incalculable de fois.


    Comme je répondais au notaire qui se charge de sa succession, je lui ai dit la même chose, et j'ai ajouté : je ne vous souhaite donc pas bonne réception de la présente mais j'ose espérer que vous saurez en tirerez les conséquences qui s'imposent.

    Je crois qu'il m'a pris pour un fou, un étranger même, il me répond plus. Je m'en fous pas mal puisque je demande peau de balle et que j'ai tué personne, moi, à part ma mère, peut-être, mais ça, Dieu seul le sait.

    Pour l'enterrement je risquais pas d'y pleurer, il n'y en a pas eu. Juste une mascarade de cendres répandues, ignoble ! Dieu merci, je me suis trouvé dans l'incapacité physique d'assister à ce rite néo païen.

    Maintenant je me demande si je ne vais pas demander par testament à me faire bouffer par des lions moi, comme les premiers chrétiens, histoire de mettre un peu dans l'embarras ma famille de Sioux, et puisque l'argument qu'ils évoquent, ces psychopompes, de respecter la volonté du défunt, celle de ma mère de se faire cramer en l'occurrence, c'est le seul argument qu'ils ont eu à m'opposer et que la volonté d'un défunt c'est surtout sacré dans les films de cowboys. Ha les pompes funestes d'aujourd'hui, quel cinéma !

    Je serais même pas surpris qu'il se soit trouvé un petit malin pour filmer la scène, après tout le cinéma peut bien avoir cette fonction dévolue autrefois au marbre, ça le rachèterait un peu. Un petit film de ses cendres sur un portable et une montagne de photos, c'est tout ce qui restera d'elle. Car on ne verra jamais ses dates nulle part, ni près de ses parents ni près de ces enfants. Ainsi soit-elle.






  • Iolives volutes et pompe idolienne



    Pompidou du 27/05/09 - 24/05/10
    Pour la première fois dans le monde, un musée présente ses collections au féminin. Cette nouvelle présentation des collections du Centre Pompidou est entièrement consacrée aux artistes-femmes du XXème siècle à nos jours.


    Ça vient du site d'une femme qui se prend en photo à poils, une artiste, très sériozna.

    Du XXème siècle à nos jours, on a envie de rire. Et ça pourrait faire très peur aussi. Qu'il y ait des femmes qui se piquent d'être artistes, je veux bien, sans trait d'union, c'est déjà mieux, mais des collections! C'est tailler un costard Chanel à l'art. Collection au féminin ça fait collectionne et ça rime avec pauvre conne. Et ne bondissez pas au crédo, ce n'est pas tant de la femme qu'il est question que du diable qui la séduit.


    Dire qu'il lutte contre le principe du bien, qui lui ne s'intéresse qu'à la vérité, c'est une évidence. Mais pas là où la femme le croit. Il la tente et elle n'a pas la force de la foi pour lui résister, elle se regarde dans le miroir que Dieu lui tend et elle s'y trouve plutôt réussie. Elle ne voit pas la question que lui pose le miroir. Si la religion a si peu de succès auprès des femmes modernes, c'est qu'elle en a trop. Croire dans la réalité du monde aujourd'hui c'est regarder dans une boule de cristal. Voilà ce que fait le monde bouffé par le principe féminin, par le diable tentateur et si rusé qu'elle ne le sent presque plus en elle, la femme. La femme, la politique, le diable, s'est arrogée de droit de faire notre bonheur sur la terre. Quelle rigolade !


    Combien de division chez les éveillés, demande Medusa. (une artiste dans son genre)

    Ça c'est de la question! qui appelle! un peu sous un drapeau, toutefois...
    je dirais spontanément un nombre incalculable, pas un nombre d'homme.
    Ou encore Dieu seul le sait. Une division ? pourquoi pas une simple opération du sait-esprit : l'addition. Un plus un, deux, deux plus un trois, trois plus quatre sept. Plus qu'à rajouter des zéros, et l'armée des justes sera complète.


    Le genre de question qui me fait réfléchir, voilà un miroir qu'il m'est tendu. Par qui ? une Gorgone ! je le vois partout ce miroir, et il est toujours, hiquénounke. D'ailleurs Marx aussi s'en sert de ce miroir, quand il inverse certaines propositions. Et sans conteste le peintre est mieux placé pour le voir et le montrer que le musicien ou le littérateur, le poète encore moins, sans ça... j'écrirais des vers.

    Mais le ouèbe croule sous les vers plus ou moins libres de la folie aveugle et féminine.

    Quant à la pompe idolienne, cette vieille baderne obsédée, il doit trouver ça à son goût les collections d'artistes-femmes. Encore une petite brochette de vagins savants, avant de se retourner sur le grill ?


  • Tronche d'alignement


    Sur la tranche des lignes


    La mort qui te fascine, la petite comme la grande, le néant, cette croyance au destin, c'est pareil tout ça. Tant que t'auras pas eu la révélation....
    je vais te dire puisque tu me parles un peu plus honnêtement, que rien, rien, rien ! rien n'est jamais acquis à l'homme...sauf l'amour de Dieu!

    Essaie de te servir de ta petite cervelle qui ne peut pas être en pire état que la mienne, ou alors je suis moi-même encore plus con que nature, ce qui est fort possible note bien. (En vrai je me trouve de plus en plus con quand je vois le boulot qu'il me reste à faire)..... voilà car tout est là ! et je croyais pourtant te l'avoir écrit l'autre jour...  bref, je suis en guerre, et ce n'est pas du chiqué. Ce blog est un camp d'entrainement. Tu peux rire, je suis un petit soldat risible et je le sais. Mais je me bats avec toute la ferveur d'un grognard napoléonien (ceci dit pour taquiner le Lapin)  Et j'ai confiance en Dieu qui me donnera l'intelligence qu'il faudra (tu peux pas comprendre cette confiance parce que c'est de l'amour pur, une reconnaissance inimaginable pour le cadeau.. Le livre! l'écriture!!!)  Le christianisme est une religion du livre. C'est par la lettre que nous avons eu cet amour, cette révélation de l'amour. C'est peut-être pourquoi nous sommes souvent si haineux lorsqu'il s'agit de lire ce qu'écrivent les autres...


    Tiens, en passant, mate un peu ce qu'écrit Felix Gaffiot sur mon alias (le coup du protoslave était ma foi prophétique)

    (et imagine un lion plutôt qu'un blaireau)


    Étymologie de Fodio


    De l'indo-européen commun *bhedh [1] (« creuser ») qui donne l'anglais bottom, l'allemand Boden, équivalent du latin fundus, le grec ancien βαθύς, bathys (« profond »), βενθος, benthos, le protoslave bodú d'où bodnout, bod (« piquer, point ») en tchèque.


    Fŏdĭo, infinitif : fŏdĕre, parfait : fōdi, supin fossum /Prononciation ?/ transitif

    Fouir, fouiller, creuser, travailler en creusant.

    vineas novellas fodere, Varron : fouir les nouvelles vignes.

    Retirer en creusant, tirer, extraire.

    fodere metalla, Pline : exploiter des mines.

    Piquer, percer ; traverser, crever ; pousser (pour avertir).

    fodere stimulis, Plaute : piquer de l'aiguillon.

    Piquer, stimuler, déchirer, torturer, tourmenter.

    fodere oculos (lumina) : crever les yeux.



    Mais bref, je ne veux pas de femme dans ma vie sauf si elle m'est un allié, une femme virilement honnête, pas une femme à pédés! Les pauvres types qui se font mener par leur gonzesse, j'ai mon père, mon frère et la plupart de mes quatre potes,  peu d'élus oblige. Je ne peux pas te faire comprendre ! Tu ne peux pas lutter contre l'amour de Dieu, tu dois te soumettre ou crever dans le ventre de la bête. Petite mort, grande mort, destin, providence, hasard, tout ça c'est de la folie pure et simple !.. C'est la bête immonde qui nous tanne et nous tente depuis plus de deux mille ans...Et elle doit crever, c'est écrit (et j'y crois comme je crois à l'existence de Dieu.)

    Comment, où, quand, je ne sais pas encore précisément. C'est un monstre démesuré, il est devenu tellement puissssssant et éno++++++rme... une baudruche ? pas sûr sans quoi j'aiguiserais mon aiguillon. Mais piquer ou saper, l'essentiel est de se tenir prêt à agir, figue des femelles de la parlotte.
    Pour l'instant il n'a pas encore tout à fait compris que je lui avais échappé... mais l'heure viendra où il faudra frapper. Le temps est proche, très proche, et je te le répète je suis d'ors et déjà prêt....
    Alors la mort, tu penses si je m'en tamponne...le temps nous prend TOUS à la gorge et j'ai des choses à faire. Le cinéma la musique tout ça NE m'intéresse PAS, la culture, les voyages, lécher les vitrines et le cul de la bête, IDEM.

    Rien te dis-je, je vais crever ici ou dans un kibboutz ou un camp de prisonnier ou n'importe où mais je vais crever heureux parce que je sais, je connais la bête, et je n'aurais de cesse de la combattre.
    Toi tu es dedans, tu ne vois rien que ton cœur pur et ton cœur dérangé... et tu ne comprends rien... si tu comprenais,  tu me ferais pas chier avec tes jérémiades hors de propos.
    Oui je suis têtu, breton, peut-être, j'en sais rien, il aurait fallu le demander à ma mère de son vivant encore que je doute qu'elle eût répondu en vérité, mais je te l'ai dit, ma misogynie est dépassionnée. Aucune femme ne m'a jamais fait  souffrir. J'en veux ( ?) à l'éternel féminin dans la mesure où depuis la renaissance il a transformé les hommes en femmelettes, des pédés, des chochottes, des pervers sexuels, des lâches, des ratiocineurs existentialistes de merde, des petites salopes, des fiottes, de sales petite femelles nazies dans le genre l'Adolphe, mais ils ne le sauront jamais si personne ne le leur signifie d'une manière ou d'une autre.

    A l'amour comme à la guerre ça me rappelle cette chanson de feu l'acteur Léotard ! à l'amour comme à la guerre c'était un peu couillu à l'époque, mais c'était encore des histoire de pédé.  Tu rigolerais si tu savais comment j'ai tanné le Lapin avec Freud et comment il m'a supporté. Car il m'a supporté. Et il m'a retourné ça comme une crêpe en quelques mots bien sentis, pas facile certes, mais que j'ai pu comprendre. Le contre-sens freudien que je pressentais sans le cerner vraiment...tout est là dans le blog du Lapin depuis cinq ou six ans...j'ose dire que c'est ENCORE tout là, et que j'ai peur que ça disparaisse..Peur? pas vraiment, car ça peut disparaitre, bien que je gagnerais à tout reprendre... c'est un sacré roman si tu y inclus les conversation dans les commentaires qui frôlent le roman lui-même... je dis roman mais c'est de la littérature vivante, appliquée, si tu vois ce que je veux dire... et parfois à un tel niveau, avec des types hyper cultivés, tu dirais, cent fois plus que moi.... mais je lisais jusqu'à ce que je comprenne, comme je fais toujours et je comprenais, comme toujours... j'avais à ce moment-là, et toujours d'ailleurs, l'impression de bien me servir de mes neurones, vu qu'à la fac le travail demandé était toujours trop léger. ( j'ai fait des dissertes sur Lacan à la fac de psycho complètement délirantes, les mecs me demandait si je venais de Mars... des nuls, des pharisiens, des prétentieux, des arrivistes, des crevards, tous!)


    La fac de lettre c'était différent, ça m'a dégrossi un peu, et sorti de Zola/Hugo/Valery, et j'en passe, pour entrer dans Balzac, mais pas suffisant, pas de Céline , pas de Bloy, pas de Bernanos, du Baudelaire mais rien sur sa possession, pour ça j'ai eu Muray Philippe, ses livres ont pu m'affiner un peu, mais c'était un pamphlétaire mou... avec d'ailleurs un succès probant, et donc suspect, chez les bobaux depuis sa mort en 2006 (c'est Lapin qui l'a assassiné j'en suis sur...d'ailleurs je l'ai lu et si Murray est tombé dessus, sûr qu'il en est mort, et je ne sais pas s'il était aimé de Dieu, il en a dit beaucoup de bien, mais je sais qu'il a manqué de tranchant.)

    Il est mort d'un cancer du poumon, comme  il devait s'y attendre, le cigare c'est violent !

    HA ! et si, peut-être, un espagnol catholique, un prof de la fac, un certain Saragossa, qui m'avait surpris sur Don Juan en me répondant avec justesse sur le sermon de Carême qu'est le Burlador de Séville, l'original du mythe théâtral de Don Juan, que je raillais, car j'étais un esprit fort en ce temps. Et bien, ce catholique-là, ce petit prof de de fac minable, (la fac pas lui) ce prof  m'a agité pendant longtemps. Je regrette un peu de l'avoir perdu mais qui sait.. je le retrouverai sur ma route... encore que j'en doute.


    Tiens à propos de route, j'ai vu un accident de mes yeux vu hier, la babouchka coincée dans la Lada écrabouillée, elle avait l'air sonnée et les pompiers arrivaient avec des pieds de biche pour la désincarner ( ! )  Je sais pas si elle vivait encore, mais elle avait l'air assez sereine, la babouchka. Le vieux marchait d'un pas décidé, il avait un peu de sang sur lui mais pas trop, il avait l'air de maitriser la situation... j'ai pas vu le chauffeur de l'énorme car de touriste qui les a écrabouillés, mais j'imagine, ces gars-là conduisent comme des criminels avec leur putain de monstre à quatre roues. Au poteau !

    Ha ! et je t'ai pas raconté le spectacle de danse... je me suis barré en douce après un quart d'heure, j'ai vu la petite faire ces deux prestations, du flamenco assez soft quand même, pas beaucoup de sang ibère dans ces grosses veines slaves.

    J'ai même pas envoyé de message, le goujat! bah c'est une amie elle comprendra. Surtout, il y avait que je flippais pour mon dada par moins vingt, il aime pas du tout. J'ai trouvé le moyen de me faire arrêté par un flic en partant, réussi à le faire marrer (par moins vingt, ça réchauffe à peine) et il m'a laissé partir, car je n'oublie jamais que derrière n'importe quelle fonction se cache toujours un homme.


    Encore une ligne blanche que j'avais pas... percutée !




    Tags : Baudelaire, Muray, , Zola, Hugo, Céline, Bloy, Bernanos, Lapinos, Balzac, Freud, Don Juan, Léotard, Hitler, Napoléon, Jésus Christ, Dieu, etcétéra, etcétéra.

    (j'avoue ne pas avoir compris le sens réel de ce concept de tags, si une âme charitable voulait bien m'expliquer...)




  • A dada sur mon dada, si si!


    A dada sur mon dada, da da !


    Le temps commence à me botter sérieusement le pope et ma gymnastique s'en ressent. Ça devient de la gesticulation articulittéraire. Mais passons. Pendant que les bobales se démènent pour sauver les indigents à l'autre bout de la terre, vu que ceux autour d'elles sont devenus invisibles, vu que ? moi, je tremble pour mon pauvre cheval qui en claquant pourrait bien me faire passer de leur côté (du côté des indigents pas des bourgeoises ballotées, est-ce utile de le préciser ?) Non que ma vie dépende de ce foutu bourrin qui me sert à me rendre aux divers lieux qui me font gagner mon pain quotidien, mais parce que je me vois mal affronter les cavaliers de l'Apocalypse à pied. Ce serait très unfair et surtout désespéré.

    Cependant je me demande : pourquoi des cavaliers ?


    9:17 Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée, et du soufre.


