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Fodio - Page 6

  • Orthodoxie Littéraire

    Les écrivains de talents se bousculent pas sur le Net. C’est dommage parce qu’ils y toucheraient du doigt une réalité publique plus importante : la réalité des hommes qui ont quelque chose à dire. Ces hommes-là, ne parlent guère et n’ont pas vraiment besoin de livres pour penser ce qu’ils pensent. En général, ils lisent pas, ni Marx ni Shakespeare et encore moins Balzac. Ce qui les rebute, c’est que l’écriture reste irrémédiablement une activité féminine. Mais qu’ils tombent sur un écrivain comme Céline qui les ensorcelle en les saoulant de ce qu’ils savent d’apprendre, expression un peu niaise pour dire que la vérité qu’ils ont acceptée les propage au devant de ce qu’ils lisent, ils reconnaissent plus qu’ils n’apprennent ce qu’ils savaient déjà par principe. L’hypothèse de Dieu n’a rien à voir avec les hypothèses de l’homme.

     

    Le cas du Céline d’après le Voyage est une exploration de cette vérité par petites touches. Des touches, c’est d’ailleurs son nom de famille à Céline, Destouches. Et à force de toucher, d’attoucher, d’énerver, de titiller la bête, quand il ferre, il attrape le poisson ! c’est une science halieutique ou herméneutique si on veut mais surtout apocalyptique. Bon vais pas vous le prouver, disons que je suis De Gaulle et vous me suivez les yeux fermés, mon immense silhouette vous cache la vue de toute façon. Le coup du « discours aux asticots », voilà ce qui sauve Céline aux yeux d’un homme et bon nombre de femme sont sensible à cette parole pas si impie qu’il y parait. Elles ne pensent d’ailleurs qu’à ça, les asticots, la pourriture qui guette leur beauté, réelle ou imaginaire, et elles ont naturellement une imagination très nourrie en horreur de ces petites bestioles rampantes et dévorantes à l’intérieur du cadavre, beurk ! La cathédrale de leur sexe fait écho aux paroles les plus folles et reflète les images les plus abominables ! Or cette imagination les protège de la peur qui ne peut pas se voir car fondée sur ce qui ne se voit pas : l’Esprit. Et pas d’image de cet esprit-là. Tu vois ou tu vois pas ce que je dis ? la parole est souillée, cassez-vous pas la tête. Céline le dit mais comme il le fait par la parole, c’est délicat et les bottes ferrées ou à talons hauts marchent à côté quand c’est pas carrément dessus, les grosses pompes sentimentales des adorateurs d’arabesques et de petite musiques.

     

    Aujourd’hui un type qui n’a vraiment que la parole pour être charitable, alors c’est sur le Nête, du latin neste le nid - et pas le filet ni la toile - qu’il doit écrire. C’est pas innocent, le Céline de Gallimard dit toute l’ordure du bonhomme éditeur, le roi du monde littéraire français, alors, je signe, moi Fodio avec Marc Edouard Nabe, la mort du roi de l’édition papier et vive le roi de l’édition du nid (forcément gratuite, l’art se vend pas comme une pute ou un savon, juste nourrir la bête et encore, pas trop richement), le nid royal où se doit de couver la vérité pour un jour éclore au grand jour et reprendre son envol vers la prophétie. Et que toute cette histoire ait un putain de sens, nom de dieu. Bonne Mère on dirait de Gaulle tout craché. Est-ce que c’est être politique que de vouloir se libérer de ses chaines par le biais de son art ? Responsable de ses paroles à partir d’où ? de l’imprimerie ? de la diffusion sur le ouaibe ? La manie juridique ne doit pas entacher la vérité, et le prophète dit la vérité, l’écrivain historique ne peut pas composer avec quelque pouvoir que ce soit, s’il ne le voit pas il est condamné à enfoncer des portes ouvertes pour l’éternité dans la fosse commune du temps, à finir comme Judas la corde de la parole autour du cou. 

     

    Un écrivain russe l’autre jour, j’ose pas trop le citer parce que c’est le pote du pote de mon pote mais comme c’est une star et qu’on le compare à Tolstoï, donc à la conf de presse à la bibliothèque du parlement( !) où m’a amené mon pote, le type explique qu’il a choisit de parler de la Russie actuelle par le biais d’une transposition historique sous la période du Tsar-je-sais-plus-lequel-mais-c’est-important, (après vérif, Yvan le Terrible) parce que personne aujourd’hui en Russie ne peut le faire selon lui. Qu’il veuille pas quitter son pays, c’est déjà un signe, pourtant la France est un pays très recherché, au top de je sais plus quel classement pour bobo, depuis cinq années consécutives même, la pure vérité. Sorokine, il publie ses traductions françaises chez Gallimard, mais bon, y avait aussi cet ukrainien (pas chez Gallimard mais tout comme) qui l’avait invité, le vrai pote de fac de mon pote, que j’ai lu ses romans, Kourkov, le pote de mon pote, une star locale aussi…bon on va y arriver. Bref, on dirait que je me suis levé et que j’ai demandé goguenard (ma tenue civile), vous savez que vous pouvez dire merde à votre gorille du kgb (son éditeur une sorte de King Kong avec des petits yeux de crocodile à sa droite) qui vous force à faire cette ridicule parade de capitaliste pour se remplir les poches sur votre bête. Si vous voulez $être libre$ (entre dollars ! je l’ai fait avec les mains comme on fait des parenthèses, je sais pas, ça m’a pris comme ça ! oulala, je me faisais un peu peur à moi-même pour dire vrai, mais j’ai continué sur ma lancée avec mon pote Sergueï qui traduisait en simultané au micro vu que moi j’ai plus besoin de micro depuis longtemps avec ma voix du tonnerre de dieu, donc pris dans le feu de la parole et mon idée à la con, où j’en étais ? oui, donc),  vous libérer de l’oppresseur politique Vladimir Vladimirovitch Poutine et faire une vraie révolution, commencez donc par lui demander des comptes sur le travail de Karl Marx qu’il a cyniquement rejeté après en avoir hérité le cadavre idéologique. La perspicacité du bonhomme Marx ainsi passée à la trappe, on peut se servir de lui comme un repoussoir. Mais repousser la vérité Monsieur Sorokine, ça ne peut pas être le travail d’un artiste peintre raté. (nous avait fait cet aveu un peu avant, tout penaudement, en omettant « raté » évidement) je me serais pas dégonflé, au contraire comme la grenouille je me serais embaudruché, allez donc faire un tour sur le ouaibe, au club Misogyn Paris et vous verrez ce que peut dire de la vérité un autre peintre raté. Vous dira qu’un peintre qui réussit, dans le ciné ou la littérature, du diable s’il est perdu pour la vérité.  Après je me rappelle plus trop, j’ai sorti mon tel en faisant semblant d’apprendre une terrible nouvelle et je suis parti en laissant mon pote traduire la dernière phrase : Pour un écrivain sérieux aujourd’hui être peintre est un atout majeur, voyez-vous ? là que j’ai sorti mon tel en écoutant bien mon pote qui allait dire « voyez-vous », que j’ai répété avec force gesticulation en montrant mes yeux et mon regard qui se promenait sur les personnes qui me regardait, gouailleurs pour les techniciens et sidérés pour le reste, j’ai une petite expérience de la scène alors j’improvise et bon je lâche enfin la bombe : l’écrivain, Mr Sorokine, doit-il choisir entre l’apocalypse et la mort ou se cacher dans les poubelles de l’histoire au risque de se vendre au dragon qu’il prétends combattre ? Et le temps que Sergueï Anatolievich traduise les derniers mots, j’étais à la porte d’où j’ai lancé d’une voix de stentor, Serge, prends des notes sur la réponse, ça m’intéresse, puis j’ai tiré ma révérence sous les huées ou les bravos, ou le silence, je sais plus. Le sketch ! Suis parti en grande conversation avec moi-même au tel, je faisais semblant que ma mère venait de mourir, et en plus c’était la parfaite vérité.

     

    Bon, ça s’est pas passé comme ça du tout parce j’ai eu les jetons de ma mère devant le fantastique éditeur simiesque qui causait plus fort et plus souvent que les deux écrivains apeurés à côté de lui. J’ai eu pitié, faut bien dire. Quant à Kourkhov, pas prétentieux, il m’a avoué le coup de l’actor studio, il était lui-même devenu le Président, son personnage, comme Flaubert et sa Bovary que je lui avais suggéré. Bon s’est rattrapé en me lâchant que son dernier roman prenait de la distance avec le personnage. C’est déjà ça, mais j’ai peur que ça devienne psychologique en diable son affaire. J’ai rien dit vu qu’on était pas seuls, un couillon venait chercher son autographe, business et fétichisme d’abord, ok ciao.

    On est allé boire des bières, dans un café littéraire de la rue Pouchkine, pour la nostalgie, avec mon pote, et la bière nous a réchauffé l’amitié. Un type qui se dit perdu pour tout avec une telle candeur on lui pardonne bien des lâchetés. Il aurait pourtant pas fallu beaucoup me pousser sur ce coup-là mais je veux croire que c’est la main de  dieu qui m’a retenu, un peu comme celle du diable a poussé celle de Maradona. 

    Allez qu’on envoie l’Apocalypse et qu’on en termine avec ces jérémiades ! Poutine et Ianoukovitch sont deux enculés de première et c’est un scoop pour personne. Si ces mecs-là devaient faire tirer une balle à tous ceux qui le disent, ça se saurait. Un peu plus enculés sont les peuples qui les ont élus. Mais eux ont-ils vraiment le choix ? ça reste à déterminer au coup par coup, sans méthode et petit à petit, comme l’oiseau qui fait son nid.

    L’Apocalypse ou la mort ! Sergueï, que j’ai fait à mon pote, t’es plus perdu pour tout le monde maintenant, je suis là, moi. Il a rigolé puis il a plongé dans le trou noir immense de l’escalier du métro avant d’aller se réfugier dans celui plus froid encore, sinon plus grand, de sa moitié. Tel un Lucky Luke hilare, j’ai enfourché mon canasson qui n’a pas manqué de me faire remarquer qu’il était temps de lui refaire une couleur. Et pourquoi pas en blanc ? que je lui ai fait. Il en a henni de plaisir malgré son cœur défaillant que j’attends toujours l’argent pour le faire opérer comme dans le bouquin de Kourkov, Le Dernier Amour du Président, etc.

     

    Bon, maintenant je peux attendre tranquillement la balle qui m’enverra au Paradis. Je serais sans doute responsable, mais pas coupable de ma mort, comme les chrétiens des premiers temps romains, au contraire des chrétiens assassins chefs d’Etats ou de gouvernements sus-cités, et tous les autres quels qu’ils soient, vivants ou mort, et tous les publicistes qui les soutiennent, journalistes, avocats, écrivains compris, sur le Nête ou pas et qui osent, toute honte bue, se dire responsable-mais-pas-coupable. Pas toujours responsables, soit, savent pas vraiment ce qu’ils font, mais indéniablement coupables, ces suppôts, à se prendre pour dieu, témoins les signes du temps, effacés sur leurs visages poudrés pour la caméra, et qui se voient toujours sans délai aux yeux du prophète.

     

    22:15 Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!

    22:17 (…) Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie, gratuitement.

     Apocalypse de saint Jean.

  • Hela Sanningen om…*

     

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    Mère  Svea de la Patrie

     

    Cette année la Suède prend la toute première place dans le classement débile des pays respectant le mieux la liberté de la presse. Traduire, dans ce pays, soit la presse s’auto censure, soit elle gouverne le pays ; Parions sur les deux. Pour y avoir vécu quelques années de ma jeunesse - jeune et con, je me croyais un homme je préférais les blondes, etc. -  j’avoue sans honte n’avoir jamais pris le moindre intérêt à lire les journaux suédois. Premier constat donc, la presse suédoise n’est lue que par les vieux cons. Mais comme devenu vieux con je ne la lis toujours pas, deuxième constat : elle est illisible.

     

    La liberté de la presse est une mauvaise blague. D’abord le journaliste n’existe pas, c’est un robot au service d’une entreprise laquelle se dirige comme un paquebot. Dire qu’elle n’aime pas les remous, les vagues. Que la mer en elle-même soit pourrie ne change rien à sa navigation mais que le pouvoir en place, n’importe lequel, s’agite un peu trop et c’est le naufrage. Licenciements, plan de redressement, faillite, reprise, refonte, etc. Dans ces conditions, les journalistes sur le ouaibe qui publient cette info pourraient au moins essayer de sortir de l’ornière , mais non, peuvent pas. Pour bien des raisons dont pas une ne rattrape l’autre. Sont collés à un mot : liberté. Savent même pas ce que c’est, la liberté, pour eux c’est juste un mot magique qui leur déclenche un rêve érotique et qu’ils expriment en statistiques (à chaque fois que je lis des stats, j’ai l’impression d’assister une éjaculation). 

    Les mots ne tuent pas, ils font bien pire.

    Ce sont les décrets qui tuent, les procurations, les condamnations, les actes légaux, les ordres d’attaques. Le problème des investigations quasi policières auxquels se livrent les journaux américains, par exemple, montre qu’en luttant sur le terrain de la loi, celle du marché en dernière instance, de l’offre et de la demande comme ultime loi du libéralisme socialiste ou républicain, tout le bazar juridique caché derrière n’étant que les fondations de ce mécanisme implacable qui équilibre l’humanité désormais entièrement/totalement/globalement et finalement soumise au droit du plus fort, en luttant sur ce terreau là on est sûr de s’embourber. Le droit ! comme ce mot pue l’hypocrisie humaine. Comme il aurait mieux valu l’appeler le gauche, le maladroit, le branque, l’erreur, la faute… le péché.

    Nous voici donc prisonniers d’une poignée d’abrutis qui s’imagine que la vie se réduit au bonheur qu’elle assimile au plaisir légal. Le pire est que cette bande de crétin ne fait que représenter le rêve de malade des citoyens du monde.