    De leur pots d'échappements ?  Mettez-un tigre dans votre moteur que disait la pub de je sais plus quel marchand de mort, Total ? Total ! ha Total ! quel nom prophétique ! Global l'aurait fait aussi, mais j'aurais dit Total quand même, Total le dit Global que j'aurais écrit. En vérité le Final (d'ailleurs je me souviens de Fina aussi, il me semble mais bref, vous m'avez compris). On veut dire Total -6- les nazis -6-, on traduit global -6- encore les nazi mais américanisé cette fois -6- et on finit par signifier Final. (qui vise une fin, un but)

    Car ne vous y trompez pas ! Si le pédéraste Goebbels a cru bon de rectifier l'interprète lors de son procès à Nuremberg, rectification qui portait sur le terme allemand total lösnung ( traduit en français et en anglais par « solution finale » !) c'est qu'il y voyait, en bon nationaliste socialiste, c'était une solution globale, tout bêtement. Il croyait au bonheur de l'humanité, là sur la terre, comme l'entière population planétaire bobale, qui voit la planète comme une boule de cristal. La même croyance qu'utilise toute honte bue la dictature capitaliste chrétienne démocrate aujourd'hui. Et vous trouvez ça drôle ?  Dans le pays où je vis, ils en sont à hésiter entre élire une femme ou un voleur emprisonné à la présidence, oui Baronne, il vous faudra dire ma présidente peut-être ! A l'heure où j'écris ça doit être fait (l'élection ou si c'est la semaine prochaine je sais pas) mais pour moi je vois pas trop la différence. Je pourrais faire le misogyne mais ce serait trop facile. Mais enfin ça montre bien qu'on est proche du final, pour pas dire totalement dedans. Disons que globalement, la bête touche à sa fin. (Si vous arrivez pas à suivre ne craignez pas de relire).


    Je délire ?...


    Je vous le dis en vérité, pauvres aveugles bouchés par tous les trous que vous êtes. Dans le ventre de la bête que vous êtes tous bandes de pédés, oui même les brutes rugbynomanes, les voleurs de chapkas à l'arrachée (c'est le cas de mon peut-être futur président) les poètes pétomanes annalitisés genre Dantec, Houellebecq, et toute cette bande bec pas très fins, les costaud de la téloche, de la presse, les Hiroshima mon Zémour, les capitaines capitonné d'industrie puissantes et hasardeuses,  et les petites fiottes coquettes et implacables tueuses, genre Poutine ou Sarkozi, qui disposent d'une force d'armement redoutable, des chars aux lance missiles et leur gaz d'échappement, celui qui leur échappe au moment de l'impact. Bref toutes ces tapettes qui nourrissent le Léviathan, je les prends une par une dans le petit bois derrière chez moi et je leur fais avaler ce qui leur sert de couilles, métaphoriquement bien entendu et s'ils le souhaitent, je leur fais rendre gorge comme on dit, la bourse ou la vie que je leur dis en substance. César ou Dieu ! très politiquement incorrect, convenez-en ! mais qu'il soit bien entendu entre nous, si nous nous quittons vivants, que ma charité n'a d'égale que celle de Dieu et que s'il refuse le pacte d'amour, et qu'il veut me foutre sur la gueule avec ses petits poings ou qu'il me sort une arme dissimulée, son canif de boy scout ou son portable à rayon laser, la foudre du seigneur et mon cri qui tue l'enverront tout droit en Enfer. (Jamais négliger la foudre dans un combat loyal, c'est un conseil que je donne  volontiers à mon petit cousin) Le coup de foudre en effet me serait FATAL si mon adversaire se trouvait être une tigresses slave aux yeux fendus. ELLE me serait fatal ! ha ! Seigneur... la beauté du diable ! me l'avez fait toucher par tous les bouts de ma peau, sentir et connaitre jusqu'en son fond merdeux, du fion du cœur, sodomite jamais rassasié, le bougre diable implacablement attiré dans le trou noir et puant de la sottise humaine, de ce trou du cul d'Apollon. Mais la beauté de cette Circée, au contraire de Rimbaud, moi je l'ai pas trouvé amère. Pas le moindre. Tout au rebours. Je l'ai trouvé écœurante, beaucoup trop sucrée depuis que le goût des friandises m'a passé. Le Lapin parle de physiocrates, je trouve ça très bien vu. Voilà en quoi la foudre peut transformer un homme. La foudre de l'éternel féminin certes mais aussi celui de l'éternelle connaissance, le feu de Prométhée, de Lucifer)


    Pour les couleurs des « cuirasses »  je suis pas assez couillu pour vous le dire pour l'instant et je crains de dire des iconneries.


    Dans la mythologie grecque, Hyacinthe (en grec ancien Ὑάκινθος /Huákinthos) est un jeune homme d'une grande beauté, aimé d'Apollon et Zéphyr. Il trouve la mort accidentellement ; de son sang naît une fleur.

    Le pseudo-Apollodore offre une version différente : Hyacinthe est le fils de la Muse Clio et du mortel Piéros, héros éponyme de la Piérie. L'aède thrace Thamyris s'en éprend, donnant ainsi naissance à la pédérastie. Ha fichtre foutre, bigre bougre !


    Hum, ça commence à s'éclairer. Pour le feu et le soufre vous comprenez comme moi, c'est assez clair, si j'ose dire.


    Mon bourrin a moi contient cent trente six chevaux sous le capot. C'est un nombre à prendre avec des pincettes vu les circonstances (ce ne sont pas des chevaux fiscaux, ceux-là on connait très précisément leur nombre, mais des chevaux vapeurs, et la vapeurs n'est-ce pas, c'est pas facile à compter !). Mais le temps que je les rassemble ces chevaux à tête de lion, et que je les lance à l'assaut des pourfendeurs écolomerdeux, les physiocrates à moustache du genre ma mère (et Mamère la mémére noël des pacseurisés à haute température, aussi) les Zébulons et leur culot, leur cul dans l'eau planétaire, les mulots Hulot à vouloir transformer le monde en celui de petites femelles révoltées par le nombre de méchants capitalistes qui souillent son jardin d'Eden à la con, ces salopes qui se font cul bénits pour nous faire croire que les entrailles immonde de la bête dans lesquelles ils gesticulent sont sans odeurs, et pleines de saines et pures viscères derrière les icones/écran qui en tapissent les parois ! et tous les cultureux, raciniens, stendhaliens, lacaniens, proustien, les Kultureux Kandiskiens wagnériens nitchéistes, les leclézien les levisiens les begbédiens, les nonnes athées onfrayienne, finkielkrautienne, les nababs hollywoodiens et leur putes asservies les bushiens, les obamiens, les Jézabels qui les sucent, les Scarlet Johanssonienne, les Marilyn Monrothéistes lubriques... brêfle, la liste est loin d'être exhaustive et pour tout vous dire, quasi infinie... mais pas pour Dieu n'est-ce pas... pour lui cette liste n'a pas vraiment d'importance, c'est l'autre liste, beaucoup plus courte, celle des élus qui l'occupe. Bref le temps que je les rassemble et que je fasse le tri parmi les canassons survivants à ce froid implacable -6- moins vingt-six !-6- qui sévit depuis trois ou quatre jours, la lune décroit mais n'est qu'au demi croissant, je crains le pire, et que ça dure, et que mes montures chevalines n'y résistent pas, le temps donc, toujours le temps, le maudit temps !


    Mais à tout Seigneur tout honneur !

    A nous pauvres pécheur il est demandé sans tarder de s'occuper de la bête et de trancher !

    Comme dirait mon pote, décider une fois pour toute et sans détours s'il faut dire Amen ou merde à Dieu. Trancher dans l'art ET dans le cochon !


    J'ajoute ceci vite fait pour les sensibilitées écoloses ; à méditer :


    9:19 Car le pouvoir des chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues; leurs queues étaient semblables à des serpents ayant des têtes, et c'est avec elles qu'ils faisaient du mal.


    Rien ne ressemble plus à un serpent qu'un moteur et son tuyau d'échappement, sa queue pour ainsi dire, car elle est généralement placée à l'arrière cette tubulure qui pète. Le tulbécule de papa, comme disait le fou chantant.


  • Intermittentes révélations


    Y a des blogueurs qui n'en craignent, ils en sont à se croire vraiment chez eux quand ils tiennent un blog. Ils y tiennent !  Parce qu'on a l'heur d'y placer un commentaire qui les désoblige, alors qu'on ne fait que les plébisciter, ils répondent comme des hallucinés. La métaphore est devenue une réalité incontestable pour eux et par eux. Complètement envoutés par la chose écrite. Ils appellent ça leurs mots, c'est l'expression consacrée qu'il place toutes les trois phrases, mes mots, ses mots, pour les possessifs, la possession ça les connait. Possessif et possédés ! De plus ils n'oublient jamais de vouvoyer alors que franchement, ils seraient les premier à essayer de me tutoyer dans la vie, je les connais un peu quand même. Mais moi, je ne tutoie pas facilement dans la vie, et je le fais exprès pour faire chier. C'est comme les gros mots d'ailleurs, c'est juste pour faire chier. Dans la vie je suis très poli, courtois. Civil, je peux pas dire. Pas assez au regard des lois de la chose publique. Ça me fait remarquer et j'aime pas ça. Mais je suis un vrai rebelle, moi, pas comme ce pédé de Rimbaud. Alors des fois je traverse la chaussée cloutée quand le petit bonhomme est rouge ou je franchis une ligne blanche. En vérité, on vit dans un monde merveilleux plein de couleurs ; ça fait chaud au cœur. Et j'ai souvent des démêlés avec les gardiens de l'ordre de la dictature démocrate bourgeoise. Mais ça ne va pas plus loin. Je vis comme un bourgeois, confiteor. Mon confort, c'est d'en avoir très peu. Même pas l'eau courante, un trou pour boire, on dit un puits, et un trou pour chier, on dit un trou, avec quelques planches autour et un toit pour les jours de pluie. C'est le top du confort pour moi. Je suis pas en train de faire de l'ironie. C'est confortable parce que je n'ai pas à appeler le plombier. Ça me permet d'en consacrer l'économie de temps et d'argent à faire autre chose, un vrai travail. Quant au travail que je dois faire pour ne pas me retrouver à la charité dans les villes de grande solitude, comme dit l'autre, ce travail, je n'ai pas à en rougir devant qui que ce soit. Mais je suis loin d'en être fier. Cependant il comporte quelques avantages, puisqu'il est l'occasion de me mêler à mes contemporains. Et comme les temps sont ce qu'ils sont et que la mondialisation, la globalisation, la totalisation, le totalitarisme humaniste bourgeois capitaliste de merde a rendu les gens tous différents et tous identiques, ceux qui croisent ma route valent bien les autres. Me font marrer avec ça ! se croient vraiment tous différents, les gens, aujourd'hui, en ça ils sont vraiment tous pareils. Et moi avec, je NE m'exclue pas. Je suis un rebelle de pacotille, comme les autres.

    Et je rêve que je participe à la révolution finale, la der des der, celle qui mettra fin à toutes les révolutions. Oui je rêve parce que si ça se trouve, elle s'est déjà produite, cette ultime révolution, et que le temps est proche. Il n'y aura plus de révolution quand plus personne n'en rêvera plus. Ça sera devenu un cauchemar. L'apocalypse en somme. Sauf que si on lit l'Apocalypse on découvre une autre vérité. Si en plus on le relie à Marx, qu'on relie à Bacon, qu'on relie à Dante et qu'on relie à Aristote, là on peut voir que l'Histoire est une prophétie et que c'est autrement plus sérieux que la pseudo science spéculative dite moderne alors qu'elle est aussi vieille que le paganisme.

    Ce n'est pas un complot. C'est tout simplement comme il est écrit dans le livre. La bête a un temps compté, elle EST le nombre, un nombre d'homme, mais un jour elle sera vaincu. C'est mathématique ! CQFD.

    Peut-être que je lui fais du tort en révélant son secret, peut-être pas. Difficile à dire. Dieu seul le sait. Je dis révélé parce que je ne sais pas expliquer. Et puis ce secret m'a été révélé grâce à un gros travail de ma part. Allez pas croire que ça tombe tout cuit, non plus... Mais la révélation est-elle inexplicable ? (Révélation est le  mot français pour apocalypse en grec)

    Je crois qu'on peut l'expliquer. Le Lapin le fait très bien. Du moins tant que je le comprends. C'est extrêmement complexe et je travaille surtout à ne pas relâcher mon attention. Oh ça ne se voit pas, mais je vous garantie que je mange du neurone. Cependant je dois à la vérité de dire que c'est gratifiant, que c'est un travail qui apporte beaucoup de joie. Le labeur importe peu. Il faut chercher, creuser, découvrir les analogies, les correspondances, faire des recoupements, lancer des ponts, relier toujours, un boulot de titan pour le nain minuscule que je suis. Mais la joie est à chaque détour du chemin. La joie dans le savoir, qui est, ce savoir, je m'empresse de le rajouter avant que vous ne vous payiez de mot, qui est la connaissance de la bête. L'Histoire de l'humanité c'est pour l'instant celle du diable. Que vous y croyez ou non importe peu. C'est une puissance au contraire de Dieu qui n'est pas un principe, Lui.

    Et son temps est compté à la bête. Et il est proche. 2012 pourquoi pas. En ce qui me concerne je me prépare chaque jour. La révélation c'est aussi ça. Mais je vis trop comme un bourgeois, et trop souvent j'oublie. J'ai passé tout l'hiver dernier sans internet sans téléphone. Mais j'étais chauffé du tonnerre de dieu, du gaz russe à trois kopecks le mètre cube. Un vrai bonheur.


    J'avais deux chats, le père et la mère des deux que j'ai aujourd'hui. La vie, c'est pas facile pour les animaux dit de compagnie, par ici. Les chiens je les garde pas, ils finissent empoisonnés ou écrabouillés. J'ai fini par adopter une chienne qui a vécu assez longtemps pour connaitre les pièges à éviter. Elle me garde mes canards contre les autres chiens sdf en échange de mon chauffage la nuit, et de quelques croquettes. Brave bête. Elle mange dans la même gamelle que les chats. Je l'ai appelé Trouvé ou perdu je sais plus, dans la langue locale : Naïda. Elle est laide à donner des boutons à ce pédé de Karlfeldt, non, Lagerfeld, ha je les mélange tous ces schleus avec leur nom de nazi. Le type de la mode là, l'autre c'est autre chose, mais passons, je lui garde un chien de ma chienne comme on dit. Sauf que j'ai pas les moyens d'être rancunier comme je le disais, car des chiens de ma chienne, quatre qu'elle m'en avait fait en novembre -6- pas le bon moment -6-  il en reste plus un seul. Bilan : trois morts et une disparue. Lourd ! J'ai pas de solution. Ou alors une solution de nazi, celle qui se pratique ici, les attacher de la naissance à la mort. Toute leur vie au bout d'une chaine, voilà la vie des chiens qui mangent à la gamelle des esclaves du capital. Mais pour moi  pas question. La révolution ou la mort, j'ai choisi, ce sera la révolution. Mais je vous apprends rien.


    Donc pour me détendre un peu de mes travaux harassants, je tiens ce blog. (Je vous écris avec pour seule ressource l'imbécile gymnastique littéraire de le formuler.)


    Comme dit un blogueur yanki pas trop mais ricain, I hate you for much better reasons than you do. Ce que j'ai traduis par : je vous aime pour de bien meilleures raisons que vous. Encore un à qui j'ai volé des mots.


    Le comique intéressant c'est quand par exemple sur un billet qui comptent huit cent mots, il n'y en a pas cinquante qui sont de moi. Et c'est le seul billet où on est venu me reprocher d'avoir volé des mots. Mais pas tous ! Je n'ai pas respecté la convention bourgeoise de la propriété intellectuelle. Pour Baudelaire c'était pas difficile de me tracer, mais encore une fois, je me fous que ce soit les mots de Baudelaire, ils sont devenus les miens et je les offre à ceux qui les volent comme moi. Parfois je mets des petits bout de poème ici et là quand je parle, dans la vie, chez les blogueurs. Et je vois bien alors ce que ces mots valent. Bien que je le sache moi-même déjà, disons que je vois ce qu'ils valent pour ceux à qui j'en ai fait l'offrande. Un jour un béotien a trouvé que les mots de Baudelaire étaient de la rhétorique de merde. Sans doute un poète dans son genre. Le bourgeois a besoin d'étiqueter les choses sinon il se fait une crise d'angoisse à savoir s'il faut aimer ou pas, est-ce que c'est bien, toujours peur de perdre son précieux temps et de passer pour un con. Quand il lit Baudelaire, enfin plutôt Rimbaud d'ailleurs parce que Baudelaire ça le gonfle un peu quand même, il se sent pousser des ailes, réinventons l'amour, mon féal mon paletot mon idéal, tout ça, ça le grise. On lui en met sur sa boîte de lait pour le booster. J'ai même trouvé du Baudelaire sur une bouteille de pinard,  un type qui a écrit Le vin de l'assassin, se retrouver tiré en cent mille exemplaires sur une étiquette de rouge bourgeois. Dieu lui a peut-être pas pardonné d'avoir un peu trop chatouillé la bête au lieu de lui tailler une croupière en bonne et due forme.


    Moi je suis Fodio sur internet et dans la vie j'ai un autre nom, qu'importe. Internet fait partie de ma vie, je me défile pas. J'ai filé l'adresse de ce blog à mes proches pour être sûr qu'ils ne le liront pas, et même à mon frangin, maintenant je suis peinard. C'est un confort, juste un dérivé du cinéma peut-être, je me prend pour Chuck Noris. Mais je ne vise pas à mettre mon nom et celui de mon père au bas d'une œuvre qui sera transformée en soupe à chienchien à sa mémére, ça, ça me serait pas confortable du tout, dans cette vie et dans l'autre. Ce que je j'écris ici, restera ou pas, ça m'est complètement indifférent. Tous ce que je vise c'est m'adresser à vous. Je ne fais que mon devoir de chrétien. J'ai été appelé alors j'appelle, pas plus compliqué que ça.


    On me trouvera lourd, et que je me répète et que je rabâche et que j'encule les mouche, on dira tout le mal qu'on veut, même que j'ai du style si on veut, tout le mal tout le bien, même que je fais chier,  tout ça m'est bien égal, en vérité je vous le dis.


    Puisque je suis dans les confidences, que je vous dise, mes voisins m'ont saoulé à la vodka sous prétexte que l'un d'eux a enterré sa femme. Couché à 6 heures du soir complètement soul, sans avoir à entendre les moindres cris d'une compagne inexistante à qui je n'ai pas à rapporter des sous, ce qui  m'évite d'avoir à la jeter dans le puits et de pousser sur elle tous les pavés de la margelle. Couché dans un lit qui a hébergé les rêves de trois générations de prolétaires, et j'ai pu dormir comme un chien. Et le chariot aux lourdes roues chargé de pierres et de boue, le wagon enragé, n'a pas pu écrasé ma tête coupable ou me couper par le milieu car je me moque NI du diable NI de Dieu NI de la Sainte Table, moi.

    Trois verres de vodka,  qu'ils m'ont dit, comme dans ta religion trinitaire, j'ai prié Dieu de les excuser et j'ai satisfait à leur coutume. Total, je me lève à dix heures du soir et me voilà à faire des mots croisés pour retrouver mes esprits.


    Je relis le mèle de mon pote, celui où il m'a fait une sorte de prédiction, comme quoi il aurait eu une révélation me concernant. Parfait, pourquoi pas et qu'est-ce donc ? en substance, ma vie sentimentale allait trouver son bonheur,. Je lui ai pas répondu là-dessus, mais voilà-t-il pas que le lendemain, alors que je suis en train de boire un nescafé dans un bar populaire et que je note dans mon calepin, mon regard se trouve pris soudain par deux yeux noirs comme dans la chanson, et que ces deux yeux incandescentent les miens qui sont dans la douce chaleur de Dieu. L'amour au premier regard comme on dit.

    J'essaie désespérément d'échapper au charme, à l'envoûtement mais tu parles. Enfin si quand même j'essaie d'écrire. Et à chaque fois que je lève les yeux... bon, ils finissent par en sourire et moi aussi. Mais voyons ce que j'écris en même temps. Je ne me suis pas relu depuis et je vais donc le découvrir en même temps que vous en le recopiant depuis mon calepin. Ça commence comme ça :


    Les plumes d'autruches pour orner les toques de la magistrature en apparat sont en toc depuis que les chapkas des femmes des présidents des républiques sont en fourtic et je suis poli Esther car être poli et se taire n'est pas se couvrir des plumes du paon.

    (Ça commence fort)

    Le Fou idiot revient à la décharge et sort du mort de l'objet, après de déborder sa campagne des beaux jours. Que vous veut-il si oui vous mécrire en s'enfandant qu'il démette les lignes sous les « a » et les décents circonflexes, à la dèche au rond, point. Il ne tourne en rien autour du mot, il know, il a du nèze, quando elle débache un petit peceno mouvement vrai sur le bruit musical en blanc. Mais que peut la musique pour le Fou idiot ?

    C'est toujours pour lui du bruit qui ne le tropismise pas, ne le cancérise pas. Elle veut danser chanter rattraper la mort pour la fuir à tout jamais. Lui veut le silence éternel, la paix des anges. Son regard posé sur lui le fige (non je ne suis pas le fou idiot que vous croyez) comme dans le Convive de pierre, elle s'appelait Anna, Elmire ou même Macha. Un nom nana ! et pourtant elle a sourit oui oui mais elle n'a rien ajouté et lui s'est détourné (je suis le Fou idiot parfois quand même) car il le fallait au nom des autres, de toutes les Aucunes, les Nicelleci Nicellela.

    Elle a aussi  pu rire car le diesel de la joie turbine toujours, toujours, toujours.


    Sur ce je me suis levé et suis allé lui parler. Elle lisait sherlock Holmes. Ainsi donc c'était ça, j'allais devoir élucider. Elle m'a pris pour un écrivain, je lui ai donné mon numéro de téléphone, elle m'a donné son dévédé et une carte en papier glacé avec son nom et son téléphone le tout sur la photo de son visage. Elle est danseuse. Et je suis parti car je n'avais plus rien à dire.

    Puis, à la première heure du jour suivant, à une heure du matin le même soir donc, je lui ai envoyé un texto de fou d'au moins vingt lignes, j'ai mis une demi-heure pour l'écrire. A la fin je lui demandais si je pouvais l'appeler. Pas de réponse. J'ai supposé qu'elle dormait et aussi à ma grande joie qu'elle ne dormait pas avec son portable sous l'oreiller ou encore qu'elle avait assez de bon sens pour l'éteindre avant de s'endormir. Aujourd'hui, à la première heure de l'après midi je lui renvoie un autre texto avec ces simples mots : est-ce que je peux t'appeler ? et là se produit un nouveau miracle. Mon texto ne passe pas pour des raisons de réseau. Et alors que je m'apprête à le renvoyer, PIP, je reçois un texto d'elle. Et qui répond à la question du dernier et du seul message qu'elle a reçu de moi, tu suis Albert ? qui répond positivement à cette question, aussi je l'ai appelé illico. Elle m'a répondu de même sauf qu'elle était dans le métro et qu'elle m'a demandé de la rappeler dans quinze minutes. Pourquoi m'a-t-elle envoyé ce texto à ce moment précis alors qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas me répondre ? à élucider.

    Je suis donc aller soigner mon cheval qui a une fuite dans le filtre à huile, puis je l'ai rappelé, avec les mains sales et une demi-heure de retard. Je lui ai dit que je n'avais pas pu voir son dévédé cause que mon plailleur de dévédé est mort il y a trois jours. Elle m'a dit c'est pas grave tu le verras ailleurs. Je lui ai dit que je n'y tenais pas spécialement et que je préfèrerais la voir danser en vrai. Elle m'a dit viens me voir dimanche soir, je sais plus  trop où j'ai pas compris. J'ai dit d'accord, et pour demain tu fais quoi, je serai en ville vers les deux heures. Elle m'a pas entendu vu que les canards qui zonaient pas loin de moi se sont mis à cancaner subrepticement, ou connement j'ai pas fait gaffe. Toujours est-il qu'elle m'a dit demain je suis libre vers les deux heures. Ha ha que j'ai fait connement, c'est justement ce que j'étais en train d'essayer de te dire...bref, et tu fais quoi là maintenant. Je vais à mon cours de danse et toi ? je prends le soleil en te parlant. Garde m'en pour demain m'a-t-elle dit.


    Et voilà c'est tout. La suite vous la connaissez, mes voisins etc.

    Il est trois heures du mat, je vais aller dormir un peu, pas être trop zombi à mon rendez-vous.

    Priez pour moi pour que ça foire ou sinon pensez à cette phrase de Baudelaire : La jeune fille assassin de l'art.


    Céline s'est marié sur le tard avec une danseuse qui s'est bien occupée de lui jusqu'à sa mort et même après. Elle l'a suivi partout, dans l'Allemagne de la débâcle jusqu'à la prison du Danemark ! (me fait penser à la prophétique pourriture shakespearienne de ce royaume pour Céline) Lui, il s'est occupé d'elle à sa façon en faisant toujours en sorte qu'elle puisse travailler sa danse. Mais je suis pas un écrivain, moi, je ne me fais donc aucune illusion.

    Réjouissez-vous, je reviendrai vite vous fatiguer.


  • Burqas, tchadors et casques lourds.

    (à Alberto,  en souvenir de Nice, Strasbourg et Rome, ce clin d'œil malicieux)


    Trouvé sur un site qui s'intitule « Hérétiques, Incroyants Rationalistes » HIR

    Je cite in extenso: « Pornographie et prostitution sont corrélées dans notre civilisation à la répression du Sexe et de l'Erotisme effectuée par l'Eglise Catholique. L'interdiction par l'Église de suivre une vie sexuelle pratique et spontanée selon les lois de la nature, y compris celles qui déterminent les tendances homosexuelles lesbo et gay, est la manifestation la plus évidente de l'obtusité et de l'obscurantisme de sa morale. Il suffit d'examiner ses lois et les résultats qui dérivent de celles-ci pour en avoir la confirmation. »


    Je doute que cette idée de vie sexuelle « pratique » et « spontanée » soit du goût de tout le monde. En ce qui me concerne, une femme qui me mettrait son sexe sous le nez sous prétexte qu'elle aurait spontanément et pratiquement envie de se faire enfiler aurait peu de chance de me faire bander.

    Et puis je remarque aussi l'emploi du mot « gay » tiré de l'anglais, sûr que ça fait mieux que happy sodomite.

    Quant à l'obtusité de la morale de l'Eglise, ce doit être comme l'abstrusion ou l'absconsité de cette bande de « joyeux lurons » Hérétiques Incroyants Rationalistes avec de courageuses majuscules, H.I.R (ce qui dit vite donne « hachière » ou « à chier » en toute mauvaise foi bien entendu) une obtusité pas très rationnelle, somme toute, puisque le mot n'existe pas, mais qu'importe, forgeons le sans complexe, pratiquement et spontanément.


    Je mets cette note de Lapinos d'hier 20 janvier en post scrotum.


    Vivons cachées ?

    L'hypocrisie féministe qui consiste à dissocier le pouvoir de l'argent se retrouve curieusement chez Maurras ; on comprend ainsi que le féminisme est un pur produit politique et culturel, un sexisme ordinaire, plus bas encore que le sexisme méditerranéen qu'il dénonce, car fondé sur une conception du sexe et de la politique plus mécanique encore.

    Pourquoi deux poids, deux mesures, alors que n'importe quel imbécile est capable de comprendre que la soumission à l'argent est la pire des soumissions, puisque l'argent concentre l'essence du pouvoir politique (On note lorsqu'on est chrétien que les trente deniers versés à Judas sont la conséquence de sa déception politique : Jésus n'est pas venu pour régner sur Israël) ?

    Bien sûr parce que la loi politique/naturelle du plus fort implique que la conjuration des putains et de leurs maquereaux, auxquels il est permis depuis Fourier d'ajouter les bons pères et les bonnes mères de familles bourgeoises abonnés à "Madame Figaro", cette conjuration pèse beaucoup plus dans la société civile que les quelques péquenots musulmans et leurs femmes en tchador.

    Ensuite parce que la prostitution est le mode de soumission préféré du bourgeois, celui qui épargne le mieux son tabou de l'inceste et préserve son désir de consommation.


  • M comme maudit mirage

     

    J'ai failli assister à un miracle, il  y a quelque temps. Une âme perdue placée sur ma route depuis pas mal d'années se piqua inconsidérément de se parcourir par l'écriture parce qu'elle avait lu ça mon lulu dans un lilivre. Une âme hypertrophiée, bétonarmée, que j'imaginais soudain déguisée en ça : une grue montée sur des pattes fines terminées dans le bas par deux aiguilles noires ET chromées, surmontées de deux manchons, chevillières, molletières, d'hermine blanche et bouffante et au-dessus un petit cul tout bien étudié. Un peu plus haut, une écharpe gonflée en poil de perroche mauve qu'on dirait des plumes. La tête est celle d'une vraie blonde, ce que le port dément mais le regard confirme -6- ou l'inverse, je suis pas sûr -6- répondant au doux nom de Sonia quand Dieu l'appelle sur son portable.

     

    Le miracle donc, c'est tout bête c'est que j'ai soudain cru qu'elle m'avait entendu quand je l'ai apostrophé. Et oui les âmes en peine m'apostrophent, j'ai trop regardé la télé quand j'étais môme, le moyen de faire autrement, pivoter ? bien inutile,  alors donc  je l'ai apostrophé. Mon Dieu, très  civilement, mais surtout sans ménager son orgueil ce qui consiste en la faute impardonnable pour une bronde qui se croit blune. C'est , pas caché, j'ai même pas laissé commenter pour éviter les révélations tordues. Comme elle n'en disait rien je suis allé sur son blog, et posé quelques questions, et elle me laissa faire, dites. J'ai crié au miracle, si si, je l'ai même écrit, c'était beau ! Elle daignait montrer qu'elle m'écoutait, car il s'agissait de ça, montrer, parce que sinon elle m'eût répondu en privé convenons-zan. Là-dessus une autre angine de bloqueuse est venue s'en mêler, le diable si j'y ai vu une coïncidence vu que je venais de chez elle. Bref si vous arrivez PAS à suivre c'est pas grave. Sachez que je n'en sais pas plus vu qu'elle a fermé son blog pour cause d'angine de poitrine (c'est vrai qu'elle y montrait un peu trop ses jolis nichons que j'avais l'heur d'avoir tenu dans mes pauvres mains et que je lui avais suggéré à la Tartufe mais honnêtement de cacher ces seins que je ne saurais revoir (sous entendu sans un pincement du côté du poumon.))

     

    Ce ne fut donc pas un miracle, madame la Baronne, mais un mirage (Fallait t'y attendre! me direz-vous, cyniques comme je vous connais). La baronne, elle, m'a tendu gracieusement son antédiluvienne main à la peau six ou sept fois séculaire de par son nom, une peau de chagrin certes, mais qui rajeunit si bien sous mon regard bienveillant, et elle m'a dit : mon cher Fodio, ces petites perrouges (elle est sourde en plus de son accent russe) sont des grues (oui je voyais ça comme ça)  qui vous font sauter le mur de la foi pour que vous les fassiez ensuite grimper aux rideaux de leurs folies sensiouelles.

     

    Damné accent russe, je crois bien que j'ai nabdé pour le coup!

     

  • Fraternel cousinage

     

    Mon petit cousin me soumet une lettre de son grand frère, en me demandant conseil.