    Il n’est plus question de faire du journalisme ou de prendre les armes, il est question de dire la vérité. Que ceux qui ont des oreilles entendent, que les autres aillent se faire sodomiser ou sucer par leurs maitres.

    La suède est le pire pays libre et libéral qui soit en matière de liberté justement. Huit ou neuf millions de blondinets lobotomisés propres sur eux, tièdes à faire dégueuler le bon dieu, s’imaginent en cœur pouvoir donner des leçons de savoir-vivre au reste du monde et le pire, c’est que le reste du monde l’écoute. L’air de rien parce que ça reste un petit pays minable, mais avec gross respect tellement l’auto discipline qui émane de ce pays bien rangé l’inspire. Tout le respect qu’on aurait eu pour le national socialisme du Reichstag s’il avait eu l’heur de l’emporter militairement, celui qu’on a eu pour Staline ou Napoléon. La loi du plus fort est toujours la meilleure, même quand il arrive à ce plus fort de se planter, car elle lui survit et un autre plus fort vient faire sa loi. Qu’est-ce que ce genre de vérité, pourtant pas si nouvelle que ça pour les Français qui connaissent quand même un peu mieux Lafontaine que les Kirghizes ? 

    Le Suédois, c’est la force du Viking alliée à la bêtise du protestant, celui qui ne sait que compter. Et quand on sait compter, on sait aussi construire des immeubles fonctionnels, des infrastructures efficaces, nettoyer et laver son linge sale en famille, faire les courses à wall Street, torcher le cul des mômes élevés au rang d’idoles et payer les factures d’électricité des artistes gentiment subversifs. Pour assurer tout ce travail de bonne ménagère, un pays a besoin d’hommes forts, la pression est en effet énorme. Pas un hasard si les mafias américaines se constituent autour des entreprises de nettoyage. Le droit est une manie de femme ou de gangster, c’est sans doute pourquoi Balzac en homme de dieu a choisi l’art plutôt qu’une étude ou le barreau. 

    Tous les peuples sont femmes, disait je sais plus qui ; c’est pas tout à fait faux. C’est la manière dont ils se laissent gouverner qui révèle la femme en eux. Un homme digne de ce nom ne reconnait que la charité comme loi. Les invertis et les femmes n’ont qu’une peur, c’est de descendre seuls en enfer, raison pour laquelle ils aimeraient bien convaincre le monde entier que leur angoisse de liberté se résume à cafarder les magouilles de leurs homologues politiciens, encore plus couards qu’eux. Les politiciens, vous savez, ces couilles ramollies qui signent les décrets et pour lesquels vos fils iront un jour se faire couper les leurs en fines tranches ou dorer à point dans les antichambres de l’enfer que sont les déserts et leurs champs de pétrole. A moins qu’ils ne se fassent journalistes ! comme on se faisait curé, pour ne pas être soldat, quoiqu’en ait écrit la pédale Stendhal.

    D’ailleurs que le rouge et le noir flotte sur la Société Générale, rien de plus logique. Banquiers, politiciens, journalistes, archevêques, scientifiques, artistes, sont tous des anarchistes de foire d’exposition. L’argent n’est pas seulement le nerf de la guerre, il est surtout le liquide amniotique qui baigne et nourrit le fœtus de la bête humaine. L’épée de Christ en tranchant le lien générationnel vient transformer l’hémorragie sanglante et périodique féminine en liberté virile. La pitié de Jésus pour ses bourreaux, c’est ce qui s’appelle en avoir. L’anarchie du christ n’a rien de comparable avec celle des puissants à la tête du monde. Sa doctrine fondée sur la pitié et la charité ne conduit pas au libéralisme mais à la liberté, celle de connaitre la joie de vivre dans la vérité et l’absence de temps. Tous les compromis séculaires sont voués aux ténèbres, et plus ils sont hypocrites plus ils font la lumière sur leurs bassesse, leurs lâcheté, pour les cacher. Lumière aveuglante de Versailles et de son roi soleil pour faire oublier la cathédrale sombre et glacial de l’Etat où se les gèlent ses sujets, futurs citoyens du monde, entités légales d’aujourd’hui regroupés en petites chapelles identitaires pour se les réchauffer un poil. Dans les ténèbres pleines de la lumière artificielle d’écrans plus ou moins plats, plus ou moins géants ;  derrière l’œil de la caméra celui de la mort, toujours recommencée. Le temps d’exposition est relatif, comme l’espérance de vie.

     

    Allez, qu’on envoie l’Apocalypse et qu’on nous les brise plus avec la soi-disant liberté des petits rapporteurs. Quand le Figaro me publiera in extenso, quitte à ne pas citer la source, on en reparlera. En attendant, tous au trou ! les journalistes, pas leurs lecteurs, eux le sont déjà.

     

    Un cliché jaunis me reste du suédois, homme ou femme lisant son Dagens Nyheter ou son Svenska Dagbladet (rouge ou noir) glissé scrupuleusement chaque jour à l’aurore par la fente postale de la porte de son logis, bouffant des corn flakes ou du müsli avec des tartines de caviar en tubes métaphysiques sur du pain noir comme ses idées, prenant sa dose quotidienne de mots bienfaisants dans un silence de mort comme un shoot d’héro avant d’aller pointer au boulot. Le sourire que lui soutire la publicité est celui de la camarde. Pour l’avoir vu de mes yeux vus, et entendu de mes oreilles, le modèle scandinave c’est soupe à la grimace sur fond de chapelet de plaintes. Nous les suédois sommes le peuple plus ennuyeux de tous. Putain de moines, mère Svea, j’avais pas remarqué!

    Try harder**, c'est la devise de ces sous-yankees. ça foutrait presque un peu les jetons d'être constipé à ce point.

     

     

    * toute la vérité sur ...

    ** pousse plus fort!

  • Con Séquence

    Le goût des pédés nitchéens pour le récurage tous azimut s’illustre assez bien dans cette réflexion d’un directeur d’un institut culturel qui se faisait mousser devant un parterre de jeunes filles en fleur en déblatérant sur SA rentrée littéraire avec force soutien de la critique (critique dithyrambique par-ci, exécrable par là). J’ai fait remarquer que, comme l’avait souligné une écrivain qu’il avait invitée la semaine précédente, la critique est indigente. A quoi cet abruti a répondu l’air méprisant (parmi les deux ou trois airs qu’il prenait celui-ci revenait toujours entre deux airs illuminés) ha mais ça n’engage qu’elle (l’écrivain en question, alors qu’à l’occasion il s’était mis les yeux en trou de pine et la bouche en cœur pour lui demander où comment pourquoi et dans quelle position elle trouvait son inspiration !)

     C’est ça, ponce toujours mon Pilate que j’ai pensé, nettoie ta petite tache responsable-mais-pas-coupable de merde, nazillon cultureux. J’ai fermé ma gueule parce que l’institut en question héberge la Comédie de Balzac, enfin en partie seulement, hélas…

    J’ai noté d’autres perles de cet abruti prétentieux :

    -Le bouquin de Nothomb n’est pas bon mais c’est normal quand on sort un roman par an ça peut pas être un chef d’œuvre à chaque fois !

    -roman (un autre) à la sexualité indécise, pour être élégant !(et en effet, l’était tout endimanché le pingouin, ce que je trouvais un peu con en l’occurrence, mais j’ai compris pourquoi à la fin et c’était encore pire que ce que je croyais)

    - roman qui se lit vite… en une nuit !

    -on a parlé de déflagration littéraire pour ce roman, euh… (pause regard-au-plafond-cherche-la-vérité) j’irais pas jusque là !

    -roman qui mobilise un vocabulaire ceci-cela (ça revenait sans cesse cette métaphore guerrière)

    -ce roman est magnifique et peut donner envie de… pleurer, enfin je crois… (pas facile de garder son sérieux quand on entend ça hein !)

    -dans ce roman, pas de mièvreries, et je l’en remercie, y a rien de pire !

    -encore une fois (il l’a dit dix fois), c’est MA rentrée littéraire ! (air de fausse modestie exemplaire)

     

    ha oui ! Pour son déguisement, ça s’est passé comme ça qu’il causait de la nullité philosophique de B. Werber ou de M. Lévy, je sais plus, quand son portable à fait l’abeille, oui oui, qu’il a fait en tirant sur ses boutons de manchette, j’arrive tout de suite. L’a pris un sourire macabre pour dire qu’il allait être en retard à son rdv avec Sophie Marceau et Christofer Lambert, sourire ou la vanité brillait de toutes ses petites dents bien blanches de suce-nichon.

    Bon comme ça discutaillait encore et que je le voyais frétiller d’impatience, par charité et parce que je sais pas la fermer complètement, j’ai laissé tombé goguenard « Ha ça ! ça vaut pas Sophie Marceau ! » ça a fait rigoler tout le monde, sauf bien sûr Petit Pédé qui s’est enfui illico pour se réfugier dans sa limousine de ministre sans chauffeur, en rêvant sans doute aux nichons de l’actrice. C’est que les cons s’attirent en conséquence (sans jeux de mots).

     

    Ha j’allais oublier, j’ai mentionné Céline comme le plus grand écrivain du Xxème siècle quand on a commencé à poser le ténia Sartre sur le tapis, faut comprendre que j’allais pas laisser ces pauvres gamines se faire intoxiquer sans réagir, et le con de prendre sa petite revanche de vagin puant en lâchant : oui mais Céline a dit du mal des juifs, alors…! de l’air de dire : ça explique tout ! manque de bol, pour les ukrainiens ça explique rien du tout ; c’est pas qu’ils sont antisémites, ils sont simplement pas philosémites, nuance appréciable en l’occurrence.

  • Extrait d'Amertume

    Se penchant vers la petite paumée qui mate comme lui depuis quelques temps la même vitrine insane, il lui fait : ce serait possible de vous embrasser,  si c’était une question de vie ou de mort ?

    Elle, matant son profil redevenu attentif au vide, se donnant pas une ni deux secondes de réflexion répond : d’accord.

    Grosse pelle s’ensuit, passionnée apparemment puisque que de petits gloussements de douleur obscènes lui échappent, à lui, et oui ! ça te surprend ?

    Redevenus spectateurs l’un et l’autre, elle lâche après une mimique de satisfaction comme dans la pub Banania : c’est chouette.

    C’est chouette ?! qu’il interroge en exclamant. On dit plus ça depuis longtemps.

    Habon qu’elle demande et qu’est-ce qu’on dit alors ?

    C’est cool c’est bien c’est de la bombe de la balle, c’est choupinet, à la rigueur !

    Et les voilà repartis à se bouffer le museau sur fond de soupirs écœurant.

     

    Y a qu’au cinéma qu’on voit des conneries pareilles ? Allez, ça doit bien arriver sans arrêt ce genre de scènes lesbiennes et dans toutes les Babylone du monde où y a des cinémas. La vie n’est pas un songe mon pauvre Calderon, c’est des visions pour les jeunes cons et des rêves pour les vieux cons !  Le temps ne fait rien à l’affaire comme dit tonton, puisque c’est dans l’Ancien Testament. Les images qui parlent en revanche, ça, c’est dans le Nouveau. Dans l’Apocalypse de Jean pour être précis, il y est dit que tous ceux qui n’adorent pas ces icônes bavardes de la bête sont tués. Comme je suis toujours vivant, c’est louche. Que je me surveille un peu mieux peut-être !

     

    Allez, qu’on envoie l’Apocalypse après le petit café… et l’addition ! (sur le compte de qui vous savez, il ne se tire pas par la queue ces temps-ci)

  • bloggy birthday!

     

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    Sans mon pote qui m’a mis, va savoir pourquoi, un message sur mon premier billet, j’aurais pas percuté. Un an de gymnastique littéraire à la noix, ça s’arrose à la voditchka, tu crois ? pas trop mon truc les anniversaires, cela dit j’ai relu ce premier billet et je trouve rien à en dire. On se secoue allez, et qu’on envoie l’Apocalypse, pas s'emmerder pas avec les commémorations de mes deux.

     

  • Prière d'Insérer

    Comme je voudrais savoir écrire comme je parle à dieu, parfois !

     Seigneur, vous m’avez tout donné et je ne vous rends grâce de rien ; ou si peu. Pardonnez-moi! Que sais-je de ce qu’aurait été ma réaction à la douleur si je l’avais connu comme Jésus et tant d’autres avant et après lui ? ce que je sais,  m’avez donné un corps capable de lutter contre la douleur. Comment déjà ? oui, les antalgiques. Notre cerveau, ses récepteurs ou la dopamine qu’il fabrique lui-même, sommes sacrément équipés. Et souvenez-vous quand les frénétiques (voyez Jacky !) coliques néphrétiques de l’année dernière qui m’avaient surpris les méconnaissant m’ont fait croire à mon dernier supplice. D’aucuns parlent de douleurs supérieures à celles de l’accouchement, vous seul mon dieu savez el différenssia, el distingo.

     

     Mais il m’est apparu qu’il s’agissait surtout d’un combat de l’esprit, c'est-à-dire du mien. Accepter de vous remettre cet esprit comme l’a fait votre fils en dernière instance. Mais je l’ignorais Seigneur (savez bien où j’ai trouvé trois fois hélas ce savoir !) et pourtant c’est ce que j’ai fait.  Oui, m’en suis remis à vous, rappelez-vous, et j’ai accepté la joie au cœur, je crois, de vous rejoindre. Je crois me souvenir que la douleur s’est atténuée mais je crois aussi qu’elle a redoublé d’intensité sur le chemin de l’hôpital où m’attendait sagement une ampoule de morphine. Quatre heures douloureuses et qui pourtant me laissent un doux souvenir, celui d’avoir été près de vous.