     

    « Faut que je te dise, petit frère, si je te traite de pédé pervers sexuel, c'est pas pour te faire la morale. C'est un fait ! et que je connais bien car je l'ai été ... mon Dieu... est-ce que tu t'es déjà posé la question de savoir pourquoi moi, avec ma tronche d'Affreux jojo, j'ai bien dû baiser cent fois plus de gonzesses (des cent fois plus belles et des cent fois plus moches que les tiennes !) que toi avec ta gueule d'Apollon ? Pas facile de répondre honnêtement hein ! Disons que tu as été très occupé par ton travail, ton désir de gagner ta vie et de la gagner bien, une bonne chose ET une erreur à la fois : c'est très bien de vouloir exceller mais pas en n'importe quoi. Ensuite parce que tu avais une super femme, gentille, jolie et dévouée. Après elle t'a fait des mômes et t'es devenu le bon père, le bon mari, le bon citoyen et le fils modèle comme le souhaitait notre mère et notre père. Tu réalisais leur rêve en somme. Ça ne te laissait pas beaucoup de temps pour la bagatelle. Petit à petit tu as quand même dû t'y mettre, les tentations sont plus nombreuses le mieux on gagne sa vie, et j'ai commencé à entendre parler de tes frasques, par la mère en particulier, pas contente ! le père se marrait, tu parles, tu le connais! (Coupé comme il le fut par notre chère mère, il aimait bien savoir ces fils en bons taureaux en rut ! mais j'ai réussi, bien malgré moi, à leur faire avouer un jour à tous les deux ensemble que les coups de canifs dans le contrat avaient été mutuels, par contre je ne suis pas sûr que ce soit vrai car il y avait un peu de vantardise dans leurs aveux, et beaucoup de dissimulation, la mère donnait le ton, le père chantait la romance !)

    Quant à moi personne ne savait rien des miennes frasques (et personne n'en saura probablement jamais rien d'ailleurs). La seule femme que j'ai eu, avec qui je n'ai jamais été marié d'ailleurs, je ne l'ai jamais trompé (ça me revient maintenant ta remarque sur dieu, que j'ai jamais été fidèle...c'était donc ça !)  ha ben tu vois je m'apprêtais à te dire que je n'ai justement jamais été infidèle aux femmes, en tout cas pas avec la seule avec qui j'ai vécu maritalement. Mais en revanche j'en ai aimé tant et tant qu'à la fin je me suis aperçu que je ne les aimais pas. Je les quittais, elles me quittaient, on se quittait, bla bla bla, toujours la même merde. A chaque fois les meilleurs coups étaient au début et à la fin. La première fois elles se laissent sodomiser par amour, soi-disant, par perversité aussi, et la dernière fois, par haine, mais toujours avec autant de perversité. Des histoires de pédé tu vois bien. Et que tu leur mettes dans la bouche ou dans la chatte, c'est quand même toujours qu'elles ont le sentiment que tu les encules, que tu les emmerdes, que tu les méprises. Et parce que elles, elles savent, ce que toi tu ignores, qu'elles sont des maniaques sexuelles, et pas forcément comme tu l'imagines. Je veux dire aussi qu'elles sacralisent l'acte sexuel, des maniaques religieuses si on peut dire, vu le sujet. Mais c'est bien de ça qu'il s'agit. Elle y croient ! tu comprends. Et quand elles sont enfin enceintes, elles sont devenues Dieu tout puissant. Mais comme ce sont des femmes, elles s'imaginent qu'on peut croire en Dieu sans croire au diable. Et donc le diable en elles, elles font comme s'il existait pas. Aussi simple que ça ! Des anges tombés du ciel !  Et ça te rend fou hein ! Car tu vois bien qu'elles trichent, toi! Mais en fait elles sont juste pas assez viriles pour être honnête...alors tu les encules parce que c'est ce qu'elles méritent. Le diable se mord la queue, toujours ! et les anges (les vrais) soupirent !


    Baudelaire fait remarquer qu'aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste... certaines femmes à qui tu dis ça te rétorquent en rigolant que tu es pédé, bon, mais ça veut juste dire que ce sont des femmes à pédés ; et qui se croient intelligentes en plus ! à fuir pour un homme donc...

    D'autres te disent oui, mais c'est un plaisir sans risque physique ! celles-là je te laisse deviner ce que je leur réponds... »

     

    Moi je dis que quand on a un grand frère comme ça, on est PAS dans la merde !

    (je me demande bien ce qu'il leur répond, tiens !)

     

    Je voudrais pas souffler MA réponse à mon petit cousin, surtout qu'il est dans la quarantaine florissante, ce serait pas honnête, ni envers son grand frère qui est aussi mon cousin. Je crois que je vais lui suggérer de bien relire cette lettre, y a des conseils bien sentis et pas trop cachés. Surtout un en particulier qui me semble frappé au coin du bon sens, qui me fait penser, parce que je connais bien mon cousin, à cette parole de Jésus : qui veut gagner sa vie la perdra.

     

  • Any where out of the world

     

    N'importe où hors du monde

     

    Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.

    Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.

    "Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!"

    Mon âme ne répond pas.

    "Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?"

    Mon âme reste muette.

    "Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale."

    Pas un mot. - Mon âme serait-elle morte?

    "En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort.

    - Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!"

    Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: "N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!"

     

     

     

    Ceci en réponse à un proche qui me vantait les mérites des voyages. Il n'y a qu'un seul Voyage, c'est celui qui mène au bout de la nuit ! Savoir si rien n'y luit...

     

    J'ai pitié de ceux que le spectacle télévisuel de l'abandon des pauvres, de leur abominable bannissement, pousse au désespoir plus qu'à la compassion (je veux dire à toutes les audaces, à touts les courroux, à toutes les fureurs de la compassion). Car enfin merde, même sous les oriflammes de l'Ordre, il s'agit de s'entendre ! Veut-on sauver les Misérables, ou veut-on seulement les réduire ? dans cette seconde hypothèse rien de mieux que l'esclavage, institution d'ailleurs beaucoup plus religieuse que sociale. Mais si on tient, comme vous et moi, pour la première hypothèse, nul labeur plus pressant que refaire une chrétienté. Seulement voyez-vous, ça ne se refait pas sans un peu de scandale, sans inquiéter les nantis.

    Il y a des risques. Et le monde moderne et avec lui tous ces citoyens confortablement assis sur leur principe d'égalité-fraternité-liberté droit-de-l'hommistes ne semblent guère décidés à les courir. En sorte que ce voyage au bout de la nuit n'est pas près de finir. Mais on en verra le bout, le temps est proche. Et ce bout de la nuit, c'est la douce pitié de Dieu à laquelle je me permets sans cesse de renvoyer mes proches (réels ou virtuels) et dont le seul nom les fait (du diable si je sais pourquoi !) siffler et grincer comme un rat pris sous une poutre. La douce pitié de Dieu, c'est-à-dire la profonde, la très profonde Eternité.

     

    Il est significatif qu'en s'efforçant de tuer le temps par toutes sortes de divertissements, on ne fait qu'entrer dans son jeu, baiser la mort sur la bouche. Voilà à quoi la religion laïque ou démocrate-chrétienne, vautrée dans le cinéma, les voyages, la Kulture, fait penser : un ballet macabre de femelles prédisposées à la branlée.

    L'ennui, l'acédie, la mélancolie... autant de vocables pour dire la dépossession de soi au profit de Satan. Il est à peu près sûr que Baudelaire qui souffrait d'ennui, ait su la cause profonde de son tourment ; ça ne fait même aucun doute.

     

  • L'inhabité de nos facultés

     

    Dans un amphi de la fac de psycho de Nice, j'assistais, il y a quelque temps, à un cours magistral sur je sais plus quelle sous-discipline pseudo scientifique. Le prof, un jeune boche parlant parfaitement le français, un alsacien peut-être, nous distribue sa pilule dans un ennui morose ponctué par de vaines tentatives de faire taire une centaine de poufs assoiffées de pouvoir et de ragot, quand soudain: il commet la faute. Noir sur blanc, en énorme sur l'écran du rétroprojecteur, il a écrit « tâche » au lieu de « tache ».  Ha ! feu de Dieu ! Comme je m'emmerdais passablement, je me dis tiens, un peu d'action. La fac moderne autorise désormais les interventions pendant les cours magistraux. Je me prive donc pas de l'occasion qui m'est donnée de rendre service à un si loyal laquais de la République. Je tente donc de l'interpeller sur la faute. Je sais plus comment j'ai formulé ça vu que c'est PAS une faute facile à expliquer. Mettons que j'ai dit, pour PAS lui faire l'offense de devoir lui expliquer, qu'il y avait une faute à tache, un truc dans le genre, tout simple... trop simple. Le gazier s'est concentré pour m'entendre vu que le troupeau de génisse en a profité pour monter d'un ton dans les confidences bovines. On s'entendait plus et j'ai dû répéter quatre ou cinq ou six fois même : « y a une faute à tache » sans jamais élever la voix, rien que pour faire chier !

     

    Comme je lâchais PAS l'affaire, c'est devenu une épreuve de force et notre homme a fini par comprendre, non sans que je sois obligé de lui mettre les points sur les i en guise d'accent circonflexe. Evidemment, ce que je voulais éviter s'est bel et bien produit, à savoir qu'il a passé pour un con et qu'il est allé piteusement rectifier sa copie (alors qu'il était plutôt dans le rôle du nazi jusqu'à présent, ce qui explique que les poufs le boudaient d'ailleurs)

    Ce fut un retournement complet de situation en la faveur de ce pitre, il devenait une victime. (inconséquence et inconstance de la nature humaine !) Dès lors un murmure  est monté, qui s'est trouvé amplifié (forcément le lieu s'y prête) et nettement désapprobateur de mon intervention. Puis ce murmure s'est changé rapidement en une sorte de clameur, comme souvent dans les troupeaux de bovins, et enfin quasi comme un appel au lynchage comme toujours dans les troupeaux humains !

     

    C'est alors que de blaireau, je me suis transformé en lion : j'ai rugi ! Ma parole, on se serait cru dans l'évangile de Marc ! Comme j'ai PAS pris la peine de noter ce que j'ai dit, on le saura jamais, ni vous ni moi. Mais l'effet a été stupéfiant, comme toujours avec les agneaux. Le silence (des agneaux ?) est enfin revenu dans cette synagogue de Satan, et croyez-moi ce fut un silence plus divin que d'or. Après ça j'ai eu pas mal de propositions malhonnêtes de la part de ces Jézabel en herbe mais ça fera peut-être l'objet d'une autre séance de gymnastique.

     

    En substance, il m'a PAS été bien difficile d'évoquer le scandale qui consiste à PAS faire la différence entre une tache et une tâche, que c'était une faute plus qu'une erreur, la tache originelle, la marque du mal. Peut-être même que j'ai fait des jeux de mots lacaniens du genre : la tâche de la faculté, opposée à la tache, la faute, qui consiste à gober ce genre de confusion quand on est un étudiant sérieux. Bref je me souviens plus le genre de rhétorique tordue que j'ai dû utiliser pour faire entendre la voix de la sagesse divine mais c'est PAS vraiment important.

    Notez que j'aurais aussi pu réinventer ce que j'ai dit, à la manière d'un poète, pour vous plaire !

     

    Mais vraiment, je vous aime assez pour ne pas chercher à vous envoûter avec des tropismes de bas-étage et pour de bien meilleures raisons que vous, qui plus est, puisque je vous écris et que vous me lisez.

     

  • L'oiseleur des fonds marins

     

    Si je fais penser à Lucchini quand j'écris (une de mes rares et donc précieuses lecteuses m'en fait le reproche à peine voilé) ça ne peut être que le fruit de son imagination à elle (je dis lecteuse pour ne pas dire lectrice, je suis PAS un écrivain moi, ma chère !) car je n'ai rien en commun avec cette gouape, that béer fop, ce suppôt de la ruche médiatique, ce cornac du Léviathan ! D'abord ce type n'a rien à dire et ça s'entend. (impossible de lui pardonner d'avoir « dit » Céline, ha feu de Dieu, rien que pour ça il mérite de choper un multi cancer otorhinolaryngologique et de l'anus, cet(te) alvéole* de cul. ) Moi non plus, certes, mais je ne le fais pas savoir (je parle tout seul comme me le fait remarquer un blogueur qui n'a pas apprécié ma charité) (encore un qui prend ses désirs pour la réalité, pas le dernier, loin s'en faut)

    Je suis PAS là pour expliquer comment il faut penser, ce qu'il faut aimer, qu'est-ce qui est beau, bon, mauvais. D'autres, et des illustres, l'ont fait avant moi. Shakespeare par exemple en décrétant la pourriture au royaume de Danemark. Baudelaire en parlant du diable dans le régime pourri du royaume de la seconde république hexagonale bourgeoise, comme on parle de corde dans la maison d'un pendu. Tabou. La liste est PAS exhaustive mais elle est PAS si longue que ça. A condition toutefois d'en exclure tous les vauriens de ce genre-là et Dieu sait s'ils sont légion, je le mentionne comme un archétype dans l'exemple, l'essaim dans la ruche, le guêpier dans le merdier.

    Non je suis là pour révéler ce qu'il faut penser, ce qu'il faut aimer, qu'est-ce qui est beau, bon, mauvais. Comme le fait remarquer un blogueur délicieux, ce qu'on appelait autrefois la culture est devenue ce qu'on appelle aujourd'hui la culture.

    Ça vous étonne ?

    Mais ma chère, je vous aime pour de bien meilleures raisons que vous, moi.

     

     

     

    *alvéole comme étant masculin, alors que ce mot transsexuel est devenu femme depuis une vingtaine d'années.

     

     

     

     

  • Evitage de pavé dans la toile

     

    Je réponds à un imèle d'un chef d'établissement, que je connais pour l'avoir rencontré, quand soudain je découvre qu'un autre courrier s'est glissé, à son issu je veux croire, par...hasard ? Le foutu janséniste en moi (ma concierge !) ne se retient naturellement pas d'aller jeter un œil curieux. Rien de transcendant (mais je m'attendais à quoi, une lettre de change de Dieu ?) au demeurant (comme disent les avocats du Léviathan qui vous mettent sans arrêt en demeure). Puis, au moment d'envoyer ma réponse dans la béate toile, the béer web, j'ai un doute. Je devrais lui signaler cette maladresse au gentil directeur ! Ben voyons ! Gentil Fodio, que me souffle le malin, un grand service que tu lui rend, là ! il t'en sera reconnaissant.

    Ha le tordu (Lucifer pas le dirlo !) !

    Je pense à Gil Blas, direct. Ses homélies pour l'évêque qui lui ont coûté sa place !(je suis un peu dans le même contexte picaresque que lui)

    Mais, une pensée qui me vient de plus haut - ça explique le décalage temporel - vient enfin me souffler La solution.

     

    Bon vous avez sans doute rien compris, je sais. Il faut savoir se taire. J'en dis toujours trop (mon côté démocrate crétin sincère ?)

    Quand c'est sincère, c'est toujours trop long, rasant, et quand c'est vrai, toujours trop court, tranchant.

    Le juste milieu étant une notion mathématique ou politique mais ni théologique ni scientifique, j'écoute et j'entends bien. Je vous invite à en faire autant :

    Je ne vous ai jamais parlé de cet imèle, et je n'y ai rien vu d'anormal.

    En voilà un mensonge qu'il est beau !

    Je vous laisse tirer la morale, il y a tout un tas de jeu de mot possible pour ça (les imèles qui se mêlent de se mêler, emmêlés, etc. je suis pas poète.)

     

  • Relecture


    Je tombe, pas rasé, (ni par hasard) sur un blog d'hacheur de poil, aujourd'hui on rase gratis ! un vrai nid d'écrivains. Mon premier réflexe est de balancer un coup de pompe dans cette fourmilière mais je suis curieux de nature, je décide de creuser (après tout on m'y invite presque) mais  Dieu me préserve de finir dans cette ruche !  Publie.net pour le citer, le contemporain numérique, comme il se dit. Impressionnante liste de noms (on croirait la lista de Don Giovanni ! ça n'en est pas très loin si on veut bien s'y arrêter.)  Je clique sur Isabelle Rèbre (pour le prénom).  Ton 8 mai 45 et le mien que ça s'appelle son opus.  de la fiction et des voix pour entrer aux (sic) zones opaques de l'histoire souligne un encart... éditorial ? publicitaire ? au dessous de la couverture.