     

     Mais pourquoi m’avoir fait si faible, est-ce que j’ai besoin de cette saloperie d’antidouleur opiacé ! Et me foutez pas les flics au cul Seigneur, j’ai déjà assez de soucis matériels comme ça. Car la vraie douleur par où vous pourriez me punir est là. Est-ce que j’ai besoin de tout ça mon dieu, de ce lit, cette bibliothèque, ce bureau, ces fenêtres, toutes ces briques, ce toit, ce jardin, ce pain, ce vin, ce fromage, cette bière, ces clopes et ces milliers de choses et d’animaux plus ou moins pensants qui m’entourent à chaque instant de ma vie ? non bien sûr ! un trou ! c’est tout ! c’est ça, voilà ! Un trou à rat ! … ou encore les étoiles, un désert, un palmier, douceur, calme, volupté… c’est tout vu, n’est-ce pas, voyez Satan, les fleurs du mal, le prince Charles en personne,  pour tout ça. Oui, je comprends, tout est là.

     

    Alors va pour le trou ! Pas trop humide si je puits me permettre et pour le froid, ayez pitié ! Mes larmes de reconnaissance se mêlent à ma prière. Et quel salaud j’ai été de vous avoir ignoré ! Enfin c’est du passé, j’aurais à vous en répondre, ça me va. L’essentiel est : je vous ai retrouvé.

     

    Une dernière chose, quand vous aurez pardonné à tous ceux dont je vous donne régulièrement les noms au cours de mes quotidiennes ablutions spirituelles, ces crétins qui ne savent pas le mal qu’ils me font, dans votre infinie miséricorde, ne serait-il pas arrogant de vous demander de pardonner aussi à ceux qui m’ont tant donné, si peu nombreux soient-ils, soyons juste, parce que je le valais bien. Ils se reconnaitront mais, si je devais inscrire leurs noms ici-même, sur ce blog où se pratique cette étrange gymnastique plus ou moins publique dont je suis AUSSI l’esprit, je ne doute pas que vous saurez me le faire savoir, d’une manière ou d’une autre, dans un passé futur, plus ou moins proche. Foi et raison Seigneur contre votre vérité.

     Voyez ce que je veux dire ou pas ?

    Mercy infiniment.

     

     

  • Très Honoré

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    L’homme s’épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissent les sources de son existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort : VOULOIR et POUVOIR. Entre ces deux termes de l’action humaine il est une autre formule dont s’emparent les sages, et je lui dois le bonheur et ma longévité. VOULOIR nous brûle et POUVOIR nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. Ainsi le désir ou le vouloir est mort en moi, tué par la pensée ; le mouvement ou le pouvoir s’est résolu par le jeu naturel de mes organes. En deux mots, j’ai placé ma vie, non dans le cœur qui se brise, ou dans les sens qui s’émoussent ; mais dans le cerveau qui ne s’use pas et qui survit à tout. Rien d’excessif n’a froissé ni mon âme ni mon corps.

     Cependant j’ai vu le monde entier : mes pieds ont foulé les plus hautes montagnes de l’Asie et de l’Amérique, j’ai appris tous les langages humains, et j’ai vécu sous tous les régimes : j’ai prêté mon argent à un Chinois en prenant pour gage le corps de son père, j’ai dormi sous la tente de l’Arabe sur la foi de sa parole, j’ai signé des contrats dans toutes les capitales européennes, et j’ai laissé sans crainte mon or dans le wigham des sauvages, enfin j’ai tout obtenu parce que j’ai tout su dédaigner. Ma seule ambition a été de voir. Voir n’est-ce pas savoir ? Oh ! savoir, jeune homme, n’est-ce pas jouir intuitivement ? n’est-ce pas découvrir la substance même du fait et s’en emparer essentiellement ? Que reste-t-il d’une possession matérielle ? une idée.

     Jugez alors combien doit être belle la vie d’un homme qui, pouvant empreindre toutes les réalités dans sa pensée, transporte en son âme les sources du bonheur, en extrait mille voluptés idéales dépouillées des souillures terrestres. La pensée est la clef de tous les trésors, elle procure les joies de l’avare sans donner ses soucis. Aussi ai-je plané sur le monde, où mes plaisirs ont toujours été des jouissances intellectuelles. Mes débauches étaient la contemplation des mers, des peuples, des forêts, des montagnes !

     J’ai tout vu, mais tranquillement, sans fatigue ; je n’ai jamais rien désiré, j’ai tout attendu ; je me suis promené dans l’univers comme dans le jardin d’une habitation qui m’appartenait. Ce que les hommes appellent chagrins, amours, ambitions, revers, tristesse, sont pour moi des idées que je change en rêveries ; au lieu de les sentir, je les exprime, je les traduis ; au lieu de leur laisser dévorer ma vie, je les dramatise, je les développe, je m’en amuse comme de romans que je lirais par une vision intérieure. N’ayant jamais lassé mes organes, je jouis encore d’une santé robuste ; mon âme ayant hérité de toute la force dont je n’abusais pas, cette tête est encore mieux meublée que ne le sont mes magasins.

     Là, dit-il en se frappant le front, là sont les vrais millions. Je passe des journées délicieuses en jetant un regard intelligent dans le passé, j’évoque des pays entiers, des sites, des vues de l’Océan, des figures historiquement belles ! J’ai un sérail imaginaire où je possède toutes les femmes que je n’ai pas eues. Je revois souvent vos guerres, vos révolutions, et je les juge. Oh ! comment préférer de fébriles, de légères admirations pour quelques chairs plus ou moins colorées, pour des formes plus ou moins rondes ! comment préférer tous les désastres de vos volontés trompées à la faculté sublime de faire comparaître en soi l’univers, au plaisir immense de se mouvoir sans être garrotté par les liens du temps ni par les entraves de l’espace, au plaisir de tout embrasser, de tout voir, de se pencher sur le bord du monde pour interroger les autres sphères, pour écouter Dieu !

     Ceci, dit-il d’une voix éclatante en montrant la Peau de chagrin, est le pouvoir et le vouloir réunis. Là sont vos idées sociales, vos désirs excessifs, vos intempérances, vos joies qui tuent, vos douleurs qui font trop vivre ; car le mal n’est peut-être qu’un violent plaisir. Qui pourrait déterminer le point où la volupté devient un mal et celui où le mal est encore la volupté ? Les plus vives lumières du monde idéal ne caressent-elles pas la vue, tandis que les plus douces ténèbres du monde physique la blessent toujours ; le mot de Sagesse ne vient-il pas de savoir ? et qu’est-ce que la folie, sinon l’excès d’un vouloir ou d’un pouvoir ?

    —    Eh ! bien, oui, je veux vivre avec excès, dit l’inconnu en saisissant la Peau de chagrin.

  • Compromis, chose due!

     

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    La soirée du mois, et même de l’année qui sait, s’est enfin terminée. Le temps de mettre un pull et je vous raconte. C’est qu’on se les caille un peu at home depuis la privatisation du gaz (mon gaz à moi a quintuplé). Faut dire qu’ en plus de son caractère emprunté qu’il tient du Russe, l’Ukrainien est aussi enthousiaste, son côté slave, on boit jusqu’à se rompre mais les verres n’ont pas le dernier mot. Boire jusqu’à plus de verre à casser, voilà, c’est ça ! Bref, la soirée avec une romancière française s’est plutôt bien passée. Tiens, je m’aperçois que je ne sais rien de ces romans au fait… ha ! je sais, je pige,  tout ce bavardage du début sur l’auto fiction, je réalise là. Bon j’ai pris des notes vu que j’ai pas de miroir. De mémoire, pardon, même pas fait exprès, comme quoi le lapsus calami existe. Je vous ferai un topo plus fourni peut-être. En tous cas avec mes potes sur le trottoir en sortant on a bien rigolé. Siroje, un pote à Kourkov, le type dont j’ai parlé, la star littéraire du coin, me parlait de Lemonov, que Zakhar me tanne avec mais que pas trouvé de traduction pourtant le titre d’un de ces trucs est prometteur, c’est Serguei qui nous l’a balancé « Les Poètes Russes aiment les Gros Nègres » ça c’est du titre, pas comme l’autre péripatéticienne de mes deux (là je donne pas ses titres à elle parce que ça vous ferait marrer et puis que bon-ben-voilà-quoi !)

    Là j’aurais une putain d’anecdote, dans le film, comme elle dit (elle cadrait avec ses petites mains d’écrivain à plume) dans le sketch de notre rencontre que je dis, elle a été claire dès mon premier engagement (me souviens plus que quoi caisse) comme quoi on allait pas discuter que tous les deux, vu que…ben, bon, on était pas seul. Faites moi penser à vous parler de la fin, bref. Le plus fort c’est que Serge connaissait pas le double sens de nègre en français. Enfin si, mais il y avait pas pensé,  le con, enfin ça m’a paru comme ça,  alors je lui explique, bon il comprend qu’il a l’air con et du coup je continue, le GROS nègre Serge, celui qui t’encule tous les matins, que je fais en lui montrant le bras de mon braquemard. Ha ha ! Zack riait petit.  tous des pédés les poètes russes, comme les autres d'ailleurs, peut-être qu'il aura pigé ça le Lemonov, Brefle, sur ce on a dérivé et on s’est bien rattrapé sur Freud, d'un pédé l'autre. Là  j’ai fait un peu l’acteur en pleine impro, je lui ai servi tout frais sorti de l'usine à mon new pote Serge: Freud ! Ha mais c’est d’abord un païen, j’ai insisté trois fois, puis doucement j’ai repris un ton en dessous, juif , puis un ton plus grave au dessus : bochallemand (ça se dit mieux que ça s’écrit) et dans la foulée, je l’ai bien bien bien regardé dans les yeux, le Sirgé, et je lui ai fait en hurlant ET  UN PUTAIN DE BOURGEOIS DE SA RACE! Alors là, j’ai vu toute la charité de Serge en une seconde. Il m’a regardé et l'oeil et la voix humide m’a confié « tu sais, je reçois le rouge !

    Moi : ???

    lui : Besancenot !  le postier qu’il a dit en rigolant! haaaaaaaa ! je l’aurais pris dans mes bras. Sur ce, on s’est promis une virée chez Kourkouv le capitaliste pour le faire cracher sa vodka. Serge m’a même  proposé un rouge georgien que je connais, il sait mes origines. Pour Kourkov, je lui ai pas dit à Serge qui gazette à droite à gauche et dont l’écrivain favori français est Céline (te le jure sur la tête de  dieu, ça m’a fait chaud au cœur) Kourkov donc, ce pingouin, j’y reviendrai. Tu sais l’amour de dieu est incomparable à celui des hommes.

    Je m’aperçois que j’ai zappé l’anecdote de la pute. La péripatéticienne. C’est partis d’une question de l’assemblée (une trentaine de personne, majorité gonzesse pas chouette et vieux renards),  me souviens plus de la question, un truc sur l’auto communication un truc comme ça, ha oui, un truc sur la marche, l’inspiration comme quoi Nitche, bla bla, et moi, Nitche, tu sais où je me le mets, n'est-il pas, alors j’écoute pas trop et soudain je cling badaboum et je coupe tout ce bla bla en glissant l’air angélique et le fond aussi : une péripatéticienne en somme ! Ha ce con de Fodio ! rien que ça !  et là, notre vagin se crispe un peu, déjà que j’arrête pas de lâcher des bombes depuis un moment, bref, elle croit que je la traite de pute ! je te le jure sur ta tête ! et bon la voilà qui rumine à grands coup de maxillaires, elle prend un air mi offusqué mi happy (elle fait bien dans l’anglais de basse cour elle aussi) et me lâche d’un air définitivement sous contrôle, euh...j’irais pas jusque là… (les yeux qui papillonait, le sourire en biais, on aurait dit un mec) ha ha ! moi charitable comme pas deux, tu me connais, le cœur sur la main, tout de suite j’ai rétabli, en finesse, pas laisser le malentendu évoluer jusqu'à la phase finale, en rigolant à fond de l’intérieur, mais ça devait pas se voir normalement : oui, bon, enfin, je voulais plutôt parler des grecs, vous savez , la méthode, le chemin, tout ça, et me voilà à lui faire mon œil d’ange en faisant marcher mes petits doigts sur la tranche des bédés que je matais vaguement dans les temps morts (mon pote Zack qui a pu se faire trois albums du chat de Geluck à la fin m’a dit : c’est la plus écrivain ennuyeuse que j’ai jamais rencontré). Non mais sans dec, tu vois ça.? J’ai raconté à Yassin en sortant ; mais lui connaissait les péripatéticiens grecs ! en revanche il savait pas qu’on affuble les putes de chez nous de cet étrange vocable (qui veut dire marcher et donc suivre une méthode, Socrate, platon & co, ces tarés qui croient que la randonnée ouvre l’esprit. Si Aristote est un mec qui sort du lot comme je le crois il a bien dû en rigoler de cette affaire, tu me diras.)

    La roulette ukrainienne, finalement c’était bien vu (la photo le dit plus vite que moi)!  Mais le barillet de chez Chanel a fait plaisir à Zack, ha ha, n’empêche que comme il m’a dit : je te lis pas, je risque le licenciement abusif.!

    Il arrête pas de me le dire Zack, chez les Russes on fait n’importe quoi, m’a raconté comment Lemonov a fait trois ans de tôle chez Poutine, s’il y est pas encore. Ha! non ,il fait de la politique maintenant. Mais faire de la politique contre Poutine, dediou ça veut dire quelque chose. C’est avec les Kazaques qu’il s’est fait niqué le Lemonov, les armes de ses potes. Ha ça, qui veut vaincre par le glaive… soit je le lirai après Shakespeare.

     

    Bon ça se réchauffe dans la baraque. En passant je vais essayer de me faire sponsoriser la note de gaz par … par qui d’ailleurs ? c’est pas Gallimard qui me filerait du pognon pour écrire mes conneries, comme à Babette.

    M’en fout j’ai mes canards et j’emmerde les oies blanches.

    Ha ! Comment je me suis sauvé quand je l’ai vu qui me cherchait la Babette à la fin! Juste avant, un vieux renard est venu me trouver en me disant dans un français impeccable : j’ai bien aimé votre humour ou un truc comme ça. J’ai attendu un peu qu’il décompresse et je lui ai lâché, en rigolant, que pas du tout, j’ai aucun humour, j’étais très sérieux. Et prenant soudain un air de conspirateur bolchevik, je lui ai dit, vous savez d’où vient le mot humour ?  bon, toi tu le sais mais je préfère quand même demander, honnêtement. Et il a reconnu honnêtement que non. Quand je lui ai dit, il a… attends ! non ! il a fini par le trouver tout seul ! oui ! sacré Sergueï ! on est devenu de plus en plus pote sur ce coup-là. Me souviens aussi d’un regard méchant d’une femme en sortant, comme s’elle savait que je pige au Club Miso, mais ça m’étonnerait, j’étais justement entrain de dire un truc, mais quoi merde j’ai oublié. Dommage parce que je m’en suis ressouvenu sur le chemin du retour, d’ailleurs un peu arrosé comme tu dois l’avoir compris depuis un moment. Je bloque. Pas moyen ! ça devait pas être si important que ça.

    Ha ! oui, me rappelle qu’il m’a dit un truc sur la publication Sergueï. Connaissent pas Nabe ici. Moi non plus je publie pas, Gallimard ou sa descendance, je l’encule à distance, tu vois, je prends pas de gant pour se faire, on pourra pas me soupçonner d’avoir du tact, je prends pas le pognon du maquereau et les conneries que j’écris je les destine à dieu alors Gallimard tu m’as compris, serge ! Là je l’ai senti un peu dépassé Siroje, mais Zack, qui me connait mieux, s’est fendu d’un sourire entendu qui m’a fait chaud au cœur (Z est un chrétien du tonnerre). Té ! la propriété intellectuelle c’est le vol, suis un peu marxiste que je lui ai bourré un peu les côtes. Et j’ai hurlé dans les rues de Kiev un CAMARADE TOVARITCH qui nous a tous pliés en quatre. Le pouvoir en place a fait comme s’il avait rien entendu, pour dire. Et maintenant je pense à Balzac, parait que la route jusqu’au château est défoncée, tu parles d’un scoop, toutes les routes d‘Ukraine à part celle de l’aéroport de Kiev sont comme les couilles de Staline à l’heure d’aujourd’hui. Mais Balzac attendra... pour d’autres raisons. 

    Ha j’ai quand même réussi à lui demander si elle avait lu l’Apocalypse. Sur la tête de dieu !

    Al a fait la nana qui l’avait lu mais qu’elle allait pas m’en citer des passages. Toujours aussi modeste et charitable, j’ai pas insisté.

    Ha me revient encore la question d’une petite pas trop laide : bla bla bla  que serez-vous dans vingt ans ?

    La question qui tue !

    L’écrivaine : ha ! mais pardon, serais-je encore en vie (ha ha ! non mais quel esprit s’esclaffe l’assemblée) je résume vu les circonvolutions de fiasse, « mais je serais toujours aussi passionnée… »  Là je t’avoue franchement j’ai hésité dix bonnes secondes. Et puis comme j’avais déjà été mesquinement accroché par le pédé d’animateur, le crétin qui voit du freudisme dans le Lys dans la Vallée, comme il se doit pour un abruti nitchéen…ha merde je me rends compte que je l’ai raté celle-là, j’y reviendrai, bref j’ai eu la putain d’envie de lui demander si sa passion avait un rien, oh trois fois rien que j’aurais peut-être même rajouté pour la mettre à l’aise, à voir avec celle du Christ. Et puis je l’ai pas fait et j’ai bien fait, quoique… je crois que j’ai bien fait, vid närmare tänkande, comme on dit en sweedish, elle avait sa dose à ce moment-là et ça n’aurait rien apporté.

    Ha j’ai balancé les blinis aussi. C’était  la même questionneuse : Si vous pourrait plus écrire qu’est-ce que vous ferait, niveau français intermediate selon Oxford. Et la questionnée :  ha mais je serais morte peut-être ou un truc comme ça non en fait c’est parti d’une autre question d’un vieux renard qui lui demandait si c’était dangereux d’écrire, la tauromachie, tout ça, le jeu, j’ai un peu repris le truc sur la dangerosité en disant qu’on mourrait pas d’écrire ça se saurait genre et là on m’a fait les gros yeux quoi comment ha mais pardon ! tu parles de mes couilles là!  J’ai voulu parler de Céline, que certains écrivains étaient parfois embêté mais elle l’avait déjà fait disparaitre dans un chapeau, avec Shakespeare, qu’elle a pas su dire s’il était freudien ou pas , au contraire de Balzac, que son animateur couillon, qui doit être je crois le directeur de l’institut qu’il faudrait peut-être pas que je le massacre trop cette fiotte qu’il est foutu de m’interdire l’accès , bref lui , qui m’a sorti que Balzac était freudien, et que donc ou j’en étais-je ?  oui j’ai fait le mec cool , nooon, allons  sérieux c’est pas très dangereux d’écrire. Tu penses que j’avais bien envie d’en rajouter du genre « surtout ce que vous écrivez » mais même pas ! tout était dans le ton de ma voix en fait, je m’en rends compte maintenant que j’en cause. Enfin je lui ai surpris un regard vers le milieu qui n’était pas tout à fait contrôlé et qui me visait. Ha oui c’est quand je lui ai fait a propos de son christianisme qu’elle discutait qu’ayant eu une mère orthodoxe et un père catholique et un mari protestant ha ha ha… et j’ai fait ha ben il vous manque plus qu’un… j’ai cherché un peu, tout le monde attendait-il ?  un… en fait je cherchais vraiment un lien de parenté parce que pour la religion j’avais déjà trouvé et donc un oncle juif… ha ben justement qu’elle a fait, mon fiancé ! je te jure qu’elle a dit ça, mon fiancé, oui parce que j’ai divorcé, enfin ce serait trop long et c’est pas vraiment nian nian nian ! nan mais tu te rends compte ! un petit brouhaha s’est élevé du coup ma réplique est tombé à l’eau (voulais aussi parler d’un fils mahométan adoptif (pas oublié la troisième religion du Livre comme disent les bredins de la Fac de philo, mais bon, j’ai pas d’humour alors qui sait, on m’aurait pris au mot. En tout cas j’ai regretté parce que les deux potes qui bossent à l’IF sont marocains et algériens, un petit hommage en passant que ça m’aurait semblé mais j’ai même pas eu le temps de leur dire à la sortie, ça sera pour une autre fois (j’en rajoute un pneu vu que je soupçonne  Yassin de me lire en douce).

     

    Ha ! Cornegidouille ! je regrette pas d’avoir mis ma chemise capitaliste que m’a offert la fille de severe communists (moi aussi je truffe d’anglais, sale manie ça, mais il se trouve que la descendance des staliniens parle plus souvent l’anglais que le français, c’est un fait). Pour nous évidement ça fait pas une grosse différence. Sauf que pour Pascal je vois pas qui en dehors des français pourrait connaitre ? D’ailleurs les Français eux-mêmes ne savent strictement rien de ce branleur, et y a plus ni pari ni billet de cinq cent balles de francs. Pas plus mal même si pour le pari, bien entendu, rien n’a changé, bien au contraire! Bon en fait je dis ça rapport à la version que j’ai faite en anglais d’un texte qui parle de Pascal, mais bon, passons)

    Allez qu’on envoie l’Apoc et qu’on nous emmerde plus avec les philosophes, c’est bon, là, j’ai eu ma dose pour l’année.

    Goooooorkoooooooooo

    (dès que j’ai vraiment pigé le sens de ce mot j’vous raconte)

     Sur ce je devrais aller m’infuser du monde autour de moi, comme dit Babette (en vrai je bois ni thé ni tisane ni flotte, celle du puits à la rigueur, me surveille un peu, pas envie de devenir alcoolique comme mon beau-frère qu’a même plus droit au coq au vin ! du coq au vin, tiens en voilà une idée à la con (me rappelle Zack que je te l’ai scotché en lui disant que j’avais ni humour ni mémoire ni idées, mais ça, lui, il  sait que je pratique la gymnastique divine, littéraire, c’est pour dire… ha merde vla que je me rappelle un truc sur la littérature, ha non c’était a propos de Normale Sup, son école à la dame, et après languezo ! là j’ai fait un signe à Zack mais il était plongé dans Geluck , ceci dit je mets dix mille dollars que pas un de la bande a pigé et même pas l’autre singe que je peux pas nommer, enfin tu sais. Bref, Langues Orientales, d’où les séjours en Inde pour rechercher la roue du temps, la célèbre svastika, si chère à ce pauvre Adolphe, que  je dis pauvre vu que ça lui a pas porté chance au final sa solution. Mais Babette est tellement au dessus de tout ça, un peu comme Nitche et Spinoza, t’vois le genre, au-delà comme le journaliste ukrainien* à qui on a coupé la tête, mais ça, c’est le journalisme qui manque pas de couille et Babette est résolument une écrivain, rien à voir avec la politique ( elle a bien parlé de journalisme mais je serais pas étonné qu’elle en ait honte). C’est cul mais fallait le démontrer. Non sérieux je vais pas la balancer, donner son vrai nom, déjà qu’elle a évoqué la critique indigente française (sauf le Monde des livres, son totem apparemment) et moi qui ne suis ni indigent ni dieu en personne je me garderais bien de la critiquer, de toute façon elle s’en fout elle a dit, elle lâchera pas son sillon quoi qu’on en dise. Elle écrirait même sans lecteurs, c’est dire. Donc je donne pas de nom. Mais si elle veut en changer pour prendre le mien je suis prêt à revoir mon texte. Nan je déconne, je vois pas bien ce qu’une bovarisée vache sacrée pourrait trouver chez un blaireau dans mon genre.

     

    Ha ! oui, à un moment elle a dit textuellement ceci, en substance, « je signais, l’autre jour… » et là je me fais attentif, tiens je me dis, on va voir pour qui elle travaille vraiment, j’avais le pacte en tête tu penses bien ; donc elle signait quoi ?  ses livres ! dans une librairie parisienne en plus (alors qu’elle avait pris la peine de faire un laïus dès l’intro sur le PETIT milieu de l’édition parisienne (air entendu mille fois) qu’elle avait quitté pour garder son indépendance. Typique des gonzesse ça, se sauvent en courant avec pourtant, miracle féminin, un vache d’air dédaigneux). Voilà, c’est tout, elle a signé avec Gallimard, pauvre petite âme fragile, un pacte avec le diable. M’étonnerais pas d’un truc de cul dans cette affaire finalement (la belle avait 23 berges pour son premier roman à succès) Bah ! j’ai jamais été dupe non plus, note, dès le début je t’ai annoncé la couleur. Mais bon, vois-tu, ça me fait plutôt de la peine pour elle. En plus qu’elle s’est trouvée un feuj pour remplacer son protestant de mari, homme de sa vie comme il est encore dit dans le Monde. Bouh ! pas beau Fodio, quoi ? je dis la vérité, merde ! Le problème de ce genre de femme c’est que les marxistes shakespeariens dans notre genre, c’est en rêve et uniquement, quand elles en croisent un pour de vrai, elles croient pas leur yeux ni leurs oreilles. Pourtant c’est bien les seuls organes qui ne mentent pas chez elles.

     

    Dis-voir, c’est un peu long comme aphorisme tout ça, non ? Soit, on va en rester là..

     

     

     * à quoi on reconnait un journaliste qu’a des couilles en Ukraine ? à ses empruntes génitales !

  • Barillet Russe ou Roulette Ukrainienne

     

     

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    J’ai envie de m’amuser de mon droit de liberté, celui d’aller demander à un écrivain pourquoi il écrit pas des livres de recettes au lieu de s’inspirer de Nitche, de Breton ou de Bataille qui n’ont jamais eu rien d’autre à dire que des niaiseries pour étudiants attardés. Et puis elle est arrivée dans ma vie. Babette, une pute bobo qui écrit des romans sulfureux, parait-il. J’aurais pas le temps de les lire avant sa venue. Ce que j’en ai compris après ce petit topo des suce nichons du Monde : elle écrit sur elle-même, ses sentiments, son corps, ses élans, ses émotions ainsi que sur l'inspiration, la création, la solitude et le silence. L'écriture lui est une irrépressible nécessité pour voir clair en elle, et peut-être nous aider à voir clair en nous, alors tu vois clair en moi, si je lis sa prose, aurai-je diantre encore l’ombre du souffle d’un soupçon de la moindre envie de la rencontrer… une deuxième fois ? Bon, calme-toi, c’est public.

     Elle aurait un père angevin et une mère russe, la parigote de naissance, d’où son petit show chez les cosaques, elle doit avoir de la famille dans le coin. J’y vais avec des potes, à quatre on est pas encore une bande de cons mais on peut peut-être lui annoncer une bonne nouvelle comme les apôtres écrivains. Faut pas rêver, je la crois pas accessible au christianisme, d’ailleurs parait qu’elle va beaucoup en Inde, ça t’étonne ? Bon tout ça va tourner à la farce vu que j’ai lu qu’elle a publié des livres sur les parfums et sur les blinis de son grand-père russe. Ma question livre de recettes  risque de tomber à plat.

    Ha ! je sais, je vais lui demander si elle a lu Shakespeare. Pas si elle connait, pas con, tout le monde connait Shakespeare. Elisabeth B. , diriez-vous que Shakespeare est romantique ou baroque ou les deux et qu’avez-vous pensé de son œuvre ? Est-ce que Nitche a les couilles la charitable virilité chrétienne de Shakespeare ou est-ce que c’est comme Breton ou Bataille un  petit pédé existentialiste élevé sous la double paire de mamelles affection de sa femme et de sa sœur, famille ésotérique, très en dessous de la ceinture et au genoux de la morale à s’imaginer par-delà (la morale)?

    Un peu looonnnng comme question. Laisse tomber, vais juste lui demander si elle donne des cours particuliers pour les blinis. Faut commencer par s’infiltrer en douceur avant de s’introduire pour lâcher la bonne nouvelle.