    Putain de terminologie à la con ! se sentent obligés de trafiquer la syntaxe pour faire « littéraire » les branques. Nous faire croire qu'on va entrer AU royaume des cieux ?  je préfère entrer DANS le vif du sujet. Je poursuis donc, « sur l'auteur : Isabelle Rèbre explore la parole. Elle travaille depuis 15 ans à une écriture à dire : pour la radio, la télévision, la scène et un collectif qui expérimente les rapports théâtre/cinéma/danse/écriture/arts plastiques dans un laboratoire... etc. »

    Une écriture à dire ! je vous jure, c'est une manie hein !  des fétichistes de la préposition, des préposés quoi ! (et comme tout ce charabia me prévient très clairement que ça va être une écriture qui n'a rien à dire : jai envie de zapper, je perds assez de temps à lire des inepties dans ma boîte-mêle)

    Bref, je serais un écrivain comment ça me ferait fuir un grouillement pareil!

    Ha ! c'est pas Flannery O'connor qui se serait compromise dans une pareille entreprise, ou alors elle aurait corrigé les maquettistes, ça se faisait ça, du temps des écrivains pointilleux comme Céline. (Qu'elle avait d'ailleurs lu. Té ! une catholique !) Mais c'est une femme qui demeure hélas bien méconnue des nouvelles auteurs citoyennes et leurs lectrices(eurs), ces chiennes de garde athées du capital et leur chien-chien de compagno-gnon dans leur relationite con-con. C'est d'ailleurs de ça que ça parle leurs livres la plupart du temps, de la métaphysique des connexions, le côté mécanique des fluides, vases communiquants, bref psychovulgaire. Du con au con sans passer par la case cerveau et en se frappant le cœur au passage! j'exagère ? jugez vous-même.

    extrait :


    « - Qu'est-ce que tu cherches ?
    - Ta collection de cartes postales.

    Elle prend un album photos rempli de cartes postales et l'ouvre devant lui :

    - Là, c'était avant la construction de la maison.
    - Qu'est ce que tu faisais le 8 mai 1945 ?
    - J'étais saoul !
    - Vous avez fait la fête, c'était un grand jour ? Dans les films, à la Libération, les soldats, les américains, sont toujours saouls. Ils font danser les femmes, il y a un orchestre, des jupes qui volent, des cigarettes. Vous avez sorti les drapeaux ?
    - Oui les trois : américain, français, anglais. Mais novembre, c'était plus important, parce que les chars sont arrivés devant la maison. »


    Suite à ce dialogue de sourd vient une longue description de la maison dans un bled quelque part dans entre la France et la Bochie. Mais on est pas dans Balzac, aucune crainte, on revient donc assez vite à un tout nouveau dialogue de sourd. Le contexte, naturlicht, donne l'occasion de sortir son mouchoir maintes et maintes fois. Pauvres victimes alsaciennes des nations, de leur impitoyable pouvoir politique ! hardis citoyens !


    Le jour de la révolution on leur trouvera un gentil goulag sur une autre planète à tous ces écrivains citoyens femelles, les Michon, Chevillard, Delaume, etc. la liste est sur le net. Ça sera pas difficile de trouver des informaticiens dociles pour faire les listes de passagers pour Mars (tant qu'on leur demandera pas de lire les bouquins, sinon ils vont trouver ça trop humanistes et mettre des bâtons dans les knuts ! faut pas demander l'impossible je sais !)


    N'empêche que ça chie dans la colle tout ça, comme disait mon tilleul, le dabe de mon dabe! Total, qu'il aurait rajouté, cette bougre de vieille conne peut pas la fermer ! J'ai toujours pensé qu'il ne visait pas ma grand-mère, mais à la réflexion, la république, la nation, ma grand-mère et toute la sainte famille athée, c'est tout un, et toute une en l'occurence. (faut toujours que ça la ramène sans a propos) Et c'est pas mes faux-confrères écrivains qui me contrediront, ils savent même pas que j'existe, sinon, pensez, ils s'en feraient un peu plus pour leurs ignobles petites boutiques sataniques. On va pas les effrayer, gardez-ça pour vous ! C'est farouche ces animaux-là, comme les poissons, curieux et farouche. Mais qu'ils y viennent, je les attends armé de leur sacrosainte bible juridico sentimentale. Ceci, ce blog, ce que vous lisez là est un endroit virtuel ET privé ! code machin article truc. (virtuel devrait suffire, déjà que anonyme, mais non c'est privé le mot clef ! Le jour où ça devient public je suis lynché.)


    Mais je vous le dis, tas de païens, les pauvres victimes des nations politiques partout sur la planète en sont les bâtisseurs eux-mêmes, de la plus humble termite fonctionnaire (curé de la république) aux hyènes d'en haut (les hommes politique en général sans exception) et toute la bande de vautours qui les soutient et se nourrissent à leur odieuse table de cannibales! La finance, le capital, la racaille intellectualisante, dans la presse, la télé, le médiat, et tout ce qui tourne autour de cette formidable industrie du mensonge, cette OPA sur la morale pour en faire un sinistre pacte. L'anthropophagie est totale quand elle consiste à se dévorer l'esprit en cultivant son corps. C'est à peu près à quoi sont promis les neuf dixième de l'humanité. Le reste se mord la queue en faisant de l'esprit !


    Combien de temps avant l'inquisition des pouvoirs dits publics (politique ET satanique) dans la blogosphère ?

    Les blogueurs sauver le monde ?

    Faut que je relise l'Apocalypse, putain de moine !


    Comme je le disais à la Baronne on peut être catholique et marxiste et pour autant un homme très simple, un peu sauvage mais bien élevé, bourgeoisement, etc. agréable à vivre, si vous saviez! Jamais un gros mot inutile !

    (elle me parle des ragots comme quoi la Marquise aurait écrit à son amant : Je vous quitte. Je vous aime. dans la même phrase glousse-t-elle. A quoi je répondais finement : quand une femme dit à son amant qu'elle le quitte et qu'elle l'aime, c'est qu'il l'a gravement offensé (car seul compte le premier terme). Dieu seul sait où, quand et comment!  Et le diable aussi, n'en doutez pas! Quand elle le saura, elle le lui pardonnera. Peut-être même qu'elle le découvrira afin de lui pardonner, qui sait, les miracles, les vrais, ça existe!

    C'est de là qu'est venu qu'elle m'a envisagé la coquine, les baronnes ça manquent pas d'esprit quand il s'agit de la bagatelle !)


  • Un coup pour rire, deux pour mourir


    Elle se tient derrière la porte, figée depuis... une bonne demi-heure. Elle a entendu du bruit dans l'appartement, a reconnu sa manière de traîner les pieds, le son de la cafetière. C'est ce bruit qui la démonte, lui tire les sangs, ce bruit qui l'a accompagnée chaque matin pendant dix ans de sa vie, de leur vie ; et puis l'odeur comme elle s'y attendait, mais c'est son corps, réflexe oblige, qui frémit des narines.

    Son esprit est un glacier grondant que rien n'arrête et qui pourtant ne semble pas bouger d'un iota.

    Elle l'entend parler, des paroles indistinctes, à l'adresse de personne, il est seul. Elle connaît le ton de son silence, reconnaît la voix. Cette voix si tendre et parfois si rude, elle se dit qu'elle ne pourra pas affronter son regard aussi lumineux qu'il peut être sombre. Elle en a eu sa dose de ce contraste perpétuel, mais pourquoi revenir ?

    Elle le sait très bien. Elle a subit à son tour ce qu'elle lui a fait endurer et sa propre peine lui a ouvert les yeux sur le chagrin qu'elle l'imagine avoir éprouvé. Traîtresse en repentir, elle s'est décidée à consentir à son mépris, elle en a même besoin.

    Elle sait qu'il ne manquera pas l'occasion de se venger et elle lui apporte cette opportunité sur un plateau, au milieu de la nuit, certes, mais ce n'est pas un plateau conventionnel.

    Elle cherche encore du courage au plus profond de sa détresse. Elle regrette de ne pas l'avoir réveillé ; elle aurait su par son visage démêler ses sentiments. Elle sait qu'elle ne fait que se chercher des faux-fuyants, elle a une peur bleue de le revoir, mais c'est une angoisse qu'elle n'a connue que tardivement et jamais avec lui. Elle est tombée amoureuse de lui après coup, après l'avoir quitté ; elle ne croyait pas cela possible. Après s'être fait éconduire par deux amants, peu épris, avoir subit une année pénible de remise en question, des nuits d'insomnie, elle qui dormait huit ou neuf heures n'en alignait plus que deux ou trois ces derniers mois ; son système nerveux a flanché. Elle ne doute pas qu'il aime encore, malgré le ton dur de leurs dernières paroles. Malgré le fait qu'il l'a vexée en ne faisant aucune difficultés à lui rendre ses affaires, qu'il n'a même pas voulu la rencontrer pour décider du partage de leurs biens, qu'elle lui a « volé » des choses personnelles et qu'il n'a pas bronché, pas eu la moindre parole de reproche, qu'il a joué superbement le dédain. Ou bien est-ce à cause de cela même. Elle s'embrouille. A même essayé l'écriture, une vague nouvelle, brillante, mais inutile. Vaine parce que trop éloignée de son sujet. Alors elle l'a jetée, brûlée, bref, fait disparaître cette tentative dissimulée d'exprimer, ne serait-ce qu'une seule fois, ce qu'elle sait d'elle-même et que tout le monde ignore. Sauf lui... peut-être !


    Elle n'a pas pu renouveler une deuxième fois la même erreur, pas elle. Elle a compris que c'était là la source de son mal-être, le yoga ne l'a pas aidée, au contraire, il lui a fait sentir la source de toute cette souffrance, d'autant plus violente que sourde et brutale. Le salaud, quand je pense qu'il m'a demandé de l'argent en menaçant de se foutre en l'air. Vingt mille balles, je vais me flinguer pour vingt mille balles ! et tout de suite elle sent son cœur se serrer. Des centaines de fois elle a joué et rejoué cette scène. Elle sent son ventre se tordre en pensant à ce suicide de l'honneur qu'il s'est infligé. Adieu l'amour propre, nu comme un ver, un sale type lâche et vénal, manipulateur odieux et cynique, en quelques minutes, il était devenu ce qu'elle souhaitait qu'il fût. Elle lui avait donné la réplique parfaitement. Comme tout ce qu'elle faisait, raisonnablement. Tout avait été sobrement orchestré, y compris les larmes qu'il n'avait fait qu'entendre au téléphone et qu'il avait en revanche eut le loisir de voir dans ses yeux à elle, à leurs débuts, coulant dignement le long de ses joues délicates... en l'honneur d'un autre homme il est vrai.

    Deux années avaient donc passé.

    Un an! deux ans !

    Elle a frappé, deux coups brefs.

    Tout à coup une explosion retentit dans sa poitrine, ses joues s'empourprent aussitôt, la chaleur lui fait cligner des yeux. Jusque dans son intimité, une extase voisine de la douleur, ou bien l'inverse, lui dilate les lèvres, toutes les lèvres. Sa bouche est enfin en harmonie avec ses pensées et son cœur. Elle s'humecte les muqueuses à petits coups de langue rapides, comme pour l'affûter. Il va ouvrir la porte, il va se trouver là, devant elle. Des mois qu'elle se prépare et pourtant elle se sent à la ramasse. Pour la première fois de sa vie elle est en train de s'autoriser à commettre une faute.

    Il ouvre la porte, d'abord, puis les yeux ensuite, mais, elle peut facilement observer que ce n'est pas le même élan qui accompagne chacune de ces deux actions.

    Ils se regardent intensément. Dans le blanc des yeux, qui reste sombre pour elle et lumineux pour lui, c'est ce qu'ils perçoivent. Pour lui, le bleu de ses yeux à elle, et c'est le bleu du ciel, aussi pénétrant et dévastateur qu'il est impalpable, le bleu de la mer aussi, puissamment convaincant, mais ce qui le torture le plus, c'est son abondante chevelure de rousse. Le vent de son esprit, de ses sentiments, l'eau et l'air dans ses yeux et le feu autour de cette diaphane épiderme. Il ne peut pas résister à cette alliance de charmes, cette profusion d'appâts mêlés. Son jugement se fausse et il se dit qu'il a payé le prix pour avoir possédé ce rêve qu'il avait cru longtemps inaccessible.

    Elle, elle voit dans son expression qu'il s'y dessine une amorce de résistance. Elle a prévu le coup, décide de lui parler franc, fine tactique, maintes fois éprouvée.

    Je regrette ce que j'ai fait, je me suis rendu compte que je t'aimais et je suis venu pour te reconquérir, voilà, et puis elle baisse un court instant le regard en signe d'allégeance, de repentir.

    Le relève aussitôt pour guetter sa réaction.

    Elle note qu'il a vieilli, des rides nouvelles sont apparues, un air plus posé aussi qu'elle ne lui connait pas. Ni l'air jaloux ni l'air méchant se dit-elle, comme je l'ai toujours souhaité. S'il pouvait comprendre qu'elle l'a quitté par amour.

    Il le sait parfaitement à présent ! ça ne fait plus aucun doute. Pourtant il se sent beaucoup mieux depuis deux ans, excepté ce terrible chagrin qu'il porte courageusement parfois mais la plupart du temps assez lamentablement, oui il a reprit confiance en lui-même et par surcroît pense avoir profité de la leçon. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'il hésite entre deux attitudes et finalement se décide pour une troisième, imprévue, improvisée, bref, il rate le coche, il faut bien le dire. Entre lui ouvrir les bras et la foutre dehors, il a choisi, mais l'a-t-il vraiment choisi ? une troisième voix, celle de la discussion, du verbe, de la négociation. Alors il lui propose un café, et ça les fait rire parce que c'est elle qui lui avait proposé un café à leur première rencontre, et que c'était le petit matin, aussi.

    Il n'ose pas l'appeler par son prénom.

    Tu veux quoi exactement, s'entend-t-il lui demander.

    Je te l'ai dit, te reconquérir, dit-elle posément.

    Sexuellement aussi ? lâche-t-il.

    Elle a une mimique qu'il connaît bien.

    Et parce qu'il n'a pas compris le sens de cette mimique, parce qu'elle lui évoque d'un seul coup toute la souffrance, le chagrin qu'il a enduré, il sent, il éprouve la haine qui couve  pour cette compagne volage qui l'a trahie et l'admiration qu'il lui porte. Il sent les effets néfastes de ce dangereux mélange, alors il grimace, lui aussi, mais de dégoût, pour lui-même, pour toute la race humaine. Et elle, parce qu'elle prend ce rictus à son compte, se l'attribue, se sent à la fois victime et bourreau, responsable et martyre, elle, analyse et se dit que par la luxure elle sera punie puisque c'est par  luxure qu'elle a fauté.

    Il n'est pas loin de se dire la même chose, mais il veut la violer, la frapper, la tuer même, il en a vraiment envie, et il est en train de peser le pour et le contre lorsqu'elle soulève sa jupe et lui montre son sexe.

    Ce geste pour obscène qu'il paraisse est une vieille habitude entre eux.

    Ça serait pas plus difficile que de serrer une vis, sa gorge fragile, il voit déjà ses mains autour de son cou.

    Mais c'est fini ! et il se lève, et le lui dit : C'est fini !

    Elle comprend qu'elle a perdu la première bataille. Elle décide de se retirer. Je reviendrai, dit-elle en se dirigeant vers la porte. Il ne bronche pas, sous le choc.

    Et la voilà partie.

    Il se dirige vers la salle de bain et dans le miroir aperçoit la tache d'encre sur son nez. Pourquoi le rire qui lui échappe lui semble-t-il émaner de quelqu'un d'autre ? Il se regarde et se juge en riant, impitoyable.  Ha ! te voilà sale chien de ta race, prêt à tout renoncer pour un amour pourrissant. Tu n'apprendras jamais, tes plaintes me dégoûtent déjà, celles advenues et celles à venir. « Yes, you have been in disgrace with fortune to all alone beweep your outcast state."* Et tu l'as bien mérité sale con !