    Un truc marrant ce serait de mettre une question qui tue avec cinq autres dans ma chapka et de lui proposer une petite roulette russe. Pas oublier de mélanger les papiers, le hasard est le dieu des imbéciles, (Nitche Breton Bataille & co).

    la suite demain inch alla

     

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  • Sorry Suckers!

     

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    Ha! mais pardon, c’est tout à fait ça, cette impression de passer ma vie à pardonner aux gens. Vais pas m’en plaindre, c’est moins tuant que de leur en vouloir. A la longue la charité rend la vie plus supportable. Ca dégage du temps pour s’activer, modestement et honnêtement, rendre grâce. Pour ma part je contemple beaucoup trop et suis trop près des saisons, rapport à la fermette qui me nourrit, mais c’est l’occasion d’un silence non pas intérieur mais bienvenu. Personne pour me courber la ligne de pensées. Les chiens s’amusent sans un cri quand je travaille aux foins et les chats quand je tape sur ma boite en plastique à l’intérieur. Le chat, pris dans le prisme de sa nature, goûte particulièrement le bruit d’une plume courant sur un papier. Ça lui rappelle la souris. C’est ce qui a conduit certains poètes par le passé à le voir comme une idée, ce petit félin, l’ami de l’écrivain, le mystère de l’esprit etc. Baudelaire, Prince des poètes libéraux, le moins romantique de cette engeance, lui, le savait bien que les chats sont pas comme les idées, ils SONT les idées. A la rigueur, ce sont les idées qui sont comme les chats. Chats comme chiens, te vous les savate plus souvent que les flatte, le temps qu’ils aient bien tout compris (faut parfois longtemps !). Les chats ont la sale manie de venir sur mes genoux chercher des caresses quand je tape sur ce foutu clavier, quand ils marchent pas crénom dessus (fautes de frappe mon minou). Et là, les idées se catapultent et le chat fait un bond de deux mètres. Dediou ! Vois franchement pas le rapport entre un clavier en plastique et une plume d’oie. Et puis j’ai envie de lui dire (me retiens à temps te rassure) Est-ce que Balzac a eu besoin d’idées pour écrire sa comédie, hein charogne !

    Par le tout puissant, pas envie que mon greffier me prenne pour un fou. Mon banquier passe encore, c’est un porc ! D’ailleurs pour lui, ça va être très douloureux de me pardonner. Mais est-ce qu’on nait banquier, non n’est-ce pas, on le devient. On peut devenir chrétien aussi, qui sait… la révélation. Qu’il lise donc l’Apocalypse comme je lui ai suggéré (mon banquier, pas mon chat) et je lui pardonne, comme aux autres. Vont bientôt devoir faire la queue pour me soutirer des indulgences, steux bande d’enculés !

     

  • Зима польза здесь

     

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    Dewpoint annoncé : 23°Fahrenheit , ce qui nous met le point de rosée à moins quatre degrés Celsuis de chez nous. Juste eu le temps de couvrir les courges que j’ai eu la flemme de rentrer avec le battage de maïs que j’ai eu la flemme de brûler. Comme quoi faut pas se précipiter. En attendant, suis au  chaud, merci Seigneur. Vu les dernières augmentions de tarif du gaz russe, je garantis pas que je vais passer l’hiver comme un bourgeois. Pour l’instant je rentre de la paille mais du bois serait plus judicieux. Le grand-père cosaque avait prévu le coup, l’a fait mettre une cheminé, au petit poil le truc. Comme c’est de la brique et que c’est construit au milieu de la maison ça court dans tous  les murs de tous les côtés, très astucieux. Mais vu le prix du bois, faut le voler dans la forêt et là on risque gros et j’ai abandonné ma tronçonneuse à un portugais, en plus, le con ! ( autant lui que moi d’ailleurs). Serait pas assez sec pour brûler de toute façons. Bref, moi qui prévoyais un hiver doux, on peut dire que je me suis mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Me faisait pas trop d’illuses non plus, c’était plutôt un vœux pieux. En revanche un petit miracle m’a mis en présence d’un cavalier ayant le même canasson que moi et parlant une langue que je maitrise. Du coup, se pourrait que je puisse atténuer les souffrances de mon dada pour l’hiver, ça serait pas du luxe. Un problème cardiaque, une membrane sensible au froid, le gars connait des chirurgiens. Hélas je peux pas le rentrer au chaud la bête. Alors je rentre de la paille.

    C’est l’hiver qui frappe à notre porte, mes amis ce soir oublions-le.

    Moui jodila na bered Katioucha na wikhod ti mana nad rekoï

    Bon, sais pas écrire en russe mais c’est a peu près ça. Si vraiment la musique vous tient à cœur chercher le Kazatchoc ou Katioucha en russe. Deux textes complètement différents sur le même air russe.

    Et maintenant, Gorko !

  • $ociali$m $uck$

     

     

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     "Bonjour, je m’appelle Adolphe Hitler. Dans les années trente et quarante nous avons niqué des millions de gens et rempli un nombre incalculable de cimetières. Tout ça n’est rien ! Laissez-moi vous parler d’un formidable moyen d’occuper les cimetières !

     (Trad. Fodio)

     

    From Mad Magazine. March, 1969

  • Lieutenant du Christ

    Il s’appelait Arsène De Crevoisier Goui de Bellocq Feuquières, on l’appelait Lieutenant Bellocq. Il avait un œil brillant et l’autre terne, comme le poison et la potion. Si on avait pu le tenir, on lui aurait massacré la gueule : mais quand on l’a finalement eu en face de nous, on voulait tous l’embrasser. Certains avaient les larmes aux yeux, d’autres le regardaient avec un air ébahis.

    Il avait été tout à fait exceptionnel durant l’attaque. Nous, ses hommes, on voyait bien qu’il prenait beaucoup trop de risques, mais ça payait alors on ne disait rien. On se racontait quand même ses exploits dans les moments calmes. Ce qui nous semblait le plus fort c’est qu’il ne tirait jamais, il semblait se contenter d’éviter les balles. Mais il nous conduisait exactement où il fallait pour surprendre l’ennemi et l’obliger à se rendre. Une rumeur circulait, invérifiable, qu’il n’avait pas de balles dans son chargeur.

    Quand on s’est retrouvé prisonniers, il a totalement changé d’attitude. Il est comme passé à l’ennemi. Il nous vidait des dizaines de chargeur au-dessus de la tête pour rigoler avec les officiers ennemis. Du coup il était bien traité et relativement libre. C’est à ce moment-là qu’on l’a détesté, on lui en voulait et on le jalousait, et certains n’ont pas manqué de l’insulter au passage. Il restait imperturbable. Comme ses geôliers n’étaient pas des enfants de cœur, ils ne l’acceptaient à leur table qu’en qualité de goûteur.

    Mais voilà, ça, on l’a su bien après, il avait réussi à mettre la main sur les capsules d’arsenic de certains des officiers de notre camp. Il s’est donné deux semaines pour s’accoutumer au poison, puis il a fait ce qu’il fallait pour que tous les officiers ennemis en mangent autant que lui. La dose devait être suffisante pour les rendre bien malades mais sans éveiller leur attention trop tôt. C’est ce qui s’est passé. Ils sont tous allés se coucher et c’est là qu’il nous a rejoint en nous disant d’être prêts à l’attaque. Vers une heure du matin quand du bruit a commencé de se faire entendre du côté des quartiers des officiers, nous avons lancé l’attaque. Il est reparti en première ligne et même si ça n’a pas été une partie de rigolade, en une heure on a repris le camp sans tirer un seul coup de feu. Privés de leurs chefs les soldats n’ont pas insisté trop longtemps.

    Comme j’étais caporal, je me suis approché de lui discrètement et je lui ai demandé comment il avait fait pour tromper tout le monde avec un tel brio.

    Caporal ; qu’il m’a demandé, vous êtes chrétien ?

    J’ai fait une moue dénuée d’ambigüité bien qu’exprimant le doute.

    Si vous étiez chrétien qu’il a poursuivi, et l’éclat de son œil sain m’a semblé redoubler d’intensité, vous sauriez que la mort n’est pas fatale puisque Jésus a ressuscité. La patience est le moyen de la vaincre. Préparez-vous à être désormais empoisonné par la paix. Et il s’est éloigné après m’avoir serré la main. Et soudain il s’est retourné et il a crié  patience  en levant les yeux au ciel. 

     

    Je n’ai jamais compris ses paroles mais je ne les ai jamais oubliées. Chaque fois que je rencontre un survivant de cette histoire, je lui demande comment il va. Tous jusqu’à présent m’ont fait la même réponse : l’ennui ronge leur vie. Et à chaque fois, je me surprends à dire, comme un poison ? Et tous d’acquiescer en silence.  

    C’est de là que j’ai décidé de lire la bible.

  • Think you’re in Heaven

     

     

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    De toutes les mauvaises raisons qui peuvent pousser un homme à se marier, c’est dans la bible qu’on trouve la meilleure :  pas être continuellement tenté. C’est par charité pour  lui-même qu’un chrétien pense à se marier, l’acceptation de son insuffisance à pouvoir échapper à la nature, et qu’en se mariant il se contient aux limites naturelles d’une seule femme. Laquelle il est supposé aimer (charité bien ordonnée) autant que son propre corps (aimer pas adorer, précision devenue indispensable en ces temps de paganisme lumineux). Le corps comme tout ce qui appartient à la nature est facilement enclin à devenir un objet de culte.

     

    On sait d’où vient ce désir de se soumettre au suicide par le vide en le prenant pour du plein. Un dieu tout puissant du plaisir comme Dyonisos ne promet que le tourbillon centrifuge ou centripète, explosif ou implosif, dans le vide sidéral ou trounoirdesque ! Le sens importe peu c’est l’accélération qui compte.

    Or, dans la ligne droite le sentiment de la vitesse disparait, le temps aussi donc (on peut comprendre l’’importance de l’accélération dans l’infiniment grand mais dans le tout petit on se pose de sérieuses questions, soyons honnêtes, sur un accélérateur de particules).

    Il s’agit d’essayer de faire le joint entre la relativité mathématique des extrêmes (de quoi !). Essayer de démontrer par une formule, qu’une autre formule est valide. Si on peut arrêter le temps, le temps de voir la trace d’une hésitation d’un soupçon de manque d’unité alors on a la preuve que c’est le temps qui fait tout. Pigez pas ? Normal ! On peut pas la dire avec des mots toute cette affaire parce qu’on entend tout de suite à quel point c’est foireux. Le temps d’arrêter le temps et t’as rien vu du tout, pendant ce temps. Einstein l’admet lui-même, peut pas en parler de sa formule, ce qu’il en dit ne correspond pas à ce que c’est en réalité. Dire espace-temps, relier l’espace au temps, exactement ce que je disais plus haut (le temps fait tout = le temps fait l’espace) c’est le postulat de base. Tous les animaux savent ça !  C’est la vitesse qui le leur dit ! vitesse permet de relier le temps à l’espace. Laissons les intelligences supérieures se concentrer sur la confusion entre espace/masse et vitesse/temps. Pas très clair ? lumineux pourtant. La vitesse de la lumière. Ça y est, vous voyez ? on pige parfois trop vite. Il est vrai que si nos neurones fonctionnaient autrement… l’électricité comme moyen de propulsion c’est écolo peut-être mais ça va pas vite. La lumière, voilà ce qui bouge le plus vite, comprenez ? mais c’est aussi ce qui voyage le plus mal, voyez ce que je veux dire ? Pas encore bien au point tout ça, ça reste même bien relatif.

     

    Pas au point ?  Parlons-en ! Le point est un cercle, si vous regardez bien vous finirez par le voir. Les particules élémentaires sont rondes, même si on les compare à des briques. Des briques rondes, ça fait rigolez. Alors donc le point le plus petit sera toujours un cercle, on est d’accord.

    C’est quoi ce petit décalage qui permet de voir la ligne droite dans l’allongement du point? La quadrature du cercle ? C’est comme si on était dans la ligne. On voit la tranche assez facilement, la sphère n’en parlons pas, mais la ligne droite, vraiment pas facile de la voir. Sûrement pour ça qu’il est si difficile de la décrire (et qu’on la courbe en équation mathématique). On a quand même l’intuition que l’infiniment petit ressemble à l’infiniment grand. Et ça c’est une sale blague parce que ça fait vraiment le trait le plus court d’un point à un autre. Sorte de ligne droite métaphorique ? un trait de l’Esprit ? peut-être. C’est quand même pas un hasard. Dieu ne joue pas aux dés, voyez le truc. Alors les mecs, des grecques ont l’esprit de trouver que des atomes tournent les uns autour des autres et de pauvres abrutis 2 ou 3 mille ans plus tard inventent un instrument pour le voir de leur yeux à eux, alors qu’il suffit de regarder les étoiles et le ciel pour comprendre. Mais bon les mathématiciens ne brillent guère par l’esprit. En plus ils ont tout le temps besoin d’être rassurés. Démontrer à tout prix. Même au prix de la vérité, là, c’est trop. Et la vérité c’est que l’esprit est beaucoup plus rapide que la lumière. Après, pas sûr que ce soit clair pour tout le monde.

    Comprendre trop tard, ha quel d’enfer !

     Quand il dit « peu d’élus » je me demande si c’est pas une litote de la part de Jésus.

  • Humeur comique

    C’est vrai que je suis pas doué pour l’humour, j’ai un poil tendance à oublier que ça existe. Pas drôle le Fodio. C’est mon côté bucolique/serein/contemplatif. Un peu à l’écart, un peu misanthrope, trop narcissique, un tout petit peu trop pédé quand même hélas, on l’est toujours trop. Mais tout ça m’empêche pas d’être beaucoup trop joyeux au regard du monde du travail, que je fréquente un peu trop peu, paraitrait, c’est soumis à condition... Bof, j’ai beau essayé, pas moyen de m’enrichir par le travail. Je fais pas assez la gueule pour ça. J’ai cru remarqué au cours de ma déjà longue non-carrière que plus un type prenait du pèze et moins il souriait. Ça doit venir aussi des étranges maladies qu’ils attrapent à courir le pognon.