    Son cœur est le théâtre d'émotions violentes dont la joie n'est pas absente, une joie mauvaise et délétère, pleine de suffisance, d'amour propre, la joie que procure la vengeance, et la colère par-dessus, celle d'éprouver cette joie, de se juger aussi lâche, aussi mesquin, caricature de pleutre. Il est quatre heures du matin et il se fait acteur et spectateur, la folie va finir par devenir son seul et dernier refuge, il va se figer dans cet état duquel il renoncera plus ou moins volontairement à sortir.


    Enfin, il se dit que la vie ne vaut pas les mots pour le dire, et sans rien comprendre, se tait à lui-même. Puis, comme un robot, il attrape le grand couteau de boucher qu'il n'a pas cessé de lorgner du coin de l'œil, souvenir d'un ancêtre, et se tranche la gorge jusqu'à l'os.


    En entendant la sirène des pompiers, elle comprend qu'elle vient de l'achever. Elle n'a pas un regard pour le ciel. Elle s'enfuit, les épaules voutées, le regard luisant, perçant l'asphalte. Du diable si elle sait ce qu'elle regarde.




    * Shakespeare « oui tu as enduré l'infortune de pleurer seul sur ton sort d'exclu »


  • Un vrai pote


    Quelque temps, quelque part, je passais devant des vitrines. Soudain, un attroupement. Une trentaine de badauds mate intensément quelque chose. Au centre de cette modeste foule, quelqu'un cause, déclamatoirement. Je contourne l'attroupement, la tête ailleurs. Mais quelques pas plus loin, la voix de l'orateur éveille un échos dans ma mémoire : c'est celle de mon pote ! Je fais demi-tour, me fraye un passage. L'orateur est, en effet, mon pote.

    Prenez garde ! Un miracle, un vrai miracle! Mesdames et messieurs, qu'il tonnait, ce mannequin pleure ! Voyez ces larmes ! Que ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre voient et entendent ! Et sur qui pleure-t-il, ce symbole de notre civilisation, sur les péchés de qui ? Sur les vôtres, mes très chères frères!

    Et c'était vrai, un liquide translucide et brillant semblait couler d'un des yeux bêtes et fixes du mannequin. C'était un mannequin représentant une crétine chébran. Les gouttes qui coulaient sur ses joues ressemblaient à des larmes, des larmes de glycérine, sans doute, mais quand même des larmes.

    Pourquoi cette femme pleure-t-elle sur nous, demanda une matrone aux lunettes ornées de strass.

    À cause de leurs péchés, madame ! À cause de l'horrible folie matérialiste qui ravage le monde ! L'abjecte idolâtrie des images ! Le culte sexuel qui nous accable de maladies innombrables, du sida à l'ulcère d'estomac ! Le Seigneur, dans son infinie bonté, a daigné vouloir qu'un mannequin tel que celui-ci pleure sur les adorateurs des images, des gens qui aiment, non pas leurs frères souffrants, mais des effigies façonnées par la cupidité et l'esprit de fornication, telles que les femmes qui s'implantent de faux seins et les hommes qui s'échinent à se faire des muscles d'athlètes alors qu'ils ont des cœurs de poulet et des cervelles de fourmi !

    L'ulcère d'estomac est maintenant une maladie sexuelle, demanda ironiquement un vieux con.

    Et comment !  cria mon pote,  ça s'attrape par le baiser à la française ! C'est causé par un microbe qui s'appelle Helicobacter pylori.

    Je suis médecin , dit gravement un type.  Cet homme a raison au moins sur ce point.

    Et le Seigneur , enchaîna mon pote, qui n'entendait pas se faire voler le crachoir,  a voulu qu'un mannequin sans âme et sans nom, Saint Personne, le symbole même de ce que nous sommes devenus, pleure sur les adorateurs pervers de la beauté diabolique telle qu'elle est modelée par les sinistres prêtres de Mammon !  Il ne faisait pas dans la dentelle, ce jour-là, il tartinait les adjectifs comme un gniard seul à la maison étale la confiture sur son pain.  Repentez-vous, pleurez enfin, vous aussi, sur la perte du don divin du sens de la vie éternelle ! Implorez la miséricorde du Seigneur , clama-t-il avec tant de force que j'en sursautai, aveugles adeptes des tampons vitaminées et des pizzas surgelées ! Vous êtes tombés si bas que vous ne pouvez même plus percevoir l'évidence !

    C'est de la pub, c'est un coup de Séguéla pour faire enrager Sarko, lança une voix.

    Nous étions bien une centaine devant le magasin.

    Ni Séguéla ni Sarkozy ne vendent de pizzas, observa une autre.

    N'empêche, dit une fille blette, j'ai toujours pensé qu'il y a quelque chose contre nature dans les tampons.

    De l'autre coté de la rue, un attroupement s'ébauchait aussi. Les automobilistes ralentissaient pour tenter d'identifier la cause du merdier et ils embouteillaient grave la circule.

    Reconnaissez donc les signes de la colère de Dieu !  tonna mon pote.  Agenouillez-vous ; misérables pêcheurs ! Repentez-vous ! Priez !

    Ils fut considéré avec perplexité. Il allait quand même un peu loin ; mais une jeune femme s'agenouilla sur-le-champ. Plusieurs personnes se signèrent et d'autres baissèrent la tête, comme à la messe, pendant l'Élévation ! Derrière la jungle artificielle qui décorait la vitrine, l'animation était également perceptible. Plusieurs employés s'efforçaient d'appréhender la situation, mais ils en ignoraient visiblement la cause. À la fin, l'un d'eux sortit et examina la vitrine en écarquillant les yeux, puis rentra en haussant les épaules.

    Cet homme a quand même raison, vous le voyez bien ! s'écria une femme très maigre. Les larmes de cette statue sont bien réelles !

    C'est un truc, protesta une autre d'une voix mal assurée.

    Mécréant !

    Une larme est tombée !  cria un garçon blond mayonnaise en bottes pourpres piquées d'or.

    Bien sûr !  répliqua mon pote. Et bien d'autres tomberont avant que vous vous décidiez à implorer le pardon de votre créateur ! Mais alors il sera trop tard ! Allons, âmes endurcies ! à genoux ! Priez à haute voix, afin que l'ensemble de cette Babylone dévoyée vous entende.  Seigneur tout-puissant, pardonne-nous notre égarement et notre cupidité, nous nous repentons de notre concupiscence pour les images du pêché...

    Un homme pas si vieux s'agenouilla à son tour.

    De toute façon, je trouve que ces mannequins sont, en effet, offensant !  dit un jeune pédé efflanqué, au nez pointu.

    Deux employés du magasin sortirent et interrogèrent des badauds sur les causes du waï et, les ayant enfin apprises, se précipitèrent à l'intérieur et retirèrent prestement le mannequin pleureur. La foule avait encore grossi. Deux représentants de l'ordre se pointèrent, les sourcils froncés. Je saisis mon pote par l'épaule :

    Dégage ! les flics !

    Il me toisa de la tête aux pieds, indigné, et cria à pleins poumons : Dieu tout-puissant...

    Dieu tout-puissant , répétèrent plusieurs pénitents.

    Pardonne-nous notre cupidité et nos erreurs...

    Pardonne-nous notre cupidité et nos errements...

    Erreurs, pas errements, corrigea-t-il.

    Qu'est-ce qui se passe ici ?  demanda un des flics.

    Nous nous repentons de notre concupiscence , cria mon pote.

    Vous gênez la circulation sur la voie publique , dit le flic en se plantant devant lui .

    A moi tout seul ?  demanda mon pote d'un air étonné, en indiquant la foule d'un geste ample.

    Officier, les voies du Seigneur sont plus vastes que toutes les avenues du monde !

    C'est possible, repartit le policier,  mais nous sommes encore sur terre ; alors circulez.

    Priez donc avec nous , dit noblement mon pote.

    Mais le flic n'était pas d'humeur mystique.

    Circulez, dit-il avec un peu plus de fermeté.

    Une vingtaine de fidèles chantait une complainte improvisée. Mais l'arrivée des policiers et les gyrophares d'une voiture de police en incitèrent plus d'un à chercher le recueillement dans des lieux plus propices. Mon pote secoua la tête avec tristesse et s'éloigna après avoir lancé aux policiers :  Que Dieu vous pardonne !

    On a marché côte à côte pendant un moment, sans rien dire ; il semblait même pas me voir.


    Va-t-en.

    Tu me détestes ?

    Je ne déteste personne. J'ai pitié de certains.

    Pourquoi aurais-tu pitié de moi ?

    Parce que tu es pauvre , qu'il me fait d'une façon qui, pour une fois, n'est pas théâtrale. Il s'est arrêté pour le dire ; il ne l'a pas dit, il l'a crié. Me voilà donc traité de pauvre par un semi-clochard, tandis qu'un de ces chalands qui vendent sur le trottoir des lunettes qui servent à cacher les cicatrices fraîches des liftings, un de ces hommes désossés qui ont perpétuellement l'air de danser, a entendu l'injure et semble la trouver savoureuse. Mon pote se tient à une certaine distance, comme pour parer une agression physique. C'est alors qu'une de ces femmes qui s'étaient agenouillée le rejoint et le saisit par les revers de sa veste fatiguée.

    Dites donc !  s'écrie-t-elle avec acrimonie.  Parlez-moi de ce putain de miracle ! Est-ce que vous êtes un type de la Samaritaine, comme on dit ? Est-ce que ce n'était pas un coup de pub déloyal ? Parlez-moi ! Vous m'avez fait m'agenouiller sur le trottoir et j'ai bousillé mon collant ! Faut me répondre mon pote !

    Non, madame, je ne travaille pas pour la Samaritaine, non plus que pour aucune boîte de pub. Vous avez bien vu les larmes de cette statue. Et quel sera le poids d'un collant, au jugement dernier, en regard de votre repentir ?

    La femme lâche le revers. Et qui êtes-vous ? demande-t-elle en reprenant le revers et en examinant de près le visage de mon pote, sans doute pour vérifier qu'il n'est pas lui-même un mannequin. Le garçon aux cheveux mayonnaise et le vieil inconnu observent la scène à distance, comme les badauds au PMU qui se demandent s'ils ne vont pas finir par jouer tel ou tel cheval.

    Qui êtes-vous ? Comment vous appelez-vous ?

    Je suis un poète, madame, c'est à dire un homme de Dieu. Quant à mon nom, ce n'est qu'un parmi des milliers. Priez le Seigneur et repentez-vous.

    Les yeux de mon pote, délavés, bleus, enfantins, soutiennent sans peine le regard inquisiteur de la femme ; elle lâche de nouveau le revers. Les deux policiers arrivent.

    J'ai dit de circuler, dit celui qui parle.

    La terre circule pour moi, c'est une vaste branloire pérenne, répond mon pote, paraphrasant Montaigne .

    Je le suis.

    Pourquoi dis-tu que je suis pauvre ?

    Je suis fatigué et tu m'ennuies.

    Tu n'es pas assez fatigué pour faire le cirque infernal et pour t'époumoner comme tu l'as fait. Quel est le sens de tout ça ?

    Ces gens ne marchent qu'au spectacle. Ce n'est pas une mauvaise chose que de les ramener de temps en temps au sentiment des valeurs, même si elles sont aussi loqueteuses que celles du christianisme. Ça me fait circuler le sang. C'est mieux que d'aller chez les pédés existentialistes freudiens.

    Je t'invite à déjeuner.

    Je ne vais pas dans des endroits à la con.

    Choisis celui que tu veux.


    Nous finissons dans un consternant boui-boui, une morgue pour aliments, éclairée au néon, avec des tabourets fixes garnis de plastique éraflé devant un comptoir graisseux. Les gueules des clients sont tellement déformées qu'elles semblent avoir été piétinées pendant des siècles, ou bien ils marchent dessus quand on les voit pas. Les filles sont vertes et les vieux marrons, et tous ont l'air de souffrir de problèmes articulaires, les femelles s'étant fait remplacer les jointures par des cardans en chrome, tandis que les mâles, n'ayant aucun trou à vendre, se sont contentés de débris de ferraille. Bref, on s'assoit et on commande.

    Pourquoi tu m'as traité de pauvre ?

    Tu n'as rien d'autre à quoi penser ? On t'appelle et tu te sauves. On ne doit jamais quitter quelqu'un qui vous aime et qui ne vous fait que du bien.

    Mais, ce n'est pas juste ! Je n'aime pas les hommes !

    Il m'adresse ce qu'on appelle dans le métier un regard chargé. C'était, jadis, un bon truc que le regard chargé : on en a vendu pendant quelques années des vacances en Laponie et des moutardes à la mangue, entre autres horreurs, avec ce genre de regards qui laissent entendre que seuls les petits malins et les privilégiés sachant le prix des choses vont se les geler au-delà du cercle polaire et garnissent leurs steaks de cette mixture au goût de vomi qu'est la moutarde à la mangue. Maintenant, on vend les mêmes saloperies, mais avec de la chair fraîche aux yeux étincelant de candeur, le tout en Technicolor, 3D, etc. Tout d'un coup, il se tourne vers une créature perchée sur le tabouret voisin du sien, une italo-Martienne dont la peau est recouverte de couches sédimentaires de fard et dont le corsage douteux est rempli de dix kilos de charcuterie qui a largement dépassé la date de péremption.

    Salut beauté, qu'il lui fait.

    Je m'arrête de mâcher. La pute revêt instantanément cette expression semi-offusquée et semi-titillée que toutes les fausses blondes avariées de la terre n'ont pas encore appris à éviter.

    Belle journée , dit-il encore, enjoué.

    La bouche encore dégoutante du beurre de la moitié d'omelette qu'elle s'y est enfournée, la pute coule un regard analytique vers son admirateur. Puis elle se tapote le menton avec une serviette en papier et la délicatesse d'une princesse de Windsor, évacuant d'une pointe de mouchoir en soie une miette de pain.

    Mon ami que voici , poursuit-il en m'éperonnant les côtes de l'index, est un timide. Il est très ému par vous, mais il n'ose pas faire le premier pas. Voudriez-vous avoir l'obligeance de l'examiner ?  dit-il en se reculant, de telle sorte que ce monstre expulsé par Darwin du Crétacé puisse me zyeuter. Je serais content qu'il soit foudroyé par une attaque ; les miracles arrivent aussi, les vrais. La créature m'adresse un grand regard rêveur.

    Allons, Fodio, ne fais pas la poule mouillée !

    J'donne pas d'pourcentage , prévient la pute, spirituelle.

    Qui parle de pourcentage, madame ?  s'écrie mon pote.  C'est une histoire d'amour, d'amour au premier coup !

    L'autre, flairant le tordu, prend son assiette et va s'installer à l'extrémité du comptoir.

    « Farewell ! you are too dear for my possessing, and like enough you know your estimate ! »* clame mon pote.

    Ca suffit !  que je fais.

    Le visage de mon pote est devenu d'une déconcertante dureté ; on dirait qu'il se prépare à m'envoyer son poing dans la gueule.


    Voyons, Fodio, dit-il en sourdine et staccato, si tu avais perdu ta jambe dans un accident et que tu sois sans le sou et rejeté, si tu avais eu une attaque qui fasse qu'une moitié de ton visage dise merde à l'autre, et, si, par-dessus le marché, tu souffrais sur ce visage d'une éruption causée par un excès de mauvaise bouffe, tu serais heureux comme un pinson avec celle-là, non? Tu serais même heureux de m'avoir, moi, un homme, pour te serrer dans mes bras et peut-être te caresser la bite et te donner du plaisir ou pire ! Non ? s'écrie-t-il, sifflant presque de colère. Mais non, tu veux l'image parfaite, la beauté aux jambes fuselées et aux seins ronds, sensuelle et même un peu perverse, non ? Comme tu n'as rien à donner en échange, tu veux qu'on te donne, ou bien tu veux acheter, acheter avec de l'argent, non ? Tu n'as jamais pensé que les gens qui achètent sont des sous-développés. Comme ceux qui sont pauvres de temps, d'imagination ou encore de talent, et qui achètent des plats cuisinés ou surgelés. Toi, Fodio, tu achètes des rêves cuisinés et surgelés ! Et c'est pourquoi je te dis que tu es pauvre ! crie-t-il dans la lumière violâtre de ce lieu de cauchemar.

    Je perds patience et le saisis par un revers, décidément en fin de course. Plus rapide que moi, il m'en expédie un dans la mâchoire et je tombe dans la sciure tandis qu'il siffle d'un trait le reste de son verre.

    Ce monsieur paiera, il en a l'habitude, lance-t-il au serveur avant de sortir.


    * Shakespeare


  • Trop c'est tropisme!


    Le Lapin a raison, le style en littérature ou dès qu'on écrit, c'est la morale. Rien à voir avec la religion? C'est toujours du sentiment religieux, incertain, que je suppose volontiers ravissant comme la vague, sauf si elle vient à déferler ! le ravissement se mue alors en terreur. Les tempéraments infantiles y verront la mère, la mer, qui nous contient, nous berce, et nous rejette sur la grève un beau jour, seul et enfin libre. La nostalgie comme un miroir nous incline à y retourner. C'est ça le style. Retourner à la source des corps, à petits pas, de sa petite écriture, de son parlé intime, de sa petite musique. Mais il faut tout dire et le miroir est un menteur. La mère ne peut rien entendre de sa propre engeance. Que ce qui la calme et la rend d'huile. Quand elle se déchaine elle la tue ! Le style sert à cacher ce qu'on croit moralement répréhensible. Alors on trace son petit sillon sur la mer en essayant de faire le moins de vague possible.



    Le pouvoir de tout ça est un leurre, le travail est ailleurs. En amont. Vos personnages ont-il autre chose à dire que vous ? La grosse somme de ce qui s'écrit et se vend aujourd'hui c'est des vagissements et du vent. Il n'y a aucun repère, aucun pair, pas un compagnon, un frère, un ami, vous êtes seule du début à la fin, entourée d'aigrefins. Vagir et se laisser bercer par la brise du souvenir, c'est votre lot. Vous résistez à l'idée de manier des personnages comme si vous alliez manipuler des êtres de chair et d'os. Devenir une toute puissante fée de bon ou mauvais augure. Vous découvrez les pouvoirs de l'écriture. Et vous n'êtes pas femme de pouvoir....

    Résistez au miroir vous-dis-je. Ne lisez pas ce qui vous semble beau, n'écrivez pas pour ressembler. Rassemblez plutôt les morceaux de chair et d'ossements, ce que l'histoire a fait, sans vous, à vos dépends, sans vous consulter. Donnez-leur une âme, faites-en des enfants du bon dieu et laissez les canards sauvages s'envoler en braillant leur hideux coin coin trois fois coin dans un triangle maléfique.


    La morale c'est ce qu'on voit quand on se regarde dans un miroir. Ce qui nous arrange. De quoi avez-vous peur ? qu'ils reviennent vous hanter ces personnages ? c'est que vous les stylez trop. Vous craignez de les aimer ? de les perdre ? de les faire mourir ? vous en faites vos enfants. Vous en avez le pouvoir, vous êtes femme. Seulement voilà, ce sont des personnages qui flottent, sans gravité, comme vous, dans les limbes de la morale. Ils ont toujours votre style et votre lyrisme. Peuvent pas exister, vous pouvez pas les voir, pas les sentir. Vous les aimez trop. Vous ne les aimez pas. Ils étouffent. Et comme vous êtes femme vous simulez plus que vous ne dissimuler.


    Vous simulez en effet, plus que vous ne le dissimulez, que vous n'avez pas le pouvoir. Vous sentez confusément que ces personnages pourraient exister bien plus que les avatars avec qui vous couchez et sur qui vous avez tous les pouvoirs. Vous préférez ces personnages qui vous échappent. Et ils vous échappent parce qu'ils sont vrais, eux. Vous voudriez qu'ils remplacent vos amants de pacotille. Mais vous aimez la pacotille, tout ce qui brille. Les diamants se récoltent à la mine, c'est salissant. La pacotille on en trouve partout. C'est propre, ça coûte rien, ça décore et ça vous convient, convenons-en. Le seul personnage que vous créez c'est le vôtre. Vous êtes tellement plus religieuse que moi. Mais vous avez choisi la pire des religions, celle qui ne se connait pas. L'avez-vous vraiment choisi ? pour le savoir il vous faudrait la connaitre. Crédule au miroir, incrédule à la lumière.


    Vous parlez souvent de vos mots. Comme s'ils étaient vous. Et ils le deviennent, et vous en crevez d'orgueil. Vous n'êtes pas assez femme pour ignorer le miroir, trop pour l'admettre. Les hasards de votre humeur vous voient passer de la mélancolie profonde à la joie extatique, parfois dans la même phrase. Vous soignez votre ponctuation, vos majuscules, vous croyez prendre des risques en réformant la syntaxe sans vous apercevoir que cette réforme est devenue la norme, qu'elle vous forme. (vous êtes « en » « dans » à peu prêt tout ce qui se peut concevoir, la peur, la joie, la souffrance, la beauté, le ciel, la terre, etc. ) Vous fusionnez avec la langue, dans un élan très religieux, païen, animiste. Votre âme se balade entre votre cerveau et votre vagin, d'où ce romantisme à double face, j'allais dire à deux fesses. (la public fesse et la private fesse, qui se diluent dans la fesse book) (ne nous voilons pas la face)

    vous vous confondez avec votre outil, sculptant votre image en croyant décrire le monde. La prétérition sous toutes ses formes est votre figure d'expression. (D'aucuns l'appellent la dénégation hystérique !) Ainsi vous niez tout ce que vous êtes avec une ingénuité redoutable. Enfin, vous rêvez d'une fin qui serait sans fin, parce que vous êtes femme et que la lune vous règle à défaut de vous symboliser. Le temps est à vos côtés, vous l'étendez à l'infini, vous vous mêlez à lui et vous parlez d'amour la tête dans les nuages, les pieds baignant dans le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre. Vous croyez au détour, de l'oubli à la mort, de la mort à l'oubli, sans vous apercevoir que vous ne cherchez qu'à gagner du temps.


    Et l'homme que je suis ne mâche pas ses mots, parce que ce ne sont pas les miens mais l'outil dont tous se servent. Je vous le dis haut et fort : le temps est proche ! L'Histoire est prophétique, c'est un fait beaucoup plus scientifique que vous ne le pouvez concevoir. Que serait un roman dont la fin ne serait pas connue de son auteur ? quelle genre d'histoire emmerdante ça donnerait ? Une histoire sans fin, sans début, sans queue ni tête parce qu'elle ne sait choisir ni l'une ni l'autre.

    Il faut trancher, tailler sa plume et percer les mystères qui nous entourent. Pensez à éviter le miroir ; quitte à choisir l'eau. La diffraction plutôt que la réflexion. Trempez votre plume dans un verre d'eau, vous comprendrez. Quel est donc ce mystère qui fait mentir votre miroir ? Cette image qu'il vous renvoie et qui vous fascine, vous ensorcelle, vous vole et votre regard et votre pitié, vous entraine dans la spirale infernale de l'abime, au centre de la terre, au point de vous-même où vous « disparaissez dans le fond sans teint de reflets amnésiques. » comme vous dites. Vous croyez voir la vanité dans votre miroir et c'est la vanité des vanités que vous voyez. Le vide reflète le vide, à quoi bon essayer de le décrire ? Vanité à la puissance. Quel pouvoir diabolique ! Quel ode à Satan prince des ténèbres !


    Tant que vous n'aurez pas fait toute la lumière sur votre désir implacable d'être remplie et de remplir, vous noircirez des pages, légères, sans gravité. Quand cette lumière vous parviendra, si elle vous parvient, vous les illuminerez, sans style, sans lyrisme et sans morale, lourdes de sens, graves et vraies. En vous révélant telle que vous êtes et non pas telle que vous vous voyez, vous aurez fait la moitié du chemin. Dieu vous portera pour le reste. Il y avait la trace de deux pas tant qu'il vous accompagnait et n'en voyant plus qu'une, vous en concluez un peu vite à l'abandon. Mais c'est sa trace qu'il laisse et non la vôtre, c'est lui qui vous porte et non l'inverse. Votre miroir vous ment parce qu'il met à gauche ce qui est à droite et vous procure la douce illusion que ça revient au même.


    Vous aurez peut-être le sentiment que je ne vous ménage pas. Mais je me suis à moi-même appliqué tout ça, car être un homme aujourd'hui, c'est avoir été longtemps une femme. La féminisation du monde est une sortie en douce de l'Histoire. Etre un homme (de poil ou de plume) c'est s'opposer à cette sortie sournoise et satanique, à ce retour à la matrice, au matricule, au vagin, à l'univers entier comme un trou (noir ?) sans fin, à la sacralisation du sexe, à la dévotion pour l'orgasme mécanique et mathématique, à la loi du nombre. Le patronyme ne s'oppose plus au matricule, il n'y a plus que des pseudos avec un numéro de sécu. C'est con. C'est qu'à la fin il ne reste plus qu'une hyper morale naturelle : nous sommes tous différents ET tous pareils. Tant et si bien que seul un nombre peut nous identifier, un matricule... une sorte de tropisme* si vous voulez, une force obscure, inconsciente qui pousse à agir d'une certaine façon.  Ou à ne pas agir du tout, se laisser déborder par le nombre.

    Nous rêvons d'inscrire nos noms dans l'Histoire alors qu'il n'y a plus que des surnoms dans un conte de fée sans fin. Qui n'a que lui-même comme but.


    Ecrire c'est enfanter le temps dans l'infini des mots écrivez-vous. Comme c'est naïf. On voit bien pour qui vous vous prenez, à votre insu, je vous fais la grâce de le croire. Car c'est bien tout au rebours pour abolir le temps que les mots ont une fin. Le temps est proche et il faut être contre, tout contre pour le savoir. Tant que vous serez pour, vous serez dedans, et vous ne verrez rien, que du vide à remplir : une occupation de comptable. C'est peut-être la meilleure occupation pour une femme, songez-y ; et gardez-vous de renoncer car il vous faudra vaincre ou disparaitre en tant que, comment dit-on, une écrivain, une femme écrivain, une écrivaine, une auteure, un auteur femme, féminin, etc. ? tout cela à la fois ? vous faut-il une périphrase ou un participe présent ? un être humain qui écrit, un€ écrivant€. Une Jézabel parmi d'autres ? vous êtes perdue dans le nombre. Croyez-moi, lancez-vous dans la politique si vous voulez qu'on vous lise. Vous vous apercevrez peut-être que pour être lu, il faut d'abord être élu.




    *Etonnant, la lumière et la gravité sont les deux principaux facteurs du milieu respectivement responsables des phototropismes ou héliotropisme et des gravitropismes !


  • Quatrain peu orthodoxe



    D'un coup de rein il envoie la femme qui le chevauche valser basculer sur le côté du lit. Il vient de la remplir de sperme et de pognon. Tire-toi sac à merde, qu'il lui fait en lui plantant son regard de fauve dans ses yeux fendus à elle. Il lui a mis un doigt dans le cul et entreprend de lui montrer la sortie. Elle gémit et se dégage, attrape son sac à main et se dirige vers la salle de bain d'un pas de génisse. Dans le sac le pognon bien gagné, dans la chatte la semence d'un demi-dieu. Lui c'est une vedette de la télé, un député, banquier, industriel du yaourt, écrivain, artiste, blogueur, bref, un sale con. Beau gosse, friqué, célèbre, tout en un, irrésistible. Une seule qui lui résiste. J'y reviendrai. (C'est Elle qui lui a dit une phrase qu'il a retenu : Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu.)


    Elle, celle qui vient d'être sacrifiée sur l'autel de la luxure, ce n'est pas tout à fait ce qu'il imagine. En vrai il ne compte pour presque rien dans sa présence à elle. Elle est là pour vérifier quelque chose. Un truc de femme, sa séduction, son pouvoir, son capital corporel, le sens de sa relation avec son mari, elle y va un peu à tâtons. Elle est touchante parce qu'elle ne sait rien, c'est un animal qui ne sait guère que compter et chanter. Ça lui a fait bizarre de se faire traiter comme une pute. Ça la venge curieusement de la trahison de son mari.

    Elle ne sait pas encore à quel point ce dernier (mari) l'a révélée, pas encore. Ni qu'il ne reviendra jamais. Quand il reviendra, pense-t-elle, j'en aurais une bonne à lui foutre dans la gueule à ce chien.


    L'animal en question est présentement avec celle que convoite sans succès le chacal sus cité. Chacun des ces quatre-là ne possède qu'un fragment de ce qui se passe vraiment.

    Par exemple le mari ignore tout du chacal, il est son contraire, un vrai blaireau. Pas beau, une gueule comme on dit, pauvre comme Job, totalement inconnu y compris de sa famille, il espère se faire connaître de la femme qu'il aime et du dieu qui lui revient, il se sait aimé de Dieu, c'est un charbonnier, il traficote dans le noir salissant (c'est une image) cherche des diamants, en trouve parfois.


    Elle l'aime à la folie. Elle c'est Elle bien entendu. Depuis qu'elle le connait elle ne veut plus voir le chacal ! Ça l'emmerde un peu parce qu'elle gagne pas beaucoup à faire sa chef dans sa boîte de merde. Il était pas radin le requin. Mais elle aussi a un tas de choses à prouver. C'est un oiseau de proie, une chasseuse de tête, a une attirance pour les choses à investiguer, évidences, preuves, du travail de flic/ juge d'instruction. Toujours en train d'intenter des procès en intention, sur tout, à tous, y compris à elle-même, surtout à elle-même. Goût naturel de l'ordre et du droit naturel, la femme est nature, elle est la Nature. Elle ne ment jamais. Elle est juste imprévisible: comme le temps. La lune est son symbole car il y a temps et temps. Dix fois par jour elle se demande ce qu'elle lui trouve à ce blaireau. Elle jette un œil sur son ordi et s'apaise. Heureuse celle qui lit, et qui gardent les choses qui y sont écrites!


    La rencontre entre le chacal et le blaireau tiendrait de la fable et je me sens pas la fibre morale. Le sexe de ces quatre créatures se sont connus et mélangés et ils l'ignorent tous les quatre. Ça ne durera pas mais ça n'a aucune importance. Voilà.


    Il y a devant moi comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu et autour, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au-dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient!


    Septième paragraphe, septième jour de janvier, les orthodoxes fêtent la naissance du Christ. Je préfère célébrer les jours qui s'allongent, la victoire de la lumière sur les ténèbres, plutôt que ce douteux anniversaire. Et d'ailleurs moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.




  • Apocalypse now


    19:11 Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.

    19:12 Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même;



    Le nombre de blogs tenus par des femmes est inimaginable. Mais rien ou si peu les différencie. Aucune pudeur, elles vont jusqu'à montrer leur cul pour faire monter leur statistiques, l'avoue, le renie, se posent des questions existentielles, font de l'humour, se croit incorrectes, taquinent l'air du temps, se lamentent que les hommes ne sont plus des hommes, que les femmes sont toujours des femmes, bref, lieux communs, chairs exposées, sentiments avariés, je suis venu j'ai vu j'ai vaincu. Pornographie et morale puritaine se côtoient sans complexe. On vit une époque terrible. Le temps est proche. La lune rougeoie, le temps a honte.

    La femme comme la politique ne veut qu'une chose, qu'on la remplisse. Il lui faut du nombre, de la quantité, du encore-encore-encore, toujours-toujours-toujours.

    Un nombre incalculable de blog tenus par une seule Jézabel, incalculable ? son nom est légion !