     

    Me rappelle un VRP multicarte français qui promenait son mal au cul dans toute l’Europe. Plus il s’éloignait pour se faire soigner, plus il lui fallait faire du chiffre, total, il avait de plus en plus mal au cul. Forcément. Quand j’ai appris qu’il divorçait pour se remarier avec une agence de voyage, j’ai pigé le malade imaginaire. Dire qu’il a réussi à faire avaler ça à toute sa famille ! sa femme, je parie pas. Bigre, faut des nerfs d’acier pour pas se trahir, s’agit pas de rigoler au mauvais moment. Au boulot c’est pas trop grave et l’appât du gain soutient le trac, mais dans la vie sentimentale et familiale d’un baiseur fou, la sanction est irrévocable, tout le crédit s’envole d’un coup, c’est la faillite, le drame, le scandale, la chute, la dépression, le suicide enfin, brrr.  Son truc c’était d’en rigoler en le disant et une fois gagné par le comique scato, de sidérer l’auditoire par un laïus hyper pro sur des cliniques de spécialiste au Danemark ou en Tchéquie que lui dégotait sur le ouaibe sa maitresse et future femme. Il vendait ça comme des robinets, le madré.   

    Le type est indéniablement un acteur-né. Je veux bien que quand on est un enculé et qu’on joue le mal de cul, c’est pas vraiment une composition. Le plus drôle c’est quand il m’a raconté ses emprunts russes. C’est là que j’ai compris que l’enculeur et l’enculé ne faisait qu’un. D’après les ukrainiens, qui sont plus russe que polonais, qu’ils le veuillent ou non, le vol est une tradition byzantine chez eux, l’oriental en eux serait plus voleur. D’après ce que j’ai vu c’est plutôt vrai mais quand on les connait bien, ils finissent par rendre ce qu’ils volent, ça devient donc un emprunt, de fait ! Mais est-ce que les ukrainiens se connaissent bien, au fond ?

    Pour en revenir à mon mouton un peu chacal, il m’avait sorti une gnole de l’âge de sa gamine, un soir (je connaissais bien sa femme, mieux que leurs gnards d’ailleurs, et je l’aurais bien consolée; d’autant que j’avais remarqué qu’elle avait un beau cul, mais un dieu sait quoi m’a retenu). Le Gaudissart, me demandais bien ce qu’il allait encore pouvoir m’inventer comme salade pour me faire payer cet égard d’alcool. A pas trainé, le bougre s’est vanté d’avoir baisé sa petite cousine de la moitié de son âge. En somme il me démontrait les fondements de la république libérale : Inceste et pédérastie. Tout le drame de la comédie humaine.

    Si je retrouve son adresse promis, je lui envoie une fiole de vodka ukrainienne du village village, il l’a bien mérité. C’est un killer d’après ces fils de cosaques et sur ma calvitie je dois bien admettre que ça décoiffe (ça doit être ça qu’ils ont des queues de cheval les cosaques, ça peut quand même pas être pour imiter leur chevaux, quand même, parce que si même les cosaques se mettent à faire de  l’humour…).  

    Allez qu’on envoie l’Apocalypse et qu’on en finisse avec ces mauvaises humeurs.

     

  • Tentation

     

    Ça fait quelques temps, j’évoquais le Nigéria envers et contre Haïti, disqualifiant et l’actualité et la charité à bon marché des boblogs. Si on m’avait écouté, on aurait pu empêcher l’expulsion pure et simple de deux cent mille miséreux des bidonvilles de Port Harcourt.

     

     L’actualité de la pauvreté tourne en rond. Elle est à la fois statique et mobile. C'est-à-dire qu’elle bouge sans cesse pour aller nulle part. Elle épouse le même mouvement hystérique de la politique. Comme l’anneau épouse le doigt. Le pire qui puisse arriver aux pauvres c’est le cyclone ou le tremblement de terre pour d’autres pauvres. L’intérêt du capitaliste avide de bons sentiments et de rédemption se réveille soudain au son des trompettes des gazettes. Perdez pas de temps ma bonne dame, c’est le moment ou jamais, la côte du Haïtien est au plus fort. Quelle mascarade ! Les Nigérians bénéficient en ce moment d’une relative accalmie de la nature.  Si y a un truc qu’est bien relatif c’est la nature. Le hasard a l’air d’y être tout à fait à son aise, et c’est pas un hasard, ça non. Donc les pauvres, on s’en occupe franchement n’importe comment, au hasard de la météo. Ce qui nous mène à la rubrique mettez bas (Jeu de mot pourri qu’on doit à Coluche mais qui contient l’essence de la vérité comme souvent le diable sait faire, et oui, l’essence du rire est satanique). Car le lien est pas tant caché qui unit la femme à la politique. Et le tout ligoté par le temps qu’on peut très bien comparé à une roue. La forme importe peu, elle peut même être carrée comme la Svastika ou formé un cercle d’Etoile comme le pavillon européen. Elle symbolise le temps. Elle a donné l’illusion d’en gagner quand s’associant à la came qui transforme le cercle en ligne droite, le moteur à piston dit à explosion, la roue est devenue très rapide. Mais au bout du compte tout ce qu’on gagne sur le temps n’est qu’une illusion. Il faut partir à temps comme dit La Fontaine détruisant ainsi par l’intelligence ce chemin illusoire du progrès technique.

    Et si le Christ prône l’urgence de la charité avant la foi ou l’espérance c’est parce que cette roue politique, cercle naturel qui semble ordonner l’univers, tourne sur la foi et l’espoir alors que la charité en est le gouvernail, l’action, et que cette roue tournera de plus en plus vite. Le véritable phallus, le doigt de dieu, la main qui agit, celle qui donne sans espoir de retour dans une foi bien comprise, exempte de publicité, c’est la charité. L’humanité sans la charité n’est qu’un rassemblement de porcs destinés à finir dans les eaux idéologiques fangeuses de leurs propres excréments,       

    Salil Shetty, un indien, est le nouveau secrétaire général d'Amnesty International, il connaît "de l'intérieur" l'histoire des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Avant d'être nommé secrétaire général d'Amnesty International, en juillet, il a piloté, de 2003 à 2010, la campagne des Nations unies pour la promotion de ces objectifs, il déclare:

    « Jusqu'à présent les OMD restent l'affaire des ministres des finances ou des affaires étrangères. Les pays ne débattent pas de leurs objectifs. La publication d'un rapport annuel mesurant les progrès accomplis reste totalement optionnelle. Et je peux le dire parce que j'ai été à l'intérieur du système : ces rapports, quand ils existent, sont le plus souvent rédigés par des consultants embauchés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Et dans les pays, personne n'en a connaissance. »

     

    Ce qui cloche dans la démocratie c’est que les types sont élus anonymement. Si j’étais le chef ce qu’à Dieu ne plaise, d’une bande de soixante millions de couillons, sûr que je demanderais la liste de ceux qui ont voté pour moi, ne serait-ce que pour savoir à qui rendre des comptes. Mais voilà, les types se cachent dans un isoloir pour voter. Le chef capable de gérer ce genre de situation n’existe pas, c’est un escroc forcément. Alors quand j’entends que la démocratie c’est le moins pire des systèmes je ris jaune, putain de moine ! C’est le meilleur des systèmes oui, pour les voleurs. Et nous vivons l’heure de la tentation.

    Plutôt qu’une bande de chacals dirigeant un troupeau de porcs ça vous tenterait pas une petite oligarchie éclairée et charitable ? Maintenant qu’y a plus d’église pour nous les casser, on serait pas plus mal avec une élite de vrais chrétiens à la tête des nations. Des types capables d’endurer juste le dixième de ce que Christ a souffert sans dévier. Ouais à mon avis ça doit pas courir les rues. Me souviens avoir entendu un  truc là-dessus en psycho sociale. Des stats sur le nombre de héros, de gars capable de donner leur vie pour celle d’un autre. Mais comme toute la psycho sociale, ça n’a aucun sens de toute façon. Mais bon tant qu’à être gouverner, j’aimerais autant que ce soit par un type dans ce genre. Attention, je dis pas que ce serait un homme providentiel. Non je dis que ce type là foutrait par terre en rien de temps tout ce qui n’est pas charitable dans la société. C’est donc toute la société qu’il foutrait par terre, ni plus ni moins. Après on pourrait commencer à réfléchir comment vivre ensemble en essayant de se sauver les uns les autres. Ça changerait de cette course hystérique au pognon où chacun cherche à sauver son cul, se remplir le ventre et se vider les couilles !

     

     

  • Rembobinez!

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    Heureux ceux qui croient sans avoir vu !

    Je me suis un peu soumis à la tentation en regardant le film de Mel Gibson, La Passion du Christ.

    Je bloque sur ce passage où on voit Jésus qui construit une table chez sa mère. Comme dans tous les films américains pas de différence entre l’amour montré de deux époux ou amants et celui entre une mère et son fils. Aucune différence dans le traitement. C’est là (mais pas que) qu’on peut voir le lien entre pédérastie et inceste dont le mélange comme sable et béton fait le ciment de la religion républicaine yankie. Ce qui tient la raison américaine et fait bander le reste du monde. Ha !  le côté sado maso va se trouver à l’aise dans cette exploitation saugrenue de la Passion de Jésus.

    Autre signe qui met à jour le côté idolâtre du suppôt, c’est la fixation sur la parole, et donc voilà qu’on nous la joue en araméen supposé, langue improbable dans laquelle  « idiot » se dit idiota, ha !

    Pour le pédé yanki moyen, et Mel Gibson en est un, même quand il fait semblant d’en viser un autre (le grand public !) pour lui donc, sous l’empire chronique de la peste freudienne et du malin, il ne jure donc que par la parole. Dans ses délires de séparation existentielles, paroles et paroles, il met son esprit en concurrence avec ses sentiments ou son âme avec son corps, bref il se mire, il spécule sur lui-même, il ne manque jamais de s’admirer et de se décerner des Oscars, à défaut de lauriers (mais le cœur y est). La charogne où se mire la camarde.

     

    En gros ça donne un truc ridicule complètement satanique et qui fait passer le Jésus de Montréal pour un film intéressant alors que c’est aussi burlesque que la mort en personne. C’est le charme ultime de la bête, ces images qui s’animent… ! et qui parlent !!!

    Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.  Apocalypse 13:15

     

     

    Allez qu’on envoie l’apocalypse et qu’on en finisse avec tous ces embobineurs de cinéastes !

  • Taming the Shrew

    “Ane ridicule, qui n'as pas seulement assez lu pour connaître la cause qui a fait ordonner la musique ! N'est-ce pas pour rafraîchir l'esprit de l'homme, fatigué de ses études ou des peines de la vie ? Laisse-moi donc donner ma leçon de philosophie, et lorsque je m'arrêterai, sers alors ton harmonie”

     

    L’art de taper sur deux arts à la fois si on prend la philosophie pour ce à quoi elle est réduite: la rhétorique! Shakespeare a dû bien s’amuser en écrivant cette réplique.

  • кошмар

    J’ai fait un cauchemar, j’étais pote avec Marc Lévy. Bon, soyons juste, c’était pas trop cauchemardesque. Dans mon délire somniaque, j’avais pas lu ses livres, il le savait, mais bon zigue, il s’en foutait. Il venait me squatter des jours en disant : qu’est-ce qu’on est bien chez toi ! Il bossait dur tandis que moi je lisais Shakespeare. C’était un type au petit poil. Il venait s’enquérir des travaux urgents, après il revenait avec une idée de recette. Toutes les heures il venait gentiment me les briser. Le soir on avait des longues discussions, il m’écoutait monologuer. Le matin, rasséréné par tant de sagesse, il repartait de plus belle. On sentait la gratitude répondant à la charité, le tout dans une ambiance faite de communication, d’harmonie, d’amour…

    No da ! c’était bien un cauchemar !

  • Spelæology 2

     

    Cette fois c’est une vraie jeune fille que je croise sur la route du tombeau de Simone Weil. Et pas n’importe qui, une diplômée de Harvard. La classe. En plus un  nom à croquer, Clémence Kavanaugh. Un peu trop boche à mon goût mais voyons plutôt ses intérêts :

    Romanticism, Idealism, Art history, Intellectual history, The sublime, Cats, Empedocles, Orpheus, Dionysus, Pan, Death, Humour, Mythology, Mysticism, Negative theology, Hermeticism, Alchemy, Decadence, The occult, Sacred, Vampires, Supernatural

     Le bortch complet !

     

    Je passe sur la musique (que des inconnus) et j’en viens à la littérature :

    Hölderlin, Celan, Blanchot, Nietzsche, Heidegger, Friedrich Wilhelm Joseph Schelling, Rilke, Trakl, Matthew Arnold, Yeats, Keats, Byron, Novalis, Conrad Aiken, T. S. Eliot, Steppenwolf, Death in Venice, The Bacchae, Prometheus Bound, Sophocles, King Lear, Hamlet, Nerval, Baudelaire, Simone Weil, John of the Cross, Cioran, Theodor W. Adorno, Kafka, H. P. Lovecraft, The Great God Pan, Dostoevsky, Roald Dahl, Kristeva, The Neverending Story, Gadamer, Eric Voegelin, Jean-Luc Marion.

     

    Bonjour l’indigestion! Je note que Simone est pas trop mal placée entre Baudelaire et saint Jean de la Croix. Entre le diable et le bon Dieu, en somme. J’allais oublier Hamlet aussi. Bon, vais peut-être tenter une approche. Mais quand je vois tout le reste, j’ai plutôt envie de passer mon chemin. La dernière fois que j’ai posé la question comment peut-on aimer Amélie Poulain ET Simone Weil, on m’a répondu Ands not ors (des ET pas des OU). Qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Ça se trouve, elle va me faire la même réponse, Clémence. Ce serait pas très clément pour le coup. Ha ! je sais, je lui répondrais moi j’aime Jésus ET Marx, OU serait un manque de profondeur, très chère !

    Sur ce, vais me concentrer sur les hommes vu que les gonzesses, même sortie de Harvard, ça comprend jamais rien à rien.

    Allez hop ! Poussière, chaussure, secoue, en route !

  • Spelæology

    Comme je creuse un peu le réseau social Facebook, en suivant une galerie qui mène au tombeau de Simone Weil, je croise des figures étranges. Ainsi Vollie Stone, de Tullahoma dans le Tennessee. Voyez vous-même :

     

    Activités

    Taking It Easy as Much as Possible, Socializing, Learning 

     

    intérêts

    Roaming backroads, Friends, Street photography, Black and White Photography, Ritual, Rites of Passage, The Paris Metro, The London Underground, The South, Maps, Bicycles, Books, Tattoos, Vegetable Gardening, Postcards, Kayaking, Canoeing, Hiking, Socializing, Walking Around, Meeting Strangers, Fishing, Off road driving, erotic/nude photography, The County Fair, body language and non verbal cues, poetry on the fly, Biology, words, etymology, language, Clubman Aftershave Lotion, Humid fragrant sticky Summer night air, trains and the distant sound of trains, broken old watches, bags of marbles, Burlesque, Smashed pennies, Pennies and other objects flattened on train tracks, Holy cards, Catholic medals, The Sun, Existentialism, France, Absurdism, London, Paris, Nyc subway, Santa Claus, Seduction, Aesthetic Movement, Libertinism, Taboo, Philosophy, Theology, Religion, Travel, Portraiture, Photography, Conversation, Feeding Birds, Fossils, Rocks, Poetry, Scrabble, Old Words, Old Cameras, Symbols, People watching, Sounds, Smells, Driving in the Country, Eating, Cooking, Napping, I Love to Learn Everyday

     

    Une sorte de programme en forme de poème. 

     

    Après vient la liste musique, une soixantaine de trucs, puis la liste livre : Pablo Neruda, Herman Melville, Thich Nhat Hahn, Charles Bukowski, Vladimir Nabokov, Chogyam Trungpa, Paulo Coelho, Gabriel Garcia Marquez, Shakespeare, Rumi, Albert Camus, Edgar A. Poe, Friedrich Nietzsche, Hermann Hesse, Carl Jung, Simone Weil, Soren Kierkegaard, Any L. Frank Baum

    Trouvez l’intrus et l’intruse (c’est Simone Weil bien sûr, et Shakespeare)

     

    La photo montre une jolie jeune fille en train de lire Vogue et ma foi pour moi, Vollie Stone est une étudiante américaine qui se prend pas la tête (take it easy) en s’encombrant de toute une flopée de saloperies qui doivent pas lui rendre la vie tellement facile (easy), c’est que mon avis.

    Et puis coup de théâtre ! je découvre soudain à la rubrique information générale, le sexe :   Vollie est UN HOMME !

    Allons bon, que je regarde les photos alors…

    Ben voilà, on voit un gros porc en chemise noire rayée et bermudas kaki qui se tape une canette de bière sur une tête de mannequin gay dont il est dit en légende qu’il essaye de lui arracher un œil vu qu’il a un doigt posé sur l’œil enfin faut voir la photo. Complètement irréel.

    C’est peut-être un brave type Vollie, mais franchement je saurais pas par quel bout le prendre, un type épris d’absurdisme !

    Allez je secoue la poussière et je continue mon exploration. 

  • Motion de Femme

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    Pas question de relâcher la pression. Un chacal peut en cacher une autre. Me souviens d’une gueuse, quand je l’ai quitté m’avait laissé sa machine à laver et sa téloche. Finalement quand elle a eu décidé, elle, de me quitter, sans doute pour se venger, elle a réclamé après. Quelle pitié ! Peux pas m’empêcher de l’imaginer pour l’éternité coincée dans une télé à regarder tourner une machine à laver des péchés. Ou l’inverse, prise dans la machine à regarder la télé qui tourne. Ça fait une belle question à résoudre. Est-ce la télé qui tourne ou moi ? y avait aussi son ordi et sa bagnole. Elle a tout récupéré, tu penses. Tous ces trucs qui donnent l’illusion du mouvement. Les gonzesses adorent ça. Mouvement, mouvoir, émouvoir, remuer, émotion, bouleversement, passions etc. Et que rien ne bouge ! 

    voilà l’Eternel féminin.

  • For Christ'sake

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    Les couillons sur face book qui ont quatre ou cinq mille amis savent-ils que pour trouver une seule honnête personne de nos jours il faut choisir entre dix millions ? Pas qu’ils hésitent à rajouter des zéros. Mais j’y pense, on estime autour de cinq milliers le nombre de personne qui ont été rassasiés par la distribution des pains de Jésus.

    Ha tiens, je viens de faire une recherche, trois Jésus sur face book. Un à 7000, un à 55 000 et un à 80 000 adeptes … on est encore loin des 144 000 prévus dans l’Apocalypse. Je plaisante mais faut bien avouer que tout ça semble aussi irréel que surnaturel. L’un d’eux n’hésite pas à blaguer : mauvaise connexion au paradis, trois jours pour me reconnecter. Dérision toujours. Détour de la raison. D’ailleurs Il a bien dit qu’il reviendrait sous l’apparence d’un mendiant la nuit, pourquoi pas sur face book ? ce repère d’âmes perdues mendiant la charité. Un click et c’est parti. Demain si je veux j’ai 144 000 amis. Si Jésus ouvre une page facebook, il fait deux milliards d’amis en trois jours. En théorie, vu que c’est le nombre de chrétiens dans le monde. Te fait exploser le site en un rien de temps.

    Sérieusement, mézigue j’ai qu’un seul ami sur face book.

    Et ça pourrait aussi bien être Jésus en ce qui me concerne.  

  • Antidoute

    Nos doutes sont des traîtres, qui nous font souvent perdre, par crainte de le tenter, le bien que nous aurions pu gagner.

    Mesure pour mesure W. Shakespeare

     

     

    « Il est tout simple de nous baisser pour ramasser le joyau que nous voyons ; mais nous foulons aux pieds le trésor que nous ne voyons pas, sans jamais y songer. »

     

    Hé oui, on croit voir plein de belles choses partout alors on se baisse on ramasse et un jour on s’aperçoit bêtement qu’on a passé son temps à côté de la vérité. Quand on ne l’a pas piétinée ! La plupart des gens sont indulgents pour eux-mêmes et durs avec les autres. Mais un type comme moi peut se permettre aucune complaisance. Ni pour moi ni pour les autres. On est rendu à ce point quand on a déchiré suffisamment le rideau pour voir de quoi il est vraiment question. C’est une véritable tragédie. UNIVERSAL TRAGEDY ! Il n’y a qu’une issue possible : le bain de sang. Et pas une baignoire, non, un raz de marée, un déluge de sang. Et voilà, ce sang ne coule pas comme un liquide justement, il se fige, petit à petit, comme de la glace. Je sais plus quel sociologue faisait remarquer  la froideur du social, la frilosité naturelle à ce « corps ». Evidement puisque ce truc, c’est pas un corps, c’est un monstre. C’est la baleine de Jonas.

     

     Jésus reprend fort à propos qui dit : pas de royaume de Dieu sur la terre. Pas de paradis social. Ne cherchez pas le bonheur sur la terre. Complètement anti social le Jésus, pas comme l’autre pédé de Trust qui perd son sang froid, mais pas le nord. L’antisocial a peut-être le sang bouillant d’un révolutionnaire, mais les résultats de sa croisade sont pas fameux, vieux : il a fait peur à tous les gamins qui l’écoutaient ravis. Dès le dernier accord se sont vite réfugié où ? dans le sein du social, au chaud sous les mamelles, à se couvrir du plus de fétiches possible pour combler leur froideurs de cadavres mort-né. Toute cette chienlit de chanteurs, faux héraut montés sur des chimères de bruit et d’harmonie, tout en servant une parole révolutionnaire mangeait dans la main de la société, à tous les râteliers. Pour les abrutis, mais il faut rien exclure, ils sont les plus nombreux, il leur faudrait grave un cour de rattrapage. Pour les vrais fumiers c’est moins grave, et d’ailleurs ils sont pas si nombreux, ils s’amenderont. Mais voyez comme c’est tout simple, les innocents, les vrais, comprenant soudain l’ampleur de leur erreur, se rallient à la vérité. Ils sont les plus nombreux, j’en suis.

     

     Il s’agit pas de bannir la propriété. Il s’agit que chacun possède à contre cœur, que la possession ne gouverne pas le cœur. L’adoration du veau d’or a conduit à de grands malheurs. C’est évident qu’on ne possède jamais rien, puisque le temps nous échappe. Un jour où l’autre il faut tout laisser. Tu crois quand même pas qu’ y a des ferries pour le paradis et que tu vas pouvoir prendre ta bagnole ou ta pute préférée. Ça serait assez réducteur comme les musulmans avec leurs vierges. D’ailleurs si j’étais musulman je me ferais chrétien. Mais je crois que c’est pas possible. Comme pour les orthodoxes, t’as pas le droit de changer. De là que je me sens plutôt catholique. Mais restons chrétien, comme Shakespeare ou Molière. Ha Molière, étonnamment perspicace, on peut y deviner des contacts intelligents. Pour Shakespeare la connexion avec Francis Bacon transpire abondement. Tant et si bien que des thèses sont posées. Aucunes preuves cependant ni d’un côté ni pour infirmer, rien. Pas facile pour le con moyen d’en décider a priori. Mais le con moyen se faisant curieux, il peut découvrir que le cas de Shakespeare est une sorte de miracle. Car tout dans Shakespeare dénonce le monstre social, celui-là même qui réduit la science et l’art. D’où vient le succès immarcescible de Shakespeare ? D’où lui vient cet « aura » irréprochable ? d’où vient que le seul écrivain français du Xxéme siécle aurait donné toute son œuvre pour deux vers de Shakespeare ? Un miracle je te dis.

     

    Le trésor que nous avons foulé au pied, c’est la parole de la générosité, celle qui fait régner la joie dans n’importe quelle propriété. Si vous tenez absolument à posséder des joyaux allez-y, mais venez pas vous plaindre après d’être triste et malade. En ce qui me concerne vous serez des malades imaginaires. Voyez ce que je veux dire.

    Alors adieu tristesse, à bas les traitres doutes, qu’on envoie l’apocalypse et qu’on en finisse avec cette putain de société…  !   

  • Rough you know!

     

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    Notable ce que ces blogs permettent. Statut encore flou, mi privé mi public, on est comme un bavard de Hyde Park sans avoir à se déplacer. Je sais pas quelle sorte de liberté ont les causeurs du speaking coin du Hyde Parc de Londres, (tout aussi anonymes que moi d’ailleurs, aux yeux des forces de l’ordre) je sais pas dans quelle mesure ils pourraient se mettre à édifier les curieux, leur apprendre qu’ils sont tous des pédés par exemple. Peut-être qu’avec l’aide de Shakespeare ça passerait mieux. L’inconscient a fait de vous des pédés bande de lâches ! to be or not to be a bloody fagget! Up yours silly Phamlet!

     

    Mais qui les écoutent ? Pourtant tous les hommes sérieux le savent, qui sont encore des hommes, un pédé c’est un type qu’a peur de tout, à commencer par les femmes. Sa mère n’y est sûr pas pour rien, sa femme ne fait qu’assurer le relais.. Mais passons, je mets pas les maffieux italiens et leur mamamia parmi les hommes sérieux.

    Un homme ne peut craindre qu’une chose, la vérité. Tous qui la fuient, la déguisent, la relativisent, la découpent en tranche mathématiques, la psychanalysent ou la formulisent, la débitent en prose interminable ou la poétisent, tous artistes ou hommes de sciences qui ne veulent pas l’affronter la cajolent par intérêt, quand ce n’est pas par orgueil. La raison en est simple. La vérité est double. To be or not to be, mourir ou dormir, Shakespeare ou Hamlet, dès qu’on y réfléchit ça se dédouble. Et le choix est vite fait pour un homme comme pour un macaque, ma vie d’abord. Il faut, pour résister à la réflexion et éviter de devenir un foutu pédé de macaque, une troisième vérité. Mais cette vérité là est très difficilement rationalisable, car elle ne dépend pas de la raison. Elle dépend de l’histoire. Or l’histoire a ses raisons que la raison ne connait pas. C’est ce qui fait que des types raisonnables comprennent rien à Shakespeare. Leur manque la vérité historique (ce qu’est la conscience pour Shakespeare, parfois traduit par la réflexion en français, aujourd’hui il aurait écrit l’inconscient).

     

    But who would bear the whips and scorns of time ? Qui supporterait les cinglantes injures du temps ? Le temps nous blesse deux fois. Quand il nous est donné d’abord puis quand il nous échappe ensuite. Entre les deux choisir la vérité qui arrange est une action médiocre, une temporisation indigne. Où une folie.  Et comme dit Polonius, le ministre judas : Définir en quoi la folie véritable consiste, ce serait tout simplement fou. Et définir en quoi la pusillanimité consiste serait pourtant l’occasion de devenir honnête. Je ne crois pas à l’ironie de Shakespeare qui a trop bien lu les évangiles mais l’ironie est involontaire de la part de Polonius, figure de l’homme d’état véreux (pléonasme) N’empêche, il faut être fou pour être lâche, et Shakespeare de faire crever Polonius comme un rat.

    Vu le nettoyage apocalyptique qu’il a fait au Danemark on en redemanderait pour toutes les nations, vraiment pas une femmelette ce Hamlet !

    Allez qu’on envoie l’Apocalypse et qu’on en finisse avec toute cette pourriture !