     

    Extrait :

    année romantique

    Non, je n'arrêterai pas de fumer.
    Ni de bien arroser mes apéros.
    Je continuerai à entretenir ma nature gourmande (et mes fesses charnelles et épicuriennes)
    (même si ce n'est pas à la mode)
    En revanche,
    plus de fuck friend,
    ni de maîtresse,
    d'amant(e),
    de caprices,
    ou d'énième autre excuse.
    (excepté le plan Q sympa et PARFAITEMENT IMPROVISÉ, sans connaître le prénom, ni la vie, ni le numéro de téléphone) (parce que cette liberté-là, ça compte pas)

    N'être que LA femme d'UN seul (crapaud d'eau douce)

    Mon cœur est (beaucoup) (trop) sensible, je le sais,
    et comme mon sexe, il a besoin d'être rempli...
    (surtout) d'Amour.
    Alors, Prête à tomber
    (dans toutes les superpositions)

    Donc Amélie Poulain ou King Kong ce soir ?
    Je sais... je ferais mieux de sortir pour me trouver un
    (plan Q) mec sympa (pardon)
    Avec qui discuter de choses et d'autres.
    Et faire semblant d'être vachement intelligente et cultivée.

    Ne pas faire l'amour est une torture... je me demande si c'est pas surtout ça (parfois) qui me motive à me trouver un amoureux pour une durée indéterminée (faire l'amour encore et encore) (et encore) »


    Voilà, j'ai pas changé une virgule.

    Je vais devoir aller préparer mon cheval, le blanc pour la fausse religion (je suis catholique) ou le noir pour les échanges injustes (marxiste), j'hésite encore. J'ai un arc ; qu'on me donne une couronne et je pars en vainqueur, et pour vaincre encore. (ce sera donc le blanc)


  • Smoke gets in my eyes


    Les circonstances personnelles de ma vie  m'ont amené à me poser sérieusement une question :  comment est-ce qu'on peut souhaiter ne pas passer devant le grand clown ?

    Bien sûr ma première réaction est d'en rire, pensez, une telle naïveté. Et puis je me dis que finalement la personne qui dit, pense ou rapporte un tel propos avec la plus sincère des bonne foi se doit d'être renseignée. C'est évident, elle connait l'existence de Dieu et elle le traite de Clown, logique qu'elle ne souhaite pas se faire moquer à son tour. Je veux dire sérieusement informée, convaincue. Il nous faut l'éclairer !  Et puis un autre devoir s'ajoute à celui de chrétien, c'est celui de la fratrie. Alors mes très chères frères, écoutez un peu ça. On ne saurait refuser de passer devant quelqu'un (ou quelque chose) auquel (ou à la laquelle) on ne croit pas. Je fais volontairement cette double distinction masculin /féminin et anima (âme souffle homme) / choses (inanimés, avez-vous une âme etc.). Sorte de double équation si vous voulez. Logique matérialiste à la main, je dirais : c'est impossible ! Soit on y croit soit on y croit pas, auquel cas on ne peut craindre de l'affronter. Ce Qu'il Fallait Démontrer, point.


    Comme je ne pense pas que ce genre d'explication nous mène très loin, les mathématiques même métaphysique me rendent mélancolique j'avoue, je préfère songer au manque de style de l'Apocalypse que cause mon Lapin. (Le fait que le déluge soit en train de se produire devant mes yeux ébahis sous la forme d'une immense tempête de neige qui va engloutir le blaireau qui vous parle n'est pas étranger à cette pensée). Il n'y a aucune morale à tirer de l'Apocalypse, c'est un texte qui révèle comme son nom l'indique en grec. La révélation n'est pas une explication, ni un exercice de style. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche. Et oui le temps était déjà proche il y deux mille ans. Et les choses qui y sont écrites sont toutes là, très politiquement incorrecte. C'est un peu comme un marxiste chez Chanel voyez. C'est d'ailleurs ce qu'a été ce dernier livre du Nouveau Testament pour l'Eglise au cours des siècles. Tant au sein de l'Eglise que pour les artistes « profanes ». L'erreur à ne pas commettre serait de prendre les artistes profanes pour des athées. Quand bien même ils s'en vanteraient, ils sont profanateurs (donc croyants pour la même raison que ci-dessus qu'on ne saurait profaner etc.  et le savent, eux (la différence d'avec les profanes d'aujourd'hui qui l'ignorent, eux).


    C'est la lutte du bien contre le beau. Et ça n'a rien à voir avec le sexe, c'est bien pourquoi ce furent des hommes presque toujours. La politique qui est du ressort de la femme est une affaire de sexe, de pouvoir, sur les sens, sur les esprits. Balzac n'était pas contre associer l'idée d'abstinence avec celle de l'inspiration, dirait-on aujourd'hui dans une perspective artistique, mais jamais un « homme » politique ou d'un quelconque pouvoir « financier » à commencer par le bobo qui se paient des putes russes ou chinoises avec ses euros, pas un de ces « hommes » n'échappe à la frénésie sexuelle. Mais Balzac travaillait sous le double flambeau de la monarchie et du catholicisme. Il connaissait son péché et eut la noblesse d'âme (celle du Seigneur à défaut de celle du Roi) de ne pas se soumettre volontiers à la tentation.


    Le temps est proche en effet d'un royaume sur la terre qui ne sera pas celui de Dieu. Jusqu'au bout les hommes croiront être sauvés. (moi-même que me dis-je, je suis au 77 de la rue des amis, deux fois le chiffre de Dieu, je suis loin du 66 rue de France, etc.) C'est dans la nature des enfants de Dieu ça, jusqu'au moment ou la panique les prend et qu'ils se font happer par la faucheuse en criant que Dieu les a abandonnés, s'ils en ont la force ou même le temps ( Ha ! les scènes d'Apocalypse, comme ça vous prend au cinéma hein !Comme vous sentez bien votre frayeur, mais à la fin un coup de musique et ouf on est enfin dehors, que la vie est belle nom de Dieu ! )

    On meurt de plus en plus d'accident de vélo, de cheval, de voiture, d'avion, de train, cardio vasculaire, du travail etc. c'est sûrement pas un hasard. C'est d'ailleurs les scènes juste avant que l'avion se crashe que je préfère. C'est assez révélateur, au sens de la catharsis du théâtre (si on veut bien admettre que le cinéma est aussi du théâtre !!) en nous renvoyant dans cette situation de panique ou le cœur s'emballe et les nerfs flanchent comme on dit. Cette maudite peur de mourir qui enchantent les stars immortelles ! du cinéma. Chant diabolique pourtant, qui les couvrent d'or et de pouvoir sur les âmes égarées. Chants maléfiques, chants de mort, chants d'horreur, chants de la nature impitoyable et de l'éternel féminin, métaphorique ensorceleuse des mots qui parlent et des images qui bougent dont le cinéma est l'instrument.

    Et si Dieu existait demandait jadis naïvement Jacques Brel. Je serais tenté de lui répondre et alors ? ça serait pas ta faute !

    L'homme sans Dieu je sais pas si vous avez remarqué, c'est toujours la faute des autres quand il comprend pas. L'homme de Dieu sait que c'est grâce à Lui.


    Et puis les clowns ne m'ont jamais fait rire, aussi longtemps que je me souvienne. La seule exception est mon frère mais ça doit être parce qu'il me ressemble.


    A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.


    Quant à moi j'ai vaincu ma pudeur, je vais pouvoir aller me saouler la gueule à la source de la vie, si la tempête m'en laisse le temps !

    J'espère qu'au ciel y a le ouaibe parce que franchement ici ça commence à sentir le brûlé.


    Hier, 5 janvier 2010, ma mère est partie en fumée. Dieu ait son âme ! Elle qui ne pouvait pas Le sentir, elle doit être bien contente de Lui incommoder les trous de nez à présent.

    Moi c'est aux yeux que me prend la fumée, allez comprendre.



    Dernière minute : au moment où j'allais envoyer cette note une rafale de vent m'a soufflé le feu de la chaudière à gaz. Le chant légèrement différent du gaz qui s'échappe de celui du feu qui le brûle m'a attiré l'oreille sans que je sache pourquoi. Or ma chaudière est un peu trafiquée et la sécurité ne marche pas ! (une sombre histoire de bureaucratie qui empêche d'en mettre une neuve) je me pointe donc la clope au bec attiré par un bruit étrange quand je réalise que c'est le gaz qui fuse à fond les manettes. Je me suis senti exactement comme dans l'avion qui se crashe... Vite la clope dehors, la porte ouverte, la manette pour couper ! Oh ! nom de Dieu plus de manette. Elle est tombée, je réfléchis le plus vite que je peux. Ha oui ça y est elle est dans la cuisine d'été dans la petite maison d'à côté ! je m'en suis servi pour chauffer l'eau des canards ( je n'ai qu'une clé pour deux arrivée de gaz) ha ! fichtre ! foutre ! la catastrophe est évitée ? je cours, je vole, la tempête fait rage mais je n'ai que trois mètre à faire, la porte est bloquée par la neige, je pense vite, une clef anglaise, je reviens en trois bonds dans la cuisine ou le gaz continue de fuser, le tiroir vite non elle est sur la table du salon avec le marteau le tournevis. Je cours, je la trouve, reviens en trombe, coupe enfin l'arrivée du gaz après avoir tâtonné fébrilement pour ajuster le carré. Alléluia !

    Ça a beau être du gaz russe à deux  kopecks le mètre cube quel gaspillage !

    Bon maintenant si la neige ne s'arrête pas de tomber je vais commencer à m'organiser pour un siège. J'ai six canards des patates du riz des pates des courges des noix, de quoi tenir un mois, deux peut-être si le puits reste accessible et que je tue les chiens et les chats avant qu'ils ne me bouffent.


    Ultime dernière minute, je vais pour rallumer la chaudière et là je sens une drôle d'odeur et une drôle de lumière. Je vous explique. J'ai installé derrière le placard à chaussure un système étrange de connexion électrique munie d'une ampoule avec un interrupteur. Ça ne sert strictement à rien car je n'ai pas besoin de lumière à cet endroit mais j'ai eu la flemme de dévisser l'ampoule. Or les chats aiment bien se faufiler à cet endroit et il arrive qu'ils allument la lampe en marchant sur l'interrupteur. Mais là une chaussure touchait dangereusement la lampe et commençaient à cramer. Décidément le feu me poursuit, en pleine tempête de neige... je vais pas finir la journée.

    La chaudière n'arrête pas de s'éteindre, il fait moins dix dehors, priez pour moi.


  • Mensonges Politiques et Sémiotique du Lapin

     

    C'est ainsi que ma muse, aux abords d'une onde pure
    Traduisait en langue des Dieux
    Tout ce que disent sous les cieux
    Tant d'êtres empruntants la voix de la nature.

    La Fontaine

     

    Rien de plus politique que les vœux de "bonne année, bonne santé, etc.". Souhaits qui n'engagent en effet que leurs destinataires, comme les promesses électorales. C'est parce que la femme est "politique d'abord" qu'elle est aussi attachée à ce genre de formule. Marx définit la politique comme un projet, et le projet comme une utopie (que l'utopie politique est satanique, c'est Jésus-Christ qui le dit).

    Cela fait penser aussi aux déclarations d'amour que les femmes réclament souvent avec entêtement à leurs partenaires, alors qu'elles ne sont que de pures formules de politesse. Les hommes sont sans doute moins disposés que les femmes à accorder à la sexualité une quelconque dimension sacrée ou artistique. Il suffit que le poète fachiste Ezra Pound établisse un lien entre l'art et le sexe pour qu'on sache que c'est une femelle -sympathique, mais une femelle quand même. Le combat de Pound apparaît avec du recul comme l'effort pour s'extraire d'une nation, les Etats-Unis, entièrement pédérastique (plus encore que l'Allemagne nazie), et devenir un homme.

    Soulignons aussi le rapport entre la littérature qui relève du genre dit de l'"amour courtois" (qui constitue encore le ressort principal de la "métaphysique des tubes ou des standards de la chanson", comme dit A. Nothomb, et la littérature "gay". Comme le révèle l'historien G. Duby, autant que les fragments les plus anciens de cette littérature permettent de le constater, le poème d'amour courtois avait un motif plus politique qu'amoureux. Si Duby avait été marxiste, il aurait pu ajouter que la politique est toujours une forme de sublimation du sexe, ce qui explique que la mécanique y tient une aussi grande place. Les ignares qui soutiennent cette aberration que "la France est une nation politique" seront d'ailleurs contraints de la ramener à Descartes ou à ses sous-fifres Chateaubriand, Sartre, Proust, etc. et d'occulter le fait que la France c'est aussi, contradictoirement, Rabelais, Molière, Voltaire, etc.

    Pas besoin d'étude poussée par ailleurs pour voir que la religion gay est largement le produit d'une récupération politicienne typiquement capitaliste (B. Clinton aux Etats-Unis, L. Jospin en France). Les apôtres du cuculte gay ne font d'ailleurs rien d'autre qu'imiter Abélard et Héloïse, en remplaçant l'Eglise par le Sida, qui vient pimenter, si ce n'est le coït, du moins ce genre littéraire.

    La rage entre les chrétiens cucul-la praline derrière Christine Boutin et la secte gay est largement due à la concurrence, au désir contrarié et très féminin de faire de la politique des uns et des autres. Mais intellectuellement, sur le fond, ils sont très proches. Encore faut-il préciser que le "désir de politique" est beaucoup plus "gay" que "chrétien". Les deux apôtres, Judas et Pierre, soumis à la "tentation de Venise" (si l'on prend Venise comme la tentative d'édifier une Cité de Dieu sous le patronage de Marc (!), qui vire au Capharnaüm), sont en effet sévèrement tancés par Jésus-Christ, pour ne pas dire condamné à mort dans le cas de Judas.

    Ici je ne peux m'empêcher de remarquer encore l'extrême lucidité de Shakespeare, bien meilleur connaisseur de Venise et de la politique que de pauvres crétins comme Philippe Sollers ou Alain Juppé, Shakespeare qui a fait de Claudius, incarnation de la politique, un traître. Anecdote : les femelles allemandes ont un tel désir de politique que j'ai trouvé dans cette catégorie un universitaire qui prétend que Claudius est... le véritable héros de la pièce. La tentative de Freud de faire de Hamlet une sorte d'homosexuel existentialiste n'est pas très éloignée, la figure de l'"homosexuel existentialiste" étant à la fois celle du "mari idéal" et du "citoyen exemplaire".

    Et comme disait voltaire "Le mensonge n'est un vice que quand il fait mal. C'est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez mes amis mentez, je vous le rendrais un jour"

    Et non pas « il en restera toujours quelque chose » comme on l'a tronqué par le passé. Mensonge éventé, vicié !

     

  • Des cris noirs sur blanc


    Que se passe-t-elle, j'y comprends rien, y avait des ailes, et y a plus rien !

    Je m'souviens que j'roulais, sur la route enneigée, franchissant les congères dans un parfait nuage de lait. C'était plein de blancheurs, de silence et de grâce, un charme m'a souri et je m'souviens que je l'suivais. Je le suivais, dans la nuit froide de janvier, chemin faisant je déclamais, des mots tendre pour l'attraper.


    Et puis voici. Que dans le ciel noir de minuit, toujours plus forts plus hauts plus beaux, comme arrivant de l'infini, ces drôles de cris, ces drôles de mots.

    Je m'souviens que mon cœur s'est mis à s'emballer, et que bravant ma peur, en silence j'ai levé le nez vers le ciel diabolique, noir comme un gouffre d'infini.


    Que se passe-t-elle ? j'n'y comprends rien, y avait des ailes et y a plus rien. Y a plus rien qu'un abyme de bêtise et d'ennui, qu'un verbiage à vomir à la place où il y avait, des anges qui nous tiraient, vers le haut vers le beau, un bon dieu qui veillait, et qui savait le poids des mots.


    Mon Dieu mon Dieu, réveillez-moi ! Faites que ce soit un mauvais rêve !