     

  • Infirme Infâme Informe

    Eté amené dernièrement à lire un livre immonde. Je dis livre, c’est pas un roman, parait-il. C’est juste le livre d’un type qui raconte sa vie de bouffeur de merde et qui s’est pas dédoublé en romancier hypocrite. Ça lui a pas trop bien réussi vu que sa femme aurait bien voulu que ça soit classé roman, elle lui fait un procès. Faut dire que ça parle de leurs enfants alors forcément elle s’est sentie, comment dire, dépossédée. J’ai fini par comprendre que si c’est pas classé dans le genre roman c’est pour bien faire comprendre que c’est basé sur un fait authentique. C’est plutôt un témoignage et c’est donc normal que ça réveille le plaideur qui dort jamais vraiment dans la femme (témoin, avocat, juge, police, prison). D’ailleurs, rien n’empêche de penser que le profit généré par la publicité donnée à cette affaire puisse réconcilier les deux époux. Si les enfants ne servent pas de caution à leurs parents, on se demande…

    Pour ce qui est de l’authentique en question, du sujet de ce livre, feu de tout bois oblige : deux enfants handicapés coup sur coup. Assez extraordinaire quand on sait les précautions prises aujourd’hui pour éviter ça, le meurtre légalisé au nom du confort. C’est traité sur le mode brèves de comptoir, destiné, je suppose, à prouver qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Je passe sur les accusations lancées au Ciel, que d’ailleurs l’auteur (du livre et des enfants)  affirme nier. Une page je le nie une page je l’accuse. Comique involontaire mais assez répétitif. Comme je me suis engagé à dire ce que j’en pense et que je tiens à m’éviter encore quelque temps la mendicité, je crois que je vais essayer de trouver quelques qualités à cet opus comme disent les journalistes. Pas de fautes d’orthographe ni de français, j’espère que ça suffira.

    Extrait :

    « Mathieu et Thomas (les deux enfants handicapés. J’aurais pu prendre le passage où il mentionne l’origine biblique des ces deux prénoms mais c’est tellement niais que je choisis celui-ci, le gars connait la musique (mieux que la bible), on  la lui fait pas, à lui) ne connaitrons jamais Bach, Schubert, Brahms, Chopin…

    Ils ne profiteront jamais des bienfaits de ces musiciens qui, certains matins tristes, quand l’humeur est grise et le chauffage en panne, nous aident à vivre. Ils ne connaitrons jamais la chair de poule que donne un adagio de Mozart, l’énergie qu’apportent les rugissements de Beethoven et les ruades de Liszt, Wagner qui vous donne envie de vous lever et d’envahir la Pologne, les danses fortifiantes de Bach et les larmes tièdes que fait couler le chant dolent de Schubert…

    J’aurais bien aimé essayer de […] les faire vibrer au piano des Benedetti, Gould, Arra, et au violon des Menuhin, Oïstrakh, Milstein…

    Et leur laisser entrevoir le paradis. »

    Etant donné que l’enfer serait pour moi d’avoir à supporter tout ce bastringue, je pense sincèrement que ces deux mômes ont eu une chance inouïe, sans jeu de mot (les polonais aussi !).

    D’autre part, ils auront procuré à leur père une sacré occasion de passer pour un type cultivé et raffiné auprès de ses lectrices. Au prix du baril de pétrole, c’est loin d’être négligeable.

    Autant dire qu’ils ont beaucoup plus de chance d’accéder au Paradis que leur père.

    Dieu merci, on lui a décerné un prix (Femina bien sûr!) sans ça, il aurait pu être tenté de remettre le couvert (d’ailleurs il évoque le grand père alcoolique, j’ai pas pu m’empêcher d’y voir une menace, après « Où on va papa ? » -le titre du livre-, « Ça  nous mène où pépé ? » ! Sous l’emprise de la musique ou de l’alcool on fait vraiment n’importe quoi, et pourquoi pas des enfants infirmes et des livres infâmes).

     

     

  • Moi et les Femmes

    Pardonnez-lui Seigneur ! Contrainte à relevez ses jupons en plein air, comme dit le poète. Oh c’est pas la famine qui la pousse, la peur de la famine peut-être. Non, ce qui la pousse, je le sais bien, c’est le désir d’être adorée. N’importe quel couillon qui a vécu avec une femme dont la beauté est remarquable a pu constater qu’elle ne s’aime pas, hélas : elle s’adore ! Idolâtre, fétichiste etc.. Pauvres créatures, des corps de déesse et des démarches de dinde à dissuader la pitié, sur leur talons de chez Achille&Oedipe (la vérité grecque est implacable). La beauté est toujours du diable, c’est pas d’hier. Du diable ou des démons du temps de Narcisse. Et moi la beauté quand elle déconne, elle m’emmerde. J’en reste à Balzac pour qui la beauté, c’est la vérité bien habillée. Voilà, sans plus, pas trop mal sapée la vérité, vu que la condition humaine est représentée par les vêtement d’Adam et Eve. Si Balzac avait vécu à l’époque de Shakespeare il aurait pris moins de gant : Women beware women *

     

    La beauté des femmes nous force à les regarder en artiste. Balzac ne s’est pas défilé de ce point de vue-là. Ça me donne envie d’être charitable avec les femmes que j’ai eu l’honneur d’honorer bibliquement et de leur dire : je pouvais pas faire mieux qu’Honoré ! D’abord elles ont jamais manqué d’instinct, toujours deviné que je suis un type qui se distingue de la plupart de ses contemporains (chose qui m’échappait alors), en bien comme en mal puisque ces derniers ne faisaient et ne font toujours pas vraiment la différence. Je leur dois, à ces femmes, d’avoir pu discriminer très tôt force et puissance. Disons pour être tout à fait honnête que je leur dois d’avoir saisi cette différence par les couilles. Mais si elles espéraient que cette double distinction allait m’apporter la gloire (la puissance) elles en ont été pour leurs frais. Confrontées à la pitié, ça pouvait pas tenir. Bref, Je voyais pas et je vois toujours pas, ce qu’on aurait pu me trouver. Du style ? soyons sérieux ! Si j’ourdis un peu la syntaxe c’est pas pour faire joli ; la vérité supporte pas toujours le joug de la grammaire, c’est tout. J’ai déjà mis assez de temps à m’éloigner de ma pédérastie, c’est pas pour remettre ça sur un blog en faisant des phrases du genre : « Quand je rassemble de chaque côté de mon esprit les lourdes émotions de velours à l'aide des embrasses usées de mes pauvres phrases, je vois s'ouvrir alors un paysage de froid totalement familier.. » Le style, c’est la brosse à cheveux et je suis bien content d’être devenu chauve. Quand je pense à mon vieux qui passe un quart d’heure par jour à se les brosser pour pas les perdre, s’il savait comme on s’en passe bien, le bougre.

    Maintenant pour dire toute la vérité, j’ai toujours été un type très commun et absolument inoffensif, c’est sans doute la cause que j’ai pu avoir toutes ces aventures. Les femmes adorent les imitations. J’étais juste assez doué pour faire semblant d’être un homme. Un vrai con vous dis-je. Sidéral  (pléonasme) !  Ce qui me distinguait alors de mes contemporains c’est que je le savais. Pour autant, il me fallait des preuves, je les ai eues, merci les filles !

    Sans doute est-il difficile de concevoir que ce qui m’échappait alors, c’est que je savais que j’étais con. Mais c’est tout à fait logique. On peut très bien avoir conscience d’être con et le demeurer, c’est même vital dans un régime totalitaire, contrairement à ce que disent les perroquets qui ont une conscience. Entre les cons qui s’ignorent et les connes qui s’adorent, il est très difficile pour un homme de bonne volonté de rester à l’écart du mal. Surtout quand on manque d’intelligence et qu’on a peur de rien. L’intelligence consistant à se tenir à distance de l’erreur, la sagesse est bien de craindre la vérité. La rendre relative est une terrible erreur.


    *L’aphorisme est de Thomas Middleton (1580-1627), contemporain de Shakespeare.

  • Ouf !

    Si j’avais le souci de faire connaitre ma charité, ce qui serait idiot en soi, je publierais un roman, c’est un genre de faire-part plutôt efficace. J’aurais qu’à me dédoubler. Après tout rien n’empêche un chrétien de se servir des armes du diable quand il s’agit de glorifier le bien et de casser du malin. Le mal n’étant qu’un manquement au bien, Il s’y retrouverait. Je ferais semblant d’inventer un personnage, un héraut et tout serait dit. Comme on manquerait pas de m’identifier à mon personnage je serais ainsi récompensé de ma charité. Mais mais mais, j’ai trop l’amour de la vérité pour faire ce genre de blague. Et puis chaque fois qu’une gonzesse viendrait me prier de la baiser pour qu’un peu de ma gloire l’illumine, je verrais mon auréole se flétrir comme une peau de chagrin. Le chemin vers la sainteté est parsemé d’embûches. Dire, j’aurais pu être l’homme qui ne commença jamais d’écrire. On l’a échappé belle, tu parles d’un titre moisi pour un roman !

  • Quo vadis

    Balzac romancier ? Plutôt un gros niqueur de son temps ! Là je déconne bien sûr car pour ce qui est de niquer, Honoré aura plutôt donné sa bite au chat qu’il l’aura livré aux chattes. Il voulait bien qu’on accordât une demi-heure dans l’année à une fiancée, c’est dire ! Je connais pas beaucoup de gonzesses qui s’en contenteraient. Je voulais dire chroniqueur, bien sûr, annaliste,  historien, mais pas vraiment romancier. On déblatère beaucoup sur l’architecture des ses romans, les descriptions interminables qui mettent en relief l’action, font espérer le drame. C’est juste un effet secondaire pour lui. C’est parce qu’il est un historien sérieux. Pas de détails dans l’exécution disait déjà un architecte Grec, Eupalinos je crois, à savoir tout est important, rien n’est anodin. C’est dans ce sens que Balzac est architecte, si on y tient, mais pas plus. Pas de principe de précaution non plus chez lui, il décrit tout parce qu’il sait que si lui-même ignore pourquoi, un autre saura peut-être et Dieu sans le moindre doute. Ça c’est de la charité ou je m’y connais pas. Essayer de rendre à Dieu en donnant aux hommes. Ça change d’un Flaubert fasciné par sa Bovary et par lui-même, au moins eu le courage (ou l’inconscience) de l’avouer. Jamais Balzac ne descend jusqu’à parler de lui-même*, alors que Flaubert ne consent qu’à ça. J’ai connu un SDF qui lisait que du Balzac, ça l’a sorti de la misère, il a fini par ouvrir une librairie, faut bien vivre. S’il avait lu Flaubert il aurait ouvert un cabinet de psy. Faut bien mourir aurait-il cru bon de croire, avec un air d'en avoir deux.

    Les gonzesses adorent Flaubert mais pour Balzac c’est plus tendu, à par le Lys dans la vallée et encore, elles aiment ce livre pour de mauvaises raisons. Je me demande qui peut bien lire Balzac aujourd’hui à part les SDF. Pour Flaubert en revanche les gros niqueurs se flattent encore et toujours le clitoris sur l’Education sentimentale. Comme si on avait besoin d’être éduqué en ce domaine ! Les tigres aussi ont des sentiments et on sait très bien comment les faire ronronner, pas besoin d’éducation.

    *sauf bien sûr quand ce serait ridicule de pas le faire.

  • La truffe

    Elle : Je ne peux pas détacher mes yeux de ce feu.

    Lui : Vous savez, je crois  que les gens regardaient ça autrefois comme ils regardent la télévision maintenant. D’ailleurs je pense qu’on a toujours eu besoin, surtout après diner, de regarder devant soi  des images qui bougent.

    Elle : Oui, j’ai jamais pensé à ça !

    Attention, une truffe peut en cacher une autre !

    Elle, c’est une actrice dans le film de Truffaut : La Nuit Américaine. Lui, c’est Truffaut lui-même dans le film.

    Et moi qui venait de manger un bol de soupe de trop, par pure gourmandise, j’ai regardé ses images qui bougent et qui disent n’importe quoi. Je corrige donc : les hommes ont toujours eu en eux le besoin d’agir ! Regarder les autres agir est le fait des lâches, des fainéants, des gourmands, des femmes et des enfants. Qu’est-ce que cet abruti de Truffaut espère ? qu’on va avaler sa couleuvre sans broncher ? Faire dire une connerie pareille à un personnage de film quand ce personnage est l’auteur du film, c’est sans commentaires. Il suffit d’ailleurs de lire les interviews de Truffaut sur le déclin pour comprendre que ce rat n’a eu que le pressentiment de ce dont il est question quant à ces images qui bougent, que ça facilite la digestion du bourgeois, comme les  trains que regardent passer les vaches facilitent leur ruminations (pas sûr d’ailleurs). Ce Monsieur a tout juste assez d’imagination pour des histoires de mises en abymes, du cinéma dans le cinéma, comme Corneille et son théâtre dans le théâtre. Le fait d’un goût moderne qu’il voit surtout pas comme étant un remake de la tentation du baroque à la renaissance. Baroque qui a suffisamment embrouillé les arts et les sciences au point de faire prendre des vessies pour des lanternes à toutes les intelligences qui ont suivi peu ou prou.

    Regarder le feu après s’être tapé une chasse dangereuse, ça s’appelle le repos du guerrier, et d’ailleurs c’était surement le moment où les femelles passaient à la casserole selon l’expression pas encore consacrée à l’époque préhistorique, faute de casseroles. Truffaut fait mine tout au long de son film de critiquer le cinéma, pas sûr qu’il soit pas sincère d’ailleurs, mais il est aussi éloigné de la vérité qu’on peut l’être. Nom d’un chien ! si je gagnais ma vie à raconter des histoires en image à des ruminants, j’aurais beau jeu de faire de l’auto critique, en vérité ce serait jamais qu’une tentative de justification, encore et toujours, de me goinfrer sur le dos des pauvres d’esprit…et d’imagination. Finalement les vaches se passent très bien des trains et les cochons de truffes. L’inverse reste à prouver